SUR L
E
BASALTE DE CORDELL
E
(Loire
)
PA
R
A
.
COLLE
T
Docteur ès Sciences
.
Les granites et les 'gneiss des monts du Forez, les assises oli-
gocènes du bassin de Montbrison sont traversés par un gran
d
nombre de
puinlenlenls basaltiques
;
on en compte aujour-
d
'
hui plus de quatre-%iligls
.
Quelques-uns d
'
entre eux avaient déjà attiré l
'
attention de
s
anciens naturalistes foréziens (lin du tvlu
e
et premières an
-
nées du
xIS°
siècle)
: Alléon-Dulac, Passinges, Granjon, La
-
pierre, etc
.
: d'autres fu
r
ent reconnus plus lard par Grimer
,
puis par Le Verrier enfin, plus récemment, les exploration
s
de M
. Cl
. houx
1
rai
sur le versant oriental, celles de M
. Ph
.
Glangeaud
(9)
dans l'ensemble du massif, ont fait connaître d
e
nouveaux gisements
.
M
. (
;L•utgeaud s
'
est aussi proposé de déterminer la nature e
t
les conditions de sortie des laves, la constitution des ancien
s
appareils éruptifs, etc
.
: il a établi que les roches basaltique
s
foréziennes, considérées par Le Ferrier comme des basalte
s
labradoriques, appartenaient en réalité à des types pétrogra-
phiques variés
: basaltes normaux, labradorites, audésilabrado-
rites angilignes, limburgiles, léphrites, téphrites_ à olivine, etc
.
Les affleurements basaltiques deviennent beaucoup phis rare
s
(I)
Cl
. Roux, Sur quelques nouveaux affleurements de basalte observé
s
aux environs de Saint-Bonnet-le-Courreau,
p
rès Montbrison (Loire) (Ann
.
Soc
.
Linnrenne de Lyon, igoâ)
.
(z)
Ph
. Glangeaud, la Région volcanique du Forez et ses roches
(Compte
s
rendus ries séances de l'Académie des Sciences,
t
.
CLII, pp
.
16o
à 163
,
i6 jan
v
ier
1911)
.
SOC
. LINN
.,
T
. LVIII,
1911
l~l
174
SUR LE BASALTE DE CORDELL
E
sur la bordure septentrionale de la plaine de Montbrison-Four
s
et plus au nord, en Roannais et dans le I-saut-Bourbonnais
.
On peut citer cependant
:
a)
Le gisement de Cézay
; celui de Tava, au nord-est d
e
Saint-Julien-d'Oddes, sur la bordure nord-ouest de la plaine
;
b)
Le pointement des Mallets, près de Cordelle, sur la riv
e
droite de la Loire
;
c)
Le gisement isolé de Bagnetier, près Aude-la-Roche,
à
S kilomètres à l'est de Lapalisse (r
)
d)
Le groupe de gisements de
. basalte des environs de Cusse
t
et de Vichy (Allier), comprenant le poinlement du domain
e
de la Saulzat, sur la rive droite du Jolan (affluent du Sichem)
,
à 5 kilomètres à l
'
est de Cusset
; celui du château de Mont
-
Pérouv, sur les bords du Sich(in, rive droite, près de l'Ardoi-
sière
; les trois affleurements de la Chapelle et, enfin, le poin-
tement de la Poivrière, à a knr
. Soo au sud-ouest de Saint-
l'orre, sur la rive gauche de l'Allier
.
.4 Bag'netier, le basalte, riche en olivine, se présente en filo
n
dans le porphyre rnicrogranulitique
.
Saulzat, il forme un flot de
30o
mètres de diamètre, isol
é
en plein granite
; la roche est fortement altérée
.
lit
Mont-Pénnu, le basalte
s
'
est épanché en nappe horizon
-
tale à peu près circulaire de mètres de diamètre, sur le
s
schistes et les poudingues carbonifères (a)
.
Les trois pointemenls des environs de la Chapelle, au sud-es
t
du Mont-Pérouy, se présentent sou, la forme de
o'ncl'e
.
lmsal-
lique absolument décomposée arec fer oligiste très abondant
.
L
'
îlot de la Poivrière, long de
15o
-mètres sur !loo
p
iètres d
e
large, repose sur des marnes tertiaires
.
(11 La feuille de Charolles renferme trois antres pointements de basalt
e
labradorique
. de faibles dimensions
: à Rouf/y
. à la
Beluse
(ehâlcau de Lait
-
mol et à
(
;lte(al
;
le premier est au nord et les deux autres sont
. à l'ouest
.
de lfarci
;ny-sur-Loire, non loin des limites des départements de la Loir
e
el
. de Saône-et
.-Loire
.
ozl Consulter
: Albert
. Michel-Lés y, De quelques basaltes tertiaires fran-
rais du Vorland alpin, à fumerolle éléolithique
(Comptes rendus
des séance
s
de
l'
:1cadémie
des Sciences, t
. .
CXLVIII, pp
. 1528 à 1531, 15 juin 19o9)
.
C
e
travail renferme les analyses, d
'
après Pisani, du basalte de Mont
.-Peyroux e
t
de celui du château de Launay, à la Beluse, près Marcigny-sur-Loire
.
SUR LE BASALTE DE CORDELLE
17
5
Le gisement basaltique de Cordelle est situé sur la riv
e
droite de la Loire, près de la ferme des Mallets, à
2
kilomètre
s
environ au nord-est de Cordelle, sur la route qui relie ce villag
e
à Saint-Cyr-de-Favières
.
