L’ESSOUFLEMENT DES BRIC : CAUSES ET CONSEQUENCES Nada MALLAH BOUSTANI-Maître de conférences à la FGM RESUMÉ Après une décennie de forte croissance économique durant les années 2000, les BRIC font face à de nouveaux défis qui remettent en question la soutenabilité à long terme de leur expansion. En effet, le nivellement de l’écart qui les sépare des pays avancés suscite une controverse autour de leur positionnement à l’avenir dans l’économie mondiale. Au vu des perfectionnements structurels entrepris récemment par les gouvernements de ces pays pour la construction de modèles de croissance durable, les BRIC pourront-ils dépasser les barrières qui entravent leur passage d’une phase d’expansion économique à une phase de maturité ? Ont-ils encore le potentiel de s’affirmer sur les marchés mondiaux ? L’objectif de cet article est de proposer des éléments de réponse à ces questions qui alimentent le débat autour de la performance économique des BRIC dans le futur. Pour ce, il s’agira d’analyser les causes conjoncturelles et structurelles du ralentissement dont souffrent ces économies depuis 2010 et d’en étudier les conséquences après avoir survolé les agrégats économiques actuels de ces pays. Mots Clefs BRIC – ralentissement économique – PIB par habitant – taux de chômage – taux d’inflation –importations et exportations – IPC. 1-INTRODUCTION Un pays émergent est un pays en développement affichant une montée en puissance du taux de croissance du PIB le plaçant sur une trajectoire de convergence avec les pays développés. La liste des pays auxquels s’applique le concept d’ « émergence économique » est constamment sujette à des modifications en raison de la diversité des critères de définition et de leur caractère dynamique en relation avec les fluctuations des agrégats macroéconomiques dans le temps. Mais dans cette liste, se détachent de grandes puissances, les BRIC1 (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui se distinguent de par 1 Le terme BRIC a été inventé en 2001 par la banque d'affaires américaine Goldman Sachs pour désigner les quatre pays qui devraient, selon leurs anticipations, peser à eux seuls 50 % de l'économie mondiale en 2050. Fin 2010, l'Afrique du Sud a rejoint le groupe des BRIC, devenu BRICS (avec un s pour « South Africa »). Si l'on met à part la Russie, qui est davantage une puissance ré-émergente qu'émergente, le Brésil, l’Inde et la Chine sont trois pays émergents à forte population sur un territoire immense : ce sont des États-continents. la taille de leur territoire et de leur population. Dans les années 2000, ces pays, qui regroupent près de la moitié de la population mondiale, ont connu la croissance économique la plus marquée et la convergence la plus rapide avec les pays développés. Le développement des BRIC est étroitement lié à leur insertion dans la mondialisation puisque l’ouverture leur a permis de profiter de leurs avantages comparatifs, notamment le faible coût de la main d'œuvre et l’abondance des matières premières, pour s’affirmer sur la scène économique internationale. En effet, les excédents commerciaux réalisés suite à l’accroissement de leurs exportations leur a permis d’investir dans les pays développés, de racheter des entreprises en difficulté et de profiter du transfert de technologies qu’ils n’auraient pu développer aussi rapidement dans un contexte protectionniste anti-concurrentiel. L’exemple le plus souvent cité à cet effet est l’achat en 2010 de Volvo par le constructeur automobile chinois Geely ; la transaction témoigne d’un transfert de 50 ans de recherches technologiques en sécurité automobile pour seulement 1.8 milliard de dollars2. L’ouverture des marchés et l’accroissement du revenu national ont également contribué à améliorer la distribution des revenus, à la création d’une classe moyenne et à la réduction du taux de pauvreté même si les inégalités persistent. Les avantages de la mondialisation n’ont pas renforcé uniquement la stabilité économique au sein des BRIC. La croissance du quatuor a contribué au développement des relations de coopération entre les pays développés et ceux en développement d’une part et, d’autre part, a servi à compenser la récession économique des pays avancés suite à la crise de la dette européenne dans le sillage de la crise financière de 2008. Cependant, la décélération du taux de croissance des grands émergents observée depuis deux ans suscite des interrogations autour de la pérennisation de leur puissance et de leur positionnement futur dans l’économie mondiale (figure ci-après). Alors que pour certains économistes il ne s’agit que d’un ralentissement conjoncturel à caractère temporaire dû à la récession économique mondiale suite à la crise des Subprimes, pour d’autres la dégradation est structurelle liée à des problèmes de dépendance vis-à-vis de l’extérieur et à des facteurs sociaux. 2 www.lemonde.fr « le constructeur chinois GEELY s’offre Volvo » -Le Monde 28/03/2010 Source :Banque mondiale Les BRIC pourront-ils dépasser les barrières qui entravent leur passage d’une phase d’expansion économique à une phase de maturité ? Ont-ils encore le potentiel de s’affirmer sur les marchés mondiaux ? L’objectif de cet article est de proposer des éléments de réponse à ces questions qui alimentent le débat autour de la performance économique des BRIC dans le futur. Pour ce, il s’agira d’abord d’analyser les causes conjoncturelles et structurelles du ralentissement dont souffrent ces économies depuis 2010 et d’en étudier les conséquences. La deuxième partie portera sur la nécessite et l’efficacité des réformes structurelles mises en place pour soutenir les taux de croissance élevés. Ces réformes dessineront la nouvelle trajectoire de convergence des puissances émergentes avec les pays développés. 