Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques

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Synthèse bibliographique
des géothermomètres chimiques
appliqués aux eaux géothermales
Rapport final
BRGM/RP-52430-FR
octobre 2004
Synthèse bibliographique
des géothermomètres chimiques
appliqués aux eaux géothermales
Rapport final
BRGM/RP-52430-FR
octobre 2004
Étude réalisée dans le cadre du projet de recherche
Géothermie Haute Enthalpie dans les DOM (GHEDOM) – ENER-04
et suivant la convention n° 02 05 035 établie entre le BRGM et l’ADEME
H. Serra, B. Sanjuan
Vérificateur :
Approbateur :
Original signé par :
Original signé par :
Albert GENTER
Anne-Marie FOUILLAC
Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000.
Mots clés : Géothermomètre chimique, Source thermale, Forage, Bouillante, Fluide
géothermal.
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :
Serra H., Sanjuan B. (2004) - Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques
appliqués aux eaux géothermales. BRGM/RP-52430-FR, 79 p., 4 ann.
© BRGM, 2004, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Synthèse
C
ette étude de synthèse bibliographique, réalisée dans le cadre du projet de
recherche Géothermie Haute Enthalpie dans les DOM (GHEDOM, ENER-04) et
suivant la convention n° 02 05 035, établie entre le BRGM et l’ADEME, a pour but de
faire le point sur l’ensemble des géothermomètres chimiques.
Ces outils, couramment utilisés en prospection géothermique, sont basés sur des
méthodes géochimiques, qui permettent d’estimer la température d’un réservoir
géothermique, à partir de la composition chimique des eaux, qui remontent en surface,
généralement après refroidissement. Toutes les méthodes ont pour base l’hypothèse
que les eaux ont atteint l’équilibre avec les roches du réservoir dans les conditions de
température et de pression de ce réservoir, et que cet état d’équilibre n’est pas
masqué par les variations de composition chimique des eaux, au cours de leur
remontée et de leur refroidissement depuis le réservoir vers la surface (Michard, 2002).
Les géothermomètres « classiques » sont ceux à silice (Fournier, 1977), les
géothermomètres Na/K (White, 1965 ; Ellis, 1969 ; Fournier et Truesdell, 1973 ;
Truesdell, 1975 ; Fournier, 1979), le géothermomètre Na-K-Ca (Fournier et Truesdell,
1973). On citera, également, le géothermomètre « isotopique » SO42- - H2O (Lloyd,
1968 ; Mizutani et Rafter, 1969 ; Robinson, 1973 ; Pearson et Rightmire, 1980) et le
géothermomètre CO2 (Arnórsson et al., 1983 ; Giggenbach, 1988).
Différents processus pouvant affecter la composition chimique des eaux chaudes
profondes, au cours de leur remontée et de leur refroidissement depuis le réservoir
géothermique vers la surface, les géothermomètres chimiques doivent être manipulés
avec précaution en fonction du milieu géologique où ils sont appliqués et en fonction
des gammes de température estimées. Ce rapport décrit, de la façon la plus
exhaustive possible, les recommandations à suivre pour utiliser ces géothermomètres.
Les relations géothermométriques classiques ont parfois été révisées en tenant
compte de différents points d'application comme, par exemple, le géothermomètre
SiO2 (Schoeller et Schoeller, 1977 ; Michard, 1979 ; Fournier et Potter, 1982 ;
Ragnarsdóttir et Walther, 1983 ; Arnórsson et al., 1983 ; Giggenbach et al., 1983 ;
Giampaolo et al., 1992 ; Arnórsson, 2000), le géothermomètre Na/K (Michard, 1979 ;
Tonani, 1980 ; Arnórsson et al., 1983 ; Nieva et Nieva, 1987 ; Giggenbach, 1988 ;
Kharaka et Mariner, 1989 ; Arnórsson, 2000) et le géothermomètre Na-K-Ca (Fournier
et Truesdell, 1973, 1974 ; Páces, 1975 ; Benjamin et al., 1983).
Face à certains problèmes d’application des géothermomètres « classiques », d’autres
géothermomètres, plus empiriques et plus récents, ont fait leur apparition. Il s’agit,
notamment, de géothermomètres utilisant le lithium ou des rapports de cations avec le
lithium : Na/Li (Fouillac et Michard, 1981 ; Kharaka et al., 1982 ; Michard, 1990), Mg/Li
(Kharaka et al., 1985 ; Kharaka et Mariner, 1989 ; Giggenbach, 1988).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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D’autres relations thermométriques ont été définies en utilisant des rapports de cations
par rapport au potassium :
- Ca/K² (Fournier et Truesdell, 1973 ; Michard, 1990) ;
- Mg/K² (Giggenbach et al., 1983 ; Giggenbach, 1988 ; Michard, 1990) ;
- Fe/K² (Michard, 1990 ; Alaux-Négrel, 1991) ;
- Sr/K² (Michard, 1990) ;
- Mn/K² (Michard, 1990) ;
mais aussi des facteurs de cations par rapport au potassium :
- F*K ( Michard, 1990) ;
- W*K² (Michard, 1990 ; Alaux-Négrel, 1991) ;
- Mo*K² (Alaux-Négrel, 1991) ;
- U*K (Alaux-Négrel, 1991) ;
et par rapport au sodium : Rb/Na et Cs/Na (Michard, 1990).
Les erreurs engendrées par les estimations de températures en utilisant les
géothermomètres sont, également, abordées. Une comparaison entre valeurs de
température estimées à partir des géothermomètres chimiques et valeurs réellement
mesurées, sur différents champs géothermiques mondiaux, est présentée.
Très souvent, ces erreurs ou problèmes d’application des géothermomètres sont liés à
des processus de mélange d’eaux d’origine différente, qui viennent perturber l’état
d’équilibre eau - roche existant en profondeur, dans le réservoir géothermique ; des
caractéristiques chimiques, qui permettent de différencier les eaux géothermales
d’eaux mélangées, sont discutées. Un modèle de mélange d’eaux chaude et froide
destiné à estimer les proportions de chacun des pôles est, également, décrit.
Malgré leurs imperfections, les géothermomètres chimiques demeurent des outils
précieux pour la prospection géothermique. Néanmoins, ces outils doivent être
appliqués avec précaution et par des spécialistes en géochimie des fluides, qui
tiennent compte de :
- l’ensemble des résultats obtenus à partir des analyses chimiques et isotopiques des
eaux thermales étudiées et des principales conclusions associées ;
- l’évolution de ces eaux, qui peuvent subir différents processus de perturbation
(processus de mélange avec des eaux superficielles plus froides, processus de
dissolution ou précipitation de minéraux, processus de dégazage, etc.), au cours de
leur remontée depuis le réservoir géothermique vers la surface.
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BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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Sommaire
1. Introduction...............................................................................................................7
2. Cadre général............................................................................................................9
3. Les géothermomètres classiques.........................................................................11
4. Précautions et recommandations à suivre pour utiliser les géothermomètres chimiques ...................................................................................................13
4.1. LE GÉOTHERMOMÈTRE SiO2 .........................................................................13
4.1.1. Recommandations en termes de concentrations ...................................13
4.1.2. Recommandations en termes de température .......................................13
4.1.3. Recommandations en termes de milieu géologique ..............................13
4.2. LE GÉOTHERMOMÈTRE Na/K ........................................................................14
4.3. LE GÉOTHERMOMÈTRE Na-K-Ca ..................................................................15
4.4. LE GÉOTHERMOMÈTRE SO42- - H2O ..............................................................17
5. Autres relations géothermométriques classiques .............................................19
5.1. NOUVEAUX GÉOTHERMOMÈTRES SiO2 .......................................................19
5.2. NOUVEAUX GÉOTHERMOMÈTRES Na/K ......................................................20
5.3. NOUVEAU GÉOTHERMOMÈTRE Na-K-Ca .....................................................20
6. Géothermomètres « plus récents » (lithium, éléments traces, etc.) ..................23
6.1. LES GÉOTHERMOMÈTRES LITHIUM .............................................................23
6.1.1. Les géothermomètres Na/Li ...................................................................23
6.1.2. Le géothermomètre Mg/Li ......................................................................24
6.1.3. Le géothermomètre Li ............................................................................25
6.2. LE GÉOTHERMOMÈTRE CO2 ..........................................................................25
6.3. LE GÉOTHERMOMÈTRE SiO2/CO2 .................................................................25
6.4. LE GÉOTHERMOMÈTRE Ca/K² .......................................................................26
6.5. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mg/K².......................................................................26
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6.6. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mg/Na ..................................................................... 27
6.7. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mo/K² ...................................................................... 27
6.8. LE GÉOTHERMOMÈTRE U/K .......................................................................... 27
6.9. AUTRES GÉOTHERMOMÈTRES .................................................................... 27
6.9.1. Le géothermomètre Fe/K²...................................................................... 28
6.9.2. Le géothermomètre Sr/K² ...................................................................... 28
6.9.3. Le géothermomètre Mn/K²..................................................................... 28
6.9.4. Le géothermomètre F*K ........................................................................ 28
6.9.5. Le géothermomètre W*K² ...................................................................... 28
6.9.6. Les géothermomètres Li/Na, Rb/Na, Cs/Na .......................................... 28
6.9.7. Remarques ............................................................................................ 29
7. Source d’erreurs en géothermométrie ................................................................. 31
8. Les processus de mélange ................................................................................... 33
8.1. MISE EN ÉVIDENCE DES PROCESSUS DE MÉLANGE (ARNÓRSSON,
1985) ................................................................................................................. 33
8.2. MODÈLE DE MÉLANGE................................................................................... 34
9. Conclusions............................................................................................................ 37
10. Bibliographie ........................................................................................................ 39
Liste des annexes
Annexe 1 - Équations des géothermomètres ............................................................................ 45
Annexe 2 - Calcul du géothermomètre Na-K-Ca....................................................................... 55
Annexe 3 - Correction Mg du géothermomètre Na-K-Ca .......................................................... 59
Annexe 4 - Fluides de forages géothermiques mondiaux : comparaison entre température
estimée à partir des géothermomètres chimiques et température mesurée ......... 63
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Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
1. Introduction
C
ette étude de synthèse bibliographique, réalisée dans le cadre du projet de
recherche Géothermie Haute Enthalpie dans les DOM (GHEDOM, ENER-04) et
suivant la convention n° 02 05 035, établie entre le BRGM et l’ADEME, a pour but de
faire le point sur l’ensemble des géothermomètres chimiques.
Ces outils, couramment utilisés en prospection géothermique, sont basés sur des
méthodes géochimiques, qui permettent d’estimer la température d’un réservoir
géothermique, à partir de la composition chimique des eaux, qui remontent en surface,
généralement après refroidissement.
Toutes les méthodes ont pour base l’hypothèse que les eaux ont atteint l’équilibre avec
les roches du réservoir dans les conditions de température et de pression de ce
réservoir, et que cet état d’équilibre n’est pas masqué par les variations de composition
chimique des eaux, au cours de leur remontée et de leur refroidissement depuis le
réservoir vers la surface (Michard, 2002).
Néanmoins, différents processus pouvant affecter la composition chimique des eaux
chaudes profondes, au cours de leur remontée et de leur refroidissement depuis le
réservoir géothermique vers la surface (mélange avec des eaux superficielles plus
froides, dissolution et/ou précipitation de minéraux, dégazage, ébullition, etc.), les
géothermomètres chimiques doivent être utilisés avec précaution en fonction du milieu
géologique où ils sont appliqués et en fonction des gammes de température estimées.
Par ailleurs, certains géothermomètres tels que le Na/K ou Na/K/Ca donnent des
températures erronées avec l’eau de mer.
Les nombreuses relations géothermométriques, semi-empiriques, établies, sont
présentées dans ce rapport. On y aborde, dans un premier temps, le cadre général des
conditions d’application de ces géothermomètres. Les géothermomètres « classiques »
sont, ensuite, décrits ainsi que les problèmes rencontrés au cours de leur application,
les précautions à prendre et les recommandations à suivre pour les utiliser.
Compte tenu de certains problèmes d’application, il est montré que quelques
thermomètres « classiques » ont été reformulés. Des géothermomètres plus récents
utilisant le lithium et les éléments traces sont, ensuite, présentés. Toutes les équations
des géothermomètres sont regroupées en annexe 1. En annexe 2, se trouve la
méthode de calcul du géothermomètre Na-K-Ca et en annexe 3, celle qui tient compte
de la concentration en Mg.
Les erreurs engendrées par les estimations de températures en utilisant les
géothermomètres sont, également, abordées. Une comparaison entre valeurs de
température estimées à partir des géothermomètres chimiques et valeurs réellement
mesurées, sur différents champs géothermiques mondiaux (ann. 4), est présentée.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Très souvent, les erreurs ou problèmes d’application des géothermomètres sont liés à
des processus de mélange d’eaux d’origine différente, qui viennent perturber l’état
d’équilibre eau - roche existant en profondeur, dans le réservoir géothermique. Les
processus de mélange et la manière de prendre en compte et de calculer les mélanges
des eaux thermales avec d’autres eaux plus superficielles sont donc abordés.
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BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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2. Cadre général
Grâce aux éléments chimiques utilisés dans les équations géothermométriques, les
géothermomètres peuvent être classifiés en quatre groupes.
Le premier groupe est représenté par les géothermomètres à silice, basé sur l’équilibre
du système SiO2-H2O et qui peut être subdivisé en plusieurs types, suivant la
calibration avec le minéral qui contrôle la silice en solution (quartz, calcédoine, silice
amorphe, etc.). Le second groupe est basé sur les rapports entre les éléments alcalins
(Fournier et Truesdell, 1973 ; Fournier, 1977 ; Fournier et Potter, 1979 ; Arnórsson et
al., 1983 ; Giggenbach et al., 1983). Le troisième groupe est celui des géothermomètres expérimentaux, basé sur l’extrapolation d’expériences simples entre un minéral
et une solution, habituellement le quartz, la cristobalite (Weill et Bottinga, 1970 ;
Ragnarsdóttir et Walther, 1983 ; Giampaolo et al., 1992). Le dernier groupe est celui
des géothermomètres empiriques qui sont dérivés des relations entre les
concentrations en silice des eaux thermales naturelles et les températures mesurées
dans les sources chaudes ou les puits.
