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vers les Assises : Décideurs en vérité
vers les Assises : Décideurs en vérité
Décideurs en vérité
Peu de mots sont plus équivoques que celui de vérité. On parle de choses vraies, d?énoncés vrais,
mais aussi de vraies perles? et pourtant, on confond réalité et vérité. Comment mettre un peu d?ordre
dans ce chaos ? Qui nous garantit cette vérité ? Son évidence ? Dieu ? « Si on introduit Dieu, tout est
clair : est vrai ce qui est conforme à sa parole révélée », disait Albert Jacquard, généticien (1925-2013).
Et pour vous, qu?en est-il ?
© Thierry du Parc Locmaria
avec l'aimable autorisation de l'artiste
Mes Moires[1]
Editorial
Vers les XXXe Assises
Les Assises nationales de notre mouvement, les 21, 22 et 23 mars prochains à Nantes, auront pour thème :
« Décideurs en vérité ».
Notre monde en profonde mutation a besoin de repères, faute de quoi le relativisme s?impose, avec ses
abandons. Les enjeux du moment ne sont pas seulement financiers, économiques ou sociaux, ils sont
aussi moraux. Croire à une vérité qui nous dépasse, sans prétendre la détenir, ordonne nos vies, et cela
nous invite à l?humilité et à la sincérité. Ne tricher ni avec soi-même, ni avec les autres, ne pas donner de
faux arguments, ne pas être victime de l?art de communiquer, mais s?efforcer de respecter la dignité de
chaque personne, c?est sans doute être « décideurs en vérité ».
bad credit to good credit [2]
Ces Assises sont ouvertes aux hommes et aux femmes de bonne volonté, aux entrepreneurs à qui
l?évolution du contexte économique et social pose question, membres ou non des EDC. Le thème pourra
interpeller tous les décideurs qui voudront bien s?intéresser à notre démarche. Les membres qui ont déjà
participé à des Assises nationales savent combien ce temps enrichit leur vie dans le mouvement, combien
il contribue à faire mouvement tous ensemble et à donner aux réunions d?équipes des perspectives plus
larges. Alors, retrouvons-nous très nombreux à Nantes pour, ensemble, écouter, réfléchir, discuter, prier et
travailler à cette unité intérieure dans notre existence de patrons et de chrétiens, qui est la vocation
même des EDC. Je rêve que chaque équipe soit représentée.
Robert Leblanc, président des EDC
« Si tu hésites encore »
Assises 2014 : Si tu hésites encotre à participer, clique[3]
Paroles de dirigeants
Réhabiliter le nom Spanghero
Février 2013, un nouveau scandale alimentaire éclate : un pourcentage élevé de viande de cheval est
détecté dans des lasagnes au b?uf. Et le fournisseur Spanghero est mis en cause. Laurent Spanghero,
membre de l?équipe EDC Castelnaudary depuis 1983 et fondateur de cette entreprise, revient sur «
l?affaire ».
Quand l?affaire éclate, comment réagissez-vous ?
Quand les trois ministres ont dénoncé le scandale à la télévision, citant notre nom plusieurs fois,
j?étais complètement abattu. Nous n?y étions pour rien. Sauf d?avoir cédé une entreprise avec
notre nom, simplement pour sauver 450 emplois ! Quand on a été correct toute sa vie, que l?on
est fondateur de l?entreprise mais aussi l?aîné de cette famille, c?est assez pénible. À ce moment-là,
il fallait que j?agisse pour sauver l?entreprise, les emplois, et tous les investissements réalisés.
Mais également pour réhabiliter notre nom traîné dans la boue.
Aujourd?hui, où en est l?entreprise ?
Les difficultés sont importantes. D?abord, les pouvoirs publics et les autorités sanitaires, qui
pendant des années ont fermé les yeux, veulent aujourd?hui que nous « lavions plus blanc que
blanc ». Une inspection sanitaire à peu près tous les 15 jours, c?est lourd à porter. Et ensuite, 100
personnes, quand il y a du travail pour 60, ce n?est pas facile à gérer.
Avez-vous compris ce qui s?est passé : était-ce l?appât du gain, de la négligence ?
