Bulletin du FMI
ENTRETIEN AVEC OLIVIER BLANCHARD
Le FMI prône des mesures pour lutter
contre le chômage et créer des emplois
Le Bulletin du FMI en ligne
Le 9 septembre 2010
• Une conférence pour donner au chômage une plus grande place dans le discours actuel
sur la politique économique
• Dans les pays avancés, la reprise est trop timide pour réduire sensiblement le chômage
• Il est possible de faire plus pour soutenir la croissance et créer des emplois
L'Organisation internationale du travail (OIT) et le Fonds monétaire international (FMI)
organisent une conférence conjointe le 13 septembre à Oslo pour réfléchir à de nouveaux
moyens de créer des emplois en assurant une reprise durable de l'activité économique
mondiale après la récente crise.
Cette conférence, intitulée «Les défis de la croissance, de l’emploi et de la cohésion sociale»,
la première de ce type, est parrainée par le gouvernement norvégien et sera présidé par le
Directeur général du BIT, Juan Somavia, et le Directeur général du FMI, Dominique
Strauss-Kahn. À quelques jours de la conférence, le Chef économiste du FMI, Olivier
Blanchard, a répondu aux questions du Bulletin du FMI en ligne sur les objectifs de la
conférence et sur les suites qu'elle pourrait avoir.
Bulletin du FMI en ligne : Pourquoi le FMI participe-t-il à l'organisation de cette
conférence?
O. Blanchard : Nous voulons donner au chômage, et au coût du chômage, une plus grande
place dans le discours actuel sur la politique économique. Nous avons besoin de croissance,
mais d'une croissance qui crée des emplois. Pour beaucoup de gens, une reprise économique
qui ne se traduit pas par la création d'emplois n'a pas beaucoup de sens. Que la croissance soit
de 1 % ou de 3 %, la plupart des gens ne s’en aperçoivent guère. En revanche, que le chômage
soit de 10 % ou de 5 % a pour eux une signification beaucoup plus claire : non seulement en
raison des souffrances qui en résultent pour les chômeurs, mais aussi en raison de l’angoisse
que cela engendre pour un grand nombre des personnes qui travaillent. Et lorsque l’on sait
que, jusqu'à présent, la crise a mis au chômage 30 millions de personnes supplémentaires, on
mesure mieux l’énorme coût humain de la crise.
File d’attente de chômeurs à New York.
Aux Ėtats-Unis, la moitié des demandeurs
d’emploi sont au chômage depuis plus de
six mois. (photo : Frances
Roberts/Newscom)