Journées des 19 et 20 octobre 2015 au ministère de l`Intérieur

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Journées des 19 et 20 octobre 2015
au ministère de l’Intérieur
Prévention de la radicalisation formation des acteurs locaux
Ces journées de formation ont pour but de présenter l’action des pouvoirs publics et comment les
professionnels peuvent s’insérer dans cette action.
INTERVENTION DU SECRETARIAT GENERAL DU COMITE INTERMINISTERIEL DE PREVENTION
DE LA DELINQUANCE (SGCIPD)
Le fonds interministériel de prévention délinquance prévoit 3 niveaux de prévention :
1. Prévention primaire qui consiste en l’éducation et la citoyenneté ;
2. Prévention secondaire qui s’intéresse aux jeunes déscolarisés, susceptibles de tomber dans la
délinquance ;
3. Prévention tertiaire pour prévenir la récidive des faits de délinquance ;
Quand une personne est détectée en phase de radicalisation, il faut un suivi individualisé mais aussi
global.
- Qu’est que la radicalisation ?
C’est un processus rapide ou graduel qui fait qu’un individu, par des actions violentes, va contester
l’ordre établi.
En avril 2014, à travers le plan de lutte contre les filières djihadistes, un dispositif a été mis en
œuvre : Installation d’un numéro vert avec une cellule qui identifie et réceptionne les appels pour
évoquer des situations qui posent problème (différence entre radicalisation et conflits
familiaux/adolescence).
Le Préfet du département peut se voir communiquer le compte-rendu d’entretien téléphonique et
alerter le Procureur pour signaler le comportement et voir si des mesures de protection judiciaire de
la jeunesse peuvent être prises. Il peut associer le maire de la commune au travail entrepris sur le
jeune.
- Quels sont les profils de ces personnes ?
Tous les profils peuvent être concernés (hommes et femmes), mais tranche d’âge inférieure à 35 ans,
musulmans ou convertis.
Les indicateurs basculement sont : rupture familiale, échec scolaire, faille psychologique, en perte de
repères.
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CONCEPTS CLES DE L’ISLAM
M. Faker KORCHANE, journaliste et membre du CEFRELCO, centre d’études du fait religieux
contemporain)
I Qu’est-ce que l’Islam pour les musulmans ?
II Sur quoi l’Islam se fonde ?
III Rapports entre le rigorisme (salafisme) et le jihadisme
I- Histoire et réalisation
1-1 La vie du prophète (sira) les moments clés de la vie du prophète
L’origine du nom Mahomet est une déformation française du terme turc Mehmet =
Mohamed
Quelques dates clés :
- 570 : naissance à la Mecque
- 610 : révélation vision dans la grotte Hira : l’ange Gabriel lui révèle les 1ers versets
du Coran
- 618 : 1ère émigration vers l’Abyssinie
- 622 : 2nde émigration vers Médine de Mahomet et ses disciples Hijra : Hégire =
année 0 du calendrier musulman
- 631 : pèlerinage à la Mecque
- 632 : mort du prophète à Médine
1-2 Succession du prophète et premiers schismes
- Les 4 califes vont régner de 632 à 661 (Abou Bakr As-Siddiq, Omar ibn al-Khattâb,
Othmân ibn Affân, Ali ibn Abi Talib). Construction théocratique et fixation du Coran
- 656-661 : califat d’Ali et conflits intra islamiques (naissance du schisme entre
sunnites et chiites et karédzites)
- Question de la femme : entre progrès prophétique et recul patriarcal des héritiers.