Quand nous avons cédé cette entreprise, il manquait 4 à 5 millions de trésorerie, mais avec un
chiffre d?affaires à 100 millions d?euros. Or, les acheteurs (Lur Berry) ont voulu gagner de l?argent
rapidement et tous les moyens étaient bons. De 450 à 235 salariés : ces gens-là ont mis plus de 200
personnes au chômage en l?espace de deux ans et demi. Le chiffre d?affaires est passé de 100
millions à 62. Ensuite, ils ont cherché des solutions pour des marges plus substantielles. D?où la
viande de mouton à vil prix en Angleterre mais interdite. Les dirigeants se sont mis aussi à distribuer
un 13e, un 14e mois, aux cadres responsables, qui voyaient que les choses allaient mieux? mais
étaient obligés de savoir. Vous décrivez une omerta? Oui, une vraie omerta. Le responsable de la
boucherie qui découpait la viande, le premier jour, a dit à son chef : « Ce n?est pas du b?uf que je
suis en train de découper, c?est du cheval » . On lui a dit : « Tais-toi ». Deux mois après, il est mort
d?une crise cardiaque, il ne pouvait pas supporter de garder ce qu?il savait pour lui. C?est la
réalité. Le manque de vérité est dramatique. Aujourd?hui, tous les gens qui avaient une
responsabilité ne sont plus chez nous.
Pensez-vous possible de pardonner à cet homme en cause dans ce scandale ?
C?est difficile de pardonner? Je pense que je pardonnerai un jour. L?entreprise n?est pas encore
sauvée, elle est en convalescence. Qu?est-ce qu?être, selon vous, décideur en vérité ? Nous
sommes dans un monde économique impitoyable, où beaucoup cherchent des solutions pour que
le produit soit retenu par l?acheteur. Ils ne sont pas malhonnêtes, mais sont tout du moins «
borderline ». Et être vraiment décideur en vérité, c?est-à-dire pouvoir se regarder dans la glace
tous les matins sans avoir aucun reproche à se faire, est extrêmement exigeant. Suis-je vraiment
dans le droit chemin ? Toute l?ambiguïté est de savoir jusqu?où on peut aller, quand il faut
s?arrêter. Propos recueillis par Loïc Vatar, Palmis TV
L?authenticité du chasseur de têtes
35 ans d?expérience et passionnée par son métier de « chasseur de têtes », Élizabeth Morin,
membre
des EDC, après avoir présidé le cabinet Sirca, collabore aujourd?hui avec Chantal Baudron, cabinet
conseil en recrutement de cadres et dirigeants.
Vous êtes consultante en recrutement. Dans quelle mesure la vérité intervient-elle dans votre
travail ?
Notre rôle est de trouver des cadres selon les besoins de l?entreprise cliente. Ma conviction est que,
sans authenticité, on ne peut exister durablement dans ce métier. Très souvent, l?attitude du
donneur d?ordre sera de dessiner le portrait d?un candidat idéal, une sorte de mouton à cinq
pattes. Dès ce premier temps, il ne faut pas se contenter de prendre la commande sans l?avoir
confrontée à la réalité du marché du travail, être pragmatique et appeler à hiérarchiser la
demande entre le « must-have » et le « nice-to- have ». Ce premier dialogue doit être vrai ; c?est
un gage de succès durable dans le processus de recrutement. Ce qui est valable en amont l?est
aussi en aval, au moment de l?entretien avec le candidat. Il s?agit de lui dresser le portrait
véridique du poste. Ne pas lui cacher, par exemple, un historique chahuté, préciser les risques,
ne pas embellir outre mesure? Mais tout de même « vendre » le poste. Dire la vérité est
important, la manière de la présenter compte aussi. Nous adoptons encore la même attitude
quand nous devons présenter les candidats retenus aux clients : il ne faut pas survendre, taire tel
aspect, ne pas hésiter à émettre des réserves? La pérennité ne se réalise que si la vérité n?est
pas cachée. Le « parler vrai » est une garantie d?efficacité.
Entre un candidat qui sait se vendre et un candidat qui ment, comment parvenez-vous à discerner la
vérité ?