Les hypothèses de base inhérentes à l’utilisation de ces indicateurs géochimiques sont
discutées par White (1970) et Fournier et Truesdell (1974) et sont les suivantes :
- (1) les réactions dépendant de la température ont lieu en profondeur ;
- (2) l’équilibre eau/roche a lieu à la température et à la pression du réservoir ;
- (3) il y a suffisamment de minéraux dans le système eau/roche pour que les
réactions puissent avoir lieu ;
- (4) il y a peu ou pas de ré-équilibration ou de changement dans la composition à
basse température, quand l’eau passe du réservoir profond à la surface (i.e. le flux
est rapide vers la surface et il n’y a pas de réaction à la surface) ;
- (5) l’eau chaude provenant du système profond est peu perturbée par des mélanges
avec des eaux plus froides proches de la surface. En cas de mélange, il faut évaluer
les résultats d’un tel mélange ;
- (6) absence d’ébullition ou de dégazage dans le cas d’eaux riches en gaz dissous ;
- (7) pas de précipitation et/ou de dissolution de phases secondaires au cours de la
remontée du fluide ;
- (8) pas de réaction d’échange avec les minéraux argileux dans le cas des cations
Na et K (Weissberg et Wilson, 1977) ;
- (9) les géothermomètres chimiques ne peuvent pas être appliqués pour des eaux
acides (Fournier, 1981 ; Giggenbach, 1988).
Ce sont généralement les minéraux comme le quartz, la calcédoine ou les feldspaths,
dont la solubilité augmente fortement avec la température, et qui ne subissent pas de
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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ré-équilibration rapide lors de la remontée des eaux des réservoirs profonds vers la
surface, qui peuvent être utilisés pour la géothermométrie (D’Amore et al., 1987).
L’obtention d’un équilibre dans le réservoir va dépendre d’un certain nombre de
facteurs comme les cinétiques des réactions, la température du réservoir, la réactivité
de la roche encaissante, les concentrations des éléments indicateurs dans l’eau et le
temps de résidence de l’eau dans le réservoir à la température particulière. Par
conséquent, dans certaines situations, l’équilibre dans le réservoir peut être atteint
pour certaines réactions mais pas pour d’autres.
La ré-équilibration ou pas de l’eau après son départ du réservoir vers la surface va
dépendre de facteurs similaires : la vitesse du flux, le chemin de la remontée, le type et
la réactivité de la roche encaissante traversée, la température initiale du réservoir et
les cinétiques des différentes réactions pouvant se produire.
Plusieurs réactions peuvent se produire pendant la remontée de l’eau à différentes
vitesses. Par conséquent, la dernière température apparente d’équilibration peut varier
selon les différents géothermomètres utilisés.
Les deux principaux types de réactions dépendant de la température et pouvant être
utiles en tant que géothermomètres quantitatifs sont les réactions de dissolutionprécipitation et d’échange d’ions (Fournier, 1977).
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3. Les géothermomètres classiques
Les géothermomètres SiO2 ont été définis par Fournier (1977). Ils dépendent de
l’équilibre de la solution avec le quartz, la calcédoine, la cristobalite (α et β) et la silice
amorphe à des températures variant de 0 à 250 °C (ann. 1, tabl. 1).
Le géothermomètre Na/K est basé sur l’équilibre entre un plagioclase et le feldspath
potassique. La relation entre le rapport Na/K et la température a d’abord été introduite
par White (1965) et Ellis (1969, 1970). Elle a, par la suite, été formulée sous forme de
relation thermométrique par Fournier et Truesdell (1973), Truesdell (1975) et Fournier
(1979) pour des températures supérieures à 120 °C (ann. 1, tabl. 1). Kharaka et
Mariner (1989) estiment, cependant, que ce géothermomètre n’est utile que pour des
températures supérieures à environ 150 °C.
À plus faibles températures, le calcium compense habituellement une fraction
significative des cations et le géothermomètre Na/K donne des estimations de
températures anormalement fortes pour les eaux riches en calcium. Ceci a conduit au
développement du géothermomètre empirique Na-K-Ca pour estimer la dernière
température des interactions eau/roche (Fournier et Truesdell, 1973 ; ann. 1, tabl. 1). Il
est basé sur les concentrations molaires de sodium, de potassium et de calcium des
eaux naturelles, de températures allant de 4 à 340 °C.
Les données de la plupart des eaux géothermales reportées sur un graphe log (Na/K)
+ β log (√Ca / Na) en fonction de l’inverse de la température absolue se regroupent sur
une ligne droite, où β est égal à 1/3 ou 4/3 selon que l’eau se soit équilibrée à une
température supérieure ou inférieure à 100 °C. Pour la plupart des eaux testées, cette
méthode donne de meilleurs résultats que celle du géothermomètre Na/K (White,
1965 ; Ellis, 1970). Pour la procédure de calcul de ce géothermomètre, se référer à
l’annexe 2.
Cependant, dans la plupart des environnements de faibles températures, les
concentrations en magnésium sont élevées et le géothermomètre Na-K-Ca donne des
estimations de températures excessivement fortes. Une correction empirique faisant
intervenir la concentration en magnésium a alors été déterminée et appliquée au
géothermomètre Na-K-Ca dans le cas de ces eaux (Fournier et Potter, 1979). Le
géothermomètre Na-K-Ca, avec la correction en magnésium si elle est nécessaire,
peut être appliqué pour des eaux de températures allant de 0 à 350 °C. Ce géothermomètre, ainsi que le Na-K, donne des valeurs de température erronées pour l’eau de
mer (Michard, 1979).
En plus des géothermomètres chimiques, on peut citer le géothermomètre
« isotopique » SO42- - H2O, qui prend en considération la distribution à l’équilibre des
isotopes de l’oxygène de l’eau et du sulfate dissous.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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La réaction isotopique décrivant cette répartition thermo-dépendante est la suivante :
S16O42- + H218O = S16O318O2- + H216O
Urey (1947), Lloyd (1968) et Mizutani et Rafter (1969) ont proposé des équations qui
relient le fractionnement de cet équilibre à la température (ann. 1, tabl. 1).
Le coefficient de fractionnement entre l’ion sulfate et l’eau est décrit par :
δ(SO42- - H2O) = (18O/16O)SO42- / (18O/16O)H2O
ou :
12
δ(SO42-
δSO 24− − δH2 O
- H2O) = 1 +
1000
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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4. Précautions et recommandations à suivre
pour utiliser les géothermomètres chimiques
4.1. LE GÉOTHERMOMÈTRE SiO2
La température estimée à partir du géothermomètre à silice ne faisant pas appel à un
rapport de concentrations peut être préférentiellement affectée par des processus de
séparation de phases (perte de vapeur) ou de dilution.
4.1.1. Recommandations en termes de concentrations
Il est recommandé d’utiliser deux relations géothermométriques à silice (calcédoine et
quartz) pour les sources ou les puits de faible profondeur, si la concentration de la
silice non dissociée se trouve entre 60 et 250 ppm. Quand la teneur en silice non
dissociée est inférieure à 60 ppm, le terme « température à silice » se réfère à la
calcédoine. La référence à l’équilibre avec le quartz est faite, par contre, pour des
concentrations en silice dissoute supérieures à 250 ppm (Arnórsson, 1975).
4.1.2. Recommandations en termes de température
Quelques précautions doivent être prises en utilisant le géothermomètre SiO2 (Gunter
et al., 1992). Kharaka et Mariner (1989) ont recommandé que le thermomètre à
calcédoine soit utilisé pour des températures comprises entre 40 et 70 °C et le thermomètre à quartz entre 70 et 250 °C.
Cependant, ces deux thermomètres doivent être utilisés avec précaution au-delà de
200 °C car aux températures de surface, les eaux deviennent sursaturées vis-à-vis de
la silice amorphe, qui peut alors précipiter lors de la remontée du fluide vers la
surface ; des températures trop basses pourraient alors être calculées à cause de la
perte de SiO2 dissous.
Dans le cas où l’ébullition se produit lors de la remontée de l’eau vers la surface, la
silice dissoute va devenir plus concentrée. Si ce phénomène est suspecté, un calcul
adiabatique devra être fait plutôt qu’un calcul par conduction, où l’ébullition n’est pas
supposée se produire.
4.1.3. Recommandations en termes de milieu géologique
Dans le cas de roches carbonatées, le géothermomètre SiO2 n’est pas satisfaisant d’un
point de vue expérimental. Malgré cela, les géothermomètres SiO2 ayant été calibrés
expérimentalement avec des roches silicatées peuvent être utilisés pour des
applications dans des systèmes géothermiques caractérisés par la présence d’un
réservoir prédominé par les carbonates.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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En effet, le plus souvent, la circulation de l’eau et les temps d’interaction sont
beaucoup plus importants dans ces systèmes que lors d’expériences menées en
laboratoire. Ces systèmes représentent des réservoirs infinis même pour la silice
(Giampaolo et al., 1992).
Le géothermomètre SiO2 est insensible aux variations modérées de salinité du fluide
(TDS). Il ne semble pas affecté par la présence de substances organiques dissoutes,
même si la solubilité de la silice a montré qu’elle augmentait lors de la formation de
complexes aqueux avec certains ligands organiques (Bennet et Siegel, 1989).
Cependant, ce géothermomètre n’est pas fiable pour des eaux acides riches en
sulfates contenant peu de chlorures (Fournier et Truesdell, 1973).
De plus, dans des conditions de forts pH rencontrés lors de flux alcalins, la solubilité
des minéraux silicatés augmente fortement et des températures anormalement hautes
peuvent être déterminées si ce phénomène n’est pas pris en compte (Gunter et al.,
1992).
4.2. LE GÉOTHERMOMÈTRE Na/K
Le géothermomètre Na/K est basé sur l’équilibre atteint entre un plagioclase et le
feldspath potassique. Cette seule hypothèse constitue un inconvénient majeur car pour
s’assurer de l’existence d’un tel équilibre, il faudrait connaître la concentration et
l’activité de l’aluminium en profondeur, or ces données sont rares, et d’autre part,
l’aluminium varie très vite lors du refroidissement (Michard, 1979).
Cependant, comme ce géothermomètre utilise des rapports de concentrations, il est,
par conséquent, moins sensible aux effets de mélange et/ou d’ébullition et conduit à
des estimations de température des eaux thermales plus représentatives de la
température du réservoir que celles obtenues avec le géothermomètre à silice
(Arnórsson et al., 1983).
Toutefois, et selon Fournier et Truesdell (1973), le rapport Na/K ne doit pas être
appliqué pour estimer la température si √MCa / MNa > 1 (M = molarité), car la
température calculée sera plus haute que la véritable température d’interaction
eau/roche. Mais il peut être utilisé pour estimer la température des eaux alcalines ou
proches de la neutralité, qui ne déposent pas de travertins, et/ou des eaux de faible
concentration en calcium et de forte teneur en sodium (i.e., log (√Ca / Na) < 0,5).
Le rapport Na/K peut, néanmoins, être modifié par des réactions d’échanges avec des
minéraux argileux (Weissberg et Wilson, 1977) ou par un enrichissement en potassium
provenant de roches sédimentaires ou de matériel volcanique de réservoirs plus
surfaciques (Michard et al., 1976).
Il peut également mener à de fausses estimations de températures pour des eaux
provenant d’environnement de basse température (Henley et al., 1984). La raison
principale de ces fausses estimations dans un tel environnement est que la
température d’équilibre entre feldspaths et eaux géothermales n’est pas atteinte à
basse température et que le rapport Na/K des eaux est gouverné par le lessivage des
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BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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roches plutôt que par l’équilibre chimique (D’Amore et al., 1987). Ce dernier est
particulièrement efficace pour des eaux riches en CO2 où les cations peuvent être
lessivés de la roche encaissante par l’acide carbonique. Le rapport Na/K dans les
lessivats peut affecter la température vers le haut ou vers le bas (Güleç, 1994 ; Pope et
al., 1987).
Les températures calculées à partir du géothermomètre Na/K sont généralement trop
élevées quand elles sont appliquées à des eaux riches en calcium, particulièrement
dans des systèmes à faible température. En effet, dans ces conditions, le calcium, le
sodium et le potassium sont en compétition dans les réactions d’échange d’ions avec
les minéraux silicatés et de ce fait faussent l’équilibre Na/K - feldspath (Nicholson,
1993).
Le géothermomètre Na/K, contrôlé par l’équilibre entre l’albite et le K-feldspath, donne
de bons résultats pour des températures comprises entre 175 et 200 °C. Des
températures anormalement hautes sont obtenues si la température de l’eau est
inférieure à 100 °C. De plus, les eaux riches en calcium ne conduisent pas à des
températures raisonnables et il apparaît que la teneur en calcium doit être prise en
compte (Fournier et Truesdell, 1973).
Le géothermomètre Na-K-Ca (Fournier et Truesdell, 1973) semble être plus fiable que
le géothermomètre Na/K pour les eaux de basses températures et/ou concentrées en
calcium.
4.3. LE GÉOTHERMOMÈTRE Na-K-Ca
Fournier et Truesdell (1973) considèrent que l’ajout de calcium au géothermomètre
Na/K proposé par White (1965) puis Ellis (1970), rend compte d’un échange possible
des cations Ca2+ et Na+ entre le solide, en l’occurrence un plagioclase, et la solution.
Le remplacement du calcium dans un plagioclase par du sodium s’accompagnant d’un
remplacement de l’aluminium par le silicium, Michard et Fouillac (1976) ont cherché
une démonstration plus exacte de la relation thermométrique de Fournier et Truesdell
(1973), afin de savoir ce qu’elle impliquait.
Dans des conditions d’équilibre entre l’eau, le plagioclase et le feldspath potassique, le
bon fonctionnement de ce géothermomètre à des températures « élevées » (100 °C
< T < 375 °C) tendrait à indiquer que les plagioclases qui s’équilibrent avec l’eau ont
une composition moyenne voisine de Ab80An20 (i.e. plagioclase peu calcique).
Aux basses températures, les eaux sont relativement peu chargées. Reportés dans un
diagramme en potentiel chimique, les points représentatifs des eaux se placent tous
dans le domaine de la kaolinite ; les bilans d’altération montrent également que la
composition de l’eau résulte de la transformation des minéraux originels (feldspaths,
biotite) en kaolinite. La composition de l’eau en cations alcalins et alcalino-terreux n’est
donc pas régie par des équilibres, mais par la vitesse relative d’attaque des différents
minéraux.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
15
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Benjamin et al. (1983) ont d’ailleurs proposé que la dissolution des minéraux
d’altération influençant les concentrations aqueuses avaient un impact sur le
géothermomètre Na-K-Ca ; cette influence pouvait d’ailleurs également s’appliquer au
géothermomètre Na/K. Ils concluent que le géothermomètre Na-K-Ca est basé sur des
réactions d’altération plutôt que sur des échanges d’ions entre feldspaths en
admettant, cependant, qu’il reste difficile de savoir si les réactions d’altération jouent
véritablement.
Ce géothermomètre doit être appliqué si (1) la silice est présente en excès, (2)
l’aluminium est conservé dans les phases solides et (3) qu’il n’y a pas de changement
de pH (Nicholson, 1993).
