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Paris, le 11 février 2013
COMMUNIQUE
DE PRESSE
Retraite : un bilan personnalisé gratuit pour les salariés de l’Assurance
Le Groupe de protection sociale B2V, qui gère la retraite complémentaire de l’Assurance, propose
aux salariés de la branche et à l’ensemble de ses clients, âgés de 45 ans et plus, un bilan retraite
personnalisé à titre gracieux.
L’Entretien Information Retraite (EIR) est mené par un conseiller expert de la retraite
complémentaire. Il permet de faire le point avec le salarié sur les droits à retraite et d’obtenir des
simulations sur le montant de sa future pension. Il s’inscrit dans le cadre de la loi du 9 novembre
2010, portant sur la réforme des retraites, qui renforce le droit à l’information des assurés sur la
retraite et répond aux orientations des fédérations Agirc-Arrco.
L’entretien a pour objet :
- de vérifier la carrière de l’individu, à l’aide du Relevé de Situation Individuelle (disponible sur le site
du Groupe B2V : www.b2v.fr) et, le cas échéant de la corriger,
- de répondre aux questions de l’assuré relatives aux droits constitués dans les régimes de retraite
légalement obligatoires et aux perspectives d'évolution de ces droits, compte tenu des choix et aléas
de carrière éventuels,
- d'informer sur des thèmes tels que la surcote, les rachats d'année d'études, la retraite progressive,
le cumul emploi-retraite...
- de communiquer des simulations du montant potentiel de la future pension.
Le cas échéant, des simulations des droits à retraite supplémentaire sont réalisées pour les
bénéficiaires du RRP (Régime de Retraite Professionnel) ainsi que pour les titulaires du Fonds de
pension professionnel de l’Assurance.
Les salariés intéressés peuvent prendre directement contact avec B2V à l’adresse Internet suivante :
www.b2v.fr/eir ou par téléphone au 01 72 98 31 71. Les sociétés d’assurances peuvent également se
renseigner par téléphone au 01 72 98 31 30.
A propos de B2V
B2V est un groupe de protection sociale qui exerce trois pôles d’activité principaux : la retraite, la
prévoyance et la santé. Il gère 2 Mds € d’encaissements annuels, pour 960 000 participants (actifs et
retraités) et 30 000 entreprises. Leader dans la branche de l’assurance, B2V assure la protection
sociale de tous les salariés et retraités de ce secteur d’activité. Groupe professionnel de référence de
l’enseignement privé, il gère la retraite de plus d’un tiers des enseignants et de la moitié des
personnels non enseignants. B2V est également très présent dans le domaine interprofessionnel au
service de petites, comme de grandes entreprises. B2V propose des activités sociales adaptées à
l’ensemble de ses clients.
Contacts presse B2V :
Nathalia Baltzinger – Tél : 01 72 98 33 15 - 06 64 34 51 91 - [email protected]
Sandra Carpentier - Tél : 01 72 98 33 01 - [email protected]
Paris, le 11 avril 2013
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le groupe B2V au salon des seniors
Le groupe de protection sociale B2V est présent au salon des seniors du 11 au 13 avril prochain à
Paris, Porte de Versailles. A cette occasion, il propose aux visiteurs une série d’animations en lien
avec l’accompagnement du vieillissement et avec ses activités.
Deux conférences organisées par B2V et animées par des experts reconnus sont proposées au public.
Au programme :
• « Télémédecine : la nouvelle médecine de proximité ?
Intervenant : Dr Pierre Espinoza, praticien hospitalier à l’hôpital européen Georges
Pompidou, coordonnateur du réseau Telegeria, spécialiste de la télémédecine.
Vendredi 12 avril de 13h30 à 14h15 (Salle Kennedy)
•
« Comprendre les changements de la mémoire au fil du temps »
Intervenant : Pr. Francis Eustache, neuropsychologue, directeur de recherche à l’Inserm,
en charge de l'unité U1077 (Université de Caen) dédiée à l’étude de la mémoire humaine
et de ses maladies.
La conférence sera clôturée par Isabelle Charret, gériatre et psycho-gériatre qui répondra
aux questions de l’auditoire. Cette conférence sera suivie d’un temps d’échanges sur le
stand B2V.
Samedi 13 avril de 13h30 à 14h15 (Salle Kennedy)
Rencontres et conseils sur le stand B2V : retraite, couverture santé et prévoyance des retraités,
solutions d’accompagnement du vieillissement, les conseillers du groupe B2V se tiennent à la
disposition des visiteurs sur le stand B2V pour apporter expertise et conseils personnalisés.
B2V : stand C24 village « droits retraite patrimoine » du Salon des Seniors, hall 2.2 de la Porte de
Versailles. Du 11 au 13 avril, de 10 h à 19 h les jeudi et vendredi, et de 10 h à 18 h le samedi.
A propos de B2V
B2V est un groupe paritaire de protection sociale multi-professionnel au service des entreprises de
l’Assurance, de l’Enseignement privé et de nombreux autres secteurs d’activité. B2V exerce dans
trois pôles d’activité principaux : la retraite, la prévoyance et la santé. B2V gère la protection sociale
de 30 000 entreprises et 960 000 actifs et retraités. B2V est un organisme privé à but non lucratif, qui
ne fait aucun bénéfice et ne rétribue aucun actionnaire.
Contacts presse B2V
Nathalia Baltzinger - Tél : 01 72 98 33 15 - [email protected]
Sandra Carpentier - Tél : 01 72 98 33 01 - [email protected]
Paris, le 11 avril 2013
DOSSIER DE PRESSE
Le groupe B2V au salon des Seniors
Sommaire
Page 2 : Communiqué de presse
Page 3 -5 : Conférence « La télémédecine, nouvelle médecine de proximité ? »
Page 6 : Conférence « Comprendre la mémoire au fil du temps »
Pages 7-8 : Présentation du groupe B2V
Contacts presse
B2V :
Nathalia Baltzinger - Tél : 01 72 98 33 15 - [email protected]
Sandra Carpentier - Tél : 01 72 98 33 01 - [email protected]
Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
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Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
Conférence « Télémédecine, la nouvelle médecine de proximité ? »
Dr Pierre ESPINOZA,
INTERNISTE, GASTRO-ENTÉROLOGUE
 1975 - 1982 Garde de médecin de ville
 1982 - 1991 Médecin Hôpital de Fresnes
 1991 - 2001 Urgentiste Hôtel Dieu
 2001 - 2013 Médecin HEGP
 2004 - 2008 Télégéria ADSL
 2009 - 2013 Coordonnateur Télégéria HD
 2013 - 2014 Télégéria IF 30 EHPAD
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Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
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Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
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Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
Conférence « Comprendre les changements de la mémoire au fil du temps »
Pr. FRANCIS EUSTACHE
DIRECTEUR D’ETUDES A L’ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES (EPHE). IL DIRIGE L’UNITE DE
RECHERCHE U1077 DE L’INSERM A L’UNIVERSITE DE CAEN/BASSE-NORMANDIE.
L’unité de recherche U1077 de l’Inserm de Caen est une structure dédiée totalement à l’étude de la
mémoire humaine et de ses maladies. Spécialiste en neuropsychologie de la mémoire, il dirige les
recherches sur les troubles de la mémoire et le diagnostic précoce des maladies neurodégénératives.
Il a pris la direction du GIP Cyceron au 1er janvier 2013. Cyceron est une plate-forme d’imagerie au
sein de laquelle sont menées depuis 1985 des recherches biomédicales dans le domaine des
neurosciences : l'investigation du système nerveux, du niveau moléculaire au niveau de l'organe,
mettant en œuvre, notamment, la tomographie par émission de positons et l'Imagerie par Résonance
Magnétique Nucléaire.
Il est notamment l’auteur de « Les chemins de la mémoire » avec B.Desgranges.