2-ANALYSE DES AGREGATS ECONOMIQUES ACTUELS DES BRIC Dans cette partie, le PIB par habitant, l’inflation, le chômage, le commerce extérieur seront étudiés conjointement pour les quatre pays du BRIC afin de dégager les points faibles et forts de chacun d’eux. 2.1 PIB par habitant Le PIB représente l’indicateur le plus utilisé pour évaluer la production des biens et des services d’un pays pendant une période donnée et permet d’évaluer l’importance de l’activité économique du pays ainsi que des richesses générées. Dans ce qui suit, on a eu recours à des données publiées par la Banque Mondiale affichant les PIB réalisés par le Brésil, la Chine, l’Inde et la Fédération de Russie allant de 2004 à 2013. PIB par habitant, ($ PPA internationaux courants)3 Indicateurs du développement dans le monde Country Name Brésil Chine Inde Fédération de Russie 2004 $10,020.482 $4,339.930 $2,665.600 $10,249.219 2005 $10,547.097 $4,956.948 $2,962.750 $11,855.797 2006 $11,181.592 $5,724.917 $3,289.587 $14,976.322 Brésil 2007 $12,060.069 $6,675.012 $3,657.751 $16,729.653 Chine 2008 $12,808.963 $7,421.195 $3,822.057 $20,275.223 Inde 2009 $12,752.802 $8,128.350 $4,124.499 $19,486.182 2010 $13,759.420 $9,043.798 $4,544.293 $20,541.334 2011 $14,300.741 $10,040.630 $4,883.058 $22,570.500 2012 $14,580.859 $10,950.004 $5,140.977 $23,503.998 2013 $15,037.457 $11,906.507 $5,411.616 $24,114.088 Fédération de Russie $30,000.000 $25,000.000 $20,000.000 $15,000.000 $10,000.000 $5,000.000 $0.000 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Les BRIC ont témoigné d’une forte croissance de leurs PIB respectifs tout au long des dix dernières années ce qui justifie leur émergence face aux pays développés. 2.1.1 La Russie On remarque une diminution notable des PIB en Russie en 2009, nous rappelant la période qui a suivi la chute du bloc soviétique. Malgré la reprise mondiale, l’économie russe affiche la croissance la plus faible depuis la crise de 2008-2009 et souffre d’une contraction des investissements. Cette lente croissance peut être justifiée par la politique monétaire restrictive que la banque centrale adopte, qui cherche à diminuer l’inflation s’élevant à 7% par an. Cette politique monétaire conduit à la fuite des capitaux qui jouent un rôle très important dans l’économie. 2.1.2 Le Brésil Il représente la sixième économie mondiale et dispose de ressources naturelles abondantes. Son économie est relativement diversifiée et a pu résister à la crise mondiale de 2008-2009 grâce aux politiques économiques et monétaires prudentes 3 PIB par habitant basé sur les taux de parité des pouvoirs d'achat (PPA). Le PIB en PPA est le produit intérieur brut converti en dollars internationaux courants au moyen des taux de parité des pouvoirs d'achat (PPA). adoptées. Ces dernières s’avèrent efficaces suite à une forte croissance du PIB malgré un essoufflement en 2009 causé par la stagnation des prix à l’export des matières premières, du tassement de la consommation intérieure à cause de l'endettement des ménages et de la baisse des investissements. Pour la relance de la croissance économique, la priorité a été donnée à la stimulation des investissements étrangers mais plusieurs obstacles freinent ce développement notamment la forte appréciation de la monnaie, le délabrement des infrastructures et les inégalités sociales et géographiques. Pour l’accélération de cette croissance, l’état adopte une politique qui attire les investisseurs par un programme de soutien des crédits alloués au financement des investissements. 2.1.3 L’Inde L’inde a réussi à maintenir une croissance du PIB malgré la crise. En effet, ce pays est la onzième puissance économique mondiale qui a maintenu la croissance du PIB par l’adoption d’une politique de diminution de son déficit budgétaire et d’augmentation des dépenses publiques. Pour financer la modernisation de l’armée indienne, l’Inde a eu recours à une augmentation de 10% des taxes sur les produits de luxe et le tabac. L'industrie reste le point faible du pays, le secteur pâtissant des coupures d'électricité, d'un difficile accès au foncier, et d'une législation du travail trop rigide. Malgré ce qui précède, l’Inde reste un pays pauvre avec un PIB/habitant faible, près de 25% de la population continue à vivre en dessous du seuil de pauvreté et les inégalités sont fortes. 