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Comment enseigner cette grammaire au CM1-CM2 ?
GUIDE PÉDAGOGIQUE
II
COMMENT ENSEIGNER CETTE
GRAMMAIRE AU CM1CM2?
Une finalité: mieux lire, mieux écrire
Les programmes 2008 indiquent*: «l’enseignement de la grammaire a pour finalité de favoriser
la compréhension des textes lus et entendus, d’améliorer l’expression en vue d’en garantir la
justesse, la correction syntaxique et orthographique».
Le travail proposé dans cet ouvrage lie intimement lecture orale et silencieuse, grammaire, ortho-
graphe, vocabulaire et production de textes.
LE POINT DE DÉPART: UN TEXTE
Chaque semaine, un texte nouveau est lu, une étude grammaticale est conduite en lien avec
l’orthographe; des activités de vocabulaire et une activité de production écrite sont proposées.
Pourquoi un texte et pas seulement des phrases isolées? Parce que, comme pour comprendre une
phrase, on s’appuie sur son organisation, pour comprendre un texte, il faut aussi s’appuyer sur son
organisation: les paragraphes, la ponctuation, les substituts (pronoms ou groupes nominaux),
les mots de liaison (indicateurs de temps, d’espace, logiques), les paroles des personnages, le
lexique utilisé en fonction de la situation de production du texte… Autant d’éléments qui
organisent le texte, qui sont indispensables à sa compréhension, que l’on va étudier et s’entraîner
à employer en production d’écrits, puisque les compétences définies en rédaction pour la fin
du cycle3 sont: «être capable d’utiliser ses connaissances pour mieux réfléchir sur un texte
(mieux le comprendre, mieux l’écrire), rédiger un texte d’une quinzaine de lignes en utilisant ses
connaissances en vocabulaire et en grammaire, orthographier correctement un texte simple de
dix lignes –lors de sa rédaction ou de sa dictée– en se référant aux règles connues d’orthographe
et de grammaire ainsi qu’à la connaissance du vocabulaire».
Comment donc être capable d’écrire un texte si l’on ne sait pas comment il est organisé et si l’on
n’a pas perçu toutes les relations qui existent entre les différents éléments du texte?
LE TRAVAIL PROPOSÉ SUR UNE SEMAINE
L’observation du travail proposé sur une semaine à partir du texte «Le travail du castor» met
en évidence les liens entre lecture, grammaire, orthographe, vocabulaire et production d’écrits.
Ce texte est proposé en période3, semaine5 (janvier-février). Ont été faites les synthèses sur
le présent, le passé composé, l’imparfait, le futur simple, le futur antérieur, les constituants du
groupe nominal, le genre et le nombre du groupe nominal, la proposition relative, le verbe et
son infinitif, le sujet, les compléments circonstanciels et le COD.
Ce qui est plus particulièrement destiné aux élèves de CM2 est en orange.
*
« Cycle des approfondissements
–programme du CE2, CM1, CM2 »,
BO hors-série no 3 du 19 juin 2008.
Période 3, semaine5: Le travail du castor
Texte
Le travail du castor
Le soir tomba sur le fleuve : comme chaque nuit, le castor travailla à l'entretien de sa hutte.
Il avait plu toute la journée et le « toit » était abîmé. Pour le réparer, le castor ramassa
ou coupa des branches sur la rive et les emporta en nageant jusqu'à son abri, aménagé sur
un petit îlot au milieu de la rivière. Il fit une entrée sous l'eau pour accéder à la chambre.
Puis le castor alla inspecter le barrage, car la pluie avait fait monter le niveau de l'eau et la
hutte risquait d'être inondée. Que de travail pour construire ce barrage ! Deux nuits entières
pour abattre un arbre en le rongeant, arracher les branches et traîner le tronc dans l'eau. Puis
il avait fallu fixer le tronc à l'endroit le plus étroit de la rivière et renforcer le barrage avec des
branches, des pierres et de la boue.
Le jour se leva. Le castor plongea et regagna son abri. Bien au sec, il s’endormit paisiblement.
Texte de Susanne Riha, Wir wachen auf, wenn’s dunkel wird. Édition originale
© Annette Betz im Verlag Carl Ueberreuter GmbH, 1989.