Restriction des libertés et droits des femmes après la mort du prophète
- Poids capital du rôle tenu par Mahomet à Médine dans la pensée, voire l’imaginaire
1-3 Aperçu historique
- 661-750 : 1ère dynastie musulmane les Omeyyades, capitale Damas, grande
expansion territoriale (Poitiers en 732 à l‘ouest et Talas en 751 à l’est)
- 750-1298 : Les Abbassides, capitale Bagdad (1 million d’habitants) fondation de la
Maison de la sagesse (Bayt Al Hikma) sous Al Ma’mūn et adaptation d’une théologie
rationaliste : le Mutazilisme
1-4 Le monde musulman en crise
- opposition d’Ibn Hanbal et rejet du Mutazilisme
- XIe et XIIIe siècle : en 1258 destruction de la capitale abbasside, Bagdad et exécution
du dernier calife de la dynastie par les Mongols
- Nombreuses rivalités : ethniques (arabes / perses / turcs / kurdes / berbères)
sunnites / chiites Orient / Occident
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1-5 Les débats contemporains
- A partir du XVIIIème siècle : essor du wahhabisme en Arabie
- Renaissance islamique du XIXème siècle
- L’iranien Jamal Eddine Al Afghani et l’égyptien Muhammad Abduh : volonté de
revenir à un Islam authentique et rationnel
- Muhammad Rachid Rida reprend le concept de Salaf
- Hassan Al Banna fonde les Frères musulmans en 1928 au Caire Sayyd Ojoto est le
concepteur d’une voie plus radicale
- A partir de l’invasion russe en Afghanistan en 1979, activisme politique violent
II- La religion musulmane
2-1 Sources
- 1ère source : le Coran, 114 chapitres (sourates) et 6236 versets. Dans le Coran, 700
versets sont normatifs.
Dans le sunnisme, le Coran est la parole de Dieu donc les conditions d’interprétation
sont strictes et réservées à une élite
- La sunna : 6 recueils reconnus dont deux authentiques
- Influence des Pieux Prédécesseurs (As salaf as salih) pris comme des modèles
2-2 Les dogmes
- Tawhid (unicité de Dieu) Coran, sourate 112
- Les 5 piliers de l’Islam : la profession de foi, les prières, l’aumône, le jeûne et le
pèlerinage à la Mecque (Hajj)
- Croyance en l’existence des Anges, des livres, des prophètes et au jour du jugement
dernier
2-3 Le Fiqh, aspect juridico-rituel (Madhhab)
- « Compréhension » en arabe, désigne la jurisprudence islamique et le rite cultuel. Le
terme recouvre la manière de comprendre et de pratiquer la religion tant dans le
domaine cultuel que social. Le Fiqh est la méthode qui permet aux croyants de suivre
la voie bonne et juste = Sharia
- écoles juridiques dans le sunnisme : hanafite, malikite, shafi’ite, hanbalite
- bases communes pour les écoles juridico-rituelles sunnites : le Maddhab = le Coran,
la Sunna, ljma (consensus) et le Qiyâs (raisonnement par analogie)
2-4 Fêtes religieuses
- Aïd el saghir : fin du mois du jeûne du Ramadan
- Aïd el bir : commémoration d’Abraham par sacrifice du mouton, Achoura, Yaoum
Arafa, Mawlid ou Mouloud (naissance du prophète)
III - Rigorisme (salafisme) contre radicalisme (jihadisme)
3-1 Les fondateurs
Ahmed Ibn Hanbal (780-855), Taqi Ad Din ibn Taymiyya (1263-1328), Mohammed ibn
abdelwahab (1763-1792), Abdelaziz ibn baz (1910-1999), Mohammed Al Albani (1914-2000),
Mohammed al Outheïmine (1926-2001), Salih Al Fawzan, Rabi ibn al madkhali
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3-2 Concepts
- Les salafistes et rigoristes appellent à une pratique jugée conforme à celle des Pieux
prédécesseurs. Rôle prépondérant des imams et savants = les Oulemas qui sont jugés dignes
de confiance mais qui n’ont pas forcément fait d’études théologiques.
