Le fils d’Adrien
A
Au Québec, Le fils d’Adrien est parmi les compagnies de création
en danse contemporaine les plus en vue de sa génération. Pilier du milieu chorégraphique
de Québec, elle connaît un formidable essor depuis quelques années. Son travail,
réputé accessible, raffiné et profondément humain, rejoint un large public de toute les
générations et de tous les milieux.
La qualité de son produit artistique est souligné en 2006 par une nomination au Prix Ville
de Québec, la plus prestigieuse distinction culturelle de la Capitale. La compagnie est
aussi promue dans 50 pays par le biais du DVD Élite Cinars 2006, outil rassemblant les
30 meilleures entreprises canadiennes des arts de la scène.
C’est à Montréal en 1999 qu’Harold Rhéaume fonde Le fils d’Adrien danse. Il la
baptise ainsi en mémoire de son père, disparu avant même de voir son fils danser.
Désirant renouer avec ses racines, l’artiste revient s’installer à Québec en 2000.
Pratiquement seul pour mener sa barque, il propose Écho, un one man show intime et
personnel «(…) une mise à nu qui a gagné la sympathie du public» (La Presse). Son
solo tourne à Montréal, en Ontario et à Lille en France. Presque simultanément, il produit
son premier spectacle jeunesse avec les comédiens Martin Faucher et Daniel Parent.
Qualifiés de «parfaits ambassadeurs pour initier les enfants à la danse», Les Cousins
remportent un franc succès jusqu’en 2004 au Québec, en Ontario, en Belgique et en France.
Prolifique, Rhéaume crée trois autres shows pour les jeunes par la suite : Éclipse
(2000-2001), L’île aux valises (2002) et F.U.L.L. (2003). Son public adulte n’est pas en
reste. Au Québec comme en France, celui-ci est ému jusqu’aux larmes avec la déchi-
rante Morta (2002) «(…) qui tire à bout portant» selon La Presse. Puis vient C.O.R.R.
en 2003,un sensible hommage à la Femme qui se hisse au top 10 de l’hebdo culturel
ICI (Montréal).
De 2004 à 2006, il codirige Les Lundis de la danse, série qui invite les chorégraphes
de Québec à créer dans le décor d’une pièce théâtrale de la programmation du Théâtre
La Bordée (Québec). C’est lui qui y donne le coup d’envoi avec une audacieuse relecture
des Feluettes, qualifiée par Radio-Canada de «meilleur spectacle de l’année à Québec».
En 2005, Rhéaume aborde un «tournant réussi» (La Presse). Résolu à casser les
tenaces préjugés sur l’hermétisme présumé de la danse contemporaine, il propose
CLASH. La pièce, bigarrée et audacieuse, lui fera goûter au succès populaire. Vue par
près de 6 000 personnes, elle fera un tabac aux quatre coins du Québec jusqu’en
2009, s’arrêtant à Liverpool (Angleterre) au passage.
En 2007, Le fils d’Adrien s’envole en France pour achever Variations mécaniques à la
Maison des Arts de Créteil (MAC). Cette création pour enfants et familles, qui allie
danse, sculptures et vidéo, avait été amorcée trois ans plus tôt au Centre culturel
canadien à Paris. En tournée depuis, l’oeuvre est considérée, ici et dans l’Hexagone,
comme un morceau de poésie fantaisiste, délicat et intelligent.
En 2008, Le fils d’Adrien connaît la consécration grâce au 400ede Québec. Pour
l’événement, la compagnie produit Le fil de l'Histoire, une procession dansée, participative
et haute en couleurs qui invite les gens à envahir les rues de la Vieille Capitale.
Encensé par le public et la critique, le spectacle est l'une des vedettes des festivités.
Il fait aussi de Rhéaume le lauréat du Prix du développement culturel au Gala d'excellence
des arts et de la culture de Québec. À la demande générale, Le fil connaît en 2009 une
deuxième édition, elle aussi couronnée de succès.
Un artiste touche-à-tout
En marge de ses propres productions,
Harold Rhéaume conseille et crée pour
d’autres projets artistiques. Parmi ses
nombreuses collaborations au théâtre,
deux lui valent des nominations aux
Masques : Antigone (de Brigitte Haentjens)
en 2003 et On achève bien les chevaux
(de Marie-Josée Bastien) en 2007.
En plus du fil de l’Histoire, il collabore
à deux autres projets pour le 400ede
Québec : Le clan des oiseaux, un spectacle
familial avec l’Orchestre symphonique
de Québec (présenté au Grand Théâtre,
à Wendake et Lévis) puis Le chemin qui
marche, un rave multidisciplinaire des
Productions Olivier Dufour.
Décidément partout à Québec, il sur-
prend au Carrefour international de théâtre
2009 avec sa chorégraphie La Noce,
dernier arrêt du trajet nocturne Où tu vas
quand tu dors en marchant ...? de
Frédéric Dubois. Présentée sur le parvis
de l’église St-Roch, sa performance
«maritale» tout en sons et lumières
exalte le public qui est invité, en finale, à
danser un «continental» en pleine rue !
Proche de son public et de ses artistes
Le fils d’Adrien est bien plus qu’une
«boîte à produire des shows». C’est
d’abord le plus important employeur de
sa discipline à Québec. Il est aussi un
levier pour la relève. Il offre notamment
des stages aux jeunes professionnels et
produit pour les écoles de formation en
danse.
Soucieuse de se rapprocher du public,
la compagnie joue d’audace pour stimuler
l’intérêt de celui-ci envers son art. En
2005, elle est la première en danse à
organiser des focus groups pour tester
ses spectacles avant leur première.
En 2006, elle innove encore avec ses
Levées de Rideau, pub qui consistaient à
présenter un extrait live de CLASH en
première partie d’un spectacle de théâtre.
Elle offre en outre, toute au long de
l’année, une vaste gamme d’ateliers et
d’actions culturelles qu’elle adapte en
fonction de la clientèle.
Quoi de neuf en 2009-2010 ?
Après une grande première à guichet
fermé à La Rotonde, où elle a ému et
conquis le public, la toute dernière pro-
duction du fils d’Adrien prend la route.
NU sera en tournée dans 11 salles de la
province avant d’être reprise à Québec.
Variations mécaniques fait également
son entrée sur les routes du Québec
avec une quinzaine de représentations.
Par ailleurs, la pièce poursuit son périple
en France au Théâtre Paul Eluard à Bezons.
Photo David Cannon
danse