Flash conjoncture TRANSATLANTIQUE GESTION 08/03/2017 Elections européennes Temps de lecture : 5’ @ Site Internet Nous suivre L’AVENIR DE L’EUROPE SUSPENDU AUX RÉSULTATS D’ÉLECTIONS POLITIQUES 2017 est une année électorale majeure pour l’Europe. Sur fond de tensions croissantes entre les pays membres, de montée du populisme et de grogne contre la monnaie unique, il semble que, 60 ans après la déclaration de Robert Schuman, la construction européenne soit mise à mal. Qu’en est-il ? Quelles conséquences sur la gestion d’actifs ? La monnaie unique a-t-elle fait plus de mal que de bien ? « L’image de l’Europe - dont les fractures économiques, idéologiques, sociales et fiscales ne cessent de se creuser – est mise à mal » Elle devait apporter simplicité, solidarité et prospérité au vieux continent. Certes, l’euro simplifie les échanges entre les pays membres mais sa mise en place, à la hâte sur des fondations inachevées, a exacerbé les inégalités entre les pays cœur et freiné la croissance de certains. Joseph Stiglitz – prix Nobel d’économie – a alerté les gouvernements sur la nécessité de procéder à des réformes structurelles pour sauver l’euro et l’Europe. Il préconise notamment la mutualisation des dettes, la création d’une véritable union bancaire avec une garantie commune des dépôts, une réforme fondamentale des critères de convergence de Maastricht, une assurance chômage commune, une harmonisation fiscale, etc. Des réformes qui nous semblent nécessaires pour refonder l’Europe, la pérenniser et apporter stabilité et apaisement social. Sortir de l’Europe, sortir de l’Euro ? Un risque conjoncturel ? Nous évoquions en 2016 nos inquiétudes quant à la montée du populisme dans le monde occidental. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis en est l’exemple le plus concret et force est de constater qu’une animosité grandissante gagne la plupart des continents. L’image de l’Europe - dont les fractures économiques, idéologiques, sociales et fiscales ne cessent de se creuser – est mise à mal. Pour ses membres, il semble de plus en plus difficile d’afficher une figure d’unité quand souffle sur la plupart d’entre eux un vent d’euroscepticisme… Après le Brexit - premier aveu d’échec de la construction européenne - les Partis politiques prônant la tenue d’un référendum pour la sortie de l’Union Européenne (UE) ont nettement progressé dans l’opinion publique. Si l’on ajoute qu’en 2017 se tiendront des élections majeures dans 4 des 6 pays fondateurs de l’UE et que dans chacun d’eux l’accession au pouvoir de partis extrémistes semble non négligeable, vous comprendrez que nous devons prendre en considération le risque de dissolution de la zone. Aux Pays-Bas, les électeurs se rendront dans quelques jours dans l’isoloir. Le député nationaliste et anti-islam Geert Wilders, chef de file du Parti pour la liberté (PVV – extrême droite) est crédité d’un pourcentage important d’intentions de votes. En France, une poussée du Front National est d’ores et déjà intégrée. En Italie, Beppe Grillo, n°1 du mouvement 5 étoiles et partisan d’un référendum sur la sortie de l’UE, pourrait s’imposer aux élections législatives. L’Allemagne, dont les élections législatives se tiendront le 24 septembre, semble épargnée par ces tensions. Le parti populiste AFD n’est pas en mesure de perturber le jeu électoral même si le parti d’Angela Merkel pourrait être devancé par Martin Schultz et son Parti social-démocrate. Flash conjoncture « Les incertitudes [...] nous incitent à adopter une approche plus sélective des marchés financiers » Que se passerait-il si l’Euro venait à éclater ? Diversification géographique et diversification des devises. L’Euro, la devise à surveiller ? Une réédition du Brexit, notamment pour un pays fondateur, serait fatale à la zone. Si l’Euro venait à éclater, la construction européenne se déliterait très probablement. Alors que les prévisions en matière politique restent particulièrement floues, il nous semble que la meilleure façon de nous couvrir contre un risque, minime mais réel, de démantèlement du projet européen et d’abandon de la monnaie commune, reste la diversification géographique et par conséquent