- Développement d’un discours victimaire / complotiste sur l’Islam de France et d’ailleurs,
victime des machinations d’infidèles (kufar)
- Messianisme : arrivée du Dajjal (antéchrist) en Bilad es sham (Levant : Israël, Liban, Syrie,
Jordanie et sud Turquie) puis du Mahdi (guide) puis celle de Jésus (Issa) / réunion des
croyants en pays de Sham après l’engloutissement de la terre.
3-3 Pratiques sociales du rigorisme
- Retrait du monde et consécration à la religion
- Hijra = départ en pays d’Islam pour vivre sa foi
- Rejet de lois autres que celles de Dieu
- Purification de l’environnement (halal / haram)
- Relation homme/femme, code vestimentaire (hijab, niqab, jilbab) et préservation de
l’impureté
3-4 Le radicalisme (jihadisme)
- Définition de la radicalisation selon Fahad Khosrokhavar : « Par radicalisation, on désigne le
processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action,
directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social, ou religieux qui
conteste l’ordre établi sur le plan politique social ou culturel »
- Le Jihad = effort (Majeur : effort de compréhension et de lutte contre son ego - Mineur :
effort physique de défense. Les radicaux en font une obligation individuelle
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LE CADRE JURIDIQUE
Mme Sylvie Cendre Direction des libertés publiques et affaires juridiques du ministère de l’Intérieur
Depuis 1986, la France s’est dotée d’un arsenal juridique pour lutter contre les actes terroristes.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les lois les plus récentes sont :
- La loi du 21 décembre 2012 : application loi pénale française à tout français ayant commis
des actes terroristes en France ou à l’étranger
- Loi du 18 décembre 2013 dite de programmation militaire : Unification des régimes
administratifs relatifs aux données de connexions et géolocalisation des terminaux de
connexion traitement données passagers aériens (PNR)
- Loi du 13 novembre 2014 qui renforce les dispositions relatives à la lutte contre le
terrorisme.
Ces dispositions dérogent à certaines mesures de protection des libertés publiques et individuelles
mais il y a le contrôle du juge.
Il existe des magistrats spécialisés et des services d’enquêtes spécialisés.
La loi de 2014 comporte un chapitre consacré à la prévention du terrorisme (police administrative) et
un chapitre sur la répression (mesures de police judiciaire).
- Prévention du terrorisme : Interdiction de sortie du territoire pour les ressortissants français,
interdiction administrative d’entrée du territoire pour les ressortissants étrangers, blocage et
déréférencement des sites internet à caractère terroriste
- Mesures de répression : Infraction d’apologie d’actes terrorisme, infraction d’entreprise terroriste
individuelle, captation de données à distance concernant les échanges sonores et audiovisuels
1- Au niveau de la police administrative et de la prévention du terrorisme
- Interdiction de sortie du territoire (IST)
Il s’agit d’un dispositif nouveau dans le code de la sécurité intérieure permettant d’interdire de
quitter le territoire national si le français projette des déplacements en vue de participer à des
entreprises terroristes (camps d’entrainement guerre). La décision est prise par le ministère de
l’Intérieur après instruction par la Direction des affaires juridiques sur la base des renseignements
des services de police spécialisés.
L’arrêté ministériel est notifié à l’intéres par le préfet, qui enjoint la restitution des papiers
d’identité (carte d’identité et passeport). Cette mesure est valable 6 mois et renouvelable pendant 2
ans. En cas de violation, peine de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende
Aujourd’hui, il y a environ 200 IST.
- Interdiction d’entrée du territoire
Aujourd’hui, environ 60 dossiers ont été instruits par la direction des libertés publiques et des
affaires juridiques. Il y a aussi des expulsions qui sont prononcées. La difficulté est de trouver un pays
d’accueil.
- Blocage et déréférencement sites web
La prévention du terrorisme dépend de la capacité de l’Etat français à empêcher la diffusion d’images
et propagande. L’administration française peut faire bloquer ou procéder au déréférencement en
s’adressant aux fournisseurs d’accès internet et hébergeurs de sites.
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