2.1.4 La Chine La Chine est la seconde puissance économique mondiale. La récession mondiale de 2009 a interrompu la dynamique de croissance continue dans laquelle la Chine s'était engagée à cause du ralentissement économique mondial et de la baisse des échanges. Le ralentissement de la croissance a incité le gouvernement à assouplir sa politique économique. Pour relancer la croissance, le gouvernement a accordé des exonérations d'impôts pour les très petites entreprises et a investi dans les infrastructures. L'économie de la Chine, très diversifiée, est dominée par les secteurs manufacturier et agricole. L'agriculture emploie près de 40% de la population active et contribue à une hausse de 10% du PIB. La Chine est le pays le plus peuplé du monde et l'un des plus grands producteurs et consommateurs de produits agricoles. Le pays se place en tête dans la production mondiale de céréales, riz, coton, pommes de terre, thé. Le gouvernement envisage une série de plans visant à moderniser l'agriculture et la diversifiant en vue de la rendre plus productive. La Chine possède d'importantes réserves en charbon lequel représente les deux tiers de la consommation totale d'énergie primaire et possède d'importantes réserves pétrolières et gazières. Les secteurs de l'industrie manufacturière et de la construction contribuent à près de la moitié de son PIB. La Chine est devenue une des destinations préférées pour la relocalisation d'unités de fabrications globales en raison d'une main-d’œuvre bon marché. L’émergence économique a coïncidé principalement avec le développement d'un secteur manufacturier compétitif et tourné vers l'exportation. Plus de la moitié des exportations chinoises sont réalisées par des entreprises à capitaux étrangers. 2.2 Le taux de chômage Chômage, total (% de la population active) (estimation modélisée OIT) Indicateurs du développement dans le monde Country Name 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Brésil Chine Inde 8.900 4.300 3.900 9.300 4.100 4.400 8.400 4.000 4.300 8.100 3.800 3.700 7.100 4.400 4.100 8.300 4.400 3.900 7.900 4.200 3.500 6.700 4.300 3.500 6.100 4.500 3.600 5.900 4.600 3.600 Fédération de Russie 7.800 7.100 7.100 6.000 6.200 8.300 7.300 6.500 5.500 5.600 Brésil Chine Inde Fédération de Russie 10.000 9.000 8.000 7.000 6.000 5.000 4.000 3.000 2.000 1.000 0.000 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Cet indicateur représente une disparité dans les pays du BRIC où l’Inde et la Chine malgré le fait qu’ils soient parmi les pays les plus peuplés, profitent des ressources humaines actives en maintenant un taux de chômage relativement faible. Ces pays, considérés comme étant des forces industrielles et économiques, s’éloignent remarquablement du Brésil et de la Fédération de Russie qui ont réussi à diminuer le taux de chômage durant les années 2004-2008. Mais ce taux a connu une croissance forte en 2009 pour atteindre 8.3% en Russie et au Brésil. Cela prouve que ces pays ont connu une régression considérable des investissements causée par la crise mondiale à l’époque. Mais, suite à l’attrait d’investissements au Brésil et en Russie, ils ont réussi à diminuer le taux de chômage après la crise de 2008-2009 pour atteindre, en 2013, 5.9% au Brésil, les salaires réels ont augmenté malgré les inégalités qui persistent et restent fortes. Ce constat montre que ces pays attirent des investissements assez remarquables et importants qui ont contribué à créer de nouvelles possibilités d’emploi. En Chine, le taux de chômage est actuellement à 5.6%. En Inde, le taux de chômage reste acceptable. En effet, l’Inde est la quatrième puissance agricole au monde, ce secteur emploie plus de 60% de la population active. Le Brésil par contre souffre toujours d’un taux de chômage très élevé ainsi que de très grandes inégalités sociales et d’une très forte disparité régionale. 2.3 Le taux d’inflation Inflation, prix à la consommation (% annuel) Indicateurs du développement dans le monde Country Name 2004 2005 2006 2007 2008 Brésil Chine Inde 6.599 3.884 3.767 6.867 1.822 4.246 4.184 3.637 1.463 4.750 6.146 6.370 5.663 5.864 8.352 Fédération de Russie 2009 Chine Inde 2011 2012 6.858 8.435 5.068 Fédération de Russie 16.000 14.000 12.000 10.000 8.000 6.000 4.000 2.000 0.000 2004 -2.000 2005 2006 2007 2008 2009 2013 4.886 5.038 6.636 5.402 6.202 -0.703 3.315 5.411 2.652 2.631 10.877 11.992 8.858 9.312 10.908 10.861 12.683 9.679 9.007 14.108 11.654 Brésil 2010 2010 2011 2012 2013 6.763 Le ralentissement de la croissance économique observé dans le premier paragraphe conduit à une accélération de l’inflation et de l’endettement des ménages vu la croissance du taux de chômage. En effet, ceci est remarquable en Inde et en Russie qui souffrent d’une accélération flagrante du taux d’inflation ce qui handicape les investissements non seulement à cause du manque de confiance des investisseurs mais également à cause des politiques monétaires adoptées par les banques centrales pour combler l’augmentation des prix. Concernant la Russie par exemple, la banque centrale russe adopte une politique monétaire restrictive pour juguler cette inflation. En effet, les salaires en Russie augmentent plus rapidement que la productivité ce qui aboutit à un taux d’inflation élevé. De même, en Inde, la maîtrise de l'inflation est la priorité de la Banque centrale ainsi que l'attraction des capitaux étrangers et la limitation de la sortie des capitaux. 