Dr. ISABELLE CHARRET
GERIATRE ET PSYCHO-GERIATRE A LA FONDATION CROIX SAINT SIMON
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Le Groupe B2V au salon des seniors
Paris, le 11 avril 2013
Présentation du Groupe B2V
Acteur de la protection sociale
B2V, né de la fusion en avril 2005 entre l’UCREPPSA (Union des Caisses de Retraite et de Prévoyance
du Personnel des Sociétés d’Assurances) et le BCP (Bureau Commun de Prévoyance) est un Groupe
paritaire de Protection Sociale composé de 500 collaborateurs regroupés sur un site unique à Paris.
Ses 3 pôles d’activité (retraite, prévoyance, santé) sont dédiés au service des assurés et des
entreprises.
Leader dans la branche de l’Assurance
B2V assure en effet la protection sociale de tous les salariés de l’assurance, tant en retraite qu’en
prévoyance et en santé.
Acteur majeur dans l’Enseignement Privé
Plus de 50 ans d’expérience en retraite complémentaire au service des salariés de l’enseignement
privé et depuis 2002, B2V est le seul Groupe habilité à recevoir les adhésions de tous les nouveaux
établissements d’enseignement privé.
Présent dans le domaine interprofessionnel
Des entreprises de toutes tailles et de secteurs économiques très divers font confiance à B2V pour la
gestion leur retraite complémentaire.
B2V en quelques chiffres (données 2011)
Retraite
30 000 entreprises
550 000 cotisants
410 000 retraités
1 700 M € d’encaissements
Prévoyance/Santé
1300 entreprises
368 000 personnes protégées
240 M € de cotisations
Action sociale
30 000 bénéficiaires
Un budget de 11 M €
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Le Groupe B2V au salon des Seniors
Paris, le 11 avril 2013
Présentation du Groupe B2V
Des métiers résolument tournés vers l’humain
Retraite : des solutions complémentaires
Nos assurés bénéficient d’une retraite qui vient s’ajouter à celle versée par le régime de base de la
Sécurité sociale. En retraite complémentaire, le groupe compte une institution Agirc (retraite des
cadres) et une institution Arrco (retraite des salariés). B2V gère une institution de retraite
supplémentaire et un fonds de pension professionnel destinés aux salariés et retraités de l’assurance.
Le groupe abrite en son sein l’Urcrep, association mandatée par les Pouvoirs Publics pour recouvrer
les cotisations de retraite complémentaire des enseignants du secteur privé sous contrat avec l'État.
La prévoyance/santé : des offres pour protéger ses salariés, sa famille
Dans ce domaine, B2V remplit deux missions : garantir le remboursement des frais de santé, protéger
et indemniser les assurés et leur famille en cas de décès, d’incapacité et d’invalidité. Au sein du
groupe, le Bureau Commun d’Assurances Collectives (BCAC) est le gestionnaire référence en matière
de protection du personnel actif et retraité des compagnies d’assurances et des mutuelles. B2V
propose aux entreprises une offre santé et prévoyance collective pour protéger leurs salariés. Une
offre de complémentaire santé et une couverture obsèques sont destinées aux retraités.
L’action sociale : des services aider les plus fragilisés
En plus de ses missions premières (retraite complémentaire, prévoyance et santé), B2V mène depuis
toujours une politique active en matière d’action sociale fondée sur la solidarité et la proximité pour
aider les plus fragilisés.
B2V est particulièrement attentif aux problématiques liées à l’avancée en âge. Le Prix Solidarité
Autonomie Seniors en est une illustration parmi une large palette d’aides et de services de l’action
sociale :
• La prévention avec centres de prévention dédiés pour les plus de 50 ans à Paris, Toulouse,
Marseille, Grenoble, Lyon, Lille, Rouen, Strasbourg, Montpellier
• Des actions itinérantes en régions,
• Le soutien à domicile (aides financières, prêts à taux 0% pour l’aménagement du domicile, maintien
des liens sociaux avec des services comme Sortir Plus, information en régions),
• L’aide aux aidants (aides financières, solutions de répit, actions de soutien en régions), places
prioritaires en résidences de retraite (500 établissements / 1 600 places réservées),
• Le groupe intervient également dans de nombreux domaines tels que le handicap, les situations de
ruptures sociales (chômage, décès, invalidité…), aide à l’éducation.
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Paris, le 16 avril 2013
L'Observatoire B2V des Mémoires officiellement lancé !
Le Groupe B2V, spécialiste de la protection sociale, a inauguré ce matin à Paris cet
outil innovant dont le Conseil Scientifique, composé de six spécialistes de renommée
mondiale, est présidé par le professeur Francis Eustache.
A travers l’Observatoire des Mémoires, le Groupe B2V souhaite approfondir la compréhension de la
mémoire sous toutes ses formes (individuelle, collective, d’entreprise…), diffuser la connaissance et
participer au développement de moyens de prévention. « Cet observatoire, c'est un laboratoire
sociétal privilégié qui permettra de vulgariser des thèmes de recherche généralement inaccessibles au
grand public. » a déclaré Isabelle Pécou, la Directrice Générale de B2V.
Souhaitant s’adresser au plus grand nombre, l'Observatoire B2V des Mémoires aura ainsi pour mission
de permettre l’accès aux plus récentes recherches autour des différentes formes de mémoire
existantes, et de partager les innovations en matière de prévention.
Présidé par le Professeur Francis EUSTACHE, Directeur de Recherche à l’INSERM, le Conseil Scientifique
regroupe des spécialistes de renommée internationale en Neurosciences et en Sciences Humaines :
. Hélène AMIEVA, neuropsychologue et épidémiologiste, Professeur à l’université Victor Segalen
Bordeaux 2,
. Jean-Gabriel GANASCIA, Professeur à l'Université Pierre et Marie Curie Paris VI – informaticien
spécialiste de l'intelligence artificielle,
. Robert JAFFARD, Professeur émérite. Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives
d’Aquitaine (INCIA), université de Bordeaux 1,
. Denis PESCHANSKI, historien, Président du conseil scientifique du Mémorial de Caen et responsable
scientifique de l'équipement d'excellence MATRICE,
. Bernard STIEGLER, philosophe, fondateur et Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation au
Centre Georges-Pompidou.
Pour le Professeur Eustache, la notion de recherche pluridisciplinaire et la dimension « prévention »
initiées par B2V confèrent à cet Observatoire un caractère particulier à même de faire avancer la
compréhension dans ce domaine de l'étude de la mémoire.
Des colloques et conférences, des actions pilotes, autour du thème « Nutrition et mémoire » par
exemple, des bourses doctorales attribuées à de jeunes chercheurs ou encore les Prix B2V décernés
aux porteurs d'initiatives autour de la mémoire individuelle ou collective, seront les premières actions
au menu de l'Observatoire.
A travers son Observatoire, B2V s’implique dans un engagement sociétal majeur avec une logique de
protection, d’anticipation et de prévention des risques de la vie. La création de l’Observatoire B2V des
Mémoires entre naturellement en résonance avec les métiers du groupe, ses valeurs et ses
développements.
A propos de B2V :
B2V est un groupe paritaire de protection sociale multi-professionnel au service des entreprises de
l’Assurance, de l’Enseignement privé et de nombreux autres secteurs d’activité. B2V exerce dans trois
pôles d’activité principaux : la retraite, la prévoyance et la santé. B2V gère la protection sociale de
30 000 entreprises et 960 000 actifs et retraités. B2V est un organisme privé à but non lucratif, qui
ne fait aucun bénéfice et ne rétribue aucun actionnaire.
www.observatoireb2vdesmemoires.com.
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Sommaire
I - Pourquoi l'Observatoire B2V des Mémoires?
p. 2
II - Les missions et les actions de l'Observatoire B2V des Mémoires
p. 3
III - Le Conseil Scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires :
Biographie des experts et raisons de leur participation à l'Observatoire p.6
IV - Les champs de l'Observatoire B2V des Mémoires :
Les différentes formes de mémoire
p. 11
V - Présentation du Groupe B2V
p. 13
Annexes
A - La mémoire vue par les membres du Conseil Scientifique
p. 15
B - Petite histoire et quelques métaphores de la mémoire
p. 22
C - Petit lexique pour mieux comprendre la mémoire
p. 25
1
I - Pourquoi l'Observatoire B2V des
mémoires ?
