Dossier
est une publication de la Fondation APICIL. Directrice de la publication : Nathalie Aulnette. Rédactrice : Fanny Maucet. Crédit photos : Véronique Védrenne. Ce journal est disponible en téléchargement sur le site
www.fondation-apicil.org. Conception-Réalisation : PERSONA Grata, Lyon. La Fondation APICIL remercie le personnel hospitalier et les patients pour leur aimable collaboration. Photos réalisées avec les équipes soutenues
par la Fondation APICIL. Impression : FOT Imprimeurs.Tirage : 652.000 exemplaires.
Les groupes thérapeutiques
au CHU de Saint-Etienne :
Quels résultats après 3 années ?
Zoom sur une technique :
le photo-langage dans les groupes thérapeutiques
M
ise au point dans les années 70, cette
technique était destinée à l’animation
de groupes de formation avant d’être
intégrée à des thérapies.
Le photo-langage, associé à la synergie du
groupe, est une des techniques utilisées au
centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne
pour faciliter la parole et l’expression. Il est
demandé à chaque patient de répondre à une
question donnée, par le choix d’une ou deux
photos présélectionnées par le thérapeute.
Les photos sont utilisées comme des outils de
médiation qui ouvrent la parole dans le groupe,
aident à débloquer les idées conscientes ou
inconscientes et à faire res-
sortir les facteurs psycho-
logiques impliqués dans la
douleur chronique.
« Grâce aux groupes, j’ai
bien avancé. Je me sentais
faible, aujourd’hui, j’arrive
mieux à communiquer et
à affronter les choses de
la vie courante. J’ai trouvé
comment avancer avec
mes propres ressources grâce au photo-langage
et à la relaxation » Sylvie, 42 ans, atteinte de
fi bromyalgie pendant 4 ans.
D
epuis 2007, huit groupes composés
de dix patients ont pu être mis en
place chaque année. Ces groupes
sont centrés autour de pathologies spé-
cifi ques et développent des techniques de
médiation comme le photo-langage, la
relaxation, la psychomotricité et l’hypnose.
La spécifi cité du centre de la douleur du
CHU de Saint-Etienne est le développe-
ment d’une prise en charge psychoso-
ciale, avec des groupes d’information et
de réinsertion professionnelle.
En premier lieu, l’évaluation a porté
sur l’amélioration de la douleur au fi l
des séances, et sur l’amélioration du
confort de la qualité
de vie des patients au
quotidien.
Le groupe, les tech-
niques développées,
l’information reçue,
mais également l’ex-
périence partagée
avec les autres, ont
permis à la plupart
des patients d’acqué-
rir la capacité de gérer
leur douleur en déve-
loppant des stratégies
adaptées et d’amélio-
rer signifi cativement leur qualité de vie.
Des échelles d’évaluation sont déve-
loppées et utilisées pour mesurer cette
évolution (échelle de douleur, de qualité
de vie, échelle fonctionnelle, pourcen-
tage de soulagement...). Elles permet-
tent de mesurer l’intérêt de ces groupes
thérapeutiques par rapport notamment
aux thérapies individuelles et montrent
aux patients qu’ils peuvent s’améliorer
au cours de la prise en charge. Le plus
important reste bien sur l’évaluation faite
par le patient lui-même et son propre
ressenti.
En parallèle du développement d’une
pratique innovante, adaptée aux douleurs
chroniques rebelles, ce dispositif permet
un désengorgement important du centre
antidouleur et une prise en charge plus
rapide des nouveaux patients.
D’après le docteur Malou Navez,
le travail en groupe est une réponse
adaptée à la problématique de la dou-
leur chronique. Plus dynamiques, plus
proches des diffi cultés rencontrées,
les groupes aident à faire le lien entre
souffrance et douleur du corps. C’est
un espace propice à l’expression des
angoisses et de la souffrance psycho-
sociale.
L’accompagnement éducatif et social
important entraîne les patients dans
une dynamique de mieux vivre et de
conservation d’une activité profession-
nelle, afi n d’éviter l’entrée dans le cercle
vicieux de la douleur chronique.
Une expérience reproduite
A l’hôpital Saint-Joseph Saint-Luc
de Lyon, une expérience inspirée des
groupes de Saint-Etienne est mise en
place depuis septembre 2009. L’accent
est mis sur l’association du stress et de
la douleur chronique et sur l’éducation
du patient.
Les patients reçoivent des informa-
tions sur la douleur, le stress, leurs
interactions possibles et également sur
les techniques non médicamenteuses
comme la sophrologie, la relaxation ou
encore l’hypno-analgésie.
Les groupes de onze à douze patients
se réunissent durant dix séances, ils sont
encadrés par une sophrologue spéciali-
sée en biologie du stress, une infi rmière
douleur formée en sophrologie et un
médecin rééducateur algologue formé
à l’hypnose. Un psychiatre intervient
ponctuellement.
Le groupe photo-langage est animé par deux
psychologues. Les groupes réunissent 8 patients
tous les 15 jours, pendant un an.
Les groupes thérapeutiques, hôpital Saint-Joseph Saint-Luc de Lyon
Séance de photo-langage, centre de la douleur du CHU de Saint-Etienne