4
4
mitochondries et des noyaux normaux, ce qui leur permettait, une fois l'injure passée
de retrouver leur contractilité et leurs myofibrilles. Ces changements sot typiques et
n’ont jamais été rapportés auparavant. Les autres types de nécrose montrent des
ruptures des membranes, œdème et vacuolisation des mitochondries et
homogénéisation de des myofibrilles. Le foie montrait des dilatations des veines
centrolobulaires et l’on notait fréquemment une nécrose hémorragique à ce niveau,
conséquence de l’insuffisance cardiaque sévère qui a emporté ces malades. Le tractus
gastro-intestinal montrait des lésions à tous les niveaux : à l’œsophage, des lésions
inflammatoires parfois nécrosantes qui ont conduit à la perforation dans certains cas.
L’estomac était le siège de gastrite ulcéreuse et érosive. Au niveau de l’intestin grêle,
on a pu noter une inflammation généralisée. On notait enfin au niveau du poumon,
des reins, des surrénales, du cerveau et de la rate, des anomalies secondaires à
l’insuffisance cardiaque. Toutes les thyroïdes examinées étaient anormales. Il existait
une variation de la taille des acini qui contenaient peu de colloïde. Celle-ci était
granulaire et fréquemment vacuolaire. L’épithélium était cuboïdal et contenait des
granulations fines et sombres. Ces anomalies thyroïdiennes ont été décrites après
administration de cobalt, spécialement chez enfants. Le cobalt affecte directement les
cellules épithéliales de la thyroïde. On peut donc conclure que l'absorption de cobalt
chez nos malades était responsable nos seulement des lésions myocardiques mais
également des atteintes thyroïdiennes. En conclusion, les anomalies pathologiques les
plus significatives étaient la dissolution des fibres cardiaque, les anomalies
thyroïdiennes, les lésions gastro-intestinales et les phénomènes
thrombotiques.
7, 8, 29, 34
Sur le plan nutritionnel, il faut distinguer deux périodes :
celle qui était coutumière des habitudes alimentaires des malades longtemps avant la
maladie et celle qui a précédé immédiatement l’admission à l’hôpital (trois semaines
en moyenne). Une enquête nutritionnelle a montré qu’au cours de la première
période, l’addition des ingesta de l’alimentation et de ceux de la bière permettait de
conclure que le nombre de calories, les vitamines ingérées (y compris la thiamine à
1,5 mg id) les minéraux (sauf pour le calcium à la limite inférieure) se situaient à
l’intérieur des valeurs recommandées. En ce qui concerne les protéines, si le total des
protéines ingérées peut être considéré comme satisfaisant, le fait que 70% des
protéines provenaient de la bière indiquait un déséquilibre dans l’absorption des
acides aminés essentiels.
10
Au cours de la deuxième période, pendant les semaines
qui ont précédé l’admission, la situation s’est radicalement modifiée. Les malades, du
fait de l’œsophagite érosive et de la gastrite hémorragique qu’ils ont présentée à
l’autopsie, ont perdu complètement l’appétit pour les solides, ne recevant comme
apport alimentaire que ce que la bière fournissait, ce qui était nettement insuffisant.
Pour une consommation de 24 petites bouteilles de bière par jour (8.6 litres), les
protéines (végétales) ingérées étaient 33g/24h. (Requis: 70g/24h), le calcium, 218mg
(Requis: 1000mg) Thiamine 0.24 mg (Requis : 1.5 mg) Vitamine C 0 (Requis: 45mg)
Vitamine A 0 (Requis: 3000 Unités). Les protéines de la bière sont totalement
déficientes en acides aminés essentiels (isoleucine, leucine, lysine, méthionine,
phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine.) et en d’autres acides aminés
biologiquement actifs (histidine, arginine, sérine, tyrosine, cystine et cystéine). La
bière est donc totalement déficiente en deux acides aminés, la cystéine et son
précurseur, la méthionine, un acide aminé essentiel. La cystéine pour sa part est le