TEST SANTÉ n°42 avril-mai 2001
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urinaires divers : diminution de la force
du jet, besoin plus fréquent d'uriner,
sensation de vidange incomplète, jet
interrompu, gouttes "retardataires"...
Souvent, on doit se lever une ou
plusieurs fois par nuit pour uriner.
Parfois, on est pris d'un brusque et
pressant besoin et on doit se dépêcher
pour arriver à temps aux toilettes.
Dans la majorité des cas, de tels plaintes
chez un homme de plus de 50 ans sont
l'indice d'une hypertrophie bénigne de
la prostate. Toutefois, elles peuvent
aussi avoir d'autres causes : calculs dans
la vessie, infection bactérienne, cancer
de la prostate, etc. C'est pourquoi il faut
toujours consulter un médecin, même si
les symptômes sont peu gênants.
Et que fera le médecin ?
Pour orienter ses recherches, il
commencera par un interrogatoire
médical : état de santé, antécédents
médicaux, nature des plaintes...
Il aura aussi recours au questionnaire
standard recommandé par l'Organisation
mondiale de la Santé (voir ci-dessous).
Ce questionnaire évalue la sévérité des
symptômes et est utile au diagnostic. Si
vous avez des problèmes urinaires, vous
pouvez faire ce test avant de voir le
médecin, pour lui en présenter
immédiatement les résultats. Refaire
régulièrement le test permet aussi de
suivre l'évolution du problème, pour
voir s'il y a aggravation, stabilisation ou
amélioration.
Et les examens médicaux ?
Il est de rigueur d'effectuer un toucher
rectal, c.-à-d. de palper la prostate du
doigt. Cela permet au médecin
d'apprécier le volume de la glande, sa
consistance et sa forme. Il peut aussi
déceler certaines anomalies. Cela
l'aidera à orienter son diagnostic.
Une analyse de l'urine est également
recommandée, pour déterminer si elle
contient du sang, du pus, des cristaux
d'acide urique, du glucose ou d'autres
substances. Cela pour exclure certaines
maladies aux symptômes parfois
analogues à ceux de l'HBP.
Souvent, des analyses sanguines sont
réalisées pour vérifier le fonctionnement
des reins et mesurer le taux d'antigène
prostatique spécifique (un taux élevé
peut être l'indice d'un cancer).
Tous ces examens peuvent être réalisés
par le généraliste. Souvent, ils suffiront
pour poser un diagnostic fiable d'HBP.
Parfois, des examens complémentaires
sont requis : mesure du débit urinaire,
échographie de la vessie, échographie
transrectale de la prostate... Pour
certains de ces examens, le médecin
vous enverra auprès d'un spécialiste.
Une fois le diagnostic d'HPB confirmé, il
s'agit de décider du traitement.
Faut-il toujours traiter ?
Pas nécessairement. On estime que, si
on ne fait rien, la situation va s'aggraver
pour plus de la moitié des patients. Mais
dans environ 30% des cas elle va se
stabiliser et chez approximativement
15% des patients elle va même
s'améliorer. L'organisme a des facultés
d'adaptation étonnantes. Il n'est donc
pas a priori indispensable d'entamer
immédiatement un traitement. Souvent,
on se contentera d'une simple
surveillance, quitte à commencer un
traitement si l'on ne constate pas
d'amélioration spontanée ou si les
problèmes s'aggravent. La décision de
traiter ou non dépend de divers
facteurs, comme la sévérité des plaintes,
mais aussi la manière dont la personne
vit son problème. Les mêmes
symptômes ne gênent pas tout le monde
dans la même mesure.
Quels sont les traitements ?
Commençons par les médicaments. Ils
soulagent, mais ne guérissent pas. Si
l'on arrête le traitement, on se retrouve
au point de départ.
•Il y a les alpha1-bloquants, qui ont un
effet relaxant sur les fibres musculaires
de la prostate : térazosine (Hytrin et
Uro-Hytrin), alfuzosine (Xatral) et
tamsulosine (Omic). Ils diminuent
l'obstruction urinaire. L'amélioration est
souvent rapide. Les alpha1-bloquants ne
sont cependant pas efficaces chez tous
les patients. Effets secondaires
possibles : vertiges, étourdissements,
faiblesse musculaire (fatigue), maux de
tête, sensation de nez bouché. Ils
peuvent aussi provoquer une chute de
tension quand on est debout. Le coût du
traitement avoisine 18 000 F par an.
•Un autre médicament agit sur la
production hormonale pour réduire le
volume de la prostate. C'est le
finastéride (Proscar). Il est surtout
efficace lorsque la prostate est très
volumineuse. Généralement bien toléré,
le finastéride peut toutefois provoquer
des troubles sexuels, comme
Cerclez vos réponses et calculez votre score.
0 à 7 points = symptômes peu sévères
8 à 19 points = symptômes modérés
20 à 35 points = symptômes sévères
Faites le test avant de consulter le médecin et
soumettez-lui les résultats. Cela l'aidera dans
son diagnostic.
Au cours du mois écoulé, combien de fois avez-
vous eu la sensation que votre vessie n'était pas
complètement vide après avoir uriné ?
vos points ---------> 012345
PROBLÈMES DE PROSTATE ? FAITES LE TEST !
Au cours du mois écoulé, combien de fois,
après avoir uriné, avez-vous dû uriner à
nouveau dans les 2 heures ?
Au cours du mois écoulé, combien de fois avez-
vous eu des interruptions du jet d'urine (jet
discontu: démarrage, arrêt, redémarrage...) ?
Au cours du mois écoulé, combien de fois avez-
vous eu des difficultés à vous retenir quand
vous deviez uriner ?
Au cours du mois écoulé, combien de fois avez-
vous remarqué que votre jet d'urine était plutôt
faible ?
Au cours du mois écoulé, combien de fois avez-
vous dû forcer ou pousser pour commencer à
uriner ?
Au cours du mois écoulé, combien de fois par
nuit en moyenne avez-vous dû vous lever la
nuit pour uriner ?
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
sur 5 ± 1 fois
sur 3 ± 1 fois
sur 2 ± 2 fois
sur 3 presque
toujours
jamais ± 1 fois
par nuit 2 fois
par nuit 3 fois
par nuit 4 fois
par nuit 5 fois
ou plus
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