N°4 - Mars - Avril 2010
La Fondation APICIL a pour objet la lutte contre la douleur
physique et psychique à tous les âges de la vie.
Elle est reconnue d’utilité publique.
Parmi les nombreuses actions soutenues par la
Fondation APICIL, les groupes thérapeutiques
présentent une perspective de prise en charge
intéressante pour les patients atteints de dou-
leurs chroniques rebelles.
Le docteur Malou Navez, responsable du
centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne,
et son équipe, proposent de se tourner vers
une approche innovante en utilisant le groupe
de patients. Chaque année, huit groupes de
dix patients se réunissent pour travailler
nottament la relaxation, le photo-langage,
la psychomotricité, l’hypnose. Les groupes
sont constitués en fonction des âges et des
pathologies : groupes fi bromyalgie, lombalgie,
douleurs abdominales, migraines de l’adulte ou
de ladolescent, etc.
Le centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne
met laccent sur la prévention de la douleur
chronique et le maintien du lien avec le monde
du travail. Il mène également un travail d’édu-
cation et de prise en compte de la dimension
psychosociale de ces patients avec la mise
en place de groupes à visée éducative et thé-
rapeutique sur différentes thématiques (pré-
vention, éducation, souffrance psychosociale,
gestion du stress). Ces groupes sont animés
par une équipe pluridisciplinaire : médecins,
psychologues, infi rmiers, coordonateurs
sociaux et médecins du travail.
Impulsé en 2006 par le docteur Malou Navez,
ce programme innovant est en cours d’éva-
luation. Retrouvez les premières évaluations
en page 3.
De son coté, depuis 2008, l’équipe de
Chambéry s’intéresse à l’approche psycho-
corporelle en groupe. En 2009, des groupes
orientés autour de la gestion du stress ont vu le
jour à l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc de Lyon,
toujours soutenus par la Fondation APICIL.
Se soigner en groupes
La Fondation APICIL encourage
les actions qui permettent
de relier les hommes. Parce
que nous pensons que c’est
ensemble que nous trouverons
des solutions qui réduisent la
douleur et la souffrance, la
Fondation APICIL motive les soignants
à travailler ensemble et les patients
à échanger entre eux.
La mutualisation des savoirs et des
moyens est source d’améliorations
dans le traitement de la douleur.
C’est pour toutes ces raisons que la
Fondation APICIL a soutenu et continue
de soutenir ces soignants qui travaillent
en équipes.
Michel Angé
Président de la Fondation APICIL
ance de relaxation en groupe, centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne
La douleur chronique rebelle,
en opposition à la douleur aiguë
persiste au-delà de trois à six mois et est
résistante aux traitements usuels. Les
douleurs chroniques les plus fréquentes
sont les lombalgies, céphalées,
bromyalgies, douleurs neuropathiques,
séquéllaires post-opératoires, cancers
dans les phases thérapeutiques et
palliatives, douleurs de la personne âgée.
Ces douleurs sont prises en charge dans
les centres d’évaluation et de traitement
de la douleur.
www.fondation-apicil.org
Portrait
L’e x p é r i e n c e o r i g i n a l e
du Centre Hospitalier de Chamry
F
inancée depuis 2008 par la Fondation APICIL, l’équipe de
l’unité douleur de Chambéry a développé une approche
originale et créative pour les patients souffrants de dou-
leurs chroniques : des groupes thérapeutiques, axés sur
le corps à travers la relaxation, la respiration, les massages
(non médicaux )ou encore les auto-massages.
Cette démarche originale s’accompagne d’une méthode de
travail rigoureuse et sérieuse. Chaque patient est reçu en
consultation pluridisciplinaire, puis par la thérapeute qui réa-
lise une évaluation et expose les objectifs des groupes. Ces
groupes sont un complément aux autres modalités de prise
en charge et sont proposés au patient qui a le choix d’accep-
ter ou de refuser. Les pathologies concernées sont variées :
bromyalgies, polyarthrites, lombalgies, céphalées, etc. les
patients intègrent les groupes en fonction de leur projet
thérapeutique et non pas en fonction de leur pathologie.
Les groupes composés de six à huit patients, se réunissent
durant quinze séances. Ils sont toujours encadrés par un
binôme thérapeute/infi rmière ou thérapeute/psychologue.
Lapproche corporelle par le massage est complétée par
d’autres méthodes : respiration, relaxation, visualisation,
photo-langage… La particularité de ces groupes réside dans
les auto-massages et les massages effectués par les patients
eux-mêmes sur les autres patients. « La participation active
des patients à l’activité massage, avec un investissement per-
sonnel leur redonne un rôle d’acteur et leur permet d’utiliser
leur propre expérience de la douleur, leurs ressources internes
pour venir en aide à l’autre »*.
Ce travail permet aux patients de comprendre et d’écouter
leur corps, afi n de ne plus le ressentir uniquement comme
une source d’anxiété ou de douleur.