2.4 Les importations et les exportations Importations de biens et de services (En Millions de $ US courants) Indicateurs du développement dans le monde Country Name Brésil Chine Inde Fédération de Russie 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 $83,289.57 $607,131.04 $139,310.18 $130,992.71 $101,627.77 $712,252.34 $183,736.20 $164,337.99 $124,852.94 $852,780.09 $229,955.03 $207,914.38 $161,890.50 $1,034,176.39 $302,803.96 $279,983.43 $222,779.47 $1,233,490.66 $350,927.09 $366,597.06 $180,477.64 $1,113,078.00 $347,177.85 $250,604.91 $255,087.54 $1,520,581.14 $449,974.32 $322,366.71 $312,621.95 $1,907,896.32 $568,001.21 $414,004.35 $315,587.53 $2,016,504.05 $571,305.96 $449,033.39 $337,688.42 $2,203,645.35 $533,216.77 $471,591.32 Brésil Chine Inde Fédération de Russie $2,500,000,000,000 $2,000,000,000,000 $1,500,000,000,000 $1,000,000,000,000 $500,000,000,000 $0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Exportations de biens et de services (En Millions de $ US courants) Indicateurs du développement dans le monde Country Name Brésil Chine Inde Fédération de Russie 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 $109,023 $658,305 $126,648 $203,415 $133,460 $836,878 $160,838 $268,952 $156,460 $1,061,702 $199,974 $333,908 $182,668 $1,342,196 $253,078 $392,044 $225,922 $1,582,469 $288,902 $520,004 $177,880 $1,333,196 $273,752 $341,584 $232,985 $1,743,608 $375,353 $445,513 $294,458 $2,089,797 $448,718 $576,568 $283,059 $2,248,353 $446,029 $597,056 $281,918 $2,440,533 $465,729 $594,797 Brésil Chine Inde Fédération de Russie $3,000,000,000,000 $2,500,000,000,000 $2,000,000,000,000 $1,500,000,000,000 $1,000,000,000,000 $500,000,000,000 $0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2.4.1 La Chine La Chine est l’un des pays les plus actifs au niveau des échanges commerciaux à l’échelle internationale avec un total d’importation de 2 204 milliards de USD en 2013 et 2 440 milliards de USD d’exportation. La chine s’éloigne considérablement des trois autres pays du BRIC en ce qui concerne la solidité de sa balance commerciale qui malgré la crise financière en 2009 a pu maintenir un excédent. Le commerce représente plus de la moitié du PIB chinois. Après avoir dégagé un excédent commercial record ces dernières années, la Chine est devenue le premier exportateur mondial, et se classe deuxième importateur mondial. La Chine réalisait un excédent commercial croissant jusqu'au ralentissement causé par la crise financière internationale, les importations bondissant du fait de la forte demande intérieure, tandis que les exportations subissaient la lenteur de la reprise mondiale. Ce ne fut qu'un phénomène passager, la balance redevenant positive. Après s'être réduit en 2011 du fait de la crise de la zone euro, l'excédent commercial s'est renforcé en 2012, du fait d'un ralentissement de la croissance des importations. 2.4.2 La Russie La Russie est un pays riche en ressources naturelles et pourtant elle reste un grand importateur de matières premières, mais elle est aussi le premier producteur de gaz naturel au monde et un des principaux producteurs et exportateurs de diamants, de nickel et de platine. La Russie a relativement peu de terrains adaptés à l'agriculture en raison des conditions climatiques défavorables. L'industrie représente plus du tiers du PIB et emploie près de 30% de la population. Les secteurs les plus développés sont la chimie, la métallurgie, la construction mécanique et l'industrie de la défense. 2.4.3 L’Inde Ce pays s'est progressivement ouvert aux échanges internationaux, il est le septième exportateur et importateur mondial de services commerciaux. Le commerce représente plus de 50% du PIB du pays. La balance commerciale de l'Inde est structurellement déficitaire. L'Inde importe près de 80% de ses besoins en énergie, et la hausse des prix pétroliers pèse sur la facture des importations. En 2013, malgré une baisse des exportations notamment d'or, la hausse des exportations favorisées par la dépréciation de la roupie a permis une diminution du déficit commercial. 2.4.4 Le Brésil A son tour, le Brésil est considéré comme étant une grande puissance agricole, il est le premier producteur mondial de café et de canne à sucre et attire de nombreux groupes mondiaux de l'agroalimentaire. Pour autant, la part de l'agriculture dans le PIB est relativement faible, représentant seulement 5,5%, mais ce secteur assure 40% des exportations. De même, le Brésil est le quatrième exportateur mondial de bois. Le Brésil est également un grand pays industriel, il est le deuxième exportateur mondial de fer et l'un des principaux producteurs d'aluminium. Le pays s'impose de plus en plus dans les secteurs du textile, de la pharmacie, de l'automobile et de l'industrie chimique. La plupart des grands fabricants d'automobile ont établi leurs unités de production dans le pays. Le commerce extérieur ne représente qu'un quart du PIB mais le Brésil fait partie des 20 premiers exportateurs mondiaux et jouit d'un énorme potentiel. En 2011, le pays avait enregistré son plus important excédent commercial depuis 2007. La détérioration de la balance commerciale entre 2012 et 2013 s'explique par la baisse des prix des matières premières, la hausse des importations d'énergie et une moindre compétitivité des produits brésiliens. 3- CAUSES ET CONSEQUENCES DU RALENTISSEMENT DES BRIC Après une décennie de forte croissance économique dans les pays émergents durant les années 2000, la plupart font face à une période difficile sur le plan économique traitée dans la première partie de cet article. Ce ralentissement observé tient-il pour partie aux problèmes rencontrés dans les pays développés ou ses sources sont conjoncturelles et soulignent des difficultés spécifiques pour ces pays ? Les BRIC ontils donc des difficultés de passage d'une phase d'expansion économique à une phase de maturité ? 