Explorer la Mémoire sous toutes ses formes
La mémoire est un sujet de préoccupation pour toutes les générations. La mémoire est intimement liée
au parcours de vie des hommes. Des apprentissages de l'enfance, aux phénomènes de vieillissement,
en passant par la formation des souvenirs. Vie privée, environnement professionnel, communauté,
collectivité sont impactés et forgent les individus, leur identité, leur mémoire. C'est pourquoi,
l'Observatoire a choisi de s'intéresser à la mémoire sous toutes ces facettes, aux mémoires plurielles en
rassemblant un conseil d'experts spécialistes de la mémoire, des mémoires dans leurs domaines
respectifs : les neurosciences bien entendu mais aussi l’histoire et la philosophie avec une volonté de
partage des savoirs et des réflexions sur le monde qui nous entoure. Toutes ces disciplines agissent et
interagissent sur l'évolution de nos sociétés. Mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire
d'entreprise, mémoire numérique... Toutes ces formes de mémoires participent à l'histoire et à la
construction des individus. L'Observatoire est un lieu d'interface entre les disciplines, de partage des
savoirs et de réflexions communes.
Centraliser la connaissance et la transmission des savoirs autour de la Mémoire
Offrant un accès d’informations et de connaissance pour tous sur la base des travaux de chercheurs
renommés et pluridisciplinaires (neurosciences et sciences humaines), l’Observatoire B2V des
mémoires se veut être une plate-forme d’ouvertures des nouveaux savoirs sur la mémoire sous toutes
ses formes. Cet Observatoire a une triple vocation : soutenir la recherche et l'innovation, informer et
vulgariser, contribuer à l'émergence des moyens de prévention. En 2013, l'Observatoire débutera
notamment la première cartographie des sources de mémoire, représentation qui permettra de
comprendre, visualiser, projeter les différentes sources de nos mémoires.
Valoriser un enjeu sociétal majeur
La Mémoire et ses méandres encore mal connus sont devenus, avec le vieillissement de la population
et ses conséquences sociales, un sujet de curiosité et de préoccupation pour le grand public. Il s’agit
d’un enjeu de recherche et de développement de premier plan. Avec 850 000 personnes atteintes de
la maladie d'Alzheimer en France aujourd'hui, la prévention et la connaissance des mécanismes du
cerveau et de la mémoire apparaissent comme essentielles. Sous ce prisme, l'Observatoire B2V des
mémoires prend un relief particulier.
Réunir les plus éminents spécialistes de la Mémoire
•
•
•
•
En réunissant les experts de leurs disciplines, l'Observatoire B2V des mémoires a choisi de s'inscrire
dans une démarche qualitative et pérenne.
Présidé par Francis Eustache, Neuropsychologue, Directeur de l'unité de recherche u1077 de l’Inserm
à l’Université de Caen/Basse-Normandie, Directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
(EPHE), il est composé de :
Hélène Amieva, Professeur de psychogérontologie. Doctorat neurosciences et neuropharmacologie,
Inserm
(U 897), Université Victor Segalen Bordeaux 2.
Jean-Gabriel Ganascia, Professeur à l'Université Pierre et Marie Curie Paris VI. Laboratoire
d'informatique de Paris VI (LIP6) – Cnrs. Labex Obvil. Directeur de l'équipe ACASA du LIP 6 membre du
directoire du Labex Obvil.
Robert Jaffard, Professeur émérite. Institut de neurosciences cognitives et integratives d’aquitaine
(Incia), (Umr Cnrs 5287 /Cnrs Umr 5228) Université de Bordeaux.
Denis Peschanski, Historien, Directeur de recherche au Cnrs, directeur scientifique de l'équipement
d'excellence Matrice, Président des conseils scientifiques du Mémorial de Caen et du Mémorial du
2
•
camp de Rivesaltes.
Bernard Stiegler, depuis avril 2006, il dirige l'institut de recherche et d'innovation (IRI) créé au sein du
Centre Georges Pompidou à son initiative.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que B2V, groupe de protection sociale, qui a vocation à suivre les
individus tout au long de leur vie de salariés puis lors de leur retraite, et se trouvant par ailleurs très
engagé dans l'accompagnement et la prévention du vieillissement, a choisi de créer cet Observatoire
unique en son genre.
II - Missions et actions de l’Observatoire B2V des mémoires
L'Observatoire B2V des mémoires se définit comme un laboratoire «sociétal» à vocation
multiple. Il poursuit plusieurs objectifs. Un programme d'actions a été défini en fonction de
ceux-ci.
A/ Recherche et innovation
•
La Cartographie de l’Observatoire
C’est en 2013 que débute la création et la mise en place de la cartographie des sources de
mémoires.
Il n’existe pas aujourd’hui de représentation qui permette de comprendre, visualiser, projeter les
différentes sources de nos mémoires. Après avoir demandé aux experts du conseil scientifique de
répertorier ces différentes sources, d’approfondir chacune d’entre elles, d’en imaginer les liens,
l’Observatoire procédera à l’élaboration de la première cartographie de ces sources de la Mémoire.
Ce projet permettra d’en matérialiser pour la première fois les liens dynamiques qui l’animent et les
sources qui la constituent. C’est par la conjonction du domaine neuroscientifique, de l’histoire, de la
philosophie, de la psychanalyse, de la biologie, (etc.) et aussi par la contribution d’experts en
recherches sensorielles (odorat, goût, toucher…), que naitra cette carte des origines et des résurgences
des mémoires humaines.
La cartographie des sources de mémoires révèlera l’apport de l’Observatoire B2V dans son ambition
de révéler au plus grand nombre comment nous portons nos mémoires, ou comment nous sommes
portés par elles… Le projet mettra en lumière leurs manifestations, leurs rappels, leurs stimulations,
leurs déclencheurs…. Il s’agira également de mettre en valeur les liens entre les différents types de
mémoires sur le plan individuel et collectif, et par rebonds – historique, cultuels, culturelles - les
processus mémoriels constituant une identité.
Cette cartographie s’enrichira en permanence au fur à mesure des découvertes des sciences
humaines, médicales, technologiques, constituant un objet vivant, en évolution constante.
Enfin la cartographie sera un élément de référence permanent de l’Observatoire. Elle sera visible sur le
site de l'Observatoire www.observatoireb2vdesmemoires.com
•
Une bourse doctorale
Sous l’égide du Conseil scientifique, l’Observatoire B2V des mémoires soutiendra des projets de
recherches pluridisciplinaires sur la mémoire en finançant notamment une bourse de contrat doctoral
sur trois ans. Cette bourse permettra à un étudiant européen titulaire d’un master depuis moins de
deux ans de poursuivre et finir sa thèse. Cet étudiant appartiendra à un laboratoire français.
3
L’appel de candidature lancé mi-mars sera clôturé fin mai.
Les dossiers seront évalués par deux rapporteurs. La bourse sera attribuée fin juillet 2013 par un
conseil présidé par Francis Eustache, et des experts contributeurs.
•
Diffuser la connaissance
Il s'agit de réunir et diffuser la connaissance autour de la mémoire humaine avec des apports
pluridisciplinaires grâce à la contribution de ses membres mais aussi celles d'éminents spécialistes qui
pourront être sollicités ponctuellement sur des thématiques spécifiques comme la nutrition, la musique,
le langage... Le propos est d'enrichir et d'apporter une connaissance aussi large que pointue possible. Il
s'attachera donc à diffuser études et expertises mais également à vulgariser pour informer le plus grand
nombre.