D'après Susanne Riha, Nous ne dormons pas la nuit, trad. Colette Barbé-Julien © Milan.

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ACTIVITÉS PROPOSÉES DANS
L’OUVRAGE SUR UNE SEMAINE EXPLICATION DE CES ACTIVITÉS
Lecture et compréhension de l’histoire
Où se passe l'histoire ? De quel animal est-il
question ? Quelle est sa principale occupation ?
Pourquoi le mot toit est-il entre guillemets ? Avec
quoi l'animal répare-t-il sa hutte ? Comment les
transporte-t-il ? Pourquoi le castor construit-il
des barrages ? Comment abat-il les arbres ?
Par où passe-t-il pour rentrer dans son abri ?
Comment peut-il être bien au sec ? Quels adjec-
tifs pourrait-on employer pour qualifier le cas-
tor? (courageux, astucieux, malin, intelligent...)
Expliquer les mots hutte, îlot, inspecter, ronger
d’après le contexte.
Travail de lecture-compréhension
Le texte est lu silencieusement puis oralisé.
L’enseignant pose des questions pour
s’assurer de la compréhension globale de
l’histoire. Il s’agit toujours de faire nommer les
personnages, le lieu et le moment de l’action,
les différentes actions.
Activités sur le texte
Travail de grammaire en lien avec la lecture
sur les marques de cohésion du texte :
Par qui l’histoire est-elle racontée ? Un
personnage ? Un narrateur extérieur ?
Comment le sait-on ?
• identification du narrateur ;
Le texte est-il écrit au présent, au passé ou au
futur ?
Repérer les verbes au plus-que-parfait (avait
plu, avait fait, avait fallu) et donner leur infinitif.
Expliquer l’emploi du plus-que-parfait : le cas-
tor raconte des faits antérieurs à ceux qu’il est
en train de vivre.
• repérage des temps et de leur rôle ;
Repérer les différents paragraphes et donner
l’idée essentielle de chacun.
• repérage des paragraphes ;
Relever les indicateurs de lieu sur…, sous…, au
milieu de… et les indicateurs de temps comme
chaque…, puis.
• identification des indicateurs de temps,
d’espace, logiques ;
Trouver ce que désignent ou remplacent les
mots soulignés.
• recherche de qui est désigné ou remplacé
par les pronoms.
Transposer et collecter
Lire le texte en faisant raconter par le castor :
je. Écrire les changements.
Collecter. 1
1
Passé 3
Il fit une entrée sous l’eau.
Je fis une entrée sous l’eau.
Il travailla. Je travaillai.
Le castor ramassa des branches.
Je ramassai des branches.
Il plongea. Je plongeai.
Passé 4
Il avait plu toute la journée.
La pluie avait fait monter le niveau de l’eau.
Il avait fallu fixer le tronc.
Travail de lecture, grammaire, orthographe
La transposition au passé est amorcée
par l’enseignant. Les élèves la poursuivent
collectivement, avec l’aide de l’enseignant
(pratique qui développe la fluidité de
lecture*), puis le texte est encore relu par
des élèves qui en transposent chacun une ou
deux phrases (se reporter à « Conduire une
transposition de texte », p. 27).
Il y a des changements au niveau des pronoms
de la communication, des pronoms substituts
du groupe nominal, des accords sujet-verbe et
à l’intérieur du groupe nominal.
Ces changements sont écrits (se reporter à
«Conduire une transposition de texte», p.27).
Peu à peu, ils sont intériorisés et automatique-
ment réinvestis.
Les éléments nécessaires aux synthèses sont
collectés.
Une deuxième transposition peut être propo-
sée, ce qui est le cas ici.
*
Se reporter aux travaux
de Jocelyne G dans
La lecture, de la théorie à la pratique,
Gaëtan Morin éditeur, 2004.

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Comment enseigner cette grammaire au CM1-CM2 ?
GUIDE PÉDAGOGIQUE
ACTIVITÉS PROPOSÉES DANS
L’OUVRAGE SUR UNE SEMAINE EXPLICATION DE CES ACTIVITÉS
Transposer et collecter
Lire le texte en faisant raconter par deux
castors : nous. Écrire les changements.
