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Séquence 4 – SE01
Séquence 4
Sommaire
1. Comment analyser la structure sociale?
2. Comment rendre compte de la mobilite sociale?
Corrigés des exercices
Classes, stratification
et mobilité sociales
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Séquence 4 – SE01
1Comment analyser
la structure sociale?
C
lasses sociales, groupes de statut, catégories socio
-
professionnelles
.
Notions à acquérir
E
n classe de première vous avez vu que le groupe social au sens strict est
un grou
p
e dans lequel se retrouvent des individus occu
p
ant une
p
osi
-
tion
p
lus ou moins semblable dans la société, sans forcément entreteni
r
de relations directes avec l’ensemble des membres qui composent ce
groupe
.
L
e sentiment
d
’appartenance au groupe est plus ou moins fort et cela
i
nflue directement sur le degré de cohésion qui caractérise le grou
p
e : si
les liens sont
lus distendus, la solidarité entre les membres du grou
e
p
eut
ê
tre moins forte.
L
es classes sociales (les cadres, les ouvriers
)
ou les groupes socio
-
culturels qui peuvent se former sur la base de l’origine ethnique, de
la religion, de l’
ge ou encore du lieu d’habitation sont des groupes
sociaux
.
Les grandes approches des classes
sociales dans l’analyse sociologique
1
. Les classes sociales selon K MAR
X
(1
8
13-1
88
3): conception dite réaliste
d
es classes sociales
« Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c’est ma
classe, la classe des riches
q
ui m
è
ne la lutte. Et nous gagnons.
»
Warren Buffet, milliardaire américain, dans une interview donnée au
N
ew York Times le 2
6
novembre 200
6.
A
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Séquence 4 – SE01
La notion de classe sociale a pendant longtemps
é
t
é
utilis
é
e par une
s
ociologie s’appuyant sur les travaux fondateurs de Karl Marx, p
h
ilo-
s
o
p
he,
é
conomiste et sociologue allemand. Marx distingue les grou
p
es
s
ociaux qui sont objectivement re
p
érables dans la société mais qui
n
’ont pas forcément conscience d’exister comme un groupe, et ceux
q
ui sont non seulement repérables mais qui ont conscience d’être un
grou
p
e, d’avoir des intérêts communs, et qui se mobilisent
p
our les
d
éfendre
.
Seuls ces derniers grou
p
es sont considérés
p
ar K. Marx comme des
classes sociales à
p
art entière.
En effet selon K. Marx les classes sociales d
é
signent des groupes so
-
c
iaux in
é
gaux en nombre et qui r
é
sultent de la division de la soci
é
t
é
en
fonction des ra
pp
orts sociaux de
p
roduction ; ces ra
pp
orts sont
p
lac
é
s
s
ous le signe
d
e l’exploitation et
d
e la
d
omination qui engen
d
rent
d
es
groupes antagonistes : les propri
é
taires du capital d’un côt
é
et de l’autre
l
es prol
é
taires qui n’ont d’autres ressources que leur force de travail ; les
c
lasses sociales naissent dans la sph
è
re de la production.
Trois
d
imensions s’imposent pour l’existence
d
e classes :
Être dans la même position sociale : une classe réunit les individus qui
occupent la m
ê
me position dans le processus productif
.
Partager les m
ê
mes valeurs, un m
ê
me style de vie, voire une m
ê
me
c
ulture
,
donc former une communaut
é
de vie
.
Avoir une conscience collective : il ne suffit pas d’occuper la m
ê
me
place, il faut aussi d
é
fendre ses int
é
rêts, partager la même exp
é
rience
e
t lutter contre les autres classes, du moins celles qui sont respon-
s
ables de la situation de la classe ; chez Marx, les classes sociales sont
i
ndissocia
b
les de la lutte de classe
.
Marx distingue la « classe en soi » de la « classe
p
our soi »
:
Une classe en soi désigne des individus
q
ui sont objectivement dans
l
a même situation, qui
p
artagent les mêmes difficultés mais qui n’ont
p
as
d
e conscience collective
d
onc ils ne forment
p
as un grou
p
e en
l
utte : ce n’est pas une classe pour soi
.
Pour constituer une classe pour soi il faut donc être en lutte, avoir des
i
nt
é
rêts communs et les d
é
fendre
.
Pour K. Marx, c’est le conflit entre les différentes classes sociales, et
p
lus
p
récisément l’o
pp
osition entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, qui
transforme la société et fait avancer l’histoire. Si Marx est s
u
rto
u
t conn
u
p
our avoir
p
romu à la fin du XIXe siècle l’avènement d’un modèle
p
oli-
ti
q
ue communiste
q
ui devait voir la classe ouvrière gagner la lutte des
c
lasses, Warren Buffet constate, au XXIe siècle,
q
ue c’est la classe bour-
geoise
q
ui a le mieux défendu ses intérêts !
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Séquence 4 – SE01
2. Les classes sociales selon M WEBER(1
8
64-
1920)
: une conce
p
tion dite nominaliste
des classes sociales et une vision tridi
-
mensionnelle de la stratification sociale:
a) Classes sociales appartiennent à l’ordre économique
L
e terme de « classe sociale » est également utilisé
p
ar des auteurs non
marxistes qui lui donnent alors un sens assez différent. Le plus impor
-
tant de ces sociolo
g
ues est Max Weber, un Allemand
.