« Les groupes aident les personnes douloureuses à rompre
leur isolement, à reprendre confi ance en elles, à prendre une
part active dans le soulagement de leurs douleurs et à sortir
de lattente irréaliste d’une solution extérieure miraculeuse »
*
.
Les patients réalisent une auto-évaluation, ainsi qu’un bilan
avec le thérapeute. Depuis la mise en place des groupes, un
certain nombre de personnes ont pu reprendre une activité
de loisir ou professionnelle et ont développé des solutions
adaptées à leur douleur.
Equipe de la consultation douleur C. H. Chambéry :
Marie-Nadine Brulefert*, Patricia Triollo, Céline Maire, Anne-Laure
Albano, Laurence Soyez, Catherine Ravier, Pierre Basset.
Nathalie Aulnette :
Docteur Basset, comment
vous défi niriez-vous ?
Docteur Pierre Basset : Je suis avant tout un
clinicien, je suis très attaché à la pratique de
terrain. Ce qui compte, c’est d’appréhender la
personne malade de façon globale. La douleur
est transversale, elle peut être abordée sous
de nombreux angles différents : physique,
social, éthique, spirituel, physiologique,
thérapeutique, pharmacologique, etc.
N.A. : A quoi pensez-vous quand vous pensez
soulagement de la douleur ?
P.B. : Le soulagement de la douleur répond
à un besoin fondamental de l’individu. Si la
douleur doit être soulagée, la souffrance
quant à elle, est diffi cile à dé nir. Il faut avant
tout écouter, reconnaître, comprendre, et
en chercher le sens.
N.A. : Qu’est ce qui vous a amené à proposer
aux patients de travailler en groupes ?
P.B. : Cette expérience est originale. Elle est
née du constat que la personne qui souffre
de douleurs chroniques a besoin de liens
avec autrui et de rencontrer des personnes
qui vivent la même chose qu’elle pour limi-
ter le sentiment d’isolement. Le groupe est
une forme d’entr’aide et de solidarité. Les
techniques montrent leurs limites, il fallait
se montrer innovant.
N.A. : Dans ces groupes, vous proposez des
massages, pourquoi ?
P.B. : Parce que l’approche corporelle est
une dimension fondamentale de l’individu
qui nest pas assez valorisée. Nous souhai-
tons valoriser et expérimenter une technique
innovante et pertinente et répondre à un
besoin. Il est nécessaire d’offrir aux malades
de douleurs chroniques la possibilité de se
réconcilier avec leur corps.
nterview du Docteur
Pierre Basset,
responsable de l’Unité Douleur
et Soins Palliatifs de l’hôpital
de Chambéry, réalisée par
Nathalie Aulnette, directrice
de la Fondation APICIL.
Docteur Pierre Basset - responsable de l’Unité Douleur
et Soins Palliatifs de l’hôpital de Chambéry
Séance de massages au sein d’un groupe, unité douleur de l’hôpital de Chambéry
Dossier
est une publication de la Fondation APICIL. Directrice de la publication : Nathalie Aulnette. Rédactrice : Fanny Maucet. Crédit photos : Véronique Védrenne. Ce journal est disponible en téléchargement sur le site
www.fondation-apicil.org. Conception-Réalisation : PERSONA Grata, Lyon. La Fondation APICIL remercie le personnel hospitalier et les patients pour leur aimable collaboration. Photos réalisées avec les équipes soutenues
par la Fondation APICIL. Impression : FOT Imprimeurs.Tirage : 652.000 exemplaires.
Les groupes thérapeutiques
au CHU de Saint-Etienne :
Quels résultats après 3 années ?
Zoom sur une technique :
le photo-langage dans les groupes thérapeutiques
M
ise au point dans les années 70, cette
technique était destinée à l’animation
de groupes de formation avant dêtre
intégrée à des thérapies.
Le photo-langage, associé à la synergie du
groupe, est une des techniques utilisées au
centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne
pour faciliter la parole et l’expression. Il est
demandé à chaque patient de répondre à une
question donnée, par le choix d’une ou deux
photos présélectionnées par le thérapeute.
Les photos sont utilisées comme des outils de
médiation qui ouvrent la parole dans le groupe,
aident à débloquer les idées conscientes ou
inconscientes et à faire res-
sortir les facteurs psycho-
logiques impliqués dans la
douleur chronique.
« Grâce aux groupes, j’ai
bien avancé. Je me sentais
faible, aujourd’hui, j’arrive
mieux à communiquer et
à affronter les choses de
la vie courante. Jai trouvé
comment avancer avec
mes propres ressources grâce au photo-langage
et à la relaxation » Sylvie, 42 ans, atteinte de
bromyalgie pendant 4 ans.
D
epuis 2007, huit groupes composés
de dix patients ont pu être mis en
place chaque année. Ces groupes
sont centrés autour de pathologies s-
cifi ques et développent des techniques de
médiation comme le photo-langage, la
relaxation, la psychomotricité et l’hypnose.
