Précisions sur les critères d’évaluation en philosophie :
1. Justesse. La justesse est la qualité d’une idée qui rend compte fidèlement, avec exactitude, des faits,
situations ou pensées qu’elle apporte. On manque souvent de justesse en confondant les opinions et
les énoncés de fait, en définissant trop largement ou trop étroitement les termes ou les concepts qu’on
utilise. Par exemple, on manque de justesse lorsqu’on ne se réfère pas fidèlement à la pensée d’un
auteur ou au sens donné aux notions employées par l’auteur dont on parle.
2. Approfondissement. Il s’agit du degré de profondeur avec lequel est examiné une question, un sujet,
un thème ou un problème. La démarche rationnelle et philosophique vise à la compréhension des
fondements; elle ne se satisfait pas des évidences et des raisonnements superficiels. La réflexion exige
donc d’approfondir, autant que possible, l’enquête rationnelle et d’éviter, autant que possible, les
solutions faciles.
3. Suffisance. La suffisance est la qualité d’un texte qui comporte tous les questionnements, toutes les
analyses et tous les éléments nécessaires pour justifier rationnellement la conclusion visée. Affirmer
quelque chose gratuitement, sans questionnement ni approfondissement et en l’appuyant sur peu ou
aucun argument, est insuffisant. Est aussi insuffisant tout raisonnement qui ne mentionne pas les
éléments fondamentaux d’une démonstration ou qui se fonde uniquement sur des éléments
secondaires.
4. Cohérence. La cohérence est la qualité d’un développement de la pensée où les idées s’enchaînent
dans un ensemble unifié et bien structuré. Un texte cohérent présente une continuité et une
progression du raisonnement dont l’enchaînement logique est correct, valide. Un texte n’est pas
cohérent s’il est décousu, s’il saute d’une idée à l’autre, s’il n’a pas d’idée directrice ou encore si les
idées qu’il défend se contredisent. Les textes sans introduction, sans conclusion ou sans fil conducteur
(idée directrice) auquel on revient périodiquement donnent au lecteur une impression d’incohérence
(le lecteur peine à comprendre où l’étudiant veut en venir).
5. Rigueur. La rigueur s’exprime dans le soin, la minutie et la précision apportés dans une
démonstration. Ainsi la rigueur est la qualité d’un raisonnement dont les arguments mènent le plus
directement et avec le plus de précision à la conclusion. On manque de rigueur en étant vague,
imprécis ou en s’éloignant du sujet. On manque aussi de rigueur lorsqu’on « meuble » un texte par des
mots qui donnent plus de « style » que de précision et de profondeur, ou par des idées qui ne servent
pas directement la thèse que l’on souhaite soutenir.
6. Pertinence. La pertinence est la qualité d’une idée particulièrement appropriée au sujet traité qui s’y
rattache de façon directe, importante, illustrative ou utile. On n’est pas pertinent et on passe à côté du
sujet traité lorsqu’on prend pour l’essentiel ce qui n’est que secondaire, accessoire ou accidentel.
7. Clarté. La clarté est la qualité d’une idée ou d’un texte immédiatement compréhensible par sa netteté
et sa précision, notamment grâce à un vocabulaire approprié. La clarté est aussi tributaire de la qualité
de la langue. On manque également de clarté si l’on se contente d’affirmations générales et abstraites
sans préciser le sens des concepts et des idées employés. On manque de clarté si on aligne plusieurs
exemples sans dire explicitement ce qu’ils ont en commun, ou encore quelle idée générale ils
devraient nous permettre de comprendre. Une phrase mal construite, des mots mal choisis sont les
sources les plus courantes d’obscurité d’un texte. Il va de soi qu’un texte incohérent ne peut être clair.