•
A la rencontre du public
L’Observatoire B2V des mémoires organisera des colloques et conférences afin de communiquer sur
des faits scientifiques établis. Il permettra de poser les enjeux de la mémoire dans notre société et
d’initier la réflexion sur des recherches prospectives liées aux mémoires (individuelle, en entreprise,
collective).
Le but sera de partager, en organisant des conférences, les recherches et les découvertes sur la
mémoire, auprès des scientifiques, des entreprises, des seniors, des scolaires, des institutionnels, du
grand public sur les enjeux de la mémoire et de sa prévention.
Un site internet dédié : www.observatoireb2vdesmemoires.com
Média universel par excellence, Internet permettra une diffusion massive des travaux de l'Observatoire.
Il sera composé de diverses rubriques où la communauté scientifique et le grand public pourront
s'informer des travaux et de l'agenda de l'Observatoire.
B/ Prévention
Deux initiatives sont d'ores et déjà lancées.
•
Remise d'un Prix
Il récompensera des projets innovants en lien avec l’activité de l’Observatoire et l’action sociale
du Groupe.
En 2013, les sujets choisis sont les suivants :
¬ « Soutenir les liens intergénérationnels par la transmission de la mémoire collective »
¬ « Favoriser la préservation des facultés cognitives et mnésiques des seniors » .
Ce prix annuel fait l’objet d’un appel à candidature en mars pour une remise des dotations en
novembre. Il est ouvert auprès d’organismes non lucratifs (associations, collectivités…)
4
!
Engager des actions pilotes
Leur mise en place permettra de préempter un sujet, d'investiguer, de réfléchir sur une thématique en
lien avec la mémoire humaine. Les actions pilotes réalisées par l'Observatoire permettront de faire
intervenir des experts contributeurs sur d'autres disciplines dans une optique de découvertes et de
prévention. Par exemple, certaines actions auront pour thématiques : mémoire et nutrition ou la
mémoire olfactive.
5
III – Le Conseil Scientifique de l’Observatoire B2V des mémoires
Placé au cœur du dispositif, Le Conseil Scientifique est garant et référent de l'Observatoire, de
ses missions et de la transversalité de sa démarche. Il valide et cautionne les travaux de
l'Observatoire. Il conseille et réfléchit à des actions. Il met sa créativité au service de
l'Observatoire.
Présidé par Francis Eustache, il est composé de 6 membres : 3 experts en neurosciences et 3
experts en sciences humaines (histoire, philosophie)
A/ Experts intervenant en neurosciences
•
PR. HELENE AMIEVA
PROFESSEUR
DE
PSYCHOGÉRONTOLOGIE.
DOCTORAT
NEUROSCIENCES
ET
NEUROPHARMACOLOGIE, INSERM (U 897), UNIVERSITE VICTOR SEGALEN BORDEAUX 2.
Axes de recherches : Epidémiologie du déclin cognitif dans les maladies neurodégénératives au moyen
d'études de cohortes en population longitudinale.
Co-investigatrice principale et coordinatrice d’‘ETNA3’. Cette étude nationale avait pour objectif principal
d'évaluer l’efficacité à long terme (2 ans) de trois stratégies thérapeutiques non médicamenteuses
auprès de 650 malades. Il s’agissait de savoir si ces thérapies permettaient de retarder chez les patients
atteints de la maladie d’Alzheimer l’entrée dans la phase modérément sévère à sévère de la maladie
(conclusions de l’étude attendues début 2013). Les trois stratégies thérapeutiques : la stimulation
cognitive, la thérapie par réminiscence, un programme de prise en charge individuelle.
Sa présence dans l’Observatoire
« Je pense qu’il est important aujourd’hui que des caisses de retraite ou des mutuelles de santé,
s’emparent du problème des maladies de la mémoire, pour les appeler à lutter contre ces troubles et
encourager la prévention. Il ne suffit pas seulement de favoriser ou financer des actions pratiques,
servant souvent de vitrine. On voit fleurir un peu partout des groupes de stimulation cognitive, auquel je
crois que très moyennement, je ne suis pas persuadée que c’est de cette façon que l’on pourra prévenir
les troubles de la mémoire, en particulier dans le vieillissement.
Aussi, ce que j’ai trouvé intéressant dans la création de cet Observatoire B2V des Mémoires, c’est que
cette structure est porteuse d’une double démarche.
Tout d’abord, le Groupe B2V prend en compte l’idée que la mémoire est un phénomène plus complexe
qu’il n’y paraît et qu’il est urgent et important de faire avancer les connaissances fondamentales que
nous avons aujourd’hui.
Par ailleurs, l’objectif principal de l’observatoire est de faire émerger des hypothèses crédibles, sur des
pistes de prévention des troubles de la mémoire.
•
PR. FRANCIS EUSTACHE
NEUROPSYCHOLOGUE. DIRECTEUR D’ETUDES A L’ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
(EPHE). IL DIRIGE L’UNITE DE RECHERCHE U1077 DE L’INSERM A L’UNIVERSITE DE
CAEN/BASSE-NORMANDIE.
L’unité de recherche U1077 de l’Inserm de Caen est une structure dédiée totalement à l’étude de la
mémoire humaine et de ses maladies. Spécialiste en neuropsychologie de la mémoire, il dirige les
recherches sur les troubles de la mémoire et le diagnostic précoce des maladies neurodégénératives. Il
a pris la direction du GIP Cyceron au 1er janvier 2013. Cyceron est une plate-forme d’imagerie au sein
de laquelle sont menées depuis 1985 des recherches biomédicales dans le domaine des
6
neurosciences : l'investigation du système nerveux, du niveau
moléculaire au niveau de l'organe, mettant en œuvre, notamment, la tomographie par émission de
positons et l'Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire.
Il est notamment l’auteur de « Les chemins de la mémoire » avec B.Desgranges.
Le Pr Eustache a été choisi pour être le président du conseil scientifique de l’Observatoire B2V des
mémoires.
Sa présence dans l’Observatoire
« C’est une belle idée. En effet, la mémoire n’est pas simplement une fonction mentale. C’est une
fonction que l’on connait de mieux en mieux et à laquelle on s’intéresse de plus en plus. On se pose
beaucoup de questions sur la mémoire, son fonctionnement et ses dysfonctionnements, et le fait qu’il y
ait un observatoire dédié est une innovation qui m’a séduit.
La notion de recherche pluridisciplinaire, avec la dimension « prévention », est la particularité de cet
Observatoire pour avancer dans l’étude de la mémoire et sa compréhension. Le fait d’avoir différentes
disciplines impliquées, avec une pensée particulière pour les sciences humaines dans un sens très
large, de la psychologie à l’histoire ou la sociologie, sera très intéressant.
J’ai la chance et le privilège d’être le président du conseil scientifique, mais je veux vraiment que ce soit
une œuvre commune.
Quel est le fonctionnement de la mémoire dans la vie quotidienne, on pense à la mémoire individuelle
bien sûr, mais comment cette mémoire est modulée par la mémoire collective ? Ce sont des thèmes
pas si fréquemment traités par les scientifiques car ils sont très spécialisés. Il y a certes une biologie de
la mémoire, une psychologie de la mémoire, des historiens qui s’intéressent à la mémoire collective,
mais en revanche, des projets qui essayent de faire l’interface de ces différentes approches, c’est
beaucoup plus rare et c’est généralement là que se font les grandes découvertes. C’est ce que l’on
souhaite mettre en œuvre dans cet Observatoire B2V des mémoires. »
•
PR. ROBERT JAFFARD
PROFESSEUR EMERITE. INSTITUT DE NEUROSCIENCES COGNITIVES ET INTEGRATIVES
D’AQUITAINE (INCIA), (UMR CNRS 5287 /CNRS UMR 5228) UNIVERSITE DE BORDEAUX.
Ses principales activités de recherche portent sur la neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire.