La spécifi cité du centre de la douleur du
CHU de Saint-Etienne est le développe-
ment d’une prise en charge psychoso-
ciale, avec des groupes d’information et
de réinsertion professionnelle.
En premier lieu, l’évaluation a porté
sur l’amélioration de la douleur au fi l
des séances, et sur l’amélioration du
confort de la qualité
de vie des patients au
quotidien.
Le groupe, les tech-
niques développées,
l’information reçue,
mais également l’ex-
périence partagée
avec les autres, ont
permis à la plupart
des patients d’acqué-
rir la capacité de gérer
leur douleur en déve-
loppant des stratégies
adaptées et d’amélio-
rer signifi cativement leur qualité de vie.
Des échelles d’évaluation sont déve-
loppées et utilisées pour mesurer cette
évolution (échelle de douleur, de quali
de vie, échelle fonctionnelle, pourcen-
tage de soulagement...). Elles permet-
tent de mesurer l’intérêt de ces groupes
thérapeutiques par rapport notamment
aux thérapies individuelles et montrent
aux patients qu’ils peuvent saméliorer
au cours de la prise en charge. Le plus
important reste bien sur l’évaluation faite
par le patient lui-même et son propre
ressenti.
En parallèle du développement d’une
pratique innovante, adaptée aux douleurs
chroniques rebelles, ce dispositif permet
un désengorgement important du centre
antidouleur et une prise en charge plus
rapide des nouveaux patients.
D’après le docteur Malou Navez,
le travail en groupe est une réponse
adaptée à la problématique de la dou-
leur chronique. Plus dynamiques, plus
proches des dif cultés rencontrées,
les groupes aident à faire le lien entre
souffrance et douleur du corps. Cest
un espace propice à l’expression des
angoisses et de la souffrance psycho-
sociale.
Laccompagnement éducatif et social
important entraîne les patients dans
une dynamique de mieux vivre et de
conservation dune activité profession-
nelle, afi n déviter l’entrée dans le cercle
vicieux de la douleur chronique.
Une expérience reproduite
A l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc
de Lyon, une expérience inspirée des
groupes de Saint-Etienne est mise en
place depuis septembre 2009. Laccent
est mis sur l’association du stress et de
la douleur chronique et sur l’éducation
du patient.
Les patients reçoivent des informa-
tions sur la douleur, le stress, leurs
interactions possibles et également sur
les techniques non médicamenteuses
comme la sophrologie, la relaxation ou
encore l’hypno-analgésie.
Les groupes de onze à douze patients
se réunissent durant dix séances, ils sont
encadrés par une sophrologue spéciali-
sée en biologie du stress, une in rmière
douleur formée en sophrologie et un
médecin rééducateur algologue formé
à lhypnose. Un psychiatre intervient
ponctuellement.
Le groupe photo-langage est animé par deux
psychologues. Les groupes réunissent 8 patients
tous les 15 jours, pendant un an.
Les groupes thérapeutiques, hôpital Saint-Joseph Saint-Luc de Lyon
Séance de photo-langage, centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne
Projets
La Fondation APICIL,
agir ensemble contre la douleur,
physique et psychique
à tous les âges de la vie !
En faisant un don à la Fondation APICIL, vous
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santé et aux associations de mettre en œuvre
des projets innovants qui soulagent la douleur
des malades : recherche, formation, matériel,
journées d’information…
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la douleur.
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pour soulager la douleur.
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Reconnue d’utilité publique en mars 2004,
la Fondation APICIL est autorisée à recevoir
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des réductions d’impôts.
Pour les particuliers :
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de 66 % du montant versé, dans la limite de
20 % de votre revenu net imposable. Un don
de 100 vous permet dené cier de 66
de réduction d’impôts, ce qui représente
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de Solidarité sur la Fortune de 75 % du
montant de votre don, dans la limite de
50 000 euros par an. Un don de 10 000
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réduction d’impôts, ce qui représente une
dépense réelle de 2 500 .
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Depuis sa création, la Fondation APICIL a
soutenu près de 100 équipes médicales
ou associations et consacré 2 200 000 euros,
pour la réalisation de projets visant à
prévenir et soulager la douleur des
personnes, en France métropolitaine.
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est varié :
Recherche
Formation
Information
Matériel
Prix et bourses
Pratiques nouvelles
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en 2004, la Fondation APICIL
est encadrée par un conseil
dadministration et un conseil scienti que
engagé, composé de personnalités du monde
médical qui mettent à disposition leurs com-
pétences a n d’orienter le choix des projets
soutenus.
Les conseils étudient attentivement chaque
demande qui parvient à la Fondation APICIL.
Les projets sélectionnés répondent à des
critères d’innovation, de pérennité, d’intérêt
pour les patients et sont menés par des
équipes reconnues et compétentes.
La Fondation APICIL est sollicitée par des
chercheurs et des soignants du domaine
public comme du domaine privé, ou par
des associations. Tous sont motivés par la
volonté d’améliorer les conditions de vie
des personnes touchées par la douleur et
la souffrance.
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