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Pinto (1989) et Pinto (1991)]. Supposons que le déficit fiscal est financé par une combinaison
de revenus de seigneuriage (i.e. une taxe sur la monnaie domestique) et la taxe implicite sur les
exportations. L'élimination de la prime sur le marché parallèle dans le but apparent de
stimuler les exportations est en conflit apparent avec le financement des dépenses fiscales dans
une économie où les instruments de taxation sont limités. Dans ce cas, un pays n'a d'autres
choix que de financer son déficit par une augmentation des revenus de seigneuriage et
provoque ainsi une hausse du niveau des prix.
Des travaux théoriques addtionels ont semé un doute sur l'interprétation de la relation
de Pinto (1991) entre la prime de change et le niveau des prix. Park (1995) soutient que la
prime de change est une taxe implicite sur les exportations, mais aussi une subvention
implicite aux importations. L'emphase sur le problème de la subvention à l'exportation permet
de prouver qu'il peut exister une relation positive stable entre la prime de change et le niveau
des prix. Cette relation dépendra aussi des mécanismes d'offre de monnaie domestique et de
crédit intérieur. Morris (1995) renverse aussi la conclusion de Pinto (1991) en démontrant que
l'impact d'une dévaluation du taux de change officiel (i.e une réduction de la prime de change)
dépend de la structure fiscale du pays.
Les différentes théories énoncées ne font que renforcer la pertinence de notre étude.
L'analyse empirique du travail a pour but de modéliser empiriquement la relation entre la
prime du taux de change au noir et le niveau des prix domestiques. Cet essai est divisé en 4
chapitres. Le premier chapitre jette les fondations théoriques du modèle empirique. Il met en
évidence les diverses relations entre certaines variables macro-économiques dans le contexte
où un pays expérimente un problème de marché de change dual. Cette section définira les
attentes quant aux relations empiriques. Le deuxième chapitre décrit la situation macro-
économique des deux pays qui feront l'objet de l'analyse empirique, la Bolivie et la Zambie.
On discute alors des caractéristiques propres à chaque variable pour l'analyse. Au chapitre
suivant, on introduit la notion de cointégration. Les tests de cointégration et les méthodes
d'estimation d'Engle et Granger (1987), de Phillips et Hansen (1990), Johansen (1988) et
Johansen et Juselius (1990, 1992) sont considérés pour caractériser la relation entre la prime
de change au noir et le niveau des prix. Le dernier chapitre analyse la dynamique de court
terme des variables macroéconomiques de la Bolivie et la Zambie.