
ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECIIIE
16, RUE 
BONAPARTE 
_75272 
PARIS 
CEDEX 
06
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70-FAX: ol 4o 4687 55
COMMTJI\IQTJE
Santé 
et comportements d'inspiration religieuse
Roger HENRION* et Georges 
DAVID'
A la suite 
de I'agression 
Écente d'un gynecologue 
obstétricien 
parisien 
dans 
I'exercice 
de ses
fonctions, 
I'Académie 
nationale de 
médecine 
renouvelle sa 
très vive inquiétude 
déjà exprimee
dans 
un communiqué 
voté dans sa 
séance du 9 décembre 
2003. Ce communiqué 
faisait état de
I'intrusion  de plus en plus ûéquente et  grave de certains comportements 
d'inspiration
religieuse 
dans les services hospitaliers, 
sous 
divers aspects 
: affichage 
d'une appartenance
religieuse, 
agressions et refus de soins 
de la part des 
soignés ou des soignants.
L'affichage d'une appartenance 
religieuse 
peut 
par lui-même 
introduire 
une 
pertuôation dans
un  lieu,  tel  que fhôpital  public, qui  devrait par  excellence transcender 
tout  clivage.
Regrettable 
de la part des 
patients, 
cette 
manifestation 
est difficilement acceptable 
lorsqu'elle
vient des 
s6ignants. 
Elle est susceptible 
de toubler I'indispensable 
relation de confiance 
entre
le médecin et son 
patient 
ainsi qu'entre 
les différents 
membres du personnel 
médical, 
influant
alors sur la qualité des soins. 
Pour rares 
que paraissent 
être encore de tels faits, I'Académie
nationale 
de médecine 
estime 
qu'ils ne devraient 
pas 
être 
tolérés.
Mais l'Académie a été saisie d'incidents 
plus gra.ves. 
Ainsi en est-il du refus, 
de plus en plus
souvent observé dans I'ensemble du territoire français, de femmes qui, excipant de leur
--=  religirmJre verrlelt pas être-exarninées 
par ungln-éeologue:O&s!éticien 
!e-!qe  ma99u1i4=L  -
refus 
qui peut 
s'accompagler 
de menaces, 
voire de violences 
de la part de leurs 
maris, s'étend
parfois à I'accouchement 
et à I'anesthésie 
péridurale, 
ce qui pzut avoir des consfouences
ôritiques 
pour la mère et I'enfant lorsque 
l'obstéticien ou l'anesthésiste 
est 
le seul 
médecin de
garde.
Si une explication claire ne parvient pas à convaincre 
la patiente 
durant la grossesse 
ou à
dénouer 
la situation en urgence, 
force est pour les médecins 
d'avoir recours 
à la médiation
d'un responsable 
religieux ou à I'intervention 
du procurzur 
de la République, 
à I'instar de ce
qui se pioduit pour les témoins de Jéhovah 
refusant toute transfrision 
sanguine, 
démarches
ilus  ou moins longues, 
toujours 
astreignantes, 
alors qu'il y a parfois urgence 
Yitale et que le
temps 
presse.
L'Académie nationale 
de médecine 
rappelle que le médecin doit pouvoir garder sa pleine
liberté de décision et assumer 
ses 
responsabilités 
en dehors 
de toute pression, 
menaces 
ou
violences.
euant au refus par le personnel médical de soigner un patient en raison de son sexe, 
situation
heureusement 
exceptionnelle, 
c'est aller à I'encontre 
du serment 
d'Hippocrate qui oblige tout
médecin 
à prodiguer ses soins 
sans 
aucune 
discrimination.
S'il  convient de tenir compte au mieux des convictions religieuses 
de chacun, 
I'Académie
nationale 
de médecine 
considère 
qu'on ne peut admettre 
qu'une minorité radicale, 
quelle que
soit son appartenance 
religieuse, 
cherche 
à imposer ses 
vues à I'ensemble du personnel de
santé et aux autres patients, fussent-ils de la même confession, dans un établissement 
tel
qu'un hôpital public, au détriment 
de l'intérêt général.
'Membre  de I'académie 
nationale 
de médecine