En 1988, Robert Jaffard prend la direction du laboratoire de neurosciences cognitives associé au
CNRS. Son équipe s’intéresse à l’implication d’une région du cerveau, l’hippocampe, dans la mise en
mémoire, puis à l’implication d’un médiateur cérébral dans l’apprentissage, l’acétylcholine.
L’acétylcholine est le médiateur dont on déplore la perte chez les patients atteints de la maladie
d’Alzheimer. Les travaux portent ensuite sur l’étude de modèles animaux et des mécanismes cérébraux
du fonctionnement de la mémoire déclarative/relationnelle, sur l’analyse des mécanismes
neurobiologiques de la peur conditionnée et enfin sur les réorganisations cérébrales associées au
processus de consolidation à long terme. Avec son équipe, il a également montré, à partir d’expériences
sur l’animal, que l’administration d’acide rétinoïque ou une supplémentation en vitamine A supprimaient
sélectivement les déficits de mémoire de travail et/ou de mémoire à long terme du sujet âgé et que ces
effets bénéfiques s’accompagnaient d’une expression accrue de certains marqueurs de plasticité dans
l’hippocampe et dans le cortex. Il est également professeur associé à l’université de Laval (Québec).
Sa présence dans l’Observatoire
« Ce qui m’a interpellé dans la création de cet Observatoire, c’est l’apport qu’il permettra, tant aux
scientifiques qu’au grand public. Je pense qu’il est important que les scientifiques aient connaissance de
ce nouvel Observatoire à la fois pour le soutien qu’ils pourraient recevoir et pour les connaissances
qu’ils peuvent lui apporter.
7
Ensuite, pour le grand public, c’est la possibilité d’être tenu
informé des progrès réalisés dans les recherches sur la mémoire (neuropsychologie, maladies
neurodégénératives, vieillissement, etc.). C’est un sujet très sociétal. Les gens, quel que soit leur âge,
s’intéressent beaucoup à leur mémoire, bien que, dans la majorité des cas, ils en aient une
connaissance assez floue.
Par exemple, on ne sait généralement pas les que les activités intellectuelles, les contacts sociaux et
même l’exercice physique ont des effets très positifs sur le fonctionnement de la mémoire, notamment
chez les personnes âgées. Ces activités créent ce que l’on appelle une réserve cérébrale ou cognitive
sous-tendue par des mécanismes neurobiologiques que l’on commence à comprendre. Il est
maintenant avéré que de telles réserves permettent le maintien de nos activités cognitives et mnésiques
à un niveau élevé et une protection contre les effets délétères d’éventuelles maladies
neurodégénératives. Plus généralement, il est évident que l’activité pluridisciplinaire et les missions de
l’observatoire dans le domaine de la mémoire individuelle et collective auront des retombées
significatives, notamment dans le domaine de la prévention. »
B/ Experts intervenants en philosophie, histoire, sciences humaines
•
BERNARD STIEGLER
DEPUIS AVRIL 2006, IL DIRIGE L'INSTITUT DE RECHERCHE ET D'INNOVATION (IRI) CREE AU
SEIN DU CENTRE GEORGES POMPIDOU A SON INITIATIVE.
Sous la direction de Jacques Derrida, Bernard Stiegler soutient sa thèse à l'École des hautes études en
sciences sociales en 1993 et obtient un doctorat de philosophie. Il axe sa réflexion sur les enjeux des
mutations actuelles — sociales, politiques, économiques, psychologiques — portées par le
développement technologique et notamment les technologies numériques.
Professeur à l'Université de technologie de Compiègne (UTC), et directeur de l'unité de recherche qu'il a
fondée en 1993, « Connaissances, organisations et systèmes techniques » docteur de l'Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales , Bernard Stiegler a été directeur général adjoint de l'Institut
national de l'audiovisuel (INA), puis directeur de l'Institut de recherche et coordination
acoustique/musique (Ircam) jusqu'à la fin 2005. Il est également professeur à l’université de Londres.
En 1987, il conçoit l'exposition « Mémoires du futur » et en assure le commissariat au centre Georges
Pompidou.
Bernard STIEGLER est également président d’ARS INDUSTRIALIS, association créée en 2005. Ars
Industrialis est une association d’étude et de réflexion transdisciplinaire sur le nouveau monde industriel
qui émerge avec le numérique. Posant qu’il n’y pas de vie de l’esprit sans instruments spirituels, Ars
Industrialis s’est fixé pour but d’imaginer un nouveau type d’agencement entre culture, technologie,
industrie et politique autour d’un renouveau de la vie de l’esprit.
Inscrite dans cette démarche, s’est ouvert en septembre 2010 l’école de philosophie d’Epineuil-leFleuriel, où Bernard Stiegler propose des cours de philosophie ouvert à tous et accessibles en ligne.
Sa présence dans l’Observatoire
« Tout d’abord, je suis très heureux et honoré de faire partie du conseil scientifique de cet Observatoire
B2V des mémoires parce qu’il est transdisciplinaire – et évidemment parce qu’il est consacré à l’étude
de mon objet favori, qui est la mémoire. Ma conviction profonde est qu’il faut absolument faire travailler
les disciplines entre elles aujourd’hui autour de cette réalité multidimensionnelle qu’est la mémoire
humaine.
Pour ma part, je développe une proposition théorique que je compte mettre en discussion dans
l’Observatoire, et que j’appelle l’organologie générale. Je considère en effet que le cerveau se
caractérise par le fait qu’il n’est pas seulement organique, mais qu’il est aussi organologique. C’est-àdire que le cerveau est un organe qui, chez l’être humain, a une capacité d’intérioriser des organisations
techniques, des organes artificiels en somme. Sans cela, l’humain n’est pas viable. Par exemple, sans
mes lunettes je ne peux pas me promener dans la rue, sans vêtements nous ne pourrions pas vivre
avec les froids de l’hiver… L’être humain est un être intégralement artificialisé, et c’est aussi pourquoi il
8
doit être éduqué : chaque génération doit apprendre à vivre avec
un monde qui change, et l’éducation est la condition de la capacité à exister dans un tel monde. C’est
pour cela que l’être humain intériorise du savoir, de la culture et de la science tout au long de sa vie plus
ou moins… Ce que le néandertalien a appris il y a 300 000 ans, je l’ai reçu en héritage non pas par la
voie génétique, mais par la voie technique : la technique est la condition de l’intelligence collective aussi
bien qu’individuelle.
Aujourd’hui, nous vivons une révolution industrielle qui repose sur des mnénotechnologies numériques
sont dont issus Internet, Google, Facebook, les smartphones et tant d’autres choses – et tout cela
constitue l’infrastructure des technologies industrielles de la mémoire. Des questions nouvelles se
posent et notamment du fait que ces technologies cognitives numérique, transforment la vie et
l’organisation du cerveau. Je travaille en relation avec Maryanne Wolf, directrice du centre de recherche
sur la lecture et le langage à l’université Tufts aux Etas-Unis, qui s’est spécialisée dans les effets que
produisent les mutations numériques sur le cerveau des enfants. Il y a de grands débats dans le monde
sur ce que le numérique peut provoquer dans le cerveau des enfants, ce qui est une vaste question, et
où existent des opposions très fortes entre les scientifiques.
Il est absolument impossible d’étudier ces questions seul et de tenter de répondre aux défis qu’elles
nous lancent de façon monodisciplinaire : il faut des médecins, des spécialistes de la neurologie, des
biologistes, des informaticiens, des philosophes, des sociologues, des historiens, des anthropologues,
et bien sûr des économistes…
J’attends donc de ce conseil scientifique que l’on puisse ouvrir les discussions, étudier des projets
nouveaux, soutenir des thèses dans cette perspective transdisciplinaire.