Un CV avec des éléments flous me met la puce à l?oreille. Il faut certes se présenter sous son
meilleur jour, mais tout ce qui y est inscrit doit être exact. La relation de confiance est capitale !
Essentielle ! Longue à obtenir, un détail peut la détruire. Mais c?est l?entretien et surtout la prise de
références qui me permettent de vraiment sentir le candidat, d?évaluer si tel élément va
jusqu?au défaut ou si c?est juste une manie acceptable, de recouper, de pondérer, d?avoir un
mode d?emploi de la personne.
Comment savez-vous que vous avez décidé en vérité, choisi le candidat le plus juste ?
Je ne présente que les candidats qui, selon moi, peuvent réussir dans le poste. C?est ensuite le
client qui choisit. Mais il me revient d?expliquer à la personne n° 2 pourquoi elle n?a pas été choisie.
Le feed-back aux candidats non retenus est bien l?entretien le plus subtil, et il arrive qu?on faillisse
ici à l?obligation de vérité? Quand les arguments sont factuels, comme « votre niveau d?anglais est
insuffisant », « votre compétiteur était plus expérimenté » , c?est facile. Or, quand il s?agit de
savoir-être, de style personnel, de comportement, c?est plus délicat, il faut du discernement. Si
c?est un élément fondamental de la personne, il n?y a pas d?intérêt à le mettre en avant ; si, en
revanche, ce sont des éléments que le candidat peut changer, si ça peut lui être utile, je le dis : il
faut du courage, être en forme aussi, pour trouver les mots justes, rester dans une posture de
bienveillance. Propos recueillis par Clotilde Pruvot
Relecture théologique
L?art de décider en vérité, selon la règle de saint Benoît
Frère Guillaume Jedrzejczak, o.c.s.o., président de la Fondation des Monastères, nous invite à
poursuivre notre réflexion sur l?art de décider en vérité selon la règle de saint Benoît.
Commandez nos précédents numéros dans la rubrique Abonnement [4].
Parole d'expert
Décider en vérité, c?est chercher l?unité
Comment le dirigeant d?une entreprise moyenne ou petite, assaillie quotidiennement de questions
urgentes et disparates qui requièrent des réponses rapides, peut-il se conduire de façon juste ?
Commandez nos précédents numéros dans la rubrique Abonnement [4]
Jérôme Vignon,
président des SSF
Aller plus loin
Neptunus favet eunti
C?est-à-dire « Neptune favorise ceux qui osent ». Telle est la devise de la ville de Nantes qui accueille les
XXXe Assises nationales des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens.
C?est aussi le sens du vibrant et fraternel appel que vous lancent les 300 membres des EDC des Pays de
la Loire. À l?heure où les réalités battent en brèche bien des certitudes, où la dureté des temps et la perte
des repères font que l?opportunisme surmonte parfois la justice, alors que le pouvoir corrompt même la
sagesse et que l?intérêt personnel marginalise le bien commun, comment mettre en ?uvre cette
impérieuse nécessité d?oser, de choisir et de décider, si nous désirons l?exercer « en vérité » ?
Prenons le temps de venir à Nantes pour vivre ensemble ces trois jours de réflexion, de témoignages, de
prière et de rencontres. C?est là que la vérité nous attend pour nous libérer !
Frédéric Rivière de Précourt , président des EDC en Pays de la Loire
L'enseignement social chrétien
Ce que nous disent la pensée sociale de l'Eglise et les héritiers protestants du christianisme social .
> Ce que nous dit la doctrine sociale de l?Église (DSE)
Dans l?enseignement social de l?Église, la notion de « vérité » est d?abord nommée, campée par la
personne du Christ lui-même qui est « le chemin, la vérité et la vie » ( Compendium de la DSE n° 1). Puis,
nous assistons à une déclinaison de la vérité jusqu?au n° 583 du Compendium, l?ultime paragraphe
développant la « civilisation de l?amour ». Quelle est la vérité de l?être-homme ? Toute la dignité
humaine est personnelle et sociale. (Compendium de la DSE n° 4) Avant même les défis du pluralisme et
de la mondialisation, la première question qui s?impose c?est : qu?est-ce que l?homme ? Et comment agir
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