Chapitre 3
: La perception des sons de l’environnement, une revue de la littérature
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d’électrophysiologie qui s’intéressent aux traitements sémantiques du langage et des sons de
l’environnement (Bozeat et al., 2000; Clarke et al., 1996, 2000; Lebrun et al., 1998, 2001;
Plante, Van Petten, & Senkfor, 2000). Les données de ces études ne sont pas convergentes,
suggérant ou non une dissociation des structures impliquées pour le traitement sémantique des
sons de l’environnement. Dans un premier temps, nous essaierons de comprendre, si comme
pour les images, les sons peuvent activer directement des connaissances en mémoire
sémantique. Avant de pouvoir répondre à cette question, il semble judicieux de présenter
quelques études relatives au matériel que nous utiliserons. L’objectif de ce chapitre sera de
situer les sons de l’environnement dans les recherches actuelles, plus particulièrement la
relation qu’ils entretiennent avec le sens qu’ils véhiculent.
1 Processus de traitement de l’information auditive
L’objectif de cette thèse est dans un premier temps de déterminer si un son de
l’environnement est capable d’activer des structures de connaissances abstraites en mémoire
sémantique. Nous ne cherchons pas à étudier les déterminants acoustiques qui permettent de
savoir si le son entendu est un aboiement de chien ou non, ni même les différences entre
l’aboiement d’un doberman et celui d’un teckel, nous voulons étudier les activations des
représentations de connaissances abstraites associées au concept «chien», par le biais d’un
son de l’environnement, si elles existent. L’étude des processus de traitements perceptifs qui
amènent à l’identification d’un son dépasse largement le cadre de ce manuscrit (voir,
McAdams & Bigand, 1993; Moore, 2003, pour une revue). Néanmoins, nous présenterons
rapidement les principales étapes perceptives nécessaires à l’identification d’un son (voir,
Ballas, 1993; Gygi, 2001, pour une revue sur les sons de l’environnement).