Cet Observatoire pourra donner aux scientifiques l’occasion de croiser les disciplines à travers
projets de thèse, ce qui est plutôt rare en France. Par là, il devrait constituer aussi un lieu
transmission et d’information plus accessible aux divers publics – or il est indispensable que chacun
nous comprenne mieux ce qu’il se passe dans le domaine de la mémoire de nos jours : ce sujet
cessera de devenir plus présent dans l’actualité.
de
de
de
ne
C’est pourquoi je me réjouis que B2V ait lancé cette initiative qui peut contribuer à modifier les rapports
entre la société et la science. »
•
DENIS PESCHANSKI
HISTORIEN, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS, DIRECTEUR SCIENTIFIQUE DE
L'EQUIPEMENT D'EXCELLENCE MATRICE, PRESIDENT DES CONSEILS SCIENTIFIQUES DU
MEMORIAL DE CAEN ET DU MEMORIAL DU CAMP DE RIVESALTES.
Denis Peschanski est affecté au Centre d’histoire sociale du XXe siècle. De l’été 2001 à l’été 2005, il a
été membre du conseil scientifique du CNRS (secrétaire scientifique et membre du bureau). De février
2006 à septembre 2008, il a été directeur scientifique adjoint au CNRS, département des sciences
humaines et sociales.
MATRICE résume l’ambition du nouveau programme à 10 ans (Memory Analysis Tools for Research
through International Cooperation and Experimentations). Il est complété par le sous-titre : « Entre
mémoire individuelle et mémoire sociale : les nécessités et les outils de l’innovation ». A partir de deux
vastes expérimentations, l’objectif visé est de comparer le grand récit et les comportements et écrits des
témoins ou des spectateurs.
Sont mobilisés des partenaires institutionnels comme le Pres héSam (porteur) et l’université Paris 1, le
CNRS, l’INA, France-Télévisions, les Archives nationales, une dizaine de laboratoires, deux ministères
(Défense et Culture), des mémoriaux (Caen, Champigny et Rivesaltes) et des fondations (FMS, FMD et
FR).
La mobilisation de ces laboratoires est le signal de l’ouverture transdisciplinaire, conviant les sciences
humaines et sociales, les sciences du vivant les sciences de l’ingénierie (moteurs de recherche,
transcripteurs automatiques Speech to Text, capteurs électroniques, Eyetrackers).
9
Sa présence dans l’Observatoire
« J’ai trouvé la mise en place de cet observatoire originale. En effet, on a l’habitude de cloisonner les
disciplines : les scientifiques avec les scientifiques, les historiens avec les historiens… chacun travaillant
dans son périmètre.
Lorsque Francis Eustache m’a sollicité, j’ai trouvé l’idée très intéressante. Nous travaillons déjà
ensemble sur la mémoire. Il a conclu à la nécessite de rassembler différentes disciplines pour travailler
sur cet objet qui, a priori, est un objet tronçonné.
Cette volonté d’ouverture interdisciplinaire entre professionnels et scientifiques m’intéresse beaucoup. Il
s’agit d’explorer les frontières de la connaissance. C’est un vrai défi.
D’une façon plus personnelle, ce qui m’intéresse, c’est de considérer qu’il est impossible de comprendre
ce que l’on appellera « la mémoire collective », ce qui anime, ce qui construit une société à divers
moments, comme la seconde guerre mondiale. L’impact de la société sur l’individu me semble vraiment
une piste innovante à creuser.
On a toute une série d’outils à notre disposition (imagerie) pour mieux comprendre comment
fonctionnent le cerveau, la mémoire et ses influences diverses.
A partir du moment où l’on découvrira précisément le fonctionnement de la mémoire, ça nous permettra
également de comprendre comment on peut soigner, réparer et anticiper des situations pathologiques,
qu’elles soient individuelles ou sociales. »
•
PR. JEAN-GABRIEL GANASCIA
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CUIRE PARIS VI. LABORATOIRE
D'INFORMATIQUE DE PARIS VI (LIP6) – CNRS. LABEX OBVIL. DIRECTEUR DE L'EQUIPE ACASA
DU LIP6. MEMBRE DU DIRECTOIRE DU LABEX OBVIL.
Axes de recherche : initialement centrées sur l'acquisition des connaissances (transfert de
connaissance de l’homme à la machine) et l'apprentissage machine (comment faire pour qu'une
machine apprenne d'elle-même), ses orientations scientifiques ont progressivement évolué vers la
modélisation cognitive, la fouille de données et aujourd’hui les « humanités numériques ». Dans cette
perspective, il a entrepris des recherches sur l'analyse littéraire (génétique textuelle, analyse stylistique),
sur la modélisation des représentations sociales (reconstruction de stéréotypes sociaux à partir
d'articles de journaux), sur la découverte scientifique et l'épistémologie, en particulier en médecine, sur
la musicologie et la musique (détection de motifs récurrents, simulation d'improvisation), sur la télévision
intelligente (recommandation et visualisation de programmes) et sur la lecture électronique
(cartographie de contenus, augmentation des liseuses). Dans tous les cas, il s’agit de transmettre et
d’exploiter le patrimoine avec les ressources du numérique. Les supports externes de mémoire se
développent massivement aujourd’hui. Ils jouent un rôle de plus en plus important aujourd'hui, dans de
multiples aspects de la vie quotidienne. Toutefois, l’évaluation précise de l’influence qu’exercent ces
supports électroniques sur nos mémoires naturelles a été très peu poussée. Comment les dispositifs
électroniques affectent les mémoires humaines ? En quoi les accroissent-elles et en quoi les diminuentelles ? Et, comment, en retour, l’investigation des processus mnésiques est susceptible de nous aider à
fabriquer des mémoires artificielles mieux conçues ?
Sa présence dans l’Observatoire
« Je me passionne pour la mémoire depuis un certain nombre d’années et ce projet m’a tout de suite
intéressé.
L’Observatoire B2V des Mémoires pourra aider à favoriser des projets interdisciplinaires, en permettant
à de jeunes chercheurs de travailler sur des sujets liés au développement des mémoires.
Je pense qu’il peut aussi aider le grand public à comprendre la mémoire d’une façon générale, mais
10
également à mieux comprendre les difficultés que l’on rencontre
face à l’extraordinaire développement des supports externes de mémoires. Songez par exemple
qu’aujourd’hui on pourrait stocker l’ensemble des 13 millions d’ouvrages imprimés à la Bibliothèque
Nationale de France, sur un petit carré de 12 centimètres de cotés, une sorte de mouchoir de poche !
Mais que ferions-nous avec cette énorme somme d’information ? Il va falloir que l’on trouve des outils
pour se repérer à l’intérieur, pour se les approprier, il ne suffit pas de les avoir dans la poche il faut les
avoir dans la tête, ce qui est autre chose.
Par ailleurs, on sait qu’avec le vieillissement de la population, de nombreuses personnes éprouvent des
difficultés à mémoriser, donc il faut savoir comment on pourrait exercer sa mémoire pour éviter de la
perdre, ou plus exactement, pour retarder cette perte le plus longtemps possible.
Puis, une fois que l’on a des troubles de mémoire, il faudrait trouver les prothèses qui nous aideraient à
vivre au sein du monde commun. »
IV - Les champs de l'Observatoire B2V des mémoires
La mémoire est présente dans l’apprentissage, l’acquisition des connaissances et les
performances professionnelles. Elle influence nos comportements – appétence pour certains
aliments, réactions aux émotions et face au stress… - et affiche des liens très importants avec la
qualité du sommeil. Elle a tendance à se faire distante au cours de notre vie, sujette à des
facteurs comme le vieillissement, avec lequel elle entretient un rapport parfois pathologique
jusqu’à mettre en péril notre autonomie. Elle peut aussi faire défaut sous le coup d’une peur ou
d’une inhibition…et réapparaître.
A/ Principes de base de la mémoire humaine
La mémoire humaine comporte trois temps et fonctions. Le souvenir est une sorte de traduction
en langage
« neurones » de l’information que l’on a captée de différentes manières.
L’encodage : la fabrication du souvenir. Etape de transformation de l’information pour en constituer un
souvenir. L’encodage peut être volontaire ou par incident.
