
Impact de STMicroelectronics sur l’emploi et le pôle économique Grenoble-Isère - 5
Reverdy Associés Rapport final – 4 mai 2012
PARTIE 1 : L’IMPERIEUSE NECESSITE DE RELANCER
L’INDUSTRIE EN FRANCE
Depuis une dizaine d’année, de nombreux économistes tirent un signal d’alarme : la
France décroche ! En cause, une perte de compétitivité de ses produits sur le marché
mondial.
Que le diagnostic soit formulé de manière positive ou négative, les termes qui reviennent
pour caractériser notre situation sont sans équivoque : « perte de compétitivité »,
« déclin », « nécessité d’un sursaut », « désindustrialisation », « décrochage »,
« exigence de redressement »… Ce constat est aujourd’hui très largement partagé et
traverse les diverses sensibilités.
La première partie revient sur ce constat car les acteurs doivent être lucidement informés
de notre situation économique. Dans une deuxième partie, il est expliqué pourquoi le
développement d’une industrie sur le sol national est la principale réponse au défi qui
nous est posé. Enfin, dans une troisième partie, quelques « pistes » en matière de
politiques publiques sont évoquées.
1. LA FRANCE EST DANS UNE SITUATION ECONOMIQUE DELICATE
La compétitivité d’une économie peut se mesurer par sa capacité à imposer sur le
marché international les produits et les services issus de ses entreprises. En retenant
cette approche, on constate que la France décline depuis plusieurs années.
Le graphe ci-dessous montre l’évolution du solde extérieur français (différence entre les
exportations et les importations) rapporté au PIB. Alors que notre situation était positive
pendant une grande partie des années 1990, le solde extérieur français se dégrade
depuis 2003. Il était de -2,3% du PIB en 2010 et devrait être proche de -3% en 2011.
C’est le niveau le plus bas jamais atteint depuis que cette statistique existe, soit plus de
quarante ans.
Solde de la balance des biens et services en France en % du PIB
Source : Reverdy à partir de données Eurostat.
Dans la plupart des autres pays de la zone euro, on ne constate pas une dégradation de
cet indicateur au cours des dix dernières années. En moyenne, la compétitivité de nos
voisins européens s’est maintenue. En moyenne en 2010, la zone euro enregistrait un
excédent commercial vis-à-vis du reste du monde, de l’ordre de +1,5% de son PIB. Avec