Synthèse bibliographique des géothermomètres chimiques appliqués aux eaux géothermales
BRGM/RP-52430-FR – Rapport final 3
Synthèse
ette étude de synthèse bibliographique, réalisée dans le cadre du projet de
recherche Géothermie Haute Enthalpie dans les DOM (GHEDOM, ENER-04) et
suivant la convention n° 02 05 035, établie entre le BRGM et l’ADEME, a pour but de
faire le point sur l’ensemble des géothermomètres chimiques.
Ces outils, couramment utilisés en prospection géothermique, sont basés sur des
méthodes géochimiques, qui permettent d’estimer la température d’un réservoir
géothermique, à partir de la composition chimique des eaux, qui remontent en surface,
généralement après refroidissement. Toutes les méthodes ont pour base l’hypothèse
que les eaux ont atteint l’équilibre avec les roches du réservoir dans les conditions de
température et de pression de ce réservoir, et que cet état d’équilibre n’est pas
masqué par les variations de composition chimique des eaux, au cours de leur
remontée et de leur refroidissement depuis le réservoir vers la surface (Michard, 2002).
Les géothermomètres « classiques » sont ceux à silice (Fournier, 1977), les
géothermomètres Na/K (White, 1965 ; Ellis, 1969 ; Fournier et Truesdell, 1973 ;
Truesdell, 1975 ; Fournier, 1979), le géothermomètre Na-K-Ca (Fournier et Truesdell,
1973). On citera, également, le géothermomètre « isotopique » SO42- - H2O (Lloyd,
1968 ; Mizutani et Rafter, 1969 ; Robinson, 1973 ; Pearson et Rightmire, 1980) et le
géothermomètre CO2 (Arnórsson et al., 1983 ; Giggenbach, 1988).
Différents processus pouvant affecter la composition chimique des eaux chaudes
profondes, au cours de leur remontée et de leur refroidissement depuis le réservoir
géothermique vers la surface, les géothermomètres chimiques doivent être manipulés
avec précaution en fonction du milieu géologique où ils sont appliqués et en fonction
des gammes de température estimées. Ce rapport décrit, de la façon la plus
exhaustive possible, les recommandations à suivre pour utiliser ces géothermomètres.
Les relations géothermométriques classiques ont parfois été révisées en tenant
compte de différents points d'application comme, par exemple, le géothermomètre
SiO2 (Schoeller et Schoeller, 1977 ; Michard, 1979 ; Fournier et Potter, 1982 ;
Ragnarsdóttir et Walther, 1983 ; Arnórsson et al., 1983 ; Giggenbach et al., 1983 ;
Giampaolo et al., 1992 ; Arnórsson, 2000), le géothermomètre Na/K (Michard, 1979 ;
Tonani, 1980 ; Arnórsson et al., 1983 ; Nieva et Nieva, 1987 ; Giggenbach, 1988 ;
Kharaka et Mariner, 1989 ; Arnórsson, 2000) et le géothermomètre Na-K-Ca (Fournier
et Truesdell, 1973, 1974 ; Páces, 1975 ; Benjamin et al., 1983).
Face à certains problèmes d’application des géothermomètres « classiques », d’autres
géothermomètres, plus empiriques et plus récents, ont fait leur apparition. Il s’agit,
notamment, de géothermomètres utilisant le lithium ou des rapports de cations avec le
lithium : Na/Li (Fouillac et Michard, 1981 ; Kharaka et al., 1982 ; Michard, 1990), Mg/Li
(Kharaka et al., 1985 ; Kharaka et Mariner, 1989 ; Giggenbach, 1988).
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