ROMÉO ET JULIETTE
DE WILLIAM SHAKESPEARE
Les personnages de
Roméo et Juliette
apparaissent pour la première fois dans une nouvelle
italienne de Luigi da Porta (1485-1529) qui reprenait un sujet déjà développé dans un récit du
Novellino de Masuccio de Salerne et traité ensuite par Matteo Bandello dans l’une de ses nouvelles.
Mais c’est la pièce de Shakespeare qui fit de Roméo et Juliette deux personnages universels.
LA PIÈCE
Roméo Montaigu et Juliette Capulet s’aiment d’un amour pur. Malheureusement, leurs deux
familles véronaises se vouent une haine aussi parfaite et immortelle que la passion qu’ils
éprouvent l’un pour l’autre. Dès le lendemain de leur rencontre à un bal masqué, ils demandent à
Frère Laurent de les marier secrètement, et l’ecclésiastique accepte.
Mais le cousin de Juliette, Tybalt, provoque Roméo en duel. Celui-ci refuse et se fait remplacer
par son ami Mercutio, qui payera la confrontation de sa vie. Roméo jure de le venger et après
avoir tué Tybalt, se voit banni de la ville. Le père de Juliette se résout alors à marier sa fille au
comte Paris. Juliette cherche refuge auprès de Frère Laurent, qui lui remet une potion lui
permettant de feindre la mort pendant quarante heures. Après avoir fait promettre à l’homme
d’église de prévenir Roméo du subterfuge, Juliette avale le breuvage.
Hélas, Roméo ne reçoit pas la nouvelle à temps et, fou de douleur, se rend au tombeau de sa
bien-aimée pour s’y donner la mort. Il y trouve Paris qu’il tue au terme d’un duel, avant d’avaler
lui-même un poison qui le tue dans l’instant. Juliette se réveille alors et, constatant la mort de
son jeune époux, saisit la dague de celui-ci et le rejoint dans l’autre monde.
L’AUTEUR
On considère habituellement William Shakespeare comme le plus grand dramaturge que le
monde ait connu. Aucune pièce d’aucun autre auteur n’a été autant jouée que les siennes, ni
traduites en autant de langues. L’une des raisons principales de la popularité de Shakespeare est
la variété de ses personnages, qu’il réussit toujours avec succès. Ivrognes et meurtriers, princes
et rois, imbéciles ineptes et bouffons de cour, généraux sages et nobles : chaque personnage fait
jaillir de façon éclatante la vie sur le plateau, et, bien qu’ils s’expriment en beaux vers ou dans
une prose poétique, ils rappellent aux spectateurs leurs propres personnalités, traits et défauts.
Shakespeare a aussi fait ses personnages très réalistes. Le dramaturge avait une connaissance
étonnante d’une large variété de sujets et ses personnages, bien développés, reflètent cette
connaissance : science militaire, grâces de la Cour, conduite d’un navire, histoire, religion,
musique...
À l’époque de Shakespeare, peu de biographies ont été écrites à son sujet. Aucun des hommes
littéraires de l’époque élisabéthaine ne l’a considéré comme assez important pour lui consacrer
un ouvrage. Le premier rassemblement de ses travaux, effectué en hommage à Shakespeare par
des membres de sa compagnie, n’a pas été publié avant 1623, soit sept ans après sa mort. Sa
première biographie a été écrite cent ans plus tard. En conséquence, de nombreux faits de la vie
de Shakespeare sont inconnus. On sait qu’il est né à Stratford-on-Avon en Angleterre, au début de