1908, vint inaugurer la roseraie le 6 juin 1990. Cette entreprise, menée à bien avec l’aide du
Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, couta plus de 300.000 Francs (45.734 Euros)
mais apporta indéniablement un plus aux visiteurs de l’Abbaye.
En 2003, le plan général fut modifié car il était apparu que les massifs étaient trop grands pour
un bon entretien. De petites allées plantées de rosiers tiges furent créées. Les bordures de
vieilles santolines et buis furent également changées.
En 2007, Sophie Dionet, architecte paysagiste rencontrée lors de la 4ème Fête des Plantes et du
Massif fut consultée dans le but de mettre en place un projet de restauration touchant tout à la
fois la roseraie et les jardins en terrasses.
Six nouvelles variétés - soit au total 400 nouveaux rosiers - remplacèrent celles devenues trop
fragiles. Ces rosiers, dans les tons de roses et de blancs caractéristiques de la roseraie de
Fontfroide, furent choisis pour leur capacité d’adaptation au climat méditerranéen et de
résistance aux maladies. Les murs ceignant la roseraie furent garnis de rosiers grimpants, de
chèvrefeuilles et de clématites. Des bordures de pérovskia et de lavandes blanches vinrent
ponctuer le bassin central et chaque petite « placette ». Leur feuillage aromatique était destiné
à attirer les insectes pollinisateurs et à détourner les pucerons des rosiers. Des buis boule
renforcent et animent la structure des carrés bordés de buis. Tous les massifs ont été amendés
manuellement avec du compost végétal et de l’amendement organique biologique (fumiers de
bergeries). En fertilisant le sol et en améliorant sa structure (sol compacté), il a donc été
possible de réduire voire supprimer tout apport d’engrais chimiques tout en ayant des plantes
en bonne santé.
En 2013, pour célébrer les 10 ans d’existence de la Fête des Plantes, l’abbaye a fait créer une
rose par le rosiériste obtenteur de rosiers Guillot. Appelée rose « Abbaye de Fontfroide », elle
provient d’un rosier appartenant à la famille des rosiers GENEROSA, de type remontant, au
parfum classé niveau 2 sur une échelle allant de 1 à 3. Ses fleurs sont de couleur rose
soutenue, avec un cœur jaune orangé. Issue d’une variété hybride et sélectionnée par la
Roseraie Guillot, la création de cette rose a suscité un travail d’une durée de 7 ans. Désormais
présente dans la roseraie de Fontfroide, elle occupe deux massifs.
Dès les beaux jours, la roseraie fait partie du circuit de la visite du monument. Attention, elle
n’est pas inclue dans celle des jardins en terrasses.
Les jardins en terrasses
Les jardins en terrasses de Fontfroide témoignent du riche passé de l’abbaye. Leur histoire
s’étale sur plusieurs siècles et leur beauté et leur originalité est due à de nombreux créateurs.
La première « créatrice » fut certainement Constance de Frégose. Issue d’une riche famille de
Génois, mère du futur abbé commendataire de Fontfroide, elle était venue se réfugier en 1548
au château de Saint-Nazaire (propriété de Fontfroide) pour fuir la révolte contre la Gabelle qui
s’étendait de Bordeaux à Toulouse. Constance était une passionnée de jardins. À Agen où l’un
de ses fils était évêque, elle avait entre autres fait aménager le jardin de Bazens dont les
terrasses descendaient jusqu’à la Garonne avec des allées plantées de cyprès et de lauriers.
Prenant place sur le flan de la colline ouest face aux bâtiments, les jardins en terrasses de
Fontfroide ont été organisés en différents clos et terrasses successives, reprenant une
organisation tracée par les moines au fil des siècles.
La famille Fayet, propriétaire depuis 1908, continua leur aménagement, comme en
témoignent les archives familiales, faisant état de différentes campagnes de plantations et
remaniements. Sont parvenus jusqu’à nous de nombreux témoignages du passé, tels un réseau
de bassin et fontaines - avec l’impressionnant Bassin de Neptune - entre lesquels l’eau
circulait par un ingénieux système de gravitation, des statues et vases de marbres, et enfin un
précieux patrimoine végétal (chênes verts, cyprès, arbousiers, buis, lauriers…).