3.1 Caractéristiques communes aux BRIC Plusieurs caractéristiques communes relient l'ensemble des BRIC : une croissance économique soutenue durant les années 2000 avec des taux de croissance élevés une ouverture des marchés de ces pays une hausse des prix des matières premières (hydrocarbures, minerais et produits agricoles) de faibles coûts de production. d'importants excédents commerciaux dus à une augmentation de la demande des pays développés. l'amélioration des niveaux de vie des populations et l’inflation a généralement baissé à des niveaux inférieurs à +10% par an un ralentissement actuel de leurs rythmes de croissance respectifs (étudié dans la première partie de cet article). Ces caractéristiques communes semblent à priori être la conséquence du ralentissement économique observé dans les pays développés mais chacun des pays BRIC présente des causes plus structurelles et spécifiques analysées ci-après. 3.2 Le Brésil Il représente la première puissance économique d’Amérique Latine, et la sixième puissance mondiale. Ayant connu une très forte croissance dans les années 2000, il subit cependant un essoufflement économique depuis quelques années. En effet, la croissance du PIB stagnait aux alentours de 2% en 2012, chiffre assez décevant pour un pays qui affichait une moyenne de 5.5% les années précédentes (7.5% en 2010). Cela est dû à plusieurs facteurs : principalement un contexte international en crise, la fragilité économique de l’Europe et le ralentissement de l’activité chinoise. Au cours de la décennie précédente (années 2000), la lutte contre l’inflation portait ses fruits avec un IPC4 relativement stable se situant aux alentours de 4% en moyenne5. 4 L'indice des prix à la consommation (IPC) mesure l'évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les ménages, pondérés par leur part dans la consommation moyenne des ménages 5 « Inflation, prix à la consommation (% annuel) » – la banque mondiale http://donnees.banquemondiale.org Cependant, à partir de 2009, l’indice repart à la hausse, et est difficilement contrôlable. Cette hausse s’explique par le ralentissement économique du pays, ainsi que la nomination du Brésil comme pays hôte de la coupe de monde et des jeux olympiques. Actuellement, une politique monétaire plus resserrée est appliquée par la banque centrale brésilienne afin de lutter contre la tension inflationniste6. La balance commerciale se retrouve aussi fortement touchée. Ceci a d’importantes répercussions économiques puisque les exportations représentent presque 15% du PIB. Il est important de noter ici que le principal partenaire commercial du pays est la Chine, et cela à hauteur de 20% environ. Or, la Chine est victime d’un ralentissement économique, ce qui a un impact direct sur le niveau des exportations brésiliennes. La fiscalité du Brésil devient de plus en plus lourde et complexe ainsi que les délais bureaucratiques et les lois régissant le travail pesants et rigides. Ceci a entrainé une diminution de la croissance des flux entrants pour réaliser des investissements directs à l’étranger (IDE). Cependant, le Brésil garde toujours sa place de quatrième récepteur mondial d’IDE7. Tous ces indicateurs reflètent et expliquent le ralentissement économique du Brésil :la hausse de l’inflation pousse les autorités concernées à entreprendre une politique de rigueur qui représente une épée à double tranchant. D’une part, la tendance inflationniste pourra être maîtrisée mais d’autre part, la hausse des taux d’intérêts ralentit les investissements, et en conséquence la croissance du PIB. De la situation du Brésil on peut dire que ce pays n’est pas invulnérable, il est dépendant aussi de la Chine8 ce qui rappelle la relation qui lie les Etats-Unis à l’Union Européenne et le Japon. causes 1-a- la baisse du prix des matières premières b- les faiblesses structurelles du pays 2-a-mal doté en matière de production industrielle b- les industries minière et agricole ont un potentiel limité à cause de la chute des cours 3- l’offre industrielle est peu diversifiée et manque de compétitivité 4-a-Politique monétaire dure hausse des taux d'intérêts, pour faire face à 6 conséquences les recettes tirées des matières premières diminuent développement de l’industrie au sein de l'économie stagne l’industrie est insuffisante a-les exportations deviennent plus chères Chauvin Sophie –« Où en est l’économie brésilienne ? » Macroéconomie &Développement-Division Analyse Macroéconomique et Risque Pays, Département de la Recherche, AFD- Avril 2014 7 Les principaux investisseurs au Brésil sont les États-Unis, l'Espagne et la Belgique. Les secteurs qui attirent le plus les investissements étrangers sont la finance, l'industrie des boissons, le pétrole et le gaz et les télécommunications. 8 Santiso Javier « La Chine peut-elle changer l’Amérique latine ? » http://www.observateurocde.org l'augmentation de l'inflation b- la devise brésilienne s'apprécie, hausse de sa valeur b-pèse sur l'investissement et la consommation en limitant les crédits octroyés Enfin, la croissance brésilienne revue pour les années à venir est en deçà des projections initiales. 