Cet affleurement n
'
a pas été signalé par Gruner
; Le Verrie
r
l
'
a indiqué sur la feuille de Roanne au
80
.000,
au milieu de
s
tufs orihophyriques, mais sans ajouter aucune description
.
Il consiste en blocs arrondis de toutes grosseurs, disséminé
s
dans la terre végétale
. I,a plupa'rt des blocs se rencontrent dan
s
un espace triangulaire limité par la route de Cordelle à Saint
-
Cvr, par un chemin tendant
. de la ferme des \ballets à la roul
e
de Vendranges, et entin par uu chemin de desselle se détachant
.
de la première route, à quelques centaines (le mètres de la ferm
e
des \Iallels, dans la direction de Cordelle,
Cl
se dirigeant ver
s
le nord
. D
'
autres fragments basaltiques, moins nombreux, son
t
aussi dispersés dans les terre
; cultivées, à l'ouest de la route d
e
Saint-(
:vr
.
Ces blocs tendent à disparaitre assez rapidement
. I
.es culli-
saleurs les extraient
. des champs et les cillassent
. le long de
s
sentiers et des ehemins voisins, puisv on les utilise pour l'em-
pierrement de ces chemins, et aussi de la section de la rout
e
de Saint-CVr comprise entre le domaine de Terren0ire et, d
e
l'étang \ilion, à 1a litu ile des communes de Sainl
.-Cvr e
.t
. d
e
(
:ordelle
.
La roche basaltique des Alalleis possè(le sine teinte sombre
,
noir blenditre
; elle est dense, assez litre
. On distingue à l'oei
l
nu des grains isolés ou de petits nodules d
'
olivine et des cris
-
taux de faibles dimensions (r à
9
nunr environ), noirs, vitreux
,
d
'
augite
. Elle est très compacte
; nous n'avons pas observé d
e
cavités amygdaloïdes arec zéolites et ancres minéraux de for-
mation secondaire
.
On ne voit ni cheminée d'éruption, ni coulée
; cet affleure
-
ment est sans influence sur la topographie de la région
.
Les cultures masquent le contact du basalte et des tufs en-
caissants
; le terrain se relève au sud-sud-est de l'affleurement
,
jusqu'à la
Pierre du Perron
(altitude 561 m
.)
. Les hauteur
s
voisines sont constituées par des porphyres à quartz globulaire
;
au sommet du
Signal
affleure une roche de teinte claire, blanc
176
SUR LE BASALTE DE CORDELL
E
jaunâtre, ne montrant que de rares cristaux feldspathiques e
t
quelques grains de quartz
; c
'
est un
porphyre péla
r
osiliceu
.
r
(Le Verrier)
.
D
'
autres gisements de roches volcaniques (basaltes, trachy-
les, etc
.) ont été signalés en Roannais et clans le llaut-Bour-
bounais, mais quelques-uns sont incertains et d
'
antres son
t
apocryphes
.
n
'
après le D`' Voilas, le basalte apparaît près de Trénlolin
,
i1
Saint-
.Iusl-en-Chevalet
; à la Maladière, près d'Anibierle
; i
i
Arfenilles (Recherches géologiques au point de vue de la pré-
sence de l
'
homme primitif dans l
'
arrondissement de Roanne
,
i " niémoire,
_Inn
. Soc
.
d'Ig
.
etc
. du dép
. de la Leir'e, s
. ,
1
. l\ , p
. 396
i1
!
l
08
; 1881
. Voir p
. l
l
oo)
. Nous n
'
avons pu encor
e
conirlMer ces indications
.
Les « pierres noirâlres, poreuses, faisant mouvoir le barrea
u
aimanté
. et. contenant de petits grains (le chrysolite verte de
s
volcans
e
rencontrées
e
inl-dessIus de [fenaisoli et de Sainl
-
André, ii demi-lieue environ dans la montagne
e,
n'indiquen
t
pas la présence d'un aflleuremenl basaltique dans la région
;
ce sont « des fragments de petites meules de moulin que le
s
soldats romains portaient
. toujours avec eux pour réduire leu
r
blé en farine
e
(
Passinges)
.
Le
volcan, de Saint-,1/bon
est une colline de forme conique
,
élevée de i(ln mètres environ, constituée par des tufs orlho-
phyriques ou microgranulitiques, travers& par plusieurs filon
s
de porphyres microgranulitiques et de porphyres \ quart
z
globulaire
. Le sommet de cette colline est parsemé des débri
s
d
'
une
muraille vitrifiée (1)
.
Ces débris consistent
. en fragment
s
de roches locales ayant subi 1 divers degrés l
'
action du feu
,
depuis une légère fritte jusqu
'
à la vitrification complète
. Cer-
tains blocs
bou
r
souflés, altérés
; recouverts de lichens, simulen
t
des laves poreuses et expliquent la méprise dont le
chlîtea
u
de Verre
de Saint
.-Alban
a été
l'objet
.
(1)
Consulter, sur cette muraille vinifiée, l'excellente monographie pu-
bliée récemment par M. Stéphane Bouttet,
les Enceintes
vit
r
ifiées du dépar-
tement de le Loire,
hr
. in-8, a3 p
., !
I
fig
., Paris_Vigot, 0
-
)IO
(extrait de l
a
Revue préhistorique, Annales de palethnologie,
octobre
191o)
.
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