Les cancers du larynx et du pharynx Epidémiologie Rappel anatomique Techniques d’examen Etude des cancers du larynx et du pharynx 1-Epidémiologie Les cancers des VADS: Imprégnation alcoolo- tabagique: cancers du larynx et de l’hypopharynx Tabac = K du larynx Alcool= K du pharynx Association des 2 intoxications ++ Carcinome épidermoïde , épithélioma plus ou moins différencié (99% des cas) Epidémiologie 30 000 26 474 25 000 18 713 20 000 18 107 16 926 15 000 10 000 5 000 0 Série1 Prostate Poumons Colon ORL -Vads 26 474 18 713 18 107 16 926 Nombre de nouveaux cas de cancers en France 2000:137 729 Cancers ORL:12% 25000 20000 15000 10000 5000 0 Poumon Prostate Série1 20325 9263 colon - Orl-Vads 8365 6677 Mortalité des cancers en France -200031% de la mortalité chez l’homme 86 427 décès Cancer ORL : 7% (5000 cas/ an) Topographie Histologie la plus fréquente Facteurs de risque 20-25% Oropharynx Hypopharynx Carcinome épidermoïde Larynx Synergie alcool-tabac HPV? Cavité buccale 10-15% 25-30% 30-35% Sinus ethmoïde , adénocarcinome Fosses nasales Nasopharynx: Cavum, rhinopharynx epipharynx % Carcinome indifférencié du nasopharynx (UCNT) Poussière de bois Virus EBV, Asie du sud est, méditerranée <1% <1% -5% par an entre 2000 et 2005 Chez la femme augmentation de 3% entre 2000 et 2005 Cancers longtemps curables si diagnostic précoce, Pronostic longtemps locorégional Pronostic: Eoa d’une corde vocale 90% à 5 ans Ensemble des K du larynx 50% à 5 ans K du pharynx plus péjoratif : 35% à 5 ans 2-Rappel anatomique Les 3 pharynx: rhinopharynx, oropharynx hypopharynx • cavité buccale • oropharynx • hypopharynx • larynx • larynx inspiration Expiration ,phonation 3-Les techniques d’examen - examen de la cavité buccale à l’abaisse langue - La laryngoscopie indirecte au miroir de CLar - La nasofibroscopie laryngoscopie • Panendoscopie des VADS au tube rigide Laryngoscopie directe +++ Hypopharyngoscopie Trachéoscopie , oesophagoscopie 4-Etude des cancers du larynx et de hypopharynx 1) Les signes cliniques évocateurs: A- Le terrain: homme le plus souvent, ¾ > à 40 ans (20 ans d’imprégnation), ¾ Consommateur d’alcool ¾ tabagique > 20 paquets / années ¾ mauvais état dentaire B – La dysphonie ou dysphagie persistante: -dysphonie permanente (métallique, ou voix de bois) -dysphagie haute , mécanique ou douloureuse (odynophagie) - prf otalgie +++ réflexe C- une adénopathie cervicale: Dure ,indolore, sous digastrique ++ ( Kuttner) Métastases ganglionnaires , présente ds 10 à 60% des cas ( K hypopharynx) Règles d’or: - Tout enrouement chez un homme ,de plus de 40 ans > à 3 semaines - Toute dysphagie ,unilatérale chez un homme alcoolotabagique > à 3 semaines - Toute adénopathie cervicale chez un homme alcoolotabagique > à 3 semaines nécessitent un examen ORL avec laryngoscopie avant tout acte chirurgical 2- Conduite à tenir: A- L’ ensemble de ces signes nécessite un examen ORL complet - Examen de la cavité buccale,laryngoscopie indirecte, Fibroscopie pour voir la base de langue, le larynx , le pharyngolarynx les sinus piriformes. - Palpation des aires ganglionnaires On retrouve une dysplasie pré néoplasique ou une tumeur ulcérobourgeonnante, On réalise - Une panendoscopie ORL/ NLA: laryngoscopie directe, hypopharyngoscopie , oesophagoscopie recherche une 2ème localisation (10%) - Une biopsie +++de la tumeur :carcinome épidermoïde (99% d épithélioma malpighiens plus ou moins différencié ( +ou – de kératine) B- Les examens complémentaires -Imagerie: TDM ou IRM -Recherche de métastases: foie ,poumon Au terme des examens on fait un schéma de la tumeur ++++, signé ,daté C-Bilan locorégional La tumeur est classée ds la classification TNM T0,Tis,T1, T2 ,T3 ,T4 N1, N2 , N3 MO , Mx N -, N+,R -, R + Classification d’histopronostic,hpt D-Bilan général: Recherche de 2ème localisation métachrone ou secondaire : œsophage, poumon +++ Etat nutritionel, tares viscérales majeures , Pb cardiaques, état hépatique,état d’opérabilité Décision thérapeutique au cours d’ un comité de cancérologie multidisciplinaire E – Evolution: Non traitée la tumeur a une extension locale: Au niveau du larynx, les différentes structures sont envahies: corde vocale, commissure antérieure, épiglotte, puis les 3 étages du larynx avec immobilité laryngée ,infiltration cartilagineuse et dyspnée Au niveau du pharynx une lésion du sinus piriforme va se prolonger vers le larynx ,l’œsophage, la base de langue avec dysphagie et dyspnée Non traitée la tumeur a aussi une extension régionale en particulier ganglionnaire La précocité de l’envahissement ganglionnaire est un facteur de mauvais pronostic. Les localisations les plus lymphophiles sont la base de langue, les sinus piriformes, le vestibule laryngé puis le larynx Une adénopathie en rupture ganglionnaire ( R+) est de mauvais pronostic