3.3 La Russie Ce pays se distingue par quatre caractéristiques majeures : L'économie russe est une économie de transition9 ou du moins dont la transition s'achève, et qui reste encore marquée par son héritage soviétique ; Elle tend vers l'économie de rente10, s'étant majoritairement repliée sur l'exploitation des ressources naturelles (pétrole, gaz naturel et divers métaux) C'est une économie qui souffre d'un vieillissement de sa population, du fait de déséquilibres démographiques apparus dès la fin de l'époque soviétique ; C'est enfin une économie où l'État a joué et joue toujours un rôle majeur - qu'il s'agisse du contrôle des principales entreprises du pays ou de la place préoccupante de la corruption. La part relative des secteurs en pourcentage du PIB s’établissait comme suit11: les services (59,3 %); les mines, la fabrication, la construction et les services publics (36,7 %); l’agriculture (4, 0 %) Les forces de la Russie sont: Abondantes ressources naturelles (pétrole, gaz et métaux) Main d’œuvre qualifiée Faible endettement public et réserves de change confortables Puissance régionale et énergétique affirmée Alors que les faiblesses sont: Manque de compétitive du secteur industriel Secteur bancaire fragile 9 Une économie de transition est une économie anciennement planifiée ayant amorcé un passage vers une organisation où domine l'économie de marché dans un système capitaliste mais dans laquelle l’Etat a perdu une grande partie de son rôle dans la production de biens et services et pour laquelle l'entrepreneuriat privé a été mis en place et a entraîné l'émergence d'activités nouvelles dépendant du capital privé. 10 Une économie de rente est une économie basée uniquement sur l’exploitation de ressources naturelles offertes par la position géographique d’un pays 11 Note sur l’économie et le commerce – La Russie-Ministère des Finances et de l’économie- Québec septembre 2013 Démographie en déclin Lacunes persistantes dans l’environnement des affaires L’impact de la crise mondiale a été le plus fort en Russie: le ralentissement de la croissance économique y a été de plus du double qu’en moyenne dans la zone de l’OCDE12 Entre le premier trimestre 2005 et le début de la crise, le PIB de la Russie est inférieur d’environ 20 % au niveau qu’il aurait atteint en l’absence de la crise, soit deux fois et demie la perte de croissance cumulée dans l’ensemble de la zone OCDE (environ 8%). De plus, la valeur des exportations a reculé alors qu’au niveau financier, la crise financière mondiale de 2008 n’a eu jusqu'ici qu'un impact très limité sur le système bancaire russe : c’est le résultat du soi-disant "retard" des banques russes qui n'ont pas beaucoup placé dans les instruments financiers. Or, les politiques macroéconomiques anticycliques mises en place dans la plupart des économies émergentes avant la crise ont contribué à atténuer l’impact économique de celle-ci en modérant le phénomène de raréfaction du crédit. Les mesures de relance budgétaire motivées par la crise ont été particulièrement importantes dans la Fédération de Russie. causes 1-le budget repose quasi uniquement sur le prix des hydrocarbures ( surtout le gaz) qui représentent près de 60% des recettes extérieures 2-la concurrence accrue des gaz et pétroles de schistes conséquences la demande de produits énergétiques diminue à cause du ralentissement de la croissance mondiale la baisse du prix des produits énergétiques puisque leur demande a diminué et la demande des schistes moins chers augmente On peut dire que dans sa structure, l’économie russe est très peu diversifiée et trop dépendante des exportations d’hydrocarbures. 3.4 L’Inde C’est le deuxième pays le plus peuplé (1.2 milliard habitants) et le septième pays le plus grand du monde. Actuellement l’Inde affiche un PIB en hausse de 5% sur la période 2012-2013, soit sa plus faible progression depuis dix ans. Ce taux est insuffisant pour lui permettre de réduire le niveau de la pauvreté dans le pays. Le gouvernement est dans l’impossibilité d’appliquer des réformes telles que, les plus importantes : la libéralisation du secteur de l'assurance et de l'épargne-retraite et une loi-clé simplifiant l'acquisition foncière… 12 Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2010- Sortir de la crise de l’emploi © OCDE 2010-Chapitre 2 « La crise mondiale dans les économies émergentes : impact sur l’emploi et réaction des pouvoirs publics » Pour cela, les investisseurs étrangers tendent à quitter le pays et les investissements directs étrangers (IDE) en Inde ont chuté. De plus, la Banque centrale indienne (RBI) a réduit en mai 2013 son principal taux d'intérêt13. De fait, l'OCDE a abaissé ses prévisions de croissance 2013-14 à 5,3%. Et l'agence de notation financière Standard and Poor's menace d'abaisser la note du pays (aujourd'hui à BBB-) en "catégorie spéculative", ce qui risquerait fort de réduire encore davantage les investissements étrangers. Signalons que la note de l’Inde est déjà la plus faible des pays des BRIC. L'agence de notation a également indiqué que la dégradation de la notation pourrait être aussi favorisée si l'économie indienne ne renouait pas avec les taux de croissance du début de la décennie, qui se situaient entre 7% et 8%.En outre, le pays a une nécessité d'obtenir rapidement de tels taux de croissance pour pouvoir lutter efficacement contre la pauvreté. Ainsi, l'Inde est affectée par la crise bancaire et monétaire internationale puisque beaucoup d’investisseurs retirent leurs capitaux du pays, et notamment les banques qui ont besoin de liquidités pour augmenter leurs réserves. Malgré un taux de croissance soutenu +5% l’Inde est loin du taux de croissance de +8% qui lui permet de répondre à la pression démographique et lutter contre la pauvreté. causes l’Inde s’est investie dans les services informatiques mais ce secteur ne peut plus intégrer beaucoup d’employés conséquences une pression sociale et une inflation élevée en plus des problèmes administratifs et d'infrastructures très importants On se demande alors si l’Inde jouera le rôle de concurrent pour la Chine et l’Amérique et si elle pourra reprendre sa croissance avec la même vitesse qu’elle avait auparavant. 