Approche contingente autour du système d’audit interne …
Dossiers de Recherches en Economie et Gestion : 3éme numéro : septembre 2014
1.1.1. Passage de la bureaucratie au NPM : quelle réalité dans
le contexte marocain?
La bureaucratie trouve son origine dans les travaux de Max Weber (1864-
1920) sur l’exercice de l’autorité, dans les organisations, qu’il a distinguée en trois
catégories: charismatique, traditionnelle et rationnelle (Bussenault et Pretet 1998,
p.25). La première tient au charisme du leader, la seconde incombe aux traditions
et usages qui font que l’héritage du pouvoir implique, systématiquement, le
transfert de l’autorité et la troisième s’exerce au travers des règles et procédures
bien définies. De ce dernier type d’autorité, découle la bureaucratie qui demeure la
forme de l’autorité la plus efficace et la plus moderne, à son époque.
A l’instar des autres types d’organisations, les organisations publiques ont
très souvent obéi à ce courant de management traditionnel qui se caractérise par la
lourdeur des tâches, le formalisme, la rigidité et la régularité, ce qui ne peut en
aucun cas conduire à la souplesse et à la rapidité demandée par les demandeurs
des services publics. Cette réalité est à l’origine de la perte ou de la baisse de
confiance entre les citoyens/usagers demandeurs de services publics et
l’administration publique en-soi (Fortier 2003, p.5). C’est en allant au-delà de ces
faiblesses que le New Public Management commence à voir le jour,
particulièrement, vers les années 80 au Royaume-Uni.
Au Maroc, quoique des efforts aient été déployés à travers la politique de
privatisation, l’administration électronique, les contrats programmes etc. ou du
projet de loi organique relative aux lois de finances (LOLF) qui cherche à donner un
fonctionnement managérial à l’Etat (Gallouj et Vidal 2009, p.6), l’alignement
remarquable des organisations publiques sur les fondements du nouveau
management public n’est pas concrétisé par une rupture totale avec les
fondements du management traditionnel (wébérien), puisque au cours de cette
mutation, des organisations continuent à adopter des principes chers à ce dernier.
Parmi lesquels, il y a le principe de transparence, en tant que culture
organisationnelle (Rouillard 2003, p.23), qui organise les missions des agents des
services publics (article 155 du Dahir n° 1-11-91).
Pour l’adoption des fondements du NPM dans le secteur des collectivités
territoriales marocaines, il y a lieu d’admettre que beaucoup de chemin reste
encore à parcourir. A titre d’illustration, la notion de satisfaction des clients qui doit
remplacer la satisfaction de l’usager est toujours aussi décevante, étant donné que
c’est l’intérêt général qui prévaut jusqu’alors. L’adoption des techniques de
management de la qualité, des ressources humaines, des nouvelles pratiques du
contrôle est également insuffisante, pour ne pas dire inexistante (Filali 2009, p.50-
55).
A l’inverse, des efforts de consécration du NPM ont été consentis à travers la
mise en place de nouveaux instruments d’information comptable (système de
gestion intégrée des dépenses, comptabilité générale, comptabilité analytique), le
léger passage de la régularité vers la performance (contrôle modulé de la dépense)
et l’adoption des plans communaux de développement. Ces efforts traduisent la
volonté du législateur et des collectivités territoriales de s’aligner sur les