La Pluralisation du Verbe Impersonnel Haber dans l`Espagnol des

Western Papers in Linguistics / Cahiers linguistiques de
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La Pluralisation du Verbe Impersonnel Haber dans
lEspagnol des Caraïbes et de lAmérique Latine
Continentale
Angelica Hernandez Constantin
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La Pluralisation du Verbe Impersonnel Haber dans lEspagnol des
Caraïbes et de lAmérique Latine Continentale
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© 2015 Angélica Hernández Constantin
Western Papers in Linguistics / Cahiers linguistiques de Western
LA PLURALISATION DU VERBE IMPERSONNEL HABER
DANS LESPAGNOL DES CARAÏBES ET DE LARIQUE
LATINE CONTINENTALE.
Angélica Hernández Constantin
University of Western Ontario
1.0 Introduction
Selon la grammaire prescriptive, les verbes impersonnels dans l’espagnol ne prennent pas de
sujet (Gómez Torrego 2003). Donc, au fait que la conjugaison des verbes s’accorde avec le
sujet, les verbes impersonnels ne peuvent se conjuguer qu’à la troisième personne du singulier.
Les verbes impersonnels, bien qu’ils ne prennent pas de sujet, sont fréquemment accompagnés
d’un SN complément d’objet direct.
Un exemple des verbes impersonnels en espagnol est le verbe existentiel haber qui peut
être traduit en français comme ‘il y a’ et qui exprime l’existence ou la présence de quelque chose.
Ce verbe ne prend pas de sujet parce qu’il est impersonnel, mais il est accompagné d’un SN
complément d’objet direct
(1) Había mucha-s casa-s.
Il y a.imp beaucoup-PL maison-PL
‘Il y avait beaucoup de maisons.’
Cependant, bien que le verbe existentiel haber soit un verbe impersonnel, les locuteurs
natifs de la langue utilisent souvent des formes plurielles de ce verbe dans leur parole lorsque le
complément d’objet direct est pluriel
(2) Habían mucha-s casa-s.
Il y a.imp-PL plusieur-PL maison-PL
‘Il y avaient plusieurs maisons’
Dans les cas on trouve ce verbe impersonnel pluralisé comme en (2) on dit que le SN
pluriel qui accompagne le verbe impersonnel provoque l’accord en nombre avec le verbe, et que
cet accord entre le verbe et le SN a comme résultat la conjugaison plurielle du verbe (Bentivoglio
et Sedano 1987, Claes 2014, Díaz-Campos 2003). Alors, le SN prend la fonction de sujet dans
ces cas bien qu’il soit en effet un complément d’objet direct.
Il est important noter que ces formes plurielles du verbe haber existent déjà dans la langue
et alors les locuteurs ne créent pas des nouvelles mots quand ils les utilisent pour des phrases
comme en (2) ci-dessus (Claes 2015). En Espagnol, on trouve ces conjugaisons avec le verbe
personnel, auxiliaire haber. Ce verbe auxiliaire qui a la même forme du verbe impersonnel haber
est utilisé pour former les temps composés en espagnol comme le présent parfait, le futur parfait
et le passé parfait. Car les formes plurielles du verbe existent déjà dans ce verbe auxiliaire, les
locuteurs de l’Espagnol ne doivent que les emprunter et les appliquer au verbe impersonnel pour
créer des phrases comme en (2). Cependant, ces conjugaisons plurielles sont agrammaticales
quand elles s’utilisent avec le verbe impersonnel haber et ces constructions sont stigmatisées par
la norme formative (Claes 2014a/b, Diaz-Campos 2003, Pacheco Carpio et al. 2013).
En dépit du fait que ces conjugaisons plurielles du verbe sont en général stigmatisées par
la norme prescriptive, leur utilisation est bien répandue dans les communautés hispanophones de
2
l’Amérique Latine continentale et des Caraïbes. En plus, des études contemporaines suggèrent
que leur utilisation serait en hausse (Aguilar 2005).
Ce phénomène, connu comme ‘la pluralisation du verbe haber’, a motivé plusieurs études dans
des différents pays et régions comme le Mexique, Venezuela, Cuba, Colombie, Chile, Porto Rico,
Costa Rica, et même l’Espagne. (Bentivoglio et Sedano 1987, Castillo-Treyes 2007, Claes
2014a/b, 2015, DeMello 1991, Díaz-Campos 2003, Gómez-Molina 2013).
Plusieurs études sur le sujet ont conclu que l’utilisation de ces formes plurielles du verbe
impersonnel haber représente un changement linguistique dans la langue une forme personnel
du verbe existentiel haber surgit (Claes 2014a, Díaz-Campos 2003). En effet, quelques auteurs
suggèrent même que le phénomène est si répandu qu’il devrait devenir une forme acceptée
comme grammaticale par la Real Academia de la Lengua Española (Gómez Torrego 2003).
Cependant, toutes les études ne sont pas d’accord. On trouve aussi des arguments qui suggèrent
que la pluralisation du verbe haber est un phénomène qui représente de la variation stable dans la
langue (Claes 2014, Quintanilla-Aguilar 2009). Une étude de Quintanilla-Aguilar (2009)
explique que l’utilisation de ces formes plurielles des verbes impersonnels est fréquente dans
l’espagnol depuis le 17ème siècle.