3.5 La Chine Comme dans de nombreux pays depuis la crise des Subprimes14 en 2008, l'économie de la Chine a subi elle aussi une crise au troisième trimestre de 2008 à cause de la baisse des exportations et de la détérioration du marché immobilier: la croissance du PIB au premier trimestre de 2008 a diminué de 10,6% à 6,1% au premier trimestre de 2009, tandis que la croissance du volume des échanges est passé de 23,3% en Décembre 2007 à 11,1% en Décembre 2008. L' IPC a diminué de 8 % au deuxième trimestre de 2008 à 1,5 % au deuxième trimestre de 2009, le taux de chômage enregistré est passé de 4% en 2007 à 4,3% au premier trimestre de 2009. Ces indicateurs sont à leurs plus mauvaises valeurs depuis 1990. 13 Avec sa croissance à 5%, l'Inde voit poindre la crise à l'horizon- latribune.fr 31/05/2013 Crises financières internationales : les « SUBPRIMES »- Nada Mallah Boustani et Michel Haddad - Proche Orient Etudes en Management- numéro 20- 2008. 14 Le gouvernement Chinois a mis en place une série de mesures pour soutenir la croissance: l'introduction d'un plan de relance de 4 trillions de yuans la réduction des taux d'intérêt et la réduction du ratio des réserves obligatoires des banques l'augmentation de l'exportation par la diminution des impôts et des taxes l'adoption d'un certain nombre de mesures pour soutenir le marché de l'immobilier, y compris la réduction des impôts de transaction la proposition de mesures pour soutenir les secteurs de l'automobile et de l'acier. Diverses mesures correctives et des plans de relance économique ont été adoptés par presque tous les gouvernements à l'échelle mondiale, y compris la Chine. Cependant le rebond économique de la Chine a été le plus rapide après avoir atteint le minimum et a commencé à montrer des signes de rétablissement entrainant une hausse du taux de croissance du PIB. La Chine comme les Etats-Unis a pu surmonter la crise. La croissance de son PIB en 2013 a pu atteindre 7,7 % dépassant les prévisions qui étaient de 7,5 %. Puisque la Chine a pu échapper à cette crise sévère, on pourrait considérer son potentiel de devenir le moteur du monde économique et tirer plusieurs leçons à donner aux autres pays. causes 1-la hausse continue des salaires (+15% par an en moyenne depuis 2002) et l'appréciation du Yuan 2-la concurrence des pays du Sud de l’Europe et des pays voisins (Vietnam – Indonésie) s’est trop développée conséquences la perte de compétitivité qui fragilise son modèle de développement basé sur les exportations baisse de la demande pour les produits chinois La Chine est la seconde puissance économique mondiale, premier exportateur mondial et détient les premières réserves de change au monde. La récession mondiale de 2009 a interrompu la dynamique de croissance continue dans laquelle la Chine s'était engagée à cause du ralentissement économique mondial et de la baisse des échanges. Pour relancer la croissance, le gouvernement a accordé des exonérations d'impôts pour les très petites entreprises et a investi dans les infrastructures. En octobre 2013, une nouvelle zone de libre-échange a été créée à l'est de Shanghai autorisant les activités des entreprises étrangères, mais sous réserve de certaines restrictions. Ainsi, la Chine traverse une période sensible et non prévue, sa croissance dépend des investissements dans les infrastructures et l'immobilier et subit le ralentissement économique observé en Europe puisque cette dernière est le consommateur premier des exportations industrielles chinoises. La Chine aussi, comme les autres pays du BRIC est fortement dépendante des autres économies. 4-CONCLUSION Une des conséquences du ralentissement économique des BRIC est la diminution de l'attrait qu’ils présentent aux investisseurs internationaux. En effet, les flux d'investissement continuent à diminuer ce qui traduit notamment les inquiétudes des investisseurs sur le potentiel et l'avenir de ces pays. Plus on s’approche de la fin de la politique monétaire accommodante et plus la recherche de rendement élevé des pays développés dans les pays BRIC va diminuer. Les investisseurs européens et américains sont alors poussés à prendre moins de risques ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur les pays BRIC. D’autres nouveaux pays émergents sont en train de menacer les BRIC de par la compétitivité de leurs produits ou leur emplacement géographique et par le faible coût de leur main d’œuvre comme par exemple le Mexique avec lequel la Chine est maintenant en concurrence directe. En effet, le Mexique a des coûts de production très bas liés au faible niveau des salaires et à une énergie relativement bon marché. En 2015, le salaire mexicain devrait être inférieur de 30% au salaire chinois, procurant ainsi un gros avantage à un pays voisin de la première économie mondiale. De plus, le Mexique bénéficie d'un atout majeur car il a passé de nombreux accords de libreéchange et a déjà signé 44 traités commerciaux dont l'ALENA avec les Etats-Unis et le Canada, et l'Alliance Pacifique avec la Colombie, le Chili et le Pérou, alors que la Chine n'en a signé que 18 jusqu'à ce jour. Dans ces