Techno-Science.net 6 mars 2015 Quand la neuroimagerie permet

publicité
Techno-Science.net
6 mars 2015
Quand la neuroimagerie permet de mesurer l'effet d'un médicament sur le cerveau
Un enjeu crucial pour la recherche de nouveaux traitements des maladies neurodégénératives est de
développer des biomarqueurs permettant de mesurer leur effet sur le cerveau. Dans le cadre d'un essai
clinique chez des patients atteints de maladie d'Alzheimer au stade précoce, un logiciel de traitement
d'images développé par l'équipe ARAMIS a permis de mesurer l'effet d'un médicament sur le volume de
l'hippocampe à partir d'images IRM. Cette étude est publiée dans la revue Alzheimer's and Dementia.
Figure: Segmentation automatique des hippocampes (orange) et des amygdales (jaune) à partir de données d'imagerie par
résonance magnétique (IRM) grâce au logiciel SACHA.
© Ludovic Fillon, Marie Chupin, Equipe ARAMIS
La recherche de nouveaux traitements des maladies neurodégénératives nécessite leur évaluation dans
le cadre d'essais cliniques. Dans ce contexte, il est crucial de pouvoir mesurer l'effet de ces traitements
sur le cerveau et pas seulement sur des mesures cognitives et/ou cliniques. En particulier, l'imagerie par
résonance magnétique (IRM) permet d'étudier l'atrophie de différentes structures cérébrales, reflétant
notamment la perte neuronale et synaptique liées aux maladies neurodégénératives. Un enjeu crucial
est de concevoir des méthodes de traitement d'images IRM permettant de quantifier cette atrophie de
façon extrêmement précise.
Des chercheurs viennent de démontrer qu'il est possible de mesurer l'effet d'un médicament sur le
ralentissement de l'atrophie cérébrale, grâce à un logiciel de traitement d'images qu'ils ont développé.
Cette étude est un essai clinique portant sur la molécule donepezil qui est utilisée pour traiter les
symptômes de la maladie d'Alzheimer. Il s'agit d'un projet collaboratif national ayant notamment impliqué
Marie Chupin, Olivier Colliot et Didier Dormont au sein de l'équipe ARAMIS à l'Institut du Cerveau et de
la Moelle épinière (ICM), Stéphane Lehéricy au Centre de Neuroimagerie de Recherche de l'ICM, Bruno
Dubois et Marie Sarazin à l'Institut de la Mémoire et de la Maladie d'Alzheimer et les compagnies
pharmaceutiques EISAI et Pfizer.
L'étude visait à déterminer si ce traitement pouvait ralentir le processus d'atrophie de l'hippocampe chez
les patients atteints de maladie d'Alzheimer au stade précoce. L'hippocampe est une structure du lobe
temporal du cerveau qui joue un rôle majeur dans la mémoire. C'est également une des premières
régions du cerveau altérées par la maladie d'Alzheimer. Au sein de l'équipe ARAMIS, Marie Chupin a
développé un logiciel permettant de mesurer automatiquement le volume de l'hippocampe à partir de
données d'imagerie par résonance magnétique (IRM).
Dans le cadre de l'étude, 216 patients atteints de maladie d'Alzheimer au stade précoce ont été recrutés.
La moitié d'entre eux a reçu le donepezil et l'autre moitié un placebo. Grâce au logiciel de volumétrie
Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC.
automatique, les chercheurs ont pu montrer que la vitesse de perte de volume de l'hippocampe était
réduite de 45% chez les patients traités par le donepezil par rapport à ceux ayant reçu un placebo. Cette
technique ouvre donc des perspectives prometteuses pour l'évaluation de nouvelles approches
thérapeutiques dans les maladies neurodégénératives.
L'équipe ARAMIS est une équipe commune entre le CNRS, l'Inria, l'Inserm et l'Université Pierre et Marie
Curie au sein de l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière. Elle est issue du Laboratoire de
Neurosciences Cognitives et d'Imagerie Cérébrale (LENA, CNRS UPR 640) dirigé par Line Garnero, qui
a initié et coordonné ces travaux jusqu'à son décès tragique en 2009.
Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC.
Téléchargement