Le décès survient par évolution locorégionale ( hémorragie cataclysmique) ou métastases(os, cerveau, poumon). Traité : Le pronostic est fonction de la localisation , du TNM et de la possibilité de faire un traitement complet chirurgie -radiothérapie 3-Formes cliniques: -Les cancers du larynx -Les cancers de l’hypopharynx -Les adénopathies sans porte d’entrée 3-1: Les cancers du larynx - les cancers de la corde vocale (glotte ), bon pronostic car dysphonie précoce, 95% à 5 ans si corde mobile Corde vocale droite - les cancers du vestibule laryngé (sus glotte), épiglotte, bande ventriculaire, plus lymphophile, 50% à 5 ans - Le cancer de la sous glotte est de pronostic sévère = cancer de trachée avec dyspnée précoce -Le cancer des 3 étages est vite dyspnéisant et impose une laryngectomie totale 3-2 Les cancers de l’hypopharynx: terrain alcoolotabagique -Le cancer du sinus piriforme est redoutable : 35% de survie à 5ans, 80% d’envahissement ganglionnaire au 1er examen. Il envahit le pharynx postérieur et l’oesophage Sinus piriforme gauche 3-3 Les adénopathies sans porte d’entrée 10 % des cancers des VADS se manifestent par une adénopathie « primitive » en apparence: T0, N1, N2, N3 Redoutables car déjà en métastases ganglionnaires au 1er examen Toute adénopathie cervicale chez un homme alcoolotabagique >à 3 semaines nécessite un examen ORL Conduite à tenir devant une adénopathie sans porte d’entrée S’acharner à trouver la tumeur primitive++ Examen ORL -Scanner des VADS IRM - TEP au 18 FDG couplée à la TDM: tumeur visible si > à 1 cm - Cytoponction ganglionnaire: 4 - Principes du traitement Le traitement repose sur l’ association radiochirurgicale, dans certains cas une chimiothérapie(TPF) peut être proposée. On réalise en général une chirurgie sur le T ( tumeur) et sur le N (gglion) complétée de radiothérapie 4-1 La chirurgie 4-1-1 Sur la tumeur On réalise soit une chirurgie partielle sur le pharyngolarynx soit une chirurgie totale La chirurgie partielle du pharyngo larynx: Elle est proposée devant une lésion T1 T2 à larynx mobile, elle expose aux troubles de déglutition avec Fausses routes et pb respiratoires respiratoires Les principales interventions sont -la cordectomie , ablation d’une CV par endoscopie ou thyrotomie -La laryngectomie sus glottique, ablation de la moitié supérieure du larynx en gardant les CV -La laryngectomie supracricoïdienne, ablation du cartilage thyroïde et descente du de le base de langue sur le cricoïde (CHP), elle expose aux troubles de déglutition La chirurgie totale : C’est une chirurgie mutilante qui entraîne une perte de la fonction phonatoire (voix oesophagienne) et respiratoire (trachéostome), elle s’adresse aux tumeurs T3 -la laryngectomie totale , c’est l’ablation du larynx avec abouchement de la trachée à la peau (trachéostome) et suture du pharynx -la pharyngolaryngectomie totale, c’est l’ablation du larynx et du sinus piriforme tumorale, 4-1-2 La chirurgie ganglionnaire: Les curages ganglionnaires sont réalisés ds le même temps opératoire que la chirurgie tumorale Il s’agit de curages fonctionnels conservateurs des structures cervicales pour les petites adénopathies < à 2 cm ou de curages radicaux en levant muscle SCM et jugulaire pour les N > à 3 cm 4-2 La radiothérapie La radiothérapie post opératoire: Elle complète l’acte chirurgical ds la grande majorité des cas . Elle s’adresse au T et aux N, pratiquée ds les 3 semaines post opératoires elle délivre de 40 à 65 grays Elle nécessite un bon état dentaire pour éviter une ostéoradionécrose de la mandibule irradiée Risque de mucite radique La radiothérapie exclusive: Elle a fait la preuve de son efficacité pour les petites tumeurs bourgeonnantes du pharyngolarynx Sinon elle est réservée pour les grosses tumeurs comme traitement palliatif parfois en association avec une chimiothérapie (TPF) 4-3 La chimiothérapie La chimiothérapie néoadjuvante: Trithérapie TPF(TAXOTER, platine ,5FU,,) On peut la proposer dans certaines indications de chirurgie totale. Elle permet en cas de réponse complète sur la tumeur et les ganglions d’éviter une intervention mutilante et de proposer uniquement une radiothérapie avec la même survie à 5 ans . La chimiothérapie palliative: On peut la proposer seule ou en association avec une radiothérapie 5 – La surveillance de l’opéré du larynx: Elle est réalisée par le médecin généraliste et l’ORL - palpation des aires ganglionnaires - surveillance des strutures pharyngolaryngées restantes - Surveillance de la courbe de poids en cas de chirurgie partielle, du trachéostome - Recherche d’une récidive locorégionale: Surveillance de l’état dentaire Recherche de 2éme localisation : œsophage , poumon Sevrage alcoolo tabagique Rééducation de la voix ( association des Laryngectomisés),prise en charge morale.