Contrairement à Karl Marx qui donne le rôle premier à la collectivité dans
son analyse (« point de vue holiste »), Max Weber envisage les compor-
tements sociaux à partir des raisonnements et des motivations des indi
-
vi
d
us « point de vue de l’individualisme méthodologique
»
.
L
es classes sociales regroupent des individus qui connaissent des situa
-
tions économiques comparables, c’est-à-dire des chances égales d’ac-
céder a
u
x biens et services dans la société
.
P
oint commun avec Marx : la
p
rinci
p
ale distinction entre les classes so
-
ciales trouve son origine dans la
p
ossession ou la non-
p
ossession des
moyens de
p
roduction : (
p
ro
p
riétaires / salariés
)
D
ifférence : ce clivage n’est pas unique et l’on peut repérer différentes
strates (couches) au sein des propriétaires (en fonction de la nature de
leur propriété). Il en va de même chez les salariés en fonction de leu
r
diplôme
.
L
es diff
é
rentes classes sociales se superposent de façon graduelle dans
la société sans qu’il y ait nécessairement un clivage (antagonisme, o
pp
o
-
sition) absolu entre les classes sociales
.
L
es classes sociales sont des agr
é
gats d’individus pr
é
sentant un certain
n
ombre de caractéristiques économiques communes sans pour autant
que ces individus aient conscience d’appartenir à ce groupe
.
L
es classes sociales sont utiles aux sociologues
p
our décrire la strati
-
fication économique dans la société : elles sont le
p
roduit de ce que le
sociologue nomme (nominaliste) et n’ont pas nécessairement une exis-
tence « réelle » dans la société.
(
Pour Marx au contraire les classes sont
réelles
)
.
L
es in
d
ivi
d
us qui
p
artagent une situation
d
e classe
:
– n’entretiennent
p
as nécessairement des liens entre eux,
– n’ont
p
as nécessairement conscience de classe,
ne sont pas nécessairement susceptibles de s’organiser collective
-
ment
d
ans le ca
d
re
d
u
ne l
u
tte
d
es classes
.
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Séquence 4 – SE01
b) Les groupes de statuts appartiennent à l’ordre
social: ils constituent un autre niveau de stratifica-
tion distinct de celui des classes chez Weber
Ils sont d
é
finis
p
ar le degr
é
« d’honneur social » ou de
p
restige : il s’agit
d
e la consid
é
ration dont b
é
n
é
ficie un groupe du fait de sa position so-
c
iale mutuellement reconnue par les in
d
ivi
d
us
.
L’échelle de prestige dans une société est variable et elle évolue. Le pres
-
tige peut être en rapport avec le diplôme, les capacités physiques, la
p
rofession, … Il dépend des valeurs que reconnaît la société à tel ou tel
groupe
Ex : individus du show business, du monde des affaires, les médecins, les
sportifs,
l
es enseignants,
l
es juges....et
c
Les groupes de statuts bénéficiant des positions les plus avantageuses
c
herchent souvent à marquer leur distinction sociale en
p
artageant les
m
êmes qualités, st
y
les de vie, goûts, valeurs, habitudes vestimentaires,
e
tc…
Ex : Fréquentation de certains lieux touristiques,
p
ratiques de certaines
a
ctivités s
p
ortives ou culturelles (gol
f
/musée), mode vestimentaire,
c
onsommation
d
e certains biens
Les groupes de statuts peuvent être des groupes relativement ferm
é
s
avec une forte endogamie sociale.
c) Les partis politiques appartiennent à l’ordre politique
Il s’agit de regroupements d’individus autour d’un même projet politique
p
our la conquête et l’exercice du
p
ouvoir
p
olitique ; ils constituent des
grou
p
es sociaux : on
p
arle
p
arfois de la « classe
p
olitique »
Il existe des
p
ositions sociales différentes dans l’économie de marché,
n
otamment une classe de
p
ossession (qui dis
p
ose d’un
p
atrimoine im-
p
ortant) et une classe de
p
roduction. Mais, ce qui com
p
te, c’est la
p
ossi-
b
ilité
p
lus ou moins ouverte dont dis
p
osent les individus de changer de
c
lasse (la mobilité sociale
)
. La lutte des classes n’est pas inéluctable ;
l
es conflits entre les classes dépendent du degré d’inégalité qui règne
e
ntre elles. L’analyse de Max We
b
er ne se concentre pas exclusivement
s
ur la dimension économique de la structure sociale.
La hiérarchie sociale ne résulte
p
as seulement de la
p
lace dans le
p
ro
-
c
essus de production (classe sociale au sens de Marx
)
. Elle tient égale-
m
ent au prestige plus ou moins grand dont b
é
n
é
ficient certains groupes
s
ociaux (groupes de statuts
)
et à leur position dans le système politique.
(partis politiques
)
.
Les trois ty
p
es de stratification (économique, sociale,
p
olitique) ne ré-
p
ondent
p
as à la même logique. Un individu très riche
p
eut ne
p
as joui
r
Conclusion
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