APP/Guide de l’élève/L’automobile électrique 2
Les besoins du futur à la rencontre de solutions du passé
Contexte
La diminution des ressources énergétiques
planétaires, les changements climatiques et
l’augmentation de maladies liées à la pollution
atmosphérique sont des effets d’une cause
commune : la combustion des énergies fossiles. Ces
effets sont dévastateurs, car « la pollution de l’air, en
2012, était responsable de sept millions de décès, ce
qui correspond à un décès sur huit dans le monde. »
Une part significative de la combustion d’énergie
fossile se fait dans nos transports. Or, des solutions
de remplacement au transport qui carburent aux
énergies fossiles existent, et cela, depuis fort
longtemps. Par exemple, l’automobile électrique avait
déjà été mise au point vers la fin du 19e siècle, avant
même la venue des automobiles à combustion. À
cette époque, on a même construit des automobiles
électriques ayant des performances très compétitives.
Le 29 avril 1899, Camille Jenatzy, un ingénieur et
coureur automobile belge, a été le premier à dépasser
les 100 km/h à bord d'une automobile. Il a accompli
cet exploit à l’aide d’un véhicule électrique de sa conception qu’il a appelé « la Jamais contente » (figure 1).
Malgré les succès des années 1890, l’automobile électrique destinée à la commercialisation, qui était moins
performante que l’automobile de Jenatzy, n’a pas résisté à la montée de l’automobile à essence qui a suivi. En
effet, certains inconvénients étaient associés aux automobiles électriques parmi lesquels on compte :
- une autonomie limitée à 100 km ;
- une vitesse maximale limitée à 40 km/h ;
- un temps de recharge des piles de plusieurs heures ;
- un prix à l’achat plus cher que celui des automobiles à essence.
On constate que l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique et la pollution de l’air ne
figuraient pas parmi les critères de sélection des consommateurs de l’époque. Aujourd’hui, les priorités
de plusieurs consommateurs ont changé et les technologies, notamment celle des batteries électriques,
ont évolué. Dans le contexte actuel, l’automobile électrique moderne est de plus en plus intéressante
pour les usagers de la route. Les futurs consommateurs d’automobiles devront s’inspirer des réalisations
qui appartiennent au passé. Déjà, des automobiles électriques sillonnent nos rues, comme le faisaient
celles du 19e siècle. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’automobile électrique ne soit l’option
routière privilégiée par les Québécois. La société en sortirait doublement gagnante : d’une part, le
Québec produit déjà assez d’énergie électrique sur son territoire pour être autonome en électricité et,
d’autre part, la province n’aurait plus à importer à grands frais le pétrole que nous avons l’habitude de
consommer de nos jours.
Quelles sont les capacités d’un tel véhicule électrique? Quels sont les principes à la base du moteur
électrique? Comment peut-on optimiser les performances de ce type de moteur? Pour lancer la réflexion
et ainsi répondre à ces questionnements, on vous demande d’analyser un prototype d’un moteur
électrique destiné à propulser un petit véhicule. Tout d’abord, vous devrez calculer les performances d’un
moteur électrique. Ensuite, vous aurez à optimiser le circuit électrique permettant le meilleur moment de
force du moteur électrique, que ce soit au démarrage ou lorsque le véhicule est en mouvement.
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE. L'OMS appelle à prendre des mesures plus fortes contre les risques
pour la santé liés au climat, [En ligne], [http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2014/climate-health-risks-
action/fr/] (Consulté le 7 décembre 2015).
Fig. 1 – Camille Jenatzy (1868-1913) à bord de la Jamais
Contente lors d’un défilé célébrant son record de vitesse
(106 km/h).
Source : Driver Camille Jenatzy in Jamais Contente : first
automobile to reach 100 km/h in 1899. (Wikimedia)