Han (1979) a énuméré les facteurs produisant le plus souvent des erreurs dans les
estimations de températures avec le géothermomètre Na-K-Ca. L’application du
géothermomètre Na-K-Ca dans les conditions suivantes peut conduire à des
estimations de température erronées :
- les interactions eau/roche continues (dissolution/précipitation) quand l’eau migre du
réservoir géothermal vers le point de prélèvement. Par exemple, les eaux contenant
initialement un peu de calcium conduisent à des estimations de températures
d’aquifères trop basses à cause de réactions eau/roche continues lors de la
remontée du fluide. Cependant, les eaux initialement riches en CO2 et en calcium
peuvent conduire à des estimations de températures trop élevées à cause de la
précipitation rapide de carbonates de calcium (en quantités significatives dans les
zones de remontées du fluide quand l’ébullition a lieu) et de réactions plus lentes
concernant le sodium et le potassium (Fournier et Truesdell, 1973 ; Arnórsson et al.,
1982) ;
- l’écart par rapport à l’équilibre chimique ;
- le mélange avec des eaux équilibrées, à différentes températures ;
- les eaux de composition chimique différente de celle utilisée par Fournier et
Truesdell (1973) ;
- les eaux acides et riches en sulfates contenant peu de chlorures (Fournier et
Truesdell, 1973) ;
- les eaux riches en CO2 (D’Amore et al., 1987 ; Páces, 1975 ; Páces et Cermak,
1976 ; Fouillac et Michard, 1977). Comme la concentration absolue de calcium dans
les eaux est contrôlée par les minéraux carbonatés, le niveau de la pression
partielle de CO2 en solution influencera fortement la concentration en calcium. Il a
aussi été réalisé que l’influence du CO2, l’ébullition (créant une perte de CO2, qui
cause la précipitation de carbonates de calcium) et la dilution avec des eaux
profondes riches en CO2 pouvaient affecter le géothermomètre. De plus, le
géothermomètre Na-K-Ca doit être appliqué avec prudence si la pression partielle
de CO2 à l’équilibre avec l’eau est supérieure à 10-4 atm et la température inférieure
à 75 °C (Páces, 1975). Dans ce cas, une forme modifiée du géothermomètre Na-KCa a été proposée (ann. 1, tabl. 2) ;
- les réactions d’échange avec d’autres ions, notamment le magnésium. À cause de
la solubilité des silicates magnésiens à faible température, de fortes teneurs en
16
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
magnésium dans les eaux sont un sérieux désavantage pour l’application de ce
géothermomètre. Pour pallier à cela, Fournier et Potter (1979) ont conçu des
équations et des abaques pour corriger les effets contraires du magnésium sur le
géothermomètre chimique Na-K-Ca. Ces outils peuvent être utilisés pour déterminer
les corrections appropriées de température pour des eaux données avec des
températures Na-K-Ca supérieures à 70° C et R < 50, où R = [Mg / (Mg+Ca+K)]*100
avec les concentrations des cations exprimées en équivalents. Les eaux avec
R > 50 proviennent probablement d’aquifères froids à des températures proches de
celles des sources, sans tenir compte de températures Na-K-Ca beaucoup plus
fortes.
La correction empirique du géothermomètre Na-K-Ca pour de fortes teneurs en
magnésium (Fournier, 1981) peut être appliquée si la teneur en magnésium ne subit
pas un enrichissement excessif par rapport au potassium et au calcium lors d’un
mélange du fluide initial profond avec des eaux provenant de réservoirs de moindre
profondeur (D’Amore et al., 1987). Pour la procédure de calcul de cette correction, se
référer à l’annexe 3.
4.4. LE GÉOTHERMOMÈTRE SO42- - H2O
L’équilibre isotopique qui s’établit dans un réservoir géothermique en milieu cristallin à
une température donnée peut être perturbé, au cours de la remontée du fluide à la
surface. Ces perturbations affectent aussi bien les teneurs en oxygène-18 de l’eau que
celles du sulfate dissous par des phénomènes de réduction ou d’oxydation du soufre
(Michelot, 1988).
Lloyd (1968) montre que la vitesse d’échange isotopique en oxygène-18 entre les ions
sulfates et l’eau est fonction de la température et du pH de la solution. À partir de ces
résultats, Pearson et Rightmire (1980) ont proposé une équation pour calculer le temps
de demi-équilibre (ann. 1, tabl. 1). Cet échange isotopique eau-sulfate pourrait être
utilisé comme géochronomètre.
Il existe également un échange isotopique en 34S entre sulfate et sulfure (Robinson,
1973) :
4S + 4H2O = 3H2S + HSO4- + H+
L’équation reliant le fractionnement à la température est donnée dans le tableau 1 de
l’annexe 1.
Pour les températures et pH des fluides géothermiques, la vitesse d’échange en
oxygène-18 est beaucoup plus grande que celle en 34S. Ainsi, un équilibre isotopique
entre l’eau et le sulfate peut être atteint sans que celui entre le sulfate et le sulfure ne
le soit (Chiba et al., 1985).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
17
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
5. Autres relations
géothermométriques classiques
5.1. NOUVEAUX GÉOTHERMOMÈTRES SiO2
Ragnarsdóttir et Walther (1983) ont étudié l’effet de la pression du fluide sur le
géothermomètre à silice.
Les résultats de cette étude, combinés à d’autres mesures de solubilité du quartz,
aboutissent à un géothermomètre à silice sensible à la pression pour des fluides ayant
subi une perte adiabatique de vapeur (ann. 1, tabl. 3).
Ce géothermomètre peut s’appliquer à des solutions à l’équilibre avec le quartz pour
des températures de 180 à 340 °C et des pressions de fluide allant de la pression de
saturation de l’eau à 500 bars.
Les températures des eaux thermales ayant été en équilibre avec le quartz et ayant
subi une perte adiabatique de vapeur peuvent être calculées avec confiance (± 3 °C)
en utilisant l’équation de ce géothermomètre, jusqu’aux pressions de 500 bars et pour
des températures variant de 180 à 240 °C.
Des précautions doivent être prises si les températures dépassent 250 °C à cause de
la ré-équilibration rapide entre le quartz et le fluide (Ellis et Mahon, 1977 ; Rimstidt et
Barnes, 1980).
L’équation de ce nouveau géothermomètre peut prédire avec une assez bonne
précision les températures profondes des puits géothermiques, quand les différents
facteurs, qui affectent la température et le mélange du fluide sont pris en compte.
La validité de cette équation a été testée en comparant les températures estimées à
partir des concentrations de silice dissoute de fluides de puits géothermiques avec les
mesures de température en profondeur.
Pour la plupart de ces puits, on a remarqué que les mesures de température étaient
toujours légèrement plus basses que celles estimées à partir de l’équation.
Ceci a été attribué au refroidissement de la roche encaissante au voisinage du forage,
causé par la décompression du fluide au cours du flash (Menzies et al., 1982), et non à
la mauvaise calibration de l’équation qui, elle, donnait les valeurs de température
profonde plus représentatives (avant refroidissement).
Une nouvelle équation thermométrique est proposée par Arnórsson (2000) pour le
géothermomètres à quartz (ann. 1, tabl. 3). Elle est basée sur la révision de données
expérimentales de la solubilité du quartz dans l’eau.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
19
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Fournier et Rowe (1966), Michard (1979), Arnórsson et al. (1983), Verma (2000),
Fournier et Potter (1982) et Giggenbach et al. (1983), ont également proposé des
relations thermométriques empiriques pour le géothermomètre à quartz (ann. 1,
tabl. 3).
Schoeller et Schoeller (1977) et Schoeller (1976) ont, quant à eux, formalisé un
nouveau géothermomètre SiO2 lié aux sources thermominérales, basé sur les rapports
cations/silice de l’eau et du granite ou des roches cristallophylliennes (ann. 1, tabl. 4).
Ce géothermomètre complète celui de Fournier (1977), en tenant compte du chlore
contenu dans la roche ainsi que des cations et de la silice apportés par l’eau
d’infiltration alimentant le circuit hydrothermal (la concentration de la silice est exprimée
en moles et celle des cations en équivalents).
Michard (1979, 1990), Arnórsson et al. (1983) et Verma (2000) ont proposé de
nouveaux géothermomètres à calcédoine et silice amorphe (ann. 1, tabl. 4). Giampaolo
et al. (1992), pour leur part, ont déterminé trois géothermomètres expérimentaux à
silice (ann. 1, tabl. 4).
5.2. NOUVEAUX GÉOTHERMOMÈTRES Na/K
Un nouveau géothermomètre Na/K est proposé par Arnórsson (2000), basé sur les
propriétés thermodynamiques de l’albite et du K-feldspath (ann. 1, tabl. 5). Pour des
eaux diluées ou légèrement salines à des températures inférieures à 300 °C, le rapport
des activités Na/K peut être pris pour le rapport des concentrations.
Michard (1990) a mis au point un géothermomètre Na/K, à partir d’une analyse
statistique de données provenant d’eaux thermales en contact avec des granites
européens (ann. 1, tabl. 5).
Arnórsson et al. (1983) ont proposé trois géothermomètres Na/K après avoir étudié les
basaltes d’Islande (ann. 1, tabl. 5).
Tonani (1980), Nieva et Nieva (1987), Giggenbach et al. (1983), Michard (1979) ont
proposé des relations géothermométriques pour le thermomètre Na/K basées sur
l’équilibre entre les feldspaths sodique et potassique (ann. 1, tabl. 5).
Fournier (1979) a également proposé un géothermomètre Na/K (ann. 1, tabl. 5).
Enfin, Kharaka et Mariner (1989) ont défini une relation géothermométrique Na/K
(ann. 1, tabl. 5) ne pouvant pas être appliquée aux eaux de champs pétroliers ; elle est,
par contre, beaucoup plus fiable pour les systèmes géothermaux (coefficient de
corrélation ρ = 0,87), spécialement pour des températures supérieures à environ
150 °C.
5.3. NOUVEAU GÉOTHERMOMÈTRE Na-K-Ca
Benjamin et al. (1983) ont proposé une nouvelle équation du géothermomètre Na-K-Ca
en modifiant les constantes de Fournier et Truesdell (1973) à l’aide de la méthode des
20
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
moindres carrés (ann. 1, tabl. 2). Bien que cette méthode mène à un jeu de constantes
améliorées pour le géothermomètre Na-K-Ca et à une estimation significative des
paramètres thermodynamiques pour les équilibres eau/roche, une plus ample
utilisation de ces contraintes thermodynamiques dépend de l’obtention de données
thermodynamiques des phases d’altération observées.
Le géothermomètre Na-K-Ca établi par Páces (1975 ; ann. 1, tabl. 2) a déjà été évoqué
au § 4.3.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
21
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
6. Géothermomètres « plus récents »
(lithium, éléments traces, etc.)
6.1. LES GÉOTHERMOMÈTRES LITHIUM
Dans le cas d’un élément mobile comme le lithium et contrairement aux conditions
d’équilibre des géothermomètres classiques, les équilibres chimiques contrôlant la
concentration du lithium sont probablement des réactions d’échanges cationiques avec
des argiles et des zéolites, plutôt que la formation de nouveaux minéraux. Les
minéraux riches en lithium semblent être très rares dans les environnements
hydrothermaux (Fouillac et Michard, 1981), ce qui empêche tout équilibre avec de tels
minéraux et lui confère son rôle de traceur de phénomènes géochimiques (Brondi et
al., 1973).
La plupart des géothermomètres qualitatifs sont basés sur la distribution et la
concentration relative des éléments volatils dans les eaux et les sols et la variation de
la composition des gaz des sols. De fortes concentrations anormales d’éléments traces
non volatils peuvent aussi indiquer de fortes températures de sub-surface. Ceci
pourrait être vrai si l’élément avait tendance à être facilement lessivé de la roche non
pas à faible, mais à haute température.
Par exemple, Brondi et al. (1973) ont reporté que de fortes concentrations en lithium
dans des sources en Toscane donnent de bonnes indications de hautes températures
à de faibles profondeurs. Cette méthode de prospection doit être utilisée avec
précaution car les variations des teneurs en éléments traces peuvent être dues à des
facteurs autres que des hautes températures de sub-surface, comme des variations
dans le type de roche, des variations dans la durée de contact de l’eau avec la roche et
aussi de la contamination provenant des processus industriels ou de l’agriculture
(Fournier, 1977).
Michard (1979, 1990) a été le premier à proposer des géothermomètres faisant
intervenir le lithium et plus précisément le rapport Na/Li, un faible rapport Na/Li
semblant être représentatif des zones les plus chaudes d’un terrain. Puis, Kharaka et
al. (1982) ont également proposé un tel géothermomètre expérimenté pour des
bassins pétroliers. Fouillac et Michard (1981) ont défini des géothermomètres lithium.
Kharaka et al. (1985) et Kharaka et Mariner (1989) ont quant à eux proposé des
géothermomètres basés sur le rapport √Mg/Li (ann. 1, tabl. 6).
6.1.1. Les géothermomètres Na/Li
La dépendance du lithium sur la température est plus forte que celle du sodium :
environ quatre ordres de magnitude entre 0 et 300 °C pour le lithium contre environ
deux ordres de grandeur pour le sodium.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
23
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Le rapport Na/Li, difficilement modifié pendant la remontée du fluide, semble donner de
bonnes estimations des températures de profondeur (Fouillac et Michard, 1981).
Ce géothermomètre, bâti à partir d’une analyse statistique de données sur des fluides
de forages du monde entier, présente deux avantages certains (Michard, 1979 ;
Fouillac et Michard, 1981) :
- les eaux froides d’origine superficielle obéissent approximativement au
géothermomètre Na/Li (ce n’est pas le cas des géothermomètres à silice ni du
géothermomètre Na/K) ;
- le sodium et le lithium ne subissent guère de modifications de concentration, lors de
la remontée des eaux.
Ben Dhia et Meddeb (1990) ont constaté que le géothermomètre Na/Li n’était pas
fiable si l’eau avait interagi avec des roches de type évaporitique ou dolomitique (la
même remarque s’applique, d’ailleurs, aux géothermomètres Na/K). Kharaka et
Mariner (1989) soulignent, quant à eux, que ce géothermomètre n’est pas beaucoup
utilisé, notamment à cause de sa dépendance avec les chlorures. Les deux
géothermomètres Na/Li, définis par Fouillac et Michard (1981), sont, d’ailleurs, fonction
de la concentration en chlorure (ann. 1, tabl. 6).
Le géothermomètre Na/Li, défini par Michard (1990), découle d’une analyse statistique
de données provenant d’eaux thermales en contact avec des granites européens.
6.1.2. Le géothermomètre Mg/Li
Il est, généralement, admis que les concentrations et proportions de magnésium des
eaux superficielles sont beaucoup plus faibles que celles de l’eau de mer et diminuent
habituellement quand la température augmente (White, 1965 ; Fournier et Potter,
1979 ; Kharaka et al., 1985a). Les concentrations et proportions de lithium augmentent,
par contre, avec la température (Fouillac et Michard, 1981 ; Kharaka et al., 1985a), ce
qui suggère que le rapport Mg/Li pourrait être un bon indicateur de la température. Les
raisons d’ordre géochimique de ce comportement restent, cependant, pas entièrement
comprises (Ellis et Mahon, 1977), mais on sait que Mg2+ et Li+ se substituent l’un à
l’autre dans les amphiboles, les pyroxènes, les micas et les minéraux argileux. Cette
substitution a lieu principalement du fait que les deux cations ont pratiquement le
même rayon ionique.
