BIOMEDECINE QUANTITATIVE – Identification des effets indésirables médicamenteux
III . Méthodes en pharmacovigilance
Pour détecter un effet indésirable, on peut se baser sur :
–Pharmacologie / toxicologie expérimentales →Etudes précliniques partiellement transposables à
l'utilisation en routine médicament chez l'homme.
–Essais cliniques ( phase I à III) → Durée courte, nombre limité de sujets, objectif principal n'est pas la
détection des effets indésirables mais l'évaluation de l'efficacité du médicament.
–Analyse des notifications spontanées → Seuls 5% des effets indésirables sont détectés de cette
manière.
–Revue des cas ( sur des dossiers par des experts) → Efficace mais chronophage (cela prend
énormément de temps et c'est également très fastidieux car elle nécessite l'analyse d'un très grand
nombre de dossiers médicaux ; donc ce n'est pas une méthode très utilisée.)
–Autres méthodes :
→Dataming (utilisation de méthodes de statistiques et/ou d'Intelligence Artificielle pour rechercher des
motifs/pattern dans des grandes bases des données structurées).
Exemple : La découverte des effets indésirables du Médiator est liée au fait que l'on est accès en France
à la base de données de la Sécurité Sociale. Sont enregistrés dans cette bases de données les médicaments
délivrés au patient ainsi que les hospitalisations. Ainsi, le parallélisme a permis de mettre en évidence la
corrélation entre la consommation du médicament et les effets indésirables engendrés.
•Différentes méthodes sont utilisées sont utilisées en pharmacoépidémiologie :
–Études cas témoins
–Études rétrospectives dans le cas des médicaments anciens
–Études de cohorte en phase IV (suivi spécifique de certains sujets traités)
–Exploration de différentes bases de données médicales ou médico-administratives (DPI, PMSI,
SNIIR-AM,…) par diverses méthodes (datamining, NLP, …)
•Il y a deux difficultés dans la détection des effets indésirables :
– C'est par exemple le cas d'un médicament qu'on incrimine volontiers, et on passe à côté d'un autre
médicament connu comme étant plutôt bénin.
– C'est le fait de penser qu'un effet indésirable est du à un médicament mais ce n'est pas le bon. En fait, il y a
deux médicaments administrés simultanément, ce n'est pas le premier (que l'on croyait coupable de l'effet
indésirable) mais le deuxième.
Ceci amène à nouveau à la notion de causalité = d'imputabilité, il faut être sur que c'est bien le médicament
qui a provoque l'effet indésirable. En effet, c'est beaucoup plus difficile à analyser lorsque le patient prend un
cocktail de médicament.
C. Méthodes d'imputabilité
•Définition :
L'imputabilité est :
–le degré de causalité entre l'effet constaté et la prise du médicament. Elle implique l'étude du rôle pour
chaque médicament pris par un patient en utilisant une méthode d'imputation.
La méthode française d'imputabilité conduit à définir 3 grades ou scores :
→ une gradation de l'imputabilité intrinsèque basée sur l'étude du cas, la notification (aux agences
régionales).
→ une gradation de l'imputabilité extrinsèque basée sur les connaissances externes aux cas
(bibliographie +++)
→ une gradation du niveau d'information des données disponibles = niveau d'informativité.
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