Collecter. 2
2
Passé 3
Nous fîmes une entrée sous l’eau.
Nous travaillâmes.
Nous ramassâmes des branches.
Nous plongeâmes.
Activités sur les phrases dans le texte
Travail de grammaire sur les phrases dans
le texte
Repérer les signes de ponctuation et expliciter
leur rôle.
Lire, en respectant l’intonation, la phrase
sans verbe conjugué terminée par un point
d’exclamation Que de travail pour construire
ce barrage !
Trouver ce qu’elle exprime.
Faire dire qu’elle commence par le mot
exclamatif que.
• repérage et interprétation des signes de
ponctuation ;
• identification des phrases de types différents
et de formes différentes ;
• dans certains cas, transformation de phrases
en passant d’un type ou d’une forme à l’autre ;
Lire la phrase qui ne contient pas de verbe
conjugué Deux nuits entières pour abattre un
arbre en le rongeant, arracher les branches et
traîner le tronc dans l’eau.
• identification des phrases sans verbe
conjugué, des phrases à plusieurs verbes ;
Trouver les verbes à l’infinitif et donner leur
groupe.
Lire des phrases à plusieurs verbes conjugués.
Identifier les verbes et donner leur infinitif.
Collecter. 3
3
Phrases exclamatives
Que de travail pour construire ce barrage!
Phrases à plusieurs verbes conjugués
Le soir tomba sur le fleuve : comme
chaque nuit, le castor travailla à
l’entretien de sa hutte.
Puis le castor alla inspecter le barrage,
car la pluie avait fait monter le niveau de
l’eau et la hutte risquait d’être inondée.
• identification des verbes à l’infinitif ;
Lire la partie de phrase il les emporta en nageant.
Trouver les deux actions réalisées simultané-
ment : emporter et nager.
Observer comment est exprimée la deuxième
action : le verbe se termine par -ant.
Refaire le même travail avec la partie de phrase
abattre un arbre en le rongeant.
• observation de phrases ayant un verbe à
l’infinitif ou un participe présent et recherche
du rôle de ces temps dans une phrase.

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ACTIVITÉS PROPOSÉES DANS
L’OUVRAGE SUR UNE SEMAINE EXPLICATION DE CES ACTIVITÉS
Collecter. 4
4
Modes impersonnels 1
Il fit une entrée sous l’eau pour accéder à
la chambre.
Modes impersonnels 2
Il les emporta en nageant jusqu’à son abri.
Deux nuits pour abattre un arbre en le
rongeant.
Les éléments nécessaires aux synthèses sont
collectés.
Activités sur la phrase Travail de grammaire sur la phrase
Constituer une phrase avec les groupes de
mots suivants :
des barrages – des branches – protéger – les
castors – et des pierres – fabriquent – leur abri –
des troncs d’arbres – sur les rivières – avec – pour
Dans chaque phrase, souligner le verbe et
donner son infinitif, entourer le sujet, les
compléments circonstanciels (préciser s’il
s’agit de CC de temps, de lieu ou de manière)
ainsi que le COD :
Le castor coupe des branches sur la rive.
Il les emporte en nageant jusqu’à son abri.
Chaque nuit, le castor, qui est un animal
courageux, entretient sa hutte.
Quand le jour se lève, le courageux animal
regagne son abri.
Donner la nature des sujets (GN ou pronom)
et des COD (GN ou pronom).
Constater que le sujet de la troisième phrase
est un GN enrichi d’une proposition relative.
Constater que jusqu’à son abri indique un lieu
mais n’est pas un CC.
• constitution de phrases : à partir de groupes
de mots, les élèves écrivent une phrase. On
leur fait remarquer que les compléments
circonstanciels peuvent se trouver en tête
ou en fin de phrase, ou encore intercalés
entre le sujet et le verbe ;
• recherche du verbe et de son sujet, de
l’infinitif du verbe et de son groupe ;
• ident if i c atio n des complément s
circonstanciels (la synthèse a été faite, les
élèves peuvent les nommer) ; les élèves
de CM2 constatent que le complément
circonstanciel est une proposition, elle
contient un verbe conjugué.