Kharaka et al. (1985a) ont, les premiers, défini un géothermomètre Mg/Li à partir
d’échantillons d’eaux de formation provenant de champs pétroliers. Kharaka et Mariner
(1989), par la suite, en ont défini un deuxième pour estimer les températures profondes
des bassins sédimentaires, où la salinité des eaux et les pressions hydrauliques sont
généralement plus fortes qu’en milieu géothermal. Ce géothermomètre peut donner,
cependant, de bonnes estimations de températures dans de tels systèmes (ann. 1,
tabl. 6). Une régression linéaire de cette équation a également été établie pour les
échantillons provenant uniquement d’eaux de champs pétroliers (ann. 1, tabl. 6).
Kharaka et Mariner (1989) recommandent de ne pas utiliser cette dernière équation
pour des eaux géothermales de températures supérieures à 200 °C.
24
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Les géothermomètres Mg/Li peuvent être appliqués avec succès pour des systèmes
de basses températures (océan compris), indiquant que des réactions d’échange
relativement rapides impliquant les minéraux argileux pourraient contrôler ces rapports.
Remarque : dans des systèmes de faible enthalpie et plus particulièrement de faible
salinité, avec des concentrations en lithium inférieures à 1 ppm, les géothermomètres
Na/Li (Fouillac et Michard, 1981) et Mg/Li (Kharaka et al., 1985a) sont, selon D’Amore
et al. (1987) et Güleç (1994), pas convenablement calibrés car testés sur très peu de
sites.
6.1.3. Le géothermomètre Li
Fouillac et Michard (1981) ont défini deux géothermomètres empiriques faisant
intervenir la concentration en lithium pour des eaux naturelles provenant de nombreux
sites géothermaux. Ces géothermomètres dépendent de la salinité des eaux, faible à
modérée d’une part (Cl < 0,3 M) et forte pour les eaux marines et les saumures
(Cl > 0,3 M).
Comme la concentration en Li est sensible au mélange avec les eaux froides et à des
pertes de vapeur, ce géothermomètre est plus difficile à utiliser et nécessite de savoir
si des processus de mélange ont eu lieu.
6.2. LE GÉOTHERMOMÈTRE CO2
Le géothermomètre CO2 est utile pour l’estimation des températures profondes des
zones de fumeroles (Arnórsson et al., 1983). Son application implique l’analyse des
concentrations en CO2 dans les vapeurs de fumeroles. La fonction de température
s’applique entre 180 et 300 °C (ann. 1, tabl. 7).
La réaction gouvernant les pressions de CO2 dans un système pleinement à l’équilibre
correspond à (Giggenbach, 1988, 1991) :
Ca-Al2-silicate + K-feldspath + CO2 = K-mica + calcite
La dépendance de la température de cette réaction invariante est fiable avec une
relativement bonne précision (PCO2 en bar, T en °C) par l’équation donnée dans le
tableau 7 de l’annexe 1.
6.3. LE GÉOTHERMOMÈTRE SiO2/CO2
Arnórsson et al. (1983) ont trouvé que les concentrations en CO2 dans les eaux des
réservoirs géothermaux n’étaient dépendantes que de la température de ces eaux. Ils
conclurent que c’était le résultat d’une équilibration totale entre solutés et minéraux
dans ces réservoirs. Aux températures supérieures à 200 °C, la plupart du carbonate
total dissous est sous forme de CO2 ; assimiler le carbonate analysé au CO2 est, donc,
une approximation satisfaisante. Il est bien connu que les concentrations en silice des
eaux portées à haute température sont contrôlées par la solubilité du quartz. Supposer,
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
25
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
alors, une relation entre silice et carbonate total pour les eaux géothermales de haute
température semble être une bonne approximation.
L’utilisation de cette relation permet d’estimer la température en profondeur d’eaux
thermales ayant subi un processus de mélange et n’ayant pas dégazé (Arnórsson,
1985).
6.4. LE GÉOTHERMOMÈTRE Ca/K²
Le rapport Ca/K2 a été considéré comme un géothermomètre potentiel par Fournier et
Truesdell (1973), qui l’ont associé au thermomètre Na/K dans le géothermomètre NaK-Ca (ann. 1, tabl. 7). À partir de leur équation, une relation empirique peut être
dérivée (Michard, 1990 ; ann. 1, tabl. 7).
6.5. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mg/K²
Giggenbach et al. (1983) ont proposé un géothermomètre Mg/K², qui peut être utilisé
quand le sodium et le calcium dissous ne sont pas à l’équilibre avec les minéraux (par
exemple, l’eau de mer dans un aquifère de basse température). Cependant, il ne peut
être utilisé que quand les teneurs en potassium et en magnésium sont fortes. À cause
du rapport de concentrations Mg/K², d’importantes erreurs dans les calculs arrivent s’il
y a mélange avec des eaux moins profondes (D’Amore et al., 1987). De plus, la
relation thermométrique suggérée par Giggenbach et al. (1983) est reliée à un équilibre
entre la chlorite, l’adulaire et la muscovite (ann. 1, tabl. 7).
Quelques problèmes d’utilisation de ce géothermomètre ont été soulevés par Mutlu et
Güleç (1998). Le géothermomètre Mg/K² donne des températures basses qui sont
similaires et dans certains cas plus faibles que celles des eaux de décharge. Ceci est
probablement dû à l’augmentation de la solubilité du magnésium avec la diminution de
la température et de son lessivage des roches pendant la remontée des eaux vers la
surface ; les teneurs en magnésium plus fortes que celles du réservoir conduisent donc
à une sous-estimation des températures car l’équation géothermométrique est basée
sur l’utilisation des rapports Mg/K². En d’autres termes, tant que Mg reflète l’équilibre à
des niveaux peu profonds, le géothermomètre Mg/K² n’est pas un bon indicateur des
températures profondes.
Une combinaison des géothermomètres Na/K et Mg/K² proposée par Giggenbach et al.
(1983) sous la forme de diagrammes ternaires Na/1000-K/100-√Mg est plus adaptée et
est plus fiable pour une estimation des températures de réservoir.
Michard (1990), lors de son étude statistique sur des eaux thermales en contact avec
des granites européens, a également formulé un géothermomètre Mg/K² (ann. 1,
tabl. 7).
26
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
6.6. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mg/Na
Une technique géothermométrique différenciant les eaux peu évoluées des eaux bien
équilibrées provenant des réservoirs géothermaux profonds et donnant alors une
indication de la bonne application des géothermomètres pour une eau donnée a été
proposée par Giggenbach (1988). Cette technique combine les géothermomètres Na/K
(Fournier, 1979) et Mg/K² (Giggenbach et al., 1983) par le moyen d'un graphe
triangulaire Na-K-Mg1/2 (ann. 1, tabl. 7).
Le géothermomètre Na/K, qui se réajuste relativement lentement dans les
environnements froids rencontrés par l’eau lors de sa remontée, est peu affecté par le
mélange avec les eaux de moindre profondeur et indique généralement les
températures d’équilibration en profondeur. Le géothermomètre K²/Mg est, au
contraire, très sensible au refroidissement et au mélange avec des eaux de moindre
profondeur.
6.7. LE GÉOTHERMOMÈTRE Mo/K²
Il existe un équilibre entre une phase minérale sensible à la température et les
concentrations en molybdène des eaux thermales de milieu granitique (ann. 1, tabl. 7).
La faiblesse du coefficient de corrélation (0,61) peut signifier que le molybdène n’a pas
un comportement simple (Alaux-Négrel, 1991).
6.8. LE GÉOTHERMOMÈTRE U/K
En considérant l’uranium sous la forme U(OH)5-, son comportement dans une trentaine
de sources pyrénéennes (température de réservoir entre 80 et 110 °C) en fonction de
la température a été modélisé (ann. 1, tabl. 7). Il semblerait que dans ce système
l’uranium soit régulé par l’uraninite (Alaux-Négrel, 1991).
6.9. AUTRES GÉOTHERMOMÈTRES
Beaucoup d’ions autres que les ions alcalins (Li, Rb, Cs) présentent, par rapport au
potassium, des variations assez similaires avec la température (Michard, 1990). Ceci
veut dire que de nombreux éléments y compris le sodium, mais avec exceptions pour
Li, K, Rb et Cs, montrent une dépendance similaire avec la température. Toutes les
relations :
log(Me) / (K)z = A / T + B
(z : charge de Me)
peuvent être considérées comme des géothermomètres « auxiliaires », mais peuvent
aussi être utilisées pour calculer la concentration totale de l’élément Me dans une eau,
si les constantes A et B et la température T sont connues.
Michard (1990) a par conséquent identifié de nombreux géothermomètres à partir
d’une analyse statistique d’eaux granitiques profondes provenant d’Europe et sous la
forme générique donnée ci-dessus (§ 6.9.1. à 6.9.4). Il a également identifié des
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
27
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
géothermomètres faisant intervenir des ions et le potassium (§ 6.9.5. et 6.9.6.). Toutes
les équations de ces géothermomètres sont données dans le tableau 7 de l’annexe 1.
6.9.1. Le géothermomètre Fe/K²
Le log Fe/(K)² montre une corrélation plutôt bonne avec l’inverse de la température
absolue pour toutes les sources d’eaux granitiques où les données de fer sont
disponibles. Alaux-Négrel (1991) a établi une équation similaire -à plus faible
coefficient de corrélation- en utilisant toutes les sources hormis les sources mélangées
et les sources de surface (ann. 1, tabl. 7). Les eaux alcalines étant relativement riches
en sulfure, la relation entre le log (Fe/K²) et la température profonde est supposée due
à l’existence d’un contrôle exercé par la solubilité d’un sulfure de fer, FeS2 ou FeS.
6.9.2. Le géothermomètre Sr/K²
Le strontium est moins affecté par le refroidissement de l’eau que le magnésium et le
calcium. Le rapport Sr/K² montre une très forte corrélation avec la température dans le
cas des eaux de massifs granitiques.
6.9.3. Le géothermomètre Mn/K²
Le manganèse est un élément très sensible aux réactions de sub-surface et au
mélange avec des eaux superficielles. Le rapport Mn/K² des eaux granitiques étudiées
est relié très approximativement à la température de l’aquifère.
6.9.4. Le géothermomètre F*K
La relation de ce géothermomètre peut être expliquée par : (a) le contrôle du fluor par
la solubilité de la fluorite (CaF2) ; et (b) la relation entre Ca/(K)² et la température de
l’aquifère.
6.9.5. Le géothermomètre W*K²
La relation de ce géothermomètre peut être expliquée par : la solubilité de la scheelite
(CaWO4) ; et par la relation entre Ca/(K)² et la température de l’aquifère. Alaux-Négrel
(1991) a établi une équation similaire -à plus faible coefficient de corrélation- en
utilisant toutes les sources hormis les sources mélangées et les sources de surface
(ann. 1, tabl. 7).
6.9.6. Les géothermomètres Li/Na, Rb/Na, Cs/Na
Les ions Li+, Rb+ et Cs+ sont fortement liés à la teneur en sodium avec une pente de
+ 1 sur une échelle log - log dans le cas des eaux de massifs granitiques. Ceci est
compatible avec des éléments contrôlés, présents en tant qu’ions monovalents en
28
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
solution. Les rapports (ions alcalins en trace)/Na sont relativement bien reliés à la
température.
6.9.7. Remarques
Le comportement de l’étain, de l’argent, du cobalt, de l’arsenic et du zinc n’est pas lié
exclusivement à la température profonde et aux éléments mobiles, et par conséquent,
aucune relation géothermométrique n’a pu être établie pour le cas d’eaux provenant de
massifs granitiques et assimilés. Les concentrations en sulfures intervenant dans les
équilibres minéralogiques les contrôlent probablement. Aussi, il est difficile de
connaître avec certitude les phases minéralogiques qui limitent leurs concentrations
dans les eaux thermales en milieu granitique (Alaux-Négrel, 1991).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
29
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
7. Source d’erreurs en géothermométrie
En plus des nombreuses recommandations déjà faites au cours de cette synthèse sur
les précautions à prendre pour utiliser les géothermomètres chimiques, il est
nécessaire de consacrer un bref chapitre sur les erreurs communément commises lors
de leur utilisation.
Le problème majeur concernant la fiabilité de tout géothermomètre provient de la
méconnaissance des effets de la matrice minérale et du pH en profondeur, de
l’absence d’équilibre des systèmes de basse enthalpie et des effets de processus de
mélange locaux. La présence de roches effusives à grande teneur en verre peut aussi
conduire à des températures calculées surestimées (D’Amore et al., 1987).
Quand plusieurs géothermomètres sont appliqués sur un site donné, les températures
prédites montrent généralement une dispersion relativement importante. Ceci est dû
aux erreurs associées à l’utilisation des géothermomètres chimiques, comme les
erreurs de coefficients de régression des équations géothermométriques, l’exactitude
et la précision des déterminations analytiques des espèces chimiques pour un
échantillon donné, les erreurs de prélèvement, celles de calibration des géothermomètres pour les systèmes hydrothermaux de haute température et les erreurs liées aux
processus géologiques et thermodynamiques des équilibres chimiques impliqués dans
les réactions (Santoyo et Verma, 1993). Ces différentes erreurs affectent l’interprétation des températures finales prédites et sont propagées selon certaines lois de
propagation d’erreurs (Bevington, 1969).
D’autres sources d’erreurs existent (Bittencourt et al., 1980) :
- l’utilisation directe des géothermomètres classiques sans avoir vérifié initialement
quelle est la source des éléments, quels éléments sont contrôlés, quels minéraux
contrôlent les compositions chimiques des eaux ;
- l’utilisation directe des concentrations et non des activités des ions, quand les
fonctions d’équilibres sont testées ;
- éviter de prendre en compte l’effet du pH ou de la fugacité de CO2 sur les
thermomètres SiO2 et Na/K, par exemple.
Verma et Santoyo (1997) ont recalculé quelques relations thermométriques classiques
en prenant en compte les coefficients de régression (ann. 1, tabl. 8). Les équations
finales obtenues sont très différentes des initiales.
Remarque : à l’aide du « Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure (GUM) »
(1999), nous avons calculé quelques incertitudes de températures estimées à l’aide
des différents géothermomètres. Celles-ci s’élèvent parfois jusqu’à 20 %.
L’étude comparative entre les températures estimées à partir des géothermomètres
chimiques et celles réellement mesurées, menée sur plusieurs fluides de forages
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
31
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
géothermiques mondiaux et dont les résultats sont reportés en annexe 4, indique que
les résultats ne sont pas toujours concordants. Néanmoins, malgré ces insuffisances,
les géothermomètres chimiques, notamment le Na-K, Na-K-Ca et Na-Li, demeurent un
outil précieux pour la prospection géothermique.
