REFORMAGE DE BIO-ETHANOL POUR LA PRODUCTION D’HYDROGENE : ETUDE DE CATALYSEURS A BASE DE COBALT. VARGAS Julio César, ROGER Anne-Cécile, KIENNEMANN Alain Laboratoire des Matériaux, Surfaces et Procédés pour la Catalyse, LMSPC-ECPM, UMR CNRS 7515, 25 rue Becquerel, 67087 Strasbourg Cedex 2, France [email protected] ; [email protected] ; [email protected] La consommation mondiale d’énergie a été multipliée par 2,4 depuis 1965, elle s’élève actuellement à 9 Gtep. La répartition des différentes sources primaires d’énergie, très majoritairement fossiles a considérablement évolué, le charbon (consommation multipliée par 1,6 depuis 1965) et le pétrole (consommation multipliée par 2,3) laissant une part de plus en plus importante au gaz naturel (consommation multipliée par 3,3), à l’hydroélectricité (consommation multipliée par 2,8) et au nucléaire (apparition dans les années 70). Chaque fuel dominant, du charbon au pétrole au gaz naturel, contient de moins en moins de carbone et de plus en plus d’hydrogène. En tenant compte de l’explosion de la demande énergétique prévue d’ici à 2050, de la baisse des ressources fossiles et des problèmes environnementaux liés notamment aux émissions de CO2, il est nécessaire de trouver une source d’énergie exempte de carbone, et l’hydrogène, à la condition qu’il soit produit à partir de source renouvelables, est le candidat idéal. Dans ce cadre nous étudions le vaporeformage catalytique de bio-éthanol pour la production d’hydrogène : C2H5OH + 3H2O 6H2 + 2CO2. Le bioéthanol étant obtenu par fermentation, le cycle global est nul vis-à-vis du CO2, celui-ci ayant été consommé au préalable pour la croissance de la biomasse. La littérature relate un large panel de systèmes catalytiques actifs pour la conversion d’éthanol et sélectifs pour la formation de H2 : oxydes, métaux de transition (principalement Co) ou métaux nobles (Pd, Rh) déposés sur divers supports oxydes. L’un des problèmes majeurs est la rapide désactivation des catalyseurs dans les conditions réactionnelles, attribuée à la formation de dépôts carbonés bloquant les sites actifs. Notre approche a consisté à développer des catalyseurs dans lesquels le métal actif (cobalt) est intégré dans une structure définie oxyde de type fluorite, de formule Ce2Zr2-xCoxO8-. Une réduction partielle, contrôlée permet de générer des systèmes dans lesquels des nano-particules de cobalt métal sont en fortes interaction avec le support oxyde Ce-Zr-Co résiduel. Dans cet état, les catalyseurs sont stables sous atmosphère réductrice et à la température requise par la réaction de reformage d’éthanol (450 °C). L’effet bénéfique de cette interaction métal-oxyde sur la stabilité réactionnelle sera mis en évidence par comparaison des résultats catalytiques obtenus au cours de tests de longue durée (100 h) du système Ce2Zr1,5Co0,5O8- ayant subi différents prétraitement : sans réduction, réduction partielle contrôlée d’une partie du cobalt, réduction totale du cobalt. L’effet de l’utilisation d’une solution réelle de bio-éthanol issue de fermentation de mélasse de cane à sucre par rapport aux solutions pures eau/éthanol généralement utilisées sera discuté. Enfin, en vue d’une production embarquée d’hydrogène pour alimenter une pile à combustible, les résultats obtenus sous pression seront présentés et comparés aux tests classiques à pression atmosphérique. [1] J.C. Vargas, F. Sternenberg, A.C. Roger, A. Kiennemann, Chem. Eng. Trans. 4 (2004) 262. [2] J.C. Vargas, E. Vanhaecke, A.C. Roger, A. Kiennemann, Stud. Surf. Sci. Cat. 147 (2004) 115. [3] A.C. Roger, E. Vanhaecke, J.C. Vargas, A. Kiennemann, Proceedings European Hydrogen Energy Conference, EHEC 2003, Grenoble (France), 2-5 sept. 2003.