la diversification des monnaies détenues dans nos portefeuilles. Nous avons d’ores et déjà, dans les portefeuilles hors PEA, diversifié nos investissements sur les Etats-Unis qui profitent d’une croissance saine et pérenne et qui pourraient connaître une phase d’accélération dans les prochains mois. Les actifs monétaires, obligataires ou en actions sont concernés par cette réorientation et cette stratégie va perdurer voire être accentuée. Nous cherchons également à investir sur des actifs libellés en Franc Suisse, monnaie refuge par excellence. Pour les profils prudents, l’achat de Franc Suisse sur un compte en devises ou l’achat de monétaires en Franc Suisse peut être réalisé. Pour les profils audacieux mais toutefois désireux de se prémunir contre les mauvaises surprises en zone euro, l’achat d’actions suisses reste un vecteur d’investissement valable, d’autant plus que l’évolution depuis deux ans des valeurs helvétiques a été décevante (ex : Roche -13,7% en 2016). Les fondamentaux de l’économie suisse restent bien orientés, justifiant cet investissement défensif et protecteur. Les pays nordiques hors zone euro, dont la stabilité financière a été démontrée ces dernières années, sont un autre axe de diversification que nous envisageons. D’un point de vue financier, la première conséquence serait la fin du marché unique facilitant les échanges commerciaux entre les pays avec la remise en place de barrières douanières. La seconde serait le retour aux monnaies nationales, comme le franc ou le deutschemark, soumises aux fluctuations du marché. Il y a fort à parier que les monnaies françaises, italiennes, espagnoles, grecques et portugaises - pour ne citer qu’elles - subissent une dévaluation. Bien qu’elle puisse paraître bénéfique aux eurosceptiques car elle vise à augmenter la compétitivité économique, rappelons que la dévaluation fait augmenter les prix des produits importés dégradant la balance commerciale et le pouvoir d’achat des consommateurs, appauvrissant ces derniers. Elle pénalise également les investisseurs étrangers qui voient la valeur de leurs placements diminuer. L’Allemagne, dont la croissance est bien orientée tout comme sa solidité financière, verrait sa monnaie s’apprécier et les produits destinés à l’exportation se renchériraient perdant en compétitivité. Outre les conséquences économiques, les dévaluations et réévaluations de monnaies entrainent une fuite des capitaux vers des valeurs jugées refuges. Pour les plus anciens, nous pouvons envisager le rétablissement de la devise-titre afin de défendre la monnaie nationale et resserrer le contrôle des changes. Cette mesure consiste à interdire l’achat de valeurs étrangères cotées à moins qu’ils ne soient compensés par des ventes identiques d’un autre résident et revient à isoler le marché national des valeurs étrangères. Mais le passé nous montre que sa mise en place est limitée dans le temps. Enfin, le financement des dettes souveraines deviendrait problématique : quels investisseurs prendraient le risque de prêter de l’argent aux Etats, à quel taux de rémunération et sur la valeur de quelle monnaie ? Dans cet environnement marqué par l’incertitude quelle stratégie de gestion mettre en place ? En conclusion les incertitudes qui règnent sur les conséquences de la montée des populismes et de l’idée du repli sur soi en Europe et aux Etats-Unis nous incitent à adopter une approche plus sélective des marchés financiers. Sur la partie obligataire, elle se traduit par une forte réduction de la duration de nos portefeuilles ainsi qu’une diversification en matière de monnaies détenues. Sur la partie actions - qui reste à nos yeux le meilleur investissement dans un contexte de reprise économique qui se confirme - nous adoptons une stratégie de diversification géographique nous permettant de construire des portefeuilles équilibrés, détenant des actifs avec des cycles et des monnaies différents et en mesure de résister en cas de nouvelle crise dans la zone Euro. Achevé de rédiger le 08/03/2017 La présente lettre est destinée aux clients de Transatlantique Gestion et de la Banque Transatlantique. 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