32
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
8. Les processus de mélange
Nous avons mentionné, précédemment, que le mélange des eaux géothermales avec
d’autres eaux plus superficielles et de températures et compositions chimiques
différentes était une cause d’erreur importante pour l’application des géothermomètres.
Au fil des lectures, nous avons identifié un certain nombre d’articles prenant en compte
les processus de mélange d’eaux pour obtenir les températures recherchées (Fournier
et Truesdell, 1974 ; Fournier, 1977 ; Truesdell et Fournier, 1977 ; Han, 1979 ; Kotarba,
1985 ; Arnórsson, 1985).
Nous avons choisi les arguments de Arnórsson (1985) pour mettre en évidence la
présence d’un mélange d’eaux et le modèle de calcul de mélange proposé par
Fournier et Truesdell (1974).
8.1. MISE EN ÉVIDENCE DES PROCESSUS DE MÉLANGE
(ARNÓRSSON, 1985)
La solution résultant d’un mélange entre une eau géothermale généralement chaude et
une eau froide (profonde ou de surface) présente de nombreuses caractéristiques
chimiques, qui permettent de le distinguer d’une eau géothermale non mélangée.
En effet, la chimie des eaux géothermales est caractérisée par des conditions
d’équilibre entre les solutés et les minéraux d’altération, alors que la composition des
eaux froides est plutôt déterminée par les cinétiques de processus de lessivage.
Les eaux mélangées tendent à acquérir des caractéristiques, qui peuvent être
qualifiées d’intermédiaires entre celles mentionnées précédemment. On doit,
cependant, reconnaître que le temps de résidence dans le socle après mélange, et la
température et salinité de l’eau mélangée, ont une influence sur la composition
chimique finale des eaux de décharge.
Un fort refroidissement des eaux géothermales par conduction, dans les zones de
remontée, et les réactions avec la roche, qui s’en suivent, peuvent produire des
compositions semblables à celles obtenues par un lessivage suivi d’un mélange.
Puisque les eaux géothermales sont souvent (mais pas toujours) beaucoup plus
concentrées en solides dissous que les eaux froides, les processus de mélange ont
souvent été attribués dans la littérature à de la dilution.
Les principales caractéristiques chimiques des eaux provenant de mélanges, qui
permettent de les distinguer des eaux géothermales équilibrées sont :
- des concentrations en silice, relativement fortes, par rapport à la température de
décharge ;
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
33
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
- de faibles valeurs de pH par rapport à la salinité de l’eau (souvent entre 6 et 7 pour
des concentrations en chlorure inférieures à 100 ppm) ;
- une forte teneur en carbonate total, au moins si le mélange n’a pas été porté à
ébullition et si la température de l’eau chaude dépasse environ 200 °C.
De plus, comme les eaux froides, les eaux mélangées tendent à être sous-saturées
vis-à-vis de la calcite et ont un faible rapport d’activité calcium/proton comparé aux
eaux géothermales.
Les concentrations de chlorure et de bore sont faibles dans les eaux froides mais plus
fortes dans les eaux géothermales et, comme ces éléments ne sont pas considérés
comme étant incorporables dans les minéraux, le mélange entre ces eaux implique
une simple diminution des concentrations de ces éléments sans affecter le rapport
Cl/B.
Il y a une bonne relation linéaire entre les concentrations de chlorures et les valeurs de
δ18O. Cette relation est considérée refléter le mélange d’eau géothermale avec de l’eau
froide. La valeur de δ18O de l’eau géothermale a changé par réaction avec la roche,
mais la composition isotopique de l’hydrogène et de l’oxygène des eaux tièdes
correspond à celle de la ligne des eaux météoriques.
La relation entre les concentrations de chlorure par rapport à celles de bore et δ18O
apparaît être particulièrement utile pour évaluer les processus de mélange. Si un
mélange a eu lieu, une relation linéaire entre ces paramètres devrait être observée.
Des relations linéaires ou pseudo-linéaires entre chlorure, silice et sulfate peuvent
aussi être utiles pour renforcer la preuve de l’existence d’un mélange.
8.2. MODÈLE DE MÉLANGE
L’eau chaude peut avoir, par exemple, été mélangée à de l’eau froide en sub-surface
produisant une eau à faible température et faible teneur en silice, si le volume d’eau
froide est important. La température et la proportion de l’eau chaude de tels mélanges
peuvent être estimées en utilisant le modèle de mélange de Fournier et Truesdell
(1974) et Truesdell et Fournier (1977).
Le modèle de Fournier et Truesdell (1974) (l’eau froide se mélange à l’eau chaude en
supposant qu’il n’y pas de perte de vapeur quand l’eau remonte à la surface) utilise
deux équations pour déterminer les deux quantités inconnues : (1) la température de
l’eau chaude et (2) les proportions d’eaux chaude et froide. La première équation relie
les enthalpies des eaux chaude et froide à celle de la source. L’équation est la
suivante :
Hc(X) + Hh(1-X) = Hsp
Hc = enthalpie de l’eau froide ;
Hh = enthalpie de l’eau chaude ;
34
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Hsp = enthalpie de l’eau de source ;
X = fraction de l’eau froide ;
1 - X = fraction de l’eau chaude.
La seconde équation relie les teneurs en silice des eaux chaude (Sih) et froide (Sic) à
celle de l’eau de la source (Sisp), comme suit :
Sic(X) + Sih(1-X) = Sisp
La méthode conçue par Fournier et Truesdell (1974) est essentiellement une solution
graphique dont l’approche est décrite ci-dessous. Les valeurs d’enthalpie d’eau chaude
associées à différentes températures sont supposées et utilisées pour obtenir les
valeurs de fraction d’eau froide Xt :
Xt =
Hh − Tsp
Hh − T d' eau souterrain e non thermale
Les teneurs en silice de l’eau chaude sont supposées à différentes températures et
utilisées pour le calcul de la valeur de fraction d’eau froide XSi à chaque température
choisie :
X Si =
Sih − Si sp
Sih − Si d' eau souterraine non thermale
Si la température et la teneur en silice de l’eau souterraine non thermale ne sont pas
connues, Fournier et Truesdell (1974) suggèrent d’utiliser la température moyenne
annuelle et une concentration de 25 mg/l de silice dans une première approximation.
Les valeurs calculées de Xt, XSi sont représentées comme des courbes sur un graphe
représentant la température en fonction de la fraction d’eau froide (X). Le point où les
courbes se croisent donne une estimation de la fraction d’eau froide et de la
température de l’eau chaude. Ce modèle a été utilisé avec succès par Han (1979).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
35
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
9. Conclusions
M
algré leurs imperfections, les géothermomètres chimiques demeurent des outils
précieux pour la prospection géothermique. Néanmoins, ces outils doivent être
appliqués avec précaution et par des spécialistes en géochimie des fluides, qui
tiennent compte de :
- l’ensemble des résultats obtenus à partir des analyses chimiques et isotopiques des
eaux thermales étudiées et des principales conclusions associées ;
- l’évolution de ces eaux, qui peuvent subir différents processus de perturbation
(processus de dilution par des eaux superficielles plus froides, processus de
dissolution ou précipitation de minéraux, processus de dégazage, etc.), au cours de
leur remontée depuis le réservoir géothermique vers la surface.
Les géothermomètres les plus fiables sont ceux faisant appel à des rapports de
cations, moins sujets aux phénomènes de dilution ou d’ébullition des eaux. Cependant,
un éventail de paramètres doit être pris en compte lors de l’utilisation des
géothermomètres : le contrôle des éléments chimiques par des minéraux identifiés, le
pH des eaux, l’effet des pressions notamment du CO2, l’éventualité d’un mélange
d’eaux…
Si les analyses chimiques le permettent, l’utilisation des géothermomètres faisant
intervenir le lithium, le césium et le rubidium peut s’avérer être d’un grand secours pour
l’estimation de la température d’un réservoir géothermique, car ces éléments, quand ils
existent à fortes concentrations, sont des marqueurs d’une altération à haute température. De plus, ce sont des éléments très rarement incorporés dans des phases
minérales secondaires.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
43
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44
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Annexe 1
Équations des géothermomètres
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
45
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Géothermomètres
Équations
Intervalle
de T
Auteurs
Quartz, pas de perte de
vapeur (ppm)
T °C =
1 309
− 273,15
5,19 − logS 2
0 - 250 °C
Fournier (1977)
Quartz, perte de vapeur
maximum à 100 °C (ppm)
T °C =
1 522
− 273,15
5,75 − logSiO2
0 - 250°
Fournier (1977)
Calcédoine
(ppm)
T °C =
1 032
− 273,15
4,69 − logSiO 2
0 - 250°
Fournier (1977)
α-cristobalite
(ppm)
T °C =
1 000
− 273,15
4,78 − logSiO 2
0 - 250°
Fournier (1977)
β-cristobalite
(ppm)
T °C =
781
− 273,15
4,51 − logSiO 2
0 - 250 °C
Fournier (1977)
Silice amorphe
(ppm)
T °C =
731
− 273,15
4,52 − logSiO 2
0 - 250 °
Fournier et Truesdell
(1974)
Na/K (ppm)
albite ⇔ K-feldspath
T°C =
855.6
− 273,15
0,8573 + logNa/K
T > 120 °C
Truesdell (1975)
Na/K (ppm)
albite ⇔ K-feldspath
T °C =
1 217
− 273,15
1,483 + logNa/K
T > 120 °C
Fournier (1979)
Na/K (mol/l)
Na-K-Ca (mol/kgw)
β = 4/3 si T < 100 °C
β = 1/3 si T > 100 °C
SO42- - H2O
2-
T °C =
T °C =
777
− 273,15
0,4693 + logNa/K
1 647
− 273,15
logNa/K + βlog Ca/Na + 2,24
1 000 lnα = 3,251 (106/T2) – 5,6
6
2
Fournier et Truesdell
(1973)
4 - 340 °C
T (K)
SO4 - H2O
1 000 lnα = 2,88 (10 /T ) – 4,1
T (K)
SO42- - H2O, t1/2 en heures
log t1/2 = 2,15 * 1 000/T + 0,44 pH – 3,09
T (K)
-
HSO4 - H2S
-
6
2
1 000 lnα(HSO4 - H2S) = 5,07 (10 /T ) + 6,33
Fournier et Truesdell
(1973)
Lloyd (1968)
Mizutani et Rafter
(1969)
Pearson et Rightmire
(1980)
Robinson (1973)
Tableau 1 - Équations géothermométriques classiques.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
47
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Équation
+
log K = log Na + 4/3 log
K+
T=
T=
Ca
Na
22 200
Na+
Ca2 +
64,2 − log
+ 6,3 log
K+
Na+
2+
+
Conditions
I = -1,36 – 0,253 log
PCO2
K = constante d’équilibre
Utilisation de la méthode
des moindres carrés des
données de Fournier et
Truesdell (1973)
Utilisation de la méthode
des moindres carrés des
données de Fournier et
Truesdell (1973)
–I
− 273,15
1 416
Na+
Ca2 +
+ 0,055 log
1,69 + log
K+
Na+
− 273,15
Intervalle de T
Auteurs
T < 75 °C
PCO2 > 10-4 atm
Páces
(1975)
T ≤ 100 °C
Benjamin
et al.
(1983)
T > 100 °C
Benjamin
et al.
(1983)
Tableau 2 - Autres équations du géothermomètre Na-K-Ca
(les concentrations sont exprimées en mol/kgH2O).
Géothermomètre
Équation
Conditions
Intervalle de T
Auteurs
Quartz
T °C =
1 311
− 273,15
5,196 − logSiO 2
SiO2 (ppm)
Fournier et Rowe
(1966)
Quartz
T °C =
1 322
− 273,15
0,435 − logSiO 2
SiO2 (mol/l)
(*) Michard
(1979)
Quartz
T °C =
1 164
− 273,15
4,90 − logSiO 2
SiO2 (ppm)
180 - 300 °C
(+) Arnórsson et
al. (1983)
Quartz
T °C =
1 498
− 273,15
5,70 − logSiO 2
SiO2 (ppm)
Après perte de
vapeur adiabatique
jusqu’à 100 °C
180 - 300 °C
(+) Arnórsson et
al. (1983)
P : pression de fluide
(bar), mSi(OH)4.2H2O:
molalité de surface
180 - 340 °C
H2O saturation
< P < 500 bars
Ragnarsdóttir et
Walther (1983)
Quartz
T °C = 874 -
log m Si(OH)
0,156 P
(logm Si(OH) 4 .2H2O ) 2
4 .2H2O
+ 411 *
+ 51 * (log m Si(OH)
4 .2H2O
)²
Quartz
T °C = -55,3 + 0,3659*S – 5,3954.104
*S2 + 5,5132.10-7*S3 + 74,360*logS
Quartz
T °C =
Quartz
(ppm)
T °C = k1 + k2SiO2 + k3SiO2 + k4SiO2
+ k5logSiO2
Quartz
à H T °C
Calcédoine
àBT
1 175,7( ±31,7)
− 273,15
log SiO − 4,88 ( ±0,08)
2
2
T °C =
1 000
− 273,15
4,55 − logSiO 2
3
S = silice aqueuse
monovalente,
concentrations de
SiO2 en ppm
Arnórsson (2000)
SiO2 (ppm)
0 - 374 °C
Verma (2000)
k1 = -42,1981
k2 = 0,288313
-4
k3 = -3,6686.10
k4 = 3,1665.10-7
k5 = 77,034
0 - 250 °C
Fournier et Potter
(1982)
SiO2 (ppm)
20 - 160 °C
Giggenbach et al.
(1983)
Tableau 3 - Équations des géothermomètres à quartz. (*) eaux très concentrées (Cl ≥ 10-3 M)
avec une faible teneur en silice ; (+) silice non dissociée.
48
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Géothermomètre
Équation
Conditions
Intervalle
de T
Auteurs
Calcédoine
T °C =
1 015
− 273,15
0,125 − logSiO 2
SiO2 (mol/l)
Calcédoine
T °C =
1 112
− 273,15
4,91 − logSiO2
SiO2 (ppm)
25 - 180 °C
(+) Arnórsson et
al. (1983)
Calcédoine
T °C =
1 264
− 273,15
5,31 − logSiO 2
SiO2 (ppm)
Après perte de vapeur
adiabatique jusqu’à
100 °C
100 - 180 °C
(+) Arnórsson et
al. (1983)
Calcédoine
T °C =
1 021
− 273,15
4,69 - logSiO 2
SiO2 (ppm)
25 - 180 °C
(+) Arnórsson et
al. (1983)
Calcédoine
T °C =
1 101
− 273,15
0,11 - logSiO 2
SiO2 (mol/kgH2O)
25 - 180 °C
Arnórsson et al.
