Le 28 janvier 2010
“Mémoire, émotions et sentiments”
Monsieur Remy LESTIENNE, chercheur au CNRS, directeur de recherche à l’Ecole
Polytechnique de Paris et au CERN à Genève.
Le livre écrit par R. Lestienne s’intitule « Miroirs et tiroirs de l’âme – Le cerveau affectif ».
Le cerveau est un organe très complexe composé de neurones. Chaque hémisphère est
constitué de quatre parties : le lobe frontal, le lobe pariétal (au sommet), le lobe temporal
et le lobe occipital (cervelet). Chaque neurone produit des impulsons électriques, des
influx nerveux.
Les neurones sont composés d’un corps cellulaire, ainsi que de branchements qui
reçoivent les influx nerveux des autres cellules (les dendrites) et de prolongements qui
conduisent les influx nerveux vers d’autres cellules (les axones). Les dendrites sont
tapissées d’épines dendritiques qui permettent la communication d’une cellule à l’autre. Le
contact entre un axone et une épine dendritique crée un influx appelé synapse.
Ces épines dendritiques seraient le lieu de la mémoire. Des milliers d’épines dendritiques
correspondent à des informations mémorisées, des images holographiques des
évènements.
Mémoire et perception sont liés. En effet, l’information reçue par les yeux se mélange
avec la mémoire de ce qu’on a déjà vu. Le nerf optique transporte l’information de la rétine
vers le thalamus, situé au centre du cerveau. Au niveau du thalamus, l’information est
triée : le thalamus envoie des projections nerveuses vers le cortex occipital (à l’arrière du
cerveau) où une image se forme de ce que le cerveau observe ; l’information est ensuite
répartie soit vers le lobe temporal (centre qui permet de distinguer les objets) soit vers le
lobe pariétal. En cas de discordance entre l’information reçue par les yeux et la mémoire,
le cerveau rectifie nos percepts en fonction de ce que nous avons en mémoire.
On pense que les synapses sont les bases neurologiques de la mémoire. La transmission
de l’information d’un neurone à l’autre peut être modulée. Ainsi, des réseaux vont se
spécialiser dans la détection de certains types de percepts visuels.
On distingue deux types de mémoire épisodique:
o La mémoire à court terme : les informations sont mémorisées un court moment grâce
aux circuits de la région frontale.
o La mémoire à long terme : les informations sont stockées dans les neurones, en
modifiant l’efficacité de la transmission synaptique d’un neurone à un autre.
L’hippocampe, situé dans le lobe temporal, joue un rôle essentiel dans la transformation
de la mémoire épisodique à court terme en mémoire à long terme. Dans la maladie
d’Alzheimer, ce processus est défaillant.
Hypothèse de Hebb (1949) : Lors d’un contact synaptique entre deux neurones, si un
neurone stimule un autre neurone, certains changements métaboliques se produisent
dans l’un ou les deux neurones et augmentent l’efficacité des connections entre ces deux
neurones. Au contraire, si le contact entre les deux neurones est défectueux, l’efficacité de
la synapse va encore diminuée. Ainsi des réseaux de neurones se créent, par lesquels les
informations vont transiter.