Comment avez-vous reçu la proposition du pape François de vivre une année de la miséricorde ?
J’ai été partagé... À la fois heureux de cette initiative, qui est en lien avec ce que nous vivons dans notre
diocèse, mais un peu inquiet parce que cela fait beaucoup de choses ! Nous n’aurons pas tout à fait
terminé l’Année de la vie consacrée que commencera déjà l’Année de la miséricorde !
Par ailleurs,dans notre diocèse, nous sommes engagés dans
une réflexion avec une lettre pastorale de notre évêque.
Ceci étant dit, nous avons réussi à trouver une cohérence car, dans sa lettre
pastorale, notre évêque nous proposait plusieurs orientations : la solidarité, la
réconciliation, l’ éducation, la catéchèse et la formation. Or, l’an passé dans notre paroisse, nous avions
commencé à mettre en place des (Journées du pardon ) aussi appelées ( Fêtes de la réconciliation ). Cette
initiative va sûrement trouver un écho particulier dans le cadre de L’Année de la miséricorde.
Qu’est-ce que la miséricorde ?
Il y a deux manières de l’envisager : du côté de Dieu et de notre côté.Je cite de mémoire une oraison qui
dit " Dieu manifeste la plus haute preuve de sa puissance quand il patiente et prend pitié " . Ce qu’il y a de
plus intime en Dieu et qui se manifeste tout au long de son histoire avec son peuple et avec l’humanité,
c’est sa volonté d’entrer toujours plus en relation avec nous.Elle s’incarne dans le Christ qui vient appeler
tous les hommes et tous les pécheurs. L’année prochaine, nous lirons l’évangile de Luc, qu’on appelle
aussi l’évangile de la miséricorde et où se trouve la parabole du fils prodigue. La façon dont le père
accueille son fils qui revient en dit long sur ce sujet.
Certains disent que la miséricorde, c’est une corde lancée à la misère...
Oui (rires), on peut trouver des tas de formules imagées et pédagogiques qui nous aident à réfléchir !
Rappelons aussi que "cordia" qui se trouve dans le mot miséricorde, c’est le cœur. Le cœur de Dieu veut
toucher le cœur de l’homme qui a besoin d’être renouvelé. Mais on peut percevoir les choses de façon très
différente si l’on se place du côté des hommes. Il me semble que l’on redécouvre la miséricorde grâce à
saint Jean-Paul II, qui avait institué le dimanche de la miséricorde, même si les oraisons de ce dimanche
en parlaient déjà. Ce terme a un côté un peu misérabiliste et péjoratif mais grâce à ce dimanche et à cette
année, on l’envisagera
d’une manière nouvelle.
Comment sommes-nous appelés à pratiquer la miséricorde les uns vis à vis des autres ?
C’est un point très important auquel notre évêque nous a invités à réfléchir à la fois en instaurant des
journées de réconciliation et en citant le pape François qui nous invite à la vivre au quotidien. Le dialogue
et la réconciliation sont nécessaires et le sacrement de pénitence signifie que nous entrons dans cette
démarche. C’est pour cela que, dans notre paroisse, nous essayons de nous associer à la proposition du
pape, les " 24 heures pour Ie Seigneur "autour du 4e dimanche de Carême. Nous organisons donc une fête
de la réconciliation au moment du Carême.
Concrètement, il s’agit d’un parcours dans l’une de nos églises, qui rassemble tous les groupes de notre
paroisse, car la dimension communautaire est très importante. La préparation de cette journée mobilise