(1983)
Calcédoine
Silice
amorphe
Silice
amorphe
H4SiO4
EST-o
SiO2 (mol)
EST-r
SiO2 (mol)
EST-m
SiO2 (mol)
1 210
− 273,15
0,5 - logSiO 2
- 731
T °C =
− 273,15
0,26 + logSiO 2
724,68( ±81,0)
T °C =
− 273,15
log SiO − 4,50 ( ±0,13)
2
T °C =
T °C =
1 361
− 273,15
0,561 − loga H4SiO 4
Géothermomètres expérimentaux
847
T °C =
− 273,15
4,31 - logSiO
2
666
T °C =
− 273,15
3,80 - logSiO
2
T °C =
1 074
4,59 − logSiO
− 273,15
2
(*) Michard
(1979)
SiO2 (mol/kgH2O)
Michard (1990)
SiO2 (mol/l)
Michard (1979)
SiO2 (ppm)
0 - 374 °C
Verma (2000)
aH4SiO4 = activité
eaux
granitiques
Schoeller et
Schoeller (1977)
Roche silicatée oxydée
- eau distillée
150 - 350 °C
Giampaolo et al.
(1992)
Roche silicatée réduite
- eau distillée
150 - 350 °C
Giampaolo et al.
(1992)
Roche silicatée oxydée
et réduite - eau de mer
100 - 250 °C
Giampaolo et al.
(1992)
Tableau 4 - Équations des géothermomètres à SiO2. (*) eaux très concentrées (Cl ≥ 10-3 M)
avec une faible teneur en silice ; (+) silice non dissociée.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
49
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Équation
Conditions
908
T °C =
− 273,15
0,70 + logNa/K
1 217
T °C =
− 273,15
1,483 + logNa/K
883
T °C =
− 273,15
0,549 + logNa/K
933
T °C =
− 273,15
0,993 + logNa/K
1 319
T °C =
− 273,15
1,699 + logNa/K
908
T °C =
− 273,15
0,692 + logNa/K
1 178
T °C =
− 273,15
1,2393 + logNa/K
1 390
T °C =
− 273,15
1,75 + logNa/K
1190
T °C =
− 273,15
1,35 + logNa/K
1 170
T °C =
− 273,15
1,42 + logNa/K
1 180
T °C =
− 273,15
1,31 + logNa/K
+
mol/l
log Na/K = -1,782 – 2775,5/T +
558780/T2 – 0,00969T + 4,104logT
T °C = 733,6 – 770,551*Y + 378,189*Y2
– 95,753*Y3 + 9,544*Y4
Intervalle de T
ppm
Auteurs
Ellis (1970) et White
(1965), formulé par
Michard (1979)
Fournier (1979)
+
25 - 250 °C
Tonani (1980)
low albite ↔ K-feldspath
ppm
25 °C - 250 °C
Arnórsson et al. (1983)
+
ppm
250 °C - 350 °C
Arnórsson et al. (1983)
low albite ↔ K-feldspath
(mol/kgw)
25 - 250 °C
Arnórsson et al. (1983)
+
+, ppm
Activités des minéraux
proches de 1
Étude statistique de
60 eaux granitiques
(mol/kgw)
Étude statistique de
60 eaux granitiques
(mol/kgw)
Nieva et Nieva (1987)
T > 120 °C
Michard (1990)
Michard (1990)
ρ = 0,87
ppm
Na, K (mol/kgw)
T en K
Y = rapport d’activité en
+ +
molalité de Na /K
Giggenbach et al.
(1983)
Kharaka et Mariner
(1989)
25 - 350 °C
Arnórsson et al. (1983)
Arnórsson (2000)
Tableau 5 - Équations du géothermomètre Na/K ; + : basé sur l’équilibre albite ⇔ K-feldspath.
50
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Géothermomètre
Na/Li
Li/Na
(statistique)
Li
1 000
− 273,15
0,38 + logNa/Li
1195
T °C =
− 273,15
− 0,13 + logNa/Li
Cl < 0,3 M
Na, Li (mol/kgw)
Michard (1979)
Cl- ≥ 0,3 M
Na, Li (mol/kgw)
Michard (1979)
Na, Li (mol/l)
Kharaka et al. (1982)
1 590
− 273,15
1,30 + logNa/Li
1 040
T °C =
− 273,15
0,43 − logLi/Na
Na, Li (mol/kgw)
eaux granitiques
2 258
− 273,15
1,44 − logLi
1 436
T °C =
− 273,15
0,61 − logLi
Cl < 0,2 M
Li (mol/kgw),
ρ = 0,936
Cl > 0,3 M
Li (mol/kgw),
ρ = 0,91
T °C =
Na/Li
Li
Conditions
T °C =
Na/Li
Intervalle
de T, ρ
Équation
T °C =
Mg/Li
T °C =
Mg/Li
T °C =
Mg/Li
T °C =
2 200
3,82 + log Mg/Li
1 910
4,63 + log Mg/Li
1 900
3,02 + log Mg/Li
ρ = - 0,91
Auteurs
Michard (1990)
Fouillac et Michard
(1981)
Fouillac et Michard
(1981)
− 273,15
Mg, Li (mol/l)
30 - 350 °C
Kharaka et Mariner
(1989)
− 273,15
Mg, Li (mg/l)
eaux de champ
pétrolier
30 - 350 °C
< 200 °C
(géothermie)
Kharaka et Mariner
(1989)
− 273,15
Mg, Li (mol/l)
40 - 350 °C
Kharaka et al. (1985)
Tableau 6 - Équations des différents géothermomètres Li. ρ : coefficient de régression.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
51
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Géothermomètre
Mg/K²
Mg/K²
Ca/K
2
Ca/K
2
Mg/Na
Fe/K²
Fe/K²
Rb/Na
Rb/Na
Rb/Na
Cs/Na
Sr/K²
Mn/K²
F*K
Équation
T °C =
Conditions
4 410
− 273,15
13,95 + logMg/K 2
3 000
− 273,15
5,84 + logMg/K 2
2 920
T °C =
− 273,15
3,02 + logCa/K 2
3 030
T °C =
− 273,15
3,94 + logCa/K 2
1 630
T °C =
− 273,15
10,5 + logMg/Na2
2 440
T °C =
− 273,15
5,32 + logFe/K 2
1 950
T °C =
− 273,15
3,95 + logFe/K 2
T °C =
1 920
− 273,15
1,0 − logRb/Na
− 1 400
T °C =
− 273,15
0,66 + logRb/Na
− 1 400
T °C =
− 273,15
0,27 + logRb/Na
2 610
T °C =
− 273,15
2,48 − logCs/Na
2 450
T °C =
− 273,15
4,44 + logSr/K 2
2 880
T °C =
− 273,15
7,64 + logMn/Na
− 2 170
T °C =
− 273,15
1,79 + logF * K
T °C =
Equilibre entre chlorite,
adulaire et muscovite.
Mg, K (ppm)
K, Mg (mol/kgw)
Intervalle de
T, ρ
Auteurs
50 - 300 °C
Giggenbach et
al. (1983)
ρ = 0,88
Michard (1990)
+
Laumontite + 2 Quartz + 2K
2+
= 2 Adulaire + 4H2O + Ca
Ca, K (mol/kgH2O)
58 sources / 60
Ca, K (mol/kgH2O)
Fournier et
Truesdell (1973)
ρ = 0,94
Fusion géothermomètres
Na/K et Mg/K²
Michard (1990)
Giggenbach
(1988)
35 sources
Fe, K (mol/kgw)
ρ = 0,85
Michard (1990)
Eaux thermales granitiques
Fe, K (mol/kgw)
ρ = 0,59
Alaux-Négrel
(1991)
Rb, Na (mol/kgw)
ρ = - 0,86
Michard (1990)
15 sources bulgares
Rb, Na (mol/kgw)
ρ = - 0,83
Michard (1990)
autres sources
Rb, Na (mol/kgw)
ρ = - 0,87
Michard (1990)
50 sources
Cs, Na (mol/kgw)
ρ = - 0,86
Michard (1990)
Sr, K (mol/kgw)
ρ = - 0,93
Michard (1990)
Mn, K (mol/kgw)
ρ = 0,81
Michard (1990)
F, K (mol/kgw)
ρ = 0,69
Michard (1990)
W*K²
T °C =
− 3 330
− 273,15
5,94 + logW * K 2
W, K (mol/kgw)
ρ = 0,77
Michard (1990)
W*K²
T °C =
− 2 870
− 273,15
7,2 + logW * K 2
eaux thermales granitiques.
W, K (mol/kgw)
ρ = 0,57
Alaux-Négrel
(1991)
Mo*K²
T °C =
− 2 800
− 273,15
7,94 + logMo * K 2
eaux thermales granitiques.
Mo, K (mol/kgw)
ρ = 0,61
Alaux-Négrel
(1991)
U*K
T °C =
− 1140
− 273,15
11,12 + logU * K
30 sources pyrénéennes.
U, K (mol/kgw)
ρ = 0,50
Alaux-Négrel
(1991)
CO2
logPCO2 = 0,0168T – 3,78
CO2
logCO2 = 37,43 + 73192 / T – 11829.10 /
2
T + 0,18923T – 86,187 logT
3
Ca-Al2-silicate + K-feldspath +
CO2 = K-mica + calcite
Analyses de CO2 dans les
fumaroles. T (K), CO2 (mol/kg
de vapeur)
Giggenbach
(1988)
180 - 300 °C
Arnórsson et al.
(1983)
Tableau 7 - Équations de différents géothermomètres. ρ : coefficient de régression.
52
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Géothermomètre
Na/K (ppm)
Na/Li (mol/kgw),
Cl < 0.3M
Na/Li (mol/kgw),
Cl > 0.3M
1 217
log(Na/K) + 1,483
1 000
(**) T(K) =
log(Na/Li) + 0,38
1195
(**) T(K) =
log(Na/Li) + 0,19
(*) T(K) =
2
SiO2 (ppm)
Équations avec coefficients
de régression
1 217 ( ± 93,9)
T(K) =
log(Na/K) + 1,483 ( ± 0,2076)
Équations initiales
T(K) =
1 000 ( ± 47)
log(Na/Li) + 0,38 ( ± 0,11)
1195 ( ± 75)
log(Na/Li) + 0,19 ( ± 0,25)
2
T = C1 + C2S + C3S + C4logS
(20 °C < T< 210 °C)
T(K) =
3
(***) T = C1 + C2S + C3S + C4S +
C5logS (20 °C < T < 330 °C)
C1 = -42,1981 ± 1,3454
-2
C2 = 0,288313 ± 1,337.10
-4
-5
C3 = -3,6686.10 ± 3,152.10
-7
-8
C4 = 3,1665.10 ± 2,421.10
C5 = 77,034 ± 1,21637
C1 = -44,119 ± 0,438
C2 = 0,24469 ± 0,00573
-4
-5
C3 = -1,7414.10 ± 1,365.10
C4 = 79,305 ± 0,427
Équations finales
T(K) =
1 289 ( ± 76)
log(Na/K) + 1,615 ( ± 0,179)
T( K) =
1 049 ( ± 44)
log(Na/Li) + 0,44 ( ± 0,10)
T(K) =
1 267 ( ± 35)
log(Na/Li) + 0,07 ( ± 0,10)
T °C = C1 + C2S
210 °C < T < 330 °C
C1 = 140,82 ± 0,00
C2 = 0,23517 ± 0,00179
Tableau 8 - Nouvelles équations thermométriques obtenues par régression (Verma et Santoyo,
1997). (*) Fournier (1979) ; (**) Fouillac et Michard (1981), (***) Fournier et Potter (1982).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
53
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Annexe 2
Calcul du géothermomètre Na-K-Ca
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
55
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
La procédure de calcul du géothermomètre Na-K-Ca proposée par Fournier et
Truesdell (1973) et Fournier et Truesdell (1974) peut être résumée ainsi :
(1) Exprimer la concentration des cations majeurs Na, K, Ca en molalité ;
(2) Calculer le rapport log( Ca /Na). Si ce nombre est négatif, calculer log K* pour
β = 1/3 avec log K* exprimé comme suit :
log K* = log(Na/K) + β log( Ca /Na)
(1)
Si log( Ca /Na) est positif, calculer log K* avec β = 4/3.
(3) La température peut alors être calculée en utilisant l’équation dérivée de Fournier
et Truesdell (1974) :
T(°C) =
1647

 Na    Ca 

+
log
2,24
 + β log

 K    Na 

− 273,15
(2)
(4) Si la température estimée est supérieure à 100 °C, recalculer alors la température
avec β = 1/3 ; si la température est inférieure à 100 °C, utiliser alors β = 4/3 pour
l’estimer.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
57
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Annexe 3
Correction Mg du géothermomètre Na-K-Ca
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
59
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
1. PROCÉDÉ
Fournier et Potter (1979) ont proposé une correction empirique faisant intervenir la
concentration en Mg pour les températures calculées avec le géothermomètre Na-KCa des eaux géothermales supérieures à 70 °C. Cette correction dépend de
l’estimation de température faite avec le géothermomètre Na-K-Ca et du rapport entre
Mg (exprimé en éq/l) et la somme de Mg, Na, et Ca (exprimée en éq/l), appelé le
facteur R. Le facteur R est calculé selon :
R = Mg / (Mg + Ca + K) * 100
(1)
Pour calculer la température à soustraire de celle calculée par le géothermomètre NaK-Ca, l’équation suivante peut être utilisée (Fournier et Potter, 1979) :
δtMg = 10,66 - 4,7415 * R + 325,87 * (log R)2 - 1,032.105 * (log R)2 / T 1,968.107 * (log R)2 / T2 + 1,605.107 * (log R)3 / T2
(2)
pour des températures estimées supérieures à 70 °C et 5 < R < 50. Cependant, cette
équation est aussi valide pour R > 50.
Pour 0,5 < R < 5, l’équation suivante peut être appliquée :
δtMg = -1,03 + 59,97 * (log R) + 145,05 * (log R)2 - 36711 * (log R)2 / T – 1,67.107 *
(log R) / T2
où :
(3)
δtMg = température en °C à soustraire à la température calculée avec le
géothermomètre Na-K-Ca ;
T=
la température calculée avec le géothermomètre Na-K-Ca en °K.
D’après Fournier et Potter (1979), cette correction ne peut pas être appliquée pour des
températures inférieures à 70 °C et dans le cas où δtMg est négatif.
2. SUGGESTION D’UNE PROCÉDURE DE CORRECTION
1. Calculer la température Na-K-Ca décrite par Fournier et Truesdell (1973). Ne pas
appliquer de correction Mg si cette température calculée est inférieure à 70 °C.
2. Calculer R = [Mg / (Mg + Ca + K)] * 100.
3. Si R > 50, vérifier que l’eau provient d’un environnement souterrain relativement
froid à une température proche de celle mesurée, sans tenir compte de la forte
température Na-K-Ca calculée.
