Je ne vais pas une fois de plus expliquer pourquoi l’Euro est un monstre et pourquoi il nous a
amené dans le désastre actuel. Ceux qui seraient intéressés à mieux comprendre peuvent
décharger le dossier sur ce sujet en consultation libre sur notre site, mais je veux expliquer ou est
la faute contre l’Esprit, la seule impardonnable.
Puisque nous en sommes au niveau supérieur, celui de la Philosophie, je vais donc simplement
expliquer pourquoi LOGIQUEMENT l’Euro ne POUVAIT pas marcher.
Comme les lecteurs ont du le remarquer, je suis un Wicksellien ; Wicksell étant un économiste
Suédois de la fin du XIX eme début du XX eme. Pour que la croissance soit optimale nous dit
Wicksell, il faut que le taux d’intérêt soit sur le taux de croissance, toute déviation entre les deux
entrainant de mauvaises allocations du capital et donc des booms suivis d’effondrements
spectaculaires. Cette théorie explique fort bien la réalité, je pourrai le prouver, mais ce n’est pas
le but de ce papier. Je demande donc au lecteur d‘accepter ce point comme « prouvé » ce qui
me permet de revenir à notre sujet.
Imaginons pour les besoins de la démonstration qu’un pays en Europe ait un taux de croissance
« structurel » de 2 % par an (l’Allemagne par exemple) alors qu’un deuxième pays aurait un taux
de croissance de 0. 5 % par an (l’Italie). Si nous suivons Wicksell, il faudrait que le premier pays
ait des taux d’intérêts à 2 % et le deuxième des taux à 0.50 % et que le taux de change soit
laissé libre de fluctuer entre les deux pour assurer la convergence des deux systèmes de
production.
Or, dans le système de l’Euro, il ne PEUT pas y avoir DEUX taux d’intérêts de marché et le taux de
change est fixe. Les banquiers centraux n’étant à l’évidence qu’une forme non élue (c’est-à-dire
la pire) de politiciens vont me coller au début des taux d‘intérêts à 1.25 % , ce qui créera un boom
en Allemagne et une dépression en Italie. Au bout de quelques années de ce lit de Procuste, ils
paniqueront et mettront les taux à zéro pour tout le monde, ce qui bien sur n’arrangera rien du
tout, comme on le voit tous les jours, puisque le taux de change ne peut s’adapter.
Casser le thermomètre guérit rarement le malade.
L’erreur philosophique commise par les fondateurs de l’Euro a donc été de mettre en place un
système qui allait favoriser les forts et pénaliser les mois forts et qui allait amener à une
divergence de plus en plus marquée des économies. Cette erreur a été fort bien diagnostiquée
par Hayek, qui lui a donné le nom de présomption fatale. Sous cette réalité, se dissimulent à la
fois un mépris du Peuple, de la Démocratie et du rôle du marché de la part des élites dirigeantes,
ce qui m’a amené à dire bien souvent dans le passé qu’il n’y avait guère de différences entre
l’Union Soviétique et la construction Européenne telle que l’ont organisé les Delors, Trichet ,
Lamy;tous Français et tous persuadés qu’ils étaient plus intelligents que tous les citoyens de tous
les pays Européens réunis.