Dans ce projet j’ai deux objectifs principaux. Le premier objectif est de déterminer si les
caractéristiques sociales et linguistiques de l’utilisation de ce phénomène ressemblent aux
caractéristiques d’un changement linguistique en progrès (Labov 2001) ou d’une variable stable
dans la langue (Labov 2001, Trudgill 1968). Pour cette première partie du travail, je me
concentre sur les variétés de l’espagnol des Caraïbes. Spécifiquement j’utilise des corpus de
quatre villes : La Havane, Cuba; Holguín, Cuba; San Juan, Porto Rico; et Caracas, Venezuela.
Dans la deuxième partie du projet je vise à déterminer si le phénomène de la pluralisation
de haber diffère entre les variétés de l’espagnol des Caraïbes et les variétés de l’Amérique Latine
continentale. Pour accomplir cet objectif je fais une comparaison entre les facteurs sociaux et
linguistiques qui conditionnent le phénomène dans les quatre villes des Caraïbes mentionnés
antérieurement, et les facteurs qui conditionnent le phénomène dans trois villes de l’Amérique
Latine continentale : Bogotá, Colombie; Lima, Perú; et La Paz, Bolivia. Cette comparaison
donnera une perspective plus générale du phénomène et les différences qui peuvent exister entre
les variétés de l’espagnol des Caraïbes et de l’Amérique Latine continentale.
1.1 Méthodologie
1.1.1 Les corpus utilisés
Pour la première partie de ce projet j’utilise des corpus qui représentent quatre villes des
Caraïbes: Un corpus composé de 41 entrevues de la ville d’Holguín, Cuba (Tennant et al. 2006),
un corpus composé de 29 entrevues de La Havane, Cuba (Gonzales Mafud et al. 2010), un corpus
de la ville de Caracas, Venezuela avec 38 entrevues et 48 locuteurs (Rosenblat et al. 1979), et un
corpus composé de 23 entrevues de la ville de San Juan, Porto Rico (Morales et Vaquero 1990).
Pour la deuxième partie de ce projet j’utilise trois corpus qui représentent les variétés de
l’espagnol de l’Amérique Latine continentale : Un corpus de Bogotá, Colombie composé de 70
locuteurs, (Instituto Caro y Cuervo 1986); un corpus de La Paz, Bolivia composé de 91 locuteurs
(Marrone 1992); et un corpus de Lima, Perú composé de 21 locuteurs (Caravedo 1989).
La longueur de chaque entrevue dans ces corpus est entre 30 minutes et une heure et
demie. Lorsqu’on considère les quatre corpus des Caraïbes ensemble pour la première partie du
projet on a 140 locuteurs, dont 71 sont des femmes et 69 sont des hommes. Pour la deuxième
partie du projet, lorsqu’on considère les trois villes de l’Amérique Latine continentale ensemble
on a 184 locuteurs, dont 83 sont des femmes et 101 sont des hommes. Je présente les détails de
l’information démographique des corpus dans la page suivante (Tableau 1).
3
Ville
Sexe
Âge
Niveau Éducationnel
(17-
35)
(36-55)
(56+)
Bas
Haut
Holguín
Femmes
11
9
3
6
7
Hommes
7
8
3
6
6
La Havane
Femmes
6
4
4
0
14
Hommes
6
4
5
0
15
San Juan
Femmes
3
5
2
0
10
Hommes
4
6
3
0
13
Caracas
Femmes
7
10
7
2
22
Hommes
7
10
7
0
24
Bogotá
Femmes
11
15
9
8
15
Hommes
11
16
8
1
31
La Paz
Femmes
16
16
6
5
14
Hommes
14
24
15
1
40
Lima
Femmes
4
3
3
0
7
Hommes
6
4
3
0
13
Tableau 1. Détails de la distribution démographique (sexe, âge, et niveau éducationnel) des
sept corpus utilisés pour ce projet.
Les corpus des villes de La Havane, Caracas, San Juan, Bogotá, La Paz, et Lima, ont été
consultés en utilisant ‘El Corpus del Español’ (Davies 2002-) pour obtenir les données, ainsi que
les publications originales correspondantes (Caravedo 1989, Gonzales Mafud et al. 2010,
Instituto Caro y Cuervo 1986, Marrone 1992, Morales et Vaquero 1990, Rosenblat et al. 1979,)
pour consulter les informations démographiques et stylistiques des corpus. En plus, j’ai
l’occasion d’avoir accès direct aux transcriptions du corpus de la ville d’Holguín, Cuba (Tennant
et al. 2006) grâce à la collaboration des auteurs originaux du corpus. Après avoir extrait les
données de chaque corpus je les ai codées pour analyser quatre facteurs sociaux et quatre facteurs
linguistiques.
1.1.2 Les Facteurs Sociaux
Pour ce projet j’examine l’effet de quatre facteurs sociaux sur l’utilisation du phénomène
de la pluralisation du verbe haber : l’âge, le niveau socio-économique, le sexe des locuteurs, et on
examine aussi l’effet de la ville où les locuteurs habitent.
Pour l’âge je divise les locuteurs en trois groupes : première génération (17-35 ans),
deuxième génération (36-55 ans), et troisième génération (56+ ans). En plus, j’utilise le niveau
éducationnel pour représenter le niveau socio-économique des locuteurs (Pacheco Carpio et al.
2013). Je divise les locuteurs en trois niveaux d’éducation formelle : un niveau bas, où les
locuteurs n’ont aucune éducation post-secondaire; Un niveau moyen les locuteurs ont une
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