4. Si la température Na-K-Ca calculée est supérieure à 70 °C et R < 50, utiliser Eqn (2)
pour calculer δtMg qui est la correction de température (en °C) à soustraire à la
température Na-K-Ca calculée.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
61
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
3. PROBLÈMES DE LA CORRECTION MG
Des problèmes dans la calibration de la méthode sont (Fournier et Potter, 1979) :
(i)
des réactifs solides ne sont pas spécifiés ou structurellement caractérisés ;
(ii) la complexation des espèces dissoutes n’est pas considérée (quand la température est l’inconnue, les coefficients d’activité doivent être calculés en supposant
des approximations successives de cette température) ;
(iii) les eaux de forage peuvent ne pas s’être équilibrées à la température maximum
mesurée ou estimée (l’eau a pu pénétrer un puits, venant d’un aquifère plus chaud
ou plus froid) ;
(iv) certaines eaux de forage peuvent être le résultat de mélanges entre plusieurs
eaux provenant de différentes profondeurs et n’ayant pas été équilibrées après
mélange.
62
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Annexe 4
Fluides de forages géothermiques mondiaux :
comparaison entre température estimée
à partir des géothermomètres chimiques
et température mesurée
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
63
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
Nous avons cherché dans la bibliographie réalisée au cours de cette étude, les
données de fluides provenant de forages profonds pour avoir les compositions
chimiques et les mesures de températures les plus représentatives du réservoir.
Ces compositions chimiques ont été triées par zone géographique : Nouvelle Zélande
(tabl. 9), Amérique (tabl. 13), Japon, Philippines, Turquie (tabl. 17) et Islande (tabl. 20).
Les températures des eaux de ces forages profonds ont été estimées en utilisant les
géothermomètres chimiques, dont nous avons fait l’inventaire dans cette synthèse.
Nous les avons, par la suite, comparées à celles réellement mesurées. Dans les
tableaux synthétiques de ces comparaisons de température, nous avons utilisé deux
échelles : (1) la première est un nombre de températures estimées « acceptables »
(± 20 °C, barre d’erreur généralement admise) par rapport au nombre total de
température calculées ; (2) la seconde représente le pourcentage de valeurs
concordantes (pas toujours significatif selon le nombre effectif de calculs faits).
Le but de cette comparaison de températures est de voir quel degré de fiabilité peut
être accordé aux différents géothermomètres chimiques et si des tendances générales
se dégagent.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
65
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
A4.1. Nouvelle Zélande
De toutes les températures des fluides de Nouvelle Zélande calculées à l’aide des
différents géothermomètres, celles se rapprochant le plus des températures mesurées
sont celles obtenues avec les géothermomètres Na/K, Na-K-Ca et Na-K-Ca-Mg
(tabl. 10, fig. 1).
Les thermomètres à quartz et calcédoine ne peuvent être appliqués que pour moins de
la moitié des eaux (silice peu dosée, tabl. 9).
Les géothermomètres à lithium (Na/Li et Mg/Li) donnent moins de valeurs de
températures concordantes que les géothermomètres Na/K, Na-K-Ca et Na-K-Ca-Mg ;
(tabl. 11). Les autres géothermomètres aboutissent plutôt à des résultats décevants
(tabl. 12).
Les eaux les plus chaudes (mesurées et calculées, tabl. 9, fig. 1) sont celles des
Broadlands pour des roches volcaniques. Les eaux de forages du sédimentaire font
partie des moins chaudes (tabl. 9).
Référence
(1)
(3)
(4)
(5)
(2)
(2)
(2)
(5)
(1)
(4)
(5)
(1)
(3)
(3)
Géologie
sédimentaire
sédimentaire
sédimentaire
sédimentaire
volcanique
volcanique
volcanique
volcanique
volcanique
volc./magmatique
volc./magmatique
volcanique
volcanique
volcanique
n°, Forage
1, Ngawha
1, Ngawha
Ngawha
9, Ngawha
2, Broadlands
3, Broadlands
9, Broadlands
11, Broadlands
24, Wairakei
Wairakei
66, Wairakei
2, Rotokaua
8, Kawerau
137, Rotorua
T°C
230
225
230
230
260
281
294
260
250
240
240
220
262
160
pH
7.4
7.1
7.7
8.3
7.4
8.3
8.5
8.5
7.8
Na
950
900
880
893
1050
1045
930
675
1250
1170
995
1525
740
565
K
80
78
75
79
210
213
203
130
210
167
142
176
130
31
Ca
Mg
29
3.0
3.0
2.2
3.0
2.0
1.0
12
20
17
50
1.1
1.0
1.4
0.10
0.11
0.10
0.80
0.35
0.011
0.04
0.01
0.04
0.39
0.22
SiO2
460
385
Li
12.2
10.7
10.9
805
11.7
12.2
12.7
670
590
13.2
10.7
430
10.2
5.5
1.4
Cl HCO3
1625
1240
1260
1743
310
185
964 376
2210
1970
5
1675 < 5.0
2675
Tableau 9 - Composition chimique de fluides de forages de Nouvelle Zélande (mg/kgw).
T°C est la température mesurée, le pH est celui mesuré à 20 °C. volc. = volcanique. (1) : Ellis (1970) – (2) : Mahon et
Finlayson (1972) – (3) : Ellis et Mahon (1977) – (4) : Giggenbach (1991) – (5) : Giggenbach (1988).
66
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
n°, Forage
1, Ngawha
1, Ngawha
Ngawha
9, Ngawha
2, Broadlands
3, Broadlands
9, Broadlands
11, Broadlands
24, Wairakei
Wairakei
66, Wairakei
2, Rotokaua
8, Kawerau
137, Rotorua
Ratio de T°C
acceptables
%
T Na/K (a) T Na/K (b) T Na/K (c) T Na/K (d) T Na-K-Ca (e) T Na-K-Ca-Mg (e) T Quartz (f) T Calc (a) T Calc (d)
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
9/14
9/14
7/14
10/14
8/14
9/14
3/6
0/6
4/6
64
64
50
71
57
64
50
0
67
Tableau 10 - Eaux de Nouvelle Zélande : pourcentages des températures estimées avec
différents géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (b) – Fournier (1979) ; (c) – Giggenbach et al. (1983) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ;
(e) – Fournier et Truesdell (1973) ; (f) – Fournier (1977). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord. Calc : calcédoine.
n°, Forage
1, Ngawha
1, Ngawha
Ngawha
9, Ngawha
2, Broadlands
3, Broadlands
9, Broadlands
11, Broadlands
24, Wairakei
Wairakei
66, Wairakei
2, Rotokaua
8, Kawerau
137, Rotorua
Ratio de T°C
acceptables
%
0.5
0.5
0.5
22
44
33
T Na/Li (g) T Na/Li (h) T Na/Li (i) T Mg /Li (j) T Mg /Li (k) T Mg /Li (l) T Mg/K² (c) T Mg/K² (i)
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
5/11
1/11
3/11
2/9
4/9
3/9
2/12
3/12
45
9
27
17
25
Tableau 11 - Eaux de Nouvelle Zélande : pourcentages des températures estimées avec
différents géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(c) - Giggenbach et al. (1983) ; (g) - Fouillac et Michard (1981) ; (h) – Kharaka et al. (1982) ; (i) – Michard (1990) ; (j) –
Kharaka et Mariner (1989) ; (k) – Kharaka et al. (1985) ; (l) – Kharaka et al. (1988). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en
accord.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
67
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
n°, Forage
1, Ngawha
1, Ngawha
Ngawha
9, Ngawha
2, Broadlands
3, Broadlands
9, Broadlands
11, Broadlands
24, Wairakei
Wairakei
66, Wairakei
2, Rotokaua
8, Kawerau
137, Rotorua
Ratio de T°C
acceptables
%
T Ca/K² (e) T Ca/K² (i) T Rb/Na (i) T Rb/Na (i) T Rb/Na (i) T F*K (i) T Fe/K² (i) T Mn/K² (i)
*
*
*
*
*
*
0/13
1/13
0/4
2/4
0/4
0/4
2/3
2/3
0
8
0
50
0
0
67
67
Tableau 12 - Eaux de Nouvelle Zélande : pourcentages des températures estimées avec
différents géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(e) – Fournier et Truesdell (1973) ; (i) – Michard (1990). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord.
2.2
2.0
1.8
Na/K, Michard (1979)
1.6
Na/K, Fournier (1979)
Na/K, Giggenbach et al. (1983)
Rapport (mol/l)
1.4
Na/K, Arnórsson et al. (1983)
T mesurée
1.2
T calculée
T calculée
1.0
T calculée
T calculée
0.8
Na-K-Ca, Fournier et Truesdell (1973)
T mesurée
0.6
T calculée
0.4
0.2
0.0
100
150
200
250
300
350
T°C
Figure 1 - Application des géothermomètres Na/K et Na-K-Ca aux eaux de Nouvelle Zélande.
Comparaison des températures estimées et mesurées.
68
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
A4.2. Amérique
Les températures calculées avec les différents géothermomètres se rapprochant le
plus des températures mesurées sont celles obtenues avec le géothermomètre Na-KCa (tabl. 14 et fig. 2).
Seuls deux géothermomètres Na/K semblent estimer relativement bien les
températures des eaux (tabl. 14, fig. 3).
Les géothermomètres à silice ne sont pas représentatifs (deux analyses de silice
seulement parmi ces eaux ; tabl. 13).
Les géothermomètres Na/Li sous-estiment les températures du sédimentaire et
surestiment celles du volcanisme. Les géothermomètres Mg/Li, Mg/K² et Ca/K²
surestiment, en général, les températures (tabl. 15 et 16).
Les eaux les plus chaudes (mesurées et calculées, tabl. 13 et 14, fig. 2 et 3) sont
celles de Salton Sea pour des roches sédimentaires.
Référence
(1)
(2)
(6)
(3)
(3)
(3)
(3)
(4)
(6)
(5)
(6)
(5)
(6)
Géologie
sédimentaire
sédimentaire
sédimentaire
volcanique
volcanique
volcanique
volcanique
volcanique
volcanique
volc./magmatique
volc./magmatique
volc./magmatique
volc./magmatique
n°, Forage
Salton Sea, Californie
Salton Sea, Californie
Salton Sea, Californie
1, El Tatio, Chili
3, El Tatio, Chili
4, El Tatio, Chili
6, El Tatio, Chili
5, Cerro Prieto, Mexique
Cerro Prieto, Mexique
Zunil, Guatemala
3, Zunil, Guatemala
Miravalles, Costa Rica
10, Miravalles, Costa Rica
T°C
340
300
330
211
253
229
180
295
280
300
295
245
250
pH
5.2
7.3
8.4
8.1
7.5
7.8
Na
K
Ca
Mg SiO2
50400 17500 28000
54
53000 16500 28800
10
38400 13400 22010
10
4480
420
270
1.1
3512
168
268
2.08
4537
193
228
3.7
1900
111
99
1.3
8000 1900
505
0.5
5600 1260
333
0.27
1030
210
11
0.01 890
933
231
15
0.012
1970
238
73
0.02 590
1750
216
59
0.11
Li
215
210
Cl
HCO3
118400
140
10500
1700
1810
3300
2910
40
150
51
40
27
30.2
31.1
28
17.1
22.9
8.1
5.7
Tableau 13 - Composition chimique de fluides de forages d’Amérique (mg/kgw).
T°C est la température mesurée, le pH est celui mesuré à 20 °C. volc. = volcanique. (1) : Muffler et White (1969) –
(2) : White (1968) – (3) : Cusicanqui et al. (1975) – (4) : Manon et al. (1977) – (5) : Giggenbach (1991) –
(6) : Giggenbach (1988).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
69
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
n° Forage
T Na/K (a) T Na/K (b) T Na/K (c) T Na/K (d) T Na-K-Ca (e) T Na-K-Ca-Mg (e)
Salton Sea, Californie
*
*
Salton Sea, Californie
*
Salton Sea, Californie
*
1, El Tatio, Chili
*
*
*
*
3, El Tatio, Chili
4, El Tatio, Chili
6, El Tatio, Chili
*
*
*
*
5, Cerro Prieto, Mexico
*
*
*
*
*
Cerro Prieto, Mexico
*
*
*
*
Zunil, Guatemala
*
*
*
*
3, Zunil, Guatemala
*
*
*
Miravalles, Costa Rica
*
*
*
10, Miravalles, Costa Rica
*
*
*
Ratio de T°C acceptables
2/13
9/13
7/13
4/13
8/13
4/13
%
15
69
54
31
62
31
Tableau 14 - Eaux d’Amérique : pourcentages des températures estimées avec différents
géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (b) – Fournier (1979) ; (c) – Giggenbach et al. (1983) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ;
(e) – Fournier et Truesdell (1973). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord.
0.5
0.5
0.5
n° Forage
T Quartz (f) T Calc (a) T Calc (d) T Na/Li (g) T Na/Li (h) T Na/Li (i) T Mg /Li (j) T Mg /Li (k) T Mg /Li (l)
Salton Sea, Californie
*
*
Salton Sea, Californie
Salton Sea, Californie
1, El Tatio, Chili
*
*
3, El Tatio, Chili
*
*
*
4, El Tatio, Chili
*
*
*
6, El Tatio, Chili
5, Cerro Prieto, Mexico
*
Cerro Prieto, Mexico
Zunil, Guatemala
*
*
3, Zunil, Guatemala
Miravalles, Costa Rica
*
10, Miravalles, Costa Rica
Ratio de T°C acceptables
1/2
0/2
2/2
3/9
0/9
3/9
3/9
1/9
1/9
%
50
0
100
33
0
33
33
11
11
Tableau 15 - Eaux d’Amérique : pourcentages des températures estimées avec différents
géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ; (f) – Fournier (1977) ; (g) - Fouillac et Michard (1981) ;
(h) – Kharaka et al. (1982) ; (i) – Michard (1990) ; (j) – Kharaka et Mariner (1989) ; (k) – Kharaka et al. (1985) ;
(l) – Kharaka et al. (1988). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord. Calc : calcédoine.
70
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
n° Forage
T Mg/K² (c) T Mg/K² (i) T Ca/K² (e) T Ca/K² (i) T Rb/Na (i) T Rb/Na (i) T Rb/Na (i) T Cs/Na (i)
Salton Sea, Californie
*
Salton Sea, Californie
Salton Sea, Californie
1, El Tatio, Chili
*
3, El Tatio, Chili
*
4, El Tatio, Chili
6, El Tatio, Chili
*
*
*
5, Cerro Prieto, Mexico
Cerro Prieto, Mexico
Zunil, Guatemala
3, Zunil, Guatemala
Miravalles, Costa Rica
*
10, Miravalles, Costa Rica
*
*
Ratio de T°C acceptables
4/13
1/13
1/13
3/13
0/2
0/2
0/2
0/2
%
31
8
8
23
0
0
0
0
Tableau 16 - Eaux d’Amérique : pourcentages des températures estimées avec différents
géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(c) – Giggenbach et al. (1983) ; (e) – Fournier et Truesdell (1973) ; (i) – Michard (1990).
* : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord.
Figure 2 - Application du géothermomètre Na-K-Ca (Fournier et Truesdell, 1973) aux eaux
d’Amérique. Comparaison des températures estimées et mesurées.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
71
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
1.8
Na/K, Michard (1979)
Na/K, Fournier (1979)
1.6
Na/K, Giggenbach et al. (1983)
T mesurée
T calculée
T calculée
log Na/K (mol/l)
1.4
T calculée
1.2
1.0
0.8
0.6
150
170
190
210
230
250
270
290
310
330
350
T°C
Figure 3 - Application des géothermomètres Na/K aux eaux d’Amérique.
Comparaison des températures estimées et mesurées.
72
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
A4.3. Japon, Philippines, Turquie
Les températures calculées avec trois géothermomètres Na/K sont relativement en bon
accord avec les températures mesurées (tabl. 18, fig. 4). En ce qui concerne les autres
géothermomètres, Na-K-Ca, Na/Li et Mg/Li semble donner des valeurs de
températures relativement satisfaisantes par rapport aux mesures (tabl. 19 et fig. 5).
Notons, tout de même, le faible nombre de données disponibles (cinq mesures de
températures uniquement, tabl. 17).
Référence
(1)
(1)
(1)
(3)
(2)
n°, Forage
Géologie
9, Otake, Japon
7, Otake, Japon
1, Hatchobaru, Japon
Tongonan, Philippines volcanique
Kizildere, Turquie
carbonate
T°C
248
230
300
330
200
pH
7
Na
K
936 131
846 105
1396 289
3580 1090
1280 135
Ca
12.3
9.9
9.9
128
2.5
Mg
0.19
0.25
0.16
0.20
0.20
Li
5.2
4.5
11.1
Cl
HCO3
6780
12
4.5
Tableau 17 - Composition chimique de fluides de forages du Japon, des Philippines
et de Turquie (mg/kgw).
T°C est la température mesurée, le pH est celui mesuré à 20 °C.
(1) : Koga (1970) – (2) : Ellis et Mahon (1977) – (3) : Giggenbach (1988).
n° Forage
9, Otake, Japon
7, Otake, Japon
1, Hatchobaru, Japon
Tongonan, Philippines
Kizildere, Turquie
Ratio de T °C acceptables
%
T Na/K
(a)
*
*
*
*
4/5
T Na/K
(b)
*
*
*
*
4/5
T Na/K
(c)
*
*
*
*
4/5
T Na/K
(d)
*
*
*
*
*
5/5
T Na-K-Ca
(e)
*
*
*
3/5
T Na-K-Ca-Mg
(e)
*
*
2/5
T Na/Li
(f)
-
T Na/Li
(g)
*
*
-
T Na/Li
(h)
-
0/4
*
3/4
0/4
80
80
80
100
60
40
0
75
0
Tableau 18 - Eaux du Japon, de Philippines et de Turquie : pourcentages des températures
estimées avec différents géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (b) – Fournier (1979) ; (c) – Giggenbach et al. (1983) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ;
(e) – Fournier et Truesdell (1973) ; (f) – Fouillac et Michard (1981) ; (g) – Kharaka et al. (1982) ; (h) – Michard (1990).
* : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord.
0.5
0.5
0.5
n° Forage
T Mg /Li (i) T Mg /Li (j) T Mg /Li (k) T Mg/K² (c) T Mg/K² (h) T Ca/K² (e) T Ca/K² (h)
9, Otake, Japon
*
*
*
*
7, Otake, Japon
*
*
*
*
1, Hatchobaru, Japon
*
Tongonan, Philippines
*
Kizildere, Turquie
*
*
Ratio
de
T°C
3/4
3/4
2/4
2/5
2/5
0/5
0/5
acceptables
%
75
75
50
40
40
0
0
Tableau 19 - Eaux du Japon, de Philippines et de Turquie : pourcentages des températures
estimées avec différents géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(c) – Giggenbach et al. (1983) ; (e) – Fournier et Truesdell (1973) ; (h) – Michard (1990) ;
(i) – Kharaka et Mariner (1989) ; (j) - Kharaka et al. (1985) ; (k) - Kharaka et al. (1988).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
73
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
1.4
Na/K, Fournier (1979)
1.3
Na/K, Giggenbach et al. (1983)
Na/K, Arnórsson et al. (1983)
T mesurée
1.2
T calculée
T calculée
log Na/K (mol/l)
T calculée
1.1
1.0
0.9
0.8
0.7
0.6
150
170
190
210
230
250
270
290
310
330
350
T°C
Figure 4 - Application de trois géothermomètres Na/K (Fournier, 1979 ; Giggenbach et al.,
1983 ; Arnórsson et al., 1983) aux eaux du Japon, des Philippines et de Turquie.
Comparaison des températures estimées et mesurées.
1.6
1.4
Mg0.5/Li, Kharaka et Mariner (1989)
Mg0.5/Li, Kharaka et al. (1985)
Mg0.5/Li, Kharaka et al. (1988)
1.2
T mesurée
T calculée
0.5
log Mg /Li (mol/l)
1.0
T calculée
T calculée
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
150
170
190
210
230
250
270
290
310
330
350
T°C
Figure 5 - Application de trois géothermomètres Mg/Li (Kharaka et Mariner, 1989 ; Kharaka et
al., 1985 ; Kharaka et al., 1988) aux eaux du Japon, des Philippines et de Turquie.
Comparaison des températures estimées et mesurées.
74
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
A4.4. Islande
La campagne d’échantillonnage des fluides de forages profonds d’Islande,
principalement dans du basalte (tabl. 20), a conduit Arnórsson et al. (1983) à la
détermination de deux géothermomètres, un Na/K et un à calcédoine. Les températures obtenues avec ces géothermomètres sont donc relativement représentatives de
celles mesurées (tabl. 21 et 22).
D’autres géothermomètres estiment également bien la température de ces eaux, le
Na/K de Michard (1979) (tabl. 22 et fig. 6), qui se confond pratiquement avec celui
défini par Arnórsson et al. (1983) et le thermomètre à calcédoine de Michard (1979)
(tabl. 22 et fig. 7). On peut remarquer que pour les faibles températures mesurées, les
géothermomètres de Michard (1979) sont plus performants que ceux déterminés par
Arnórsson et al. (1983).
Les températures des eaux islandaises sont bornées par les deux géothermomètres à
calcédoine (fig. 7). Les géothermomètres Mg/K² et Ca/K² donnent eux aussi des
résultats satisfaisants (tabl. 22 et fig. 8).
Géologie
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
volcanique acide
basalte
basalte
basalte
basalte
basalte
volcanique acide
n°, Forage
1, Oxnalaekur
Reykjabol
1, Bakki
11, Reykjavik
4, Seltjarnarnes
Reykjavik
30, Reykjavik
3, Baer
7, Laugaland
1, Varmahlid
1, Arbaer
5, Reykir
17, Reykir
9, Selfoss
1, Saudarkrokur
7, Siglufjordur
3, Olafsjordur, Osbrekka
10, Dalvik, Hamar
2, Laugar, Reykjadal
10, Saelingsdalur
4, Laugaland
4, Leira
1, Laugarbakkar
1, Reykir, Reykjabraut
1, Spoastadir
4, Tjarnir
3, Urridavatn
6, Lysuholl
T°C
pH
Na
K
157
6.86
159 10.1
152
7.34
100.5 6.1
134
8.36
387.5 19.6
129
9.44
57.1 2.6
114
8.62
355.5 10
100
8.6
95
1.5
100
9.63
41.6 1.71
100
8.92
105.7 3.74
93
9.68
51
1.46
92
9.38 à 23°C 72.5 2.32
86
9.51
62.6 1.62
81
9.42
42.1 1.08
76
9.57
34
0.74
70
8.54
159.6 4.58
68
9.76 à 23°C 53.2 0.94
67
9.82 à 21°C
43
0.82
67
10.08
37
0.61
64
10.11
46.4 0.67
64 10.48 à 22°C 47.4 0.55
61
9.78 à 11°C 48.7 0.93
61
9.63
93.7 1.75
128 6.94 à 11°C 244.2 27.6
87
9.06 à 23°C 141.4 4.2
66
9.46 à 23°C 61.9 2.14
76
9.06 à 21°C 77.6 2.29
66
9.7 à 22°C 51.5 1.26
39
9.99 à 23°C 63.4 0.85
60
6.88 à 11°C 485.8 36.5
Ca
8.37
1.26
67.1
2.56
139
0.5
2.03
10.7
2.88
1.62
1.54
2.08
2.34
30.3
2.88
1.56
2.39
1.98
1.96
3.24
4.56
15.4
23.7
2.56
3.68
2.36
4.92
79.9
Mg
0.03
0.047
0.072
0.024
0.10
0.075
0.047
0.064
0.05
0.042
0.06
0.079
0.15
0.024
0.064
0.002
0.028
0.049
0.002
0.026
0.66
0.07
0.056
0.007
0.002
0.008
20.84
SiO2
231.9
249
133.6
147.8
112.1
155
94.3
112.2
96.5
111
83.7
71.2
55.4
62.2
80.5
98.7
86.5
95.5
79.3
63.5
79.7
237.2
102.3
116.4
104
105
59.2
177.9
Cl
152.2
40.9
658.5
36.4
670.8
31.0
18.4
109.9
11.3
25.6
24.0
10.5
14.2
246.7
20.7
9.6
9.6
10.2
4.7
10.6
57.5
263.8
139.5
7.6
48.7
18.8
42.2
69.5
Tableau 20 - Composition chimique de fluides de forages d’Islande (mg/kgw).
T°C est la température mesurée, le pH est celui mesuré à 20 °C. en bleu : T pas représentative de T réservoir en rouge : T sous-estimée d’environ 10 °C. Référence : Arnórsson et al. (1983a).
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
75
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
n° Forage
1, Oxnalaekur
Reykjabol
1, Bakki
11, Reykjavik
4, Seltjarnarnes
Reykjavik
30, Reykjavik
3, Baer
7, Laugaland
1, Varmahlid
1, Arbaer
5, Reykir
17, Reykir
9, Selfoss
1, Saudarkrokur
7, Siglufjordur
3, Olafsjordur, Osbrekka
10, Dalvik, Hamar
2, Laugar, Reykjadal
10, Saelingsdalur
4, Laugaland
4, Leira
Ratio de T°C acceptables
%
T Na/K (a) T Na/K (b) T Na/K (c) T Na/K (d) T Na-K-Ca (e) T Na-K-Ca-Mg (e)
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
18/22
3/22
1/22
19/22
6/22
3/21
82
14
5
86
27
14
Tableau 21 - Eaux d’Islande : pourcentages des températures estimées avec différents
géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (b) – Fournier (1979) ; (c) – Giggenbach et al. (1983) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ;
(e) – Fournier et Truesdell (1973). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord.
n° Forage
1, Oxnalaekur
Reykjabol
1, Bakki
11, Reykjavik
4, Seltjarnarnes
Reykjavik
30, Reykjavik
3, Baer
7, Laugaland
1, Varmahlid
1, Arbaer
5, Reykir
17, Reykir
9, Selfoss
1, Saudarkrokur
7, Siglufjordur
3, Olafsjordur, Osbrekka
10, Dalvik, Hamar
2, Laugar, Reykjadal
10, Saelingsdalur
4, Laugaland
4, Leira
Ratio de T°C acceptables
%
T Quartz (f) T Calc (a) T Calc (d) T Mg/K² (c) T Mg/K² (g) T Ca/K² (e) T Ca/K² (g) T F*K (g) T Fe/K² (g)
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
1/22
15/22
12/22
15/21
11/21
13/22
18/22
2/19
5/20
5
68
55
71
52
59
82
11
25
Tableau 22 - Eaux d’Islande : pourcentages des températures estimées avec différents
géothermomètres en adéquation avec les températures mesurées.
(a) – Michard (1979) ; (c) – Giggenbach et al. (1983) ; (d) – Arnórsson et al. (1983) ; (e) – Fournier et Truesdell (1973) ;
(f) – Fournier (1977) ; (g) – Michard (1990). * : en accord à ± 20 °C ; - : pas en accord. Calc : calcédoine.
76
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
2.4
Na/K, Arnórsson et al. (1983)
2.2
T mesurée
T calculée
Na/K, Michard (1979)
T calculée
log Na/K (mol/l)
2.0
1.8
1.6
1.4
1.2
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
T°C
Figure 6 - Application de deux géothermomètres Na/K (Arnórsson et al., 1983 ; Michard, 1979)
aux eaux d’Islande. Comparaison des températures estimées et mesurées.
-2.0
-2.2
-2.4
log SiO2 (mol/l)
-2.6
-2.8
-3.0
-3.2
Calcédoine, Arnórsson et al. (1983)
T mesurée
T calculée
-3.4
Calcédoine, Michard (1979)
T calculée
-3.6
-3.8
-4.0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
T°C
Figure 7 - Application des deux géothermomètres à calcédoine (Arnórsson et al., 1983 ;
Michard, 1979) aux eaux d’Islande. Comparaison des températures estimées et mesurées.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
77
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
8
Mg/K², Giggenbach et al. (1983)
Mg/K², Michard (1990)
7
Ca/K², Fournier et Truesdell (1973)
Ca/K², Michard (1990)
T mesurée
6
T calculée
Rapport (mol/l)
T calculée
T mesurée
5
T calculée
T calculée
4
3
2
1
0
0
50
100
150
200
250
T°C
Figure 8 - Application des géothermomètres Mg/K² et Ca/K² aux eaux d’Islande.
Comparaison des températures estimées et mesurées.
2.6
Na/Li, Fouillac et Michard (1981)
Na/Li, Kharaka et al. (1982)
Na/Li, Michard (1990)
2.4
T calculée
T calculée
T calculée
2.2
log Na/Li (mol/l)
T mesurée
2.0
1.8
1.6
1.4
1.2
1.0
100
150
200
250
300
350
T°C
Figure 9 - Application des trois géothermomètres Na/Li aux eaux d’origine volcanique étudiées.
Report des températures mesurées dans les forages.
78
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
En conclusion de cette comparaison, on peut remarquer que, malgré le faible nombre
de données, les géothermomètres chimiques, qui représentent le mieux les
températures mesurées en milieu volcanique sont, principalement, le Na/K et Na-K-Ca.
Néanmoins, sur la figure 9, à l’exception de trois points, le géothermomètre Na/Li de
Fouillac et Michard (1981) donne des valeurs de température relativement
concordantes avec celles qui ont été mesurées.
Nous avons observé que les géothermomètres Mg/Li, Mg/K², Ca/K², et à calcédoine
parvenaient, parfois, à estimer des températures correctes, mais qu’aucune règle ne
pouvait être établie.
Malgré les insuffisances constatées, les géothermomètres chimiques peuvent donner
de bonnes estimations de température. Ils demeurent, donc, un outil précieux pour la
prospection géothermique.
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final
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