conditions, une reprise économique des Etats-Unis pourrait s'avérer bénéfique pour ce pays d'Amérique du Sud. En conclusion les implications du ralentissement de la croissance économique des pays émergents ont touché les pays développés ainsi que les BRIC15 : 15 Dans une perspective de reprise économique mondiale, les sources de croissance des pays développés dans l'avenir se trouvent dans les pays émergents en plus des actifs et l'épargne qui vont payer les retraites des pays développés vieillissants. Pour les pays émergents16, ceci démontre le principe de "barrière à la croissance" qui frappe les économies en développement entre les phases de décollage et d'expansion, et la phase de maturité économique. La gestion de cette période de "barrière à la croissance" est fondamentale pour assurer la pérennité du développement et éviter des débordements sociaux incontrôlés. Si la distribution de revenus est trop inégalitaire, celle-ci freinerait le passage à une étape supérieure du développement car, après une phase d'accumulation de richesses, les inégalités empêchent le développement du marché intérieur. Or, ce dernier est nécessaire pour stimuler la croissance et permettre de suivre les besoins d'élévation du niveau de vie des populations. Ralentissement économique des pays émergents -19 juillet 2013- l’économiste Plassart Philippe –« Brics- Pays émergents : crise de croissance-La fin de la success story des grands émergents »le nouvel economiste.fr 16 Dernièrement, l’annonce du mois de juillet 2014 relative à l’accord convenu pour l’établissement d’une « Nouvelle banque de développement » (NBD) et la conclusion d’un accord relatif au « Fonds de réserve d’urgence » (FRU) a constitué une formidable opération de communication pour les chefs d’État des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud)17. « Cet accord a également été l’occasion pour les cinq pays de réitérer leur mécontentement à l’égard de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, ainsi que du rôle du dollar dans le système monétaire mondial. Les BRICS ne détiennent que 11% des voix au FMI, alors même qu’ils représentent plus de 20% de l’activité économique globale » selon l’économiste Barry Eichengreen. « La Chine, deuxième économie de la planète, a enregistré en 2013 une croissance de 7,7%, identique à celle de 2012, sa plus faible performance des 13 dernières années. L'Inde, troisième puissance asiatique et dixième mondiale n'a affiché que +4,4% en 2013. Le Brésil, première économie d'Amérique latine, a atteint 2,5% en 2013. La Russie, huitième économie du monde, devrait se contenter cette année d'un modeste 1,3%, chiffre identique à celui de 2013 »18. Pouvons-nous dire que les BRIC qui représentent 40% de la population et un cinquième du PIB de la planète font le contrepoids à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI), où ils s'estiment mal représentés ? BIBLIOGRAPHIE 17 CHAUVIN Sophie « Où en est l’économie brésilienne ? » Macroéconomie & Développement- Division Analyse Macroéconomique et Risque Pays, Département de la Recherche, AFD- Avril 2014 DELORME Jacques –« Économie indienne : un géant aux pieds d’argile », 19 novembre 2013- LesEchos.fr EICHENGREEN Barry « Le pari des BRICS » -13/08/2014-Project syndicateBusiness and Finance FONTAN Sylvain, “Ralentissement économique des pays émergents”, publié sur «leconomiste.eu» 19/07/2013. PLASSART Philippe « Brics- Pays émergents : crise de croissance- La fin de la success story des grands émergents »-le nouvel economiste.fr. SANTANDER Sebastian, « L’émergence de nouvelles puissances vers un système multipolaire ? » Ellipses- 2009 SANTISO Javier –« La Chine peut-elle changer l’Amérique latine ? » http://www.observateurocde.org VINCENT Philippe « Pour une meilleure gouvernance mondiale : la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies » -Pyramides prise en charge par le CERAP (Centre d’Etudes et de Recherches en Administration publique) auprès Eichengreen Barry- “ Le pari des BRICS” -13/08/2014-Project syndicate- business and finance « Les BRICS ont lancé leur banque de développement- Vers l’émergence d'une nouvelle puissance économique » Publié le : 16 juillet 2014 - Avec agences, LE MATIN - - http://www.lematin.ma/journal/2014 18 de l’Université Libre de Bruxelles. http://lecercle.lesechos.fr/economiesociete/politique-eco-conjoncture SCIENCE, TECHNOLOGIE ET INDUSTRIE : PERSPECTIVES DE L’OCDE 2010. L’Inde, page 208 – 209. http://www.oecd.org/fr/sti/inno/46718746.pdf Etudes Economiques, Synthèse de L’inde http://www.coface.com/fr/Etudeseconomiques-et-risque-pays/Inde « Le constructeur chinois GEELY s’offre Volvo » -Le Monde 28/03/2010www.lemonde.fr Inflation, prix à la consommation (% annuel) – la banque mondiale http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/FP.CPI.TOTL.ZG « Les BRICS ont lancé leur banque de développement- Vers l’émergence d'une nouvelle puissance économique »-LE MATIN- 16 juillet 2014 http://www.lematin.ma/journal/2014 « Avec sa croissance à 5%, l'Inde voit poindre la crise à l'horizon »- latribune.fr 31/05/2013 Note sur l’économie et le commerce – La Russie-Ministère des Finances et de l’économie- Québec septembre 2013 Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2010- Sortir de la crise de l’emploi © OCDE 2010-Chapitre 2 « La crise mondiale dans les économies émergentes : impact sur l’emploi et réaction des pouvoirs publics ».