La synthèse sur le COD a été faite, les élèves
peuvent préciser la nature de chaque COD:
pronom ou groupe nominal ;
• éventuellement, substitution, déplacement,
ajouts de CC, substitution de COD.
Collecter. 5
5
Compléments 3
Le castor travailla à l’entretien de sa hutte.
Les éléments nécessaires aux synthèses sont
collectés.
Activités sur les groupes nominaux
Relever dans le texte :
– deux GN avec déterminant possessif (sa
hutte, son abri) ;
– un GN avec déterminant démonstratif (ce
barrage) ;
– trois GN avec complément du nom
(l’entretien de sa hutte, au milieu de la rivière,
le niveau de l’eau).
Travail de grammaire sur le groupe nominal
• relevé dans le texte de groupes nominaux
dont la nature des constituants est donnée ;

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GUIDE PÉDAGOGIQUE
ACTIVITÉS PROPOSÉES DANS
L’OUVRAGE SUR UNE SEMAINE EXPLICATION DE CES ACTIVITÉS
Ajouter à chaque GN une proposition relative
commençant par qui ou que :
le castor... – le toit... – une entrée... – ce
barrage...– un tronc d’arbre... – le jour...
• enrichissement de groupes nominaux avec
une proposition relative ;
• d’autres activités peuvent être proposées:
recherche du genre et du nombre des
groupes nominaux, changement de nombre,
de genre quand c’est possible.
Il n’y a plus ici de collecte au niveau des
groupes nominaux puisque la synthèse sur les
constituants du groupe nominal a été réalisée.
Activités sur les classes de mots
Relever des noms, des verbes, des adjectifs.
Parmi les mots soulignés du texte, identifier
les pronoms personnels.
Travail de grammaire sur les classes de mots
• recherche dans le texte des noms (en dis-
tinguant nom commun, nom propre), des
adjectifs, des déterminants, des pronoms,
des verbes à l’infinitif ;
Donner la nature du dernier mot de l’histoire
(paisiblement) : adverbe.
Trouver son rôle : il donne un renseignement
de manière sur le verbe s’endormit.
Remplacer cet adverbe par un synonyme
(calmement, tranquillement), puis par un
contraire (nerveusement, difficilement,
péniblement, avec difficulté).
• relever les adverbes et expliquer leur rôle ;
Indiquer la classe de mots à laquelle appartient
chacun des mots de la phrase suivante :
Le soir tomba sur le fleuve.
• identifier à quelle classe grammaticale
appartient chaque mot d’un groupe de
mots, d’une phrase ;
Compléter l’affiche des prépositions avec celles
relevées dans le texte.
• lister les prépositions au fur et à mesure
qu’elles sont rencontrées.
Les éléments nécessaires aux synthèses sont
collectés.
Vocabulaire
Relever tous les verbes qui évoquent le
travail du castor : travailler, réparer, ramassa,
coupa, emporta, inspecter, construire, abattre,
rongeant, arracher, traîner, fixer, renforcer.
Chercher quel verbe pourrait remplacer le verbe
faire dans il fit une entrée : creusa, aménagea…
Dans le dictionnaire, chercher l’adverbe
paisiblement.
Dire quel est le mot à l’origine de cet adverbe:
paix.
Rappeler sa formation : adjectif paisible et
suffixe -ment.
Lire les mots de la même famille.
Travail de vocabulaire
Il porte sur les points développés dans les
programmes : les mots d’un même domaine,
synonymes, contraires, famille de mots, le sens
d’un mot en contexte, les différents sens d’un
mot, utilisation du dictionnaire.
Écrire
Écris quelques phrases pour raconter le tra-
vail d’un oiseau qui construit son nid au prin-
temps: les matériaux utilisés (brindilles, fils,
ficelles, feuilles, plumes, mousse, branches...), où
l’oiseau les trouve, comment il les transporte,
où il installe son nid, combien de temps il met...
Écris les verbes à l’imparfait et commence ton
texte par Chaque année...
Après chaque type d’activités (texte, phrases dans
le texte, phrase, groupes nominaux, classes de
mots), des exercices d’application sont proposés.
Travail de production d’écrits
Il s’agit de produire un court texte en réin-
vestissant les connaissances grammaticales,
orthographiques et lexicales acquises impli-
citement ou explicitement.