Le stockage : rangement de l’information dans la zone appropriée du cerveau. Pour le maintien des
informations en mémoire. Le stockage peut durer quelques secondes comme plusieurs années.
La récupération des souvenirs. La restitution peut être consciente ou non, spontanée ou stimulée.
B/ L’Observatoire B2V des mémoires a choisi de s’engager dans les champs thématiques
suivants :
•
Mémoire Individuelle
La mémoire rend possible l’apprentissage et donc l’expérience. Elle permet la construction de l'identité
d'un individu et son maintien. Elle est en lien avec l’identité humaine et la notion de dignité.
Grâce à l’IRM notamment, on a réalisé que la mémoire individuelle se distribuait en plusieurs
mémoires, au nombre de cinq systèmes (en référence au travail du neuroscientifique Endel Tulving),
chacun intégrant les systèmes précédents pour fonctionner :
-la mémoire procédurale que sont les habitudes, les automatismes ;
- la mémoire perceptive qui repose sur des mécanismes complexes et nous permet de faire deux
choses à la fois ;
-la mémoire sémantique, connaître sa date de naissance ou savoir que le Nil est un fleuve
11
d'Égypte, qui se réfère à l’ensemble des concepts et
connaissances générales sur le monde ;
-la mémoire de travail, qui a une capacité de stockage restreinte et maintient l’information à court
terme, une sorte de présent psychologique de quelques secondes. Historiquement, on parlait de «
mémoire à court terme » pour désigner par exemple le temps de composer un numéro de
téléphone ou de répéter le nom d’une rue inconnue où l’on cherche à se rendre. On l’oppose à la «
mémoire à long terme », qui commence au-delà de quelques secondes et peut aller jusqu’à la vie
entière.
-la mémoire épisodique, le souvenir d'un voyage par exemple, qui permet de voyager dans
l’espace et le temps, de récupérer une situation, d’évoquer un souvenir. Elle nous permet de nous
projeter dans le futur.
•
Mémoire d’entreprise
La mémoire d’entreprise est de plus en plus la résultante de cultures d’entreprises qui ont
fusionnées. L’intérêt des entreprises pour une plus grande valorisation de leurs informations,
connaissances et compétences est grandissant. Ces entreprises disposent d’un capital de
connaissances (documents, données, référentiels, messages, …) souvent mal exploité.
Plusieurs modèles ont été créés pour étudier cette gestion des connaissances passant par la
mémoire d’entreprise. Outre la mise en place d’un réseau, d’un intranet ou d’un système de
circulation de documents, la gestion des connaissances exige une attention particulière aux
informations contenues dans les documents. L'entreprise est donc de plus en plus définie par
une accumulation de savoirs et de savoir-faire. D'autre part, les mouvements des salariés
sont toujours plus fréquents. Départs en retraite, mobilité de carrière, délocalisations,
demandent à l'entreprise de mettre en place des moyens pour conserver les connaissances
de ceux qui partent. En effet, si l'on n'y prend pas garde, le départ d'un collaborateur fait
parfois perdre un savoir-faire précieux. On réalise alors que l'absent avait un « tour de main
» particulier pour telle ou telle tâche
•
Mémoire collective
La mémoire collective est partagée, transmise et aussi construite par le groupe ou la société
moderne. Le terme « mémoire collective » a été inventé par Maurice Halbwachs par
opposition à la notion de mémoire individuelle. La culture populaire est un exemple de culture
collective comme terrain sur lequel s’élaborent l'identité sociale et les représentations
collectives
fondées
sur
la
mémoire.
Les relations interindividuelles participent à une construction commune d’une mémoire en
partage d’un évènement, une période, un acte.
•
Les nouvelles mémoires, les nouvelles technologies et Internet
L’utilisation fréquente de moteurs de recherche et de ressources en ligne a modifié la façon
dont nous mémorisons les informations, rapporte une étude scientifique. Publiée dans la
prestigieuse revue Science, la recherche a été menée sous la direction de Betsy Sparrow, de
l’institut de psychologie de l’université de Colombia, aux États-Unis. Les ordinateurs et
Internet sont devenus une sorte de mémoire auxiliaire. Plutôt que de se rappeler certains
faits, les internautes se souviennent de la façon de les retrouver en ligne.
L’étude relève qu’Internet est devenu une sorte de moyen de stockage externe de notre
mémoire, sur lequel l’humain se repose. Ce phénomène est déjà connu sous le nom de «
mémoire transactive » : un individu va se rappeler qui consulter parmi ses proches ou
encore, où rechercher une information, plutôt que de faire l’effort de la retenir lui-même!
Récemment sur ce sujet de l’influence d’Internet et des nouvelles technologies, l’écrivain
français Michel Serres a publié en 2011 Petite Poucette.
12
V - Présentation du Groupe B2V
A/ Qui sommes-nous ?
•
Acteur de la protection sociale
B2V est un Groupe paritaire de Protection Sociale composé de 600 collaborateurs regroupés sur un site
unique à Paris.
Ses 3 pôles d’activité (retraite, prévoyance, santé) sont dédiés au service des assurés et des
entreprises.
• Leader dans la branche de l’Assurance
B2V assure en effet la protection sociale de tous les salariés et retraités de l’assurance, tant en retraite
qu’en prévoyance et en santé.
• Acteur majeur dans l’Enseignement Privé
Plus de 50 ans d’expérience en retraite complémentaire au service des salariés de l’enseignement privé
et depuis 2002, B2V est le seul Groupe habilité à recevoir les adhésions de tous les nouveaux
établissements d’enseignement privé.
• Présent dans le domaine interprofessionnel
Des entreprises de toutes tailles et de secteurs économiques très divers font confiance à B2V pour la
gestion leur retraite complémentaire.
B/ B2V en quelques chiffres (données 2011)
•
Retraite
30 000 entreprises
550 000 cotisants
410 000 retraités
1 700 M ! d’encaissements
•
Prévoyance/Santé
1300 entreprises
368 000 personnes protégées
240 M ! de cotisations
•
Action sociale
30 000 bénéficiaires
Un budget de 12 M !
13
C/ Des métiers résolument tournés vers l’humain
•
Retraite : des solutions complémentaires
Nos assurés bénéficient d’une retraite qui vient s’ajouter à celle versée par le régime de
base de la Sécurité sociale. En retraite complémentaire, le groupe compte une institution
Agirc (retraite des cadres) et une institution Arrco (retraite des salariés). B2V gère une
institution de retraite supplémentaire et un fonds de pension professionnel destinés aux
salariés et retraités de l’assurance.
Le groupe abrite en son sein l’Urcrep, association mandatée par les Pouvoirs Publics pour
recouvrer les cotisations de retraite complémentaire des enseignants du secteur privé sous
contrat avec l'État.
•
La prévoyance/santé : des offres pour protéger ses salariés, sa famille
Dans ce domaine, B2V remplit deux missions : garantir le remboursement des frais de
santé, protéger et indemniser les assurés et leur famille en cas de décès, d’incapacité et
d’invalidité. Au sein du groupe, le Bureau Commun d’Assurances Collectives (BCAC) est le
gestionnaire référence en matière de protection du personnel actif et retraité des
compagnies d’assurances et des mutuelles. B2V propose aux entreprises une offre santé et
prévoyance collective pour protéger leurs salariés. Une offre de complémentaire santé et
une couverture obsèques sont destinées aux retraités.
•
L’action sociale : des services aider les plus fragilisés
En plus de ses missions premières (retraite complémentaire, prévoyance et santé), B2V
mène depuis toujours une politique active en matière d’action sociale fondée sur la solidarité
et la proximité pour aider les plus fragilisés.
B2V est particulièrement attentif aux problématiques liées à l’avancée en âge. Le Prix
Solidarité Autonomie Seniors en est une illustration parmi une large palette d’aides et de
services de l’action sociale :
• La prévention avec centres de prévention dédiés pour les plus de 50 ans à Paris,
Toulouse, Marseille, Grenoble, Lyon, Lille, Rouen, Strasbourg, Montpellier,
• Des actions itinérantes en régions,
• Le soutien à domicile (aides financières, prêts à taux 0% pour l’aménagement du domicile,
maintien des liens sociaux avec des services comme Sortir Plus, information en régions),
• L’aide aux aidants (aides financières, solutions de répit, actions de soutien en régions),
places prioritaires en résidences de retraite (500 établissements / 1 600 places réservées),
• Le groupe intervient également dans de nombreux domaines tels que le handicap, les
situations de ruptures sociales (chômage, décès, invalidité…), aide à l’éducation.
14
ANNEXES
A - La mémoire vue par les membres du Comité Scientifique
•
La mémoire vue par …le Professeur Francis EUSTACHE
"Qu’avons-nous vécu ? Appris ? Qui sommes-nous ? La mémoire permet de nous souvenir
et de décrypter le monde qui nous entoure, mais aussi de faire des choix en fonction de
notre histoire et de nous projeter dans le futur. Ces dernières années, nos connaissances
sur la structure et le fonctionnement de la mémoire humaine ont beaucoup progressé.
L’étude des maladies (syndromes amnésiques et maladie d’Alzheimer essentiellement)
nous renseigne, mieux que toute autre démonstration, sur cette fonction mentale qui se
trouve au cœur de notre subjectivité et de notre identité. Ainsi ce patient, surpris de voir «
les hommes mettre des sapins dans les maisons à Noël », nous rappelle que la mémoire
enregistre non seulement nos souvenirs, mais aussi ce que nous savons sur le monde.
Un tri au jour le jour
Selon le Pr Francis Eustache, « la mémoire effectue un travail de synthèse au jour le jour, à
notre insu. Elle va choisir de retenir certaines choses et d’en oublier d’autres ». Notre
mémoire ne se mesure pas seulement à notre capacité à engranger de l’information et à la
retenir, mais aussi à notre aptitude à évacuer l’information non pertinente, qui risque de
l’encombrer et d’empêcher d’extraire les informations utiles. Deux structures de notre
cerveau sont chargées de faire le tri.
Réussir à focaliser notre attention
Qu’est-ce qui fait que certaines informations qui transitent par la mémoire de travail vont
continuer leur chemin vers la mémoire à long terme, tandis que d’autres vont passer aux
oubliettes? C’est l’attention! Elle est le moteur indispensable de la mémoire de travail. Selon
le Pr Eustache, de nombreux facteurs contribuent à attirer et focaliser notre attention, et
ainsi mieux retenir:
- les facteurs psychophysiques. Plus les éléments apparaîtront sous leur meilleur aspect
(couleur, contraste, luminosité), plus ils capteront notre attention,
- les facteurs physiologiques, comme la fatigue par exemple. Plus on est fatigué, moins on
est attentif,
- les acteurs environnementaux. Plus il y a de bruit, plus il sera difficile de focaliser son
attention,
- la motivation. Si vous avez une grande connaissance du domaine en question,
l’information s’intégrera mieux à votre réseau de connaissances; sinon, elle restera plus
isolée.
Comprendre les relations entre les différentes mémoires
Les fonctions des différentes mémoires, (en référence au travail du neuroscientifique Endel
Tulving), ont été repérées, sans que l’on comprenne encore vraiment bien comment elles
se redistribuent et s’inter-relationnent en système global, (avec l’aide par exemple et encore
mal connue de l’émotion). Les interactions et les concurrences entre mémoire à long terme
et mémoire à court terme (désormais appelée « mémoire de travail), mémoire déclarative et
mémoire procédurale, mémoire épisodique et mémoire sémantique sont des notions et des
concepts qui émaillent désormais les neurosciences.
L’imagerie cérébrale – Le Pr Eustache dirige l’unité Cyceron.
Dans les connaissances actuelles, l’imagerie cérébrale tient un rôle important qui permet de
comprendre la mise en place progressive de la mémoire chez l’enfant, comme ses
modifications au cours du vieillissement."
Les techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle permettent d’avoir accès in vivo au
fonctionnement du cerveau ; elles reposent sur le postulat de base qu’une activité cognitive
15
engendre
une
cascade
d’événements
(modifications électriques, neurochimiques,
neuronaux
vasculaires et métaboliques de l’activité synaptique); elles se différencient par le type de
signal qu’elles mesurent.
Ses mots pour définir la mémoire…………………….Se souvenir, savoir, maîtriser
En savoir plus
Les Chemins de la mémoire en collaboration avec Béatrice Desgranges, directrice de
recherche à l’Inserm. Editions Le Pommier
Pourquoi notre mémoire est-elle si fragile"? Editions Le Pommier, 2003.
Manuel de neuropsychologie avec Sylvane Faure, Béatrice Desgranges. Collection: Psycho
Sup, Dunod 2013 - 4ème édition –
Le cerveau musicien Neuropsychologie et psychologie cognitive de la perception musicale
avec Bernard Lechevalier et Hervé Platel. Editions De Boeck.
Le paradoxe de l’identité singulière et plurielle : un paradigme inédit et un défi nouveau pour
la neuropsychologie. Résumé : À partir d’une revue de travaux provenant de différentes
disciplines, l’objectif de cet article est de susciter une réflexion sur les liens entre mémoire,
conscience et identité personnelle et sur leurs perturbations aux cours des affections
neuropsychiatriques. Revue de neuropsychologie. Volume 4, Mars 2012, Point de vue.
Version PDF en ligne : http://www.jle.com/e-docs/00/04/75/74/article.phtml
Conférences
Alzheimer : le paradoxe de l'identité singulière et plurielle avec le prof. Michel Poncet,
neuropsychiatre, président de l'Institut de la Maladie d'Alzheimer, Marseille
https://www.youtube.com/watch?v=icuy1f6iJpY
En savoir plus « les processus compensatoire » :
Il faut également relever une évolution dans notre approche du vieillissement normal : si les
chercheurs s’intéressent toujours aux mécanismes du déclin, ils se tournent de plus en plus
vers l’étude des processus compensatoires, des mécanismes préservés, ce qui est
indéniablement une approche plus positive du vieillissement. Comme l’ont judicieusement
souligné Park et Reuter-Lorenz, « ce qui est intrigant pour les chercheurs actuellement, ce
n’est pas tellement de comprendre le déclin cognitif lié à l’âge mais plutôt comment les
sujets âgés maintiennent un si haut niveau de fonctionnement cognitif malgré de réelles
altérations sur le plan cérébral ». Enfin, il faut rappeler que les structures les plus touchées
dans la maladie d’Alzheimer sont celles qui sont les mieux préservées dans le vieillissement
normal. Le message est clair : les deux processus sont radicalement différents.
•
La mémoire vue par …le Professeur Hélène AMIEVA
La mémoire est un phénomène complexe. La recherche fondamentale doit s’appuyer sur
des études qui apportent des preuves, qui permettent de vérifier des hypothèses, en
s’inscrivant dans le temps et auprès d’échantillons de population importants et bien ciblés.
Ce n’est pas toujours le cas et Hélène Amiéva combat les approximations en participant à la
mise en œuvre de grandes cohortes (échantillon d’études) prospectives au cours de très
longue période, pour prendre en compte la dimension dynamique des évolutions.
L’approche épidémiologique :
« Etudier le vieillissement cognitif ce n’est pas seulement comparer un groupe de
sujets âgés qui présentent une particularité sur le plan de la mémoire à des personnes
jeunes, mais c’est avoir accès
16
à des grandes populations au cours du temps, par exemple 4 000 personnes depuis 22 ans,
comme la cohorte Paquid, pour voir comment évoluent ces phénomènes cognitifs,
mnésiques
et
cérébraux.
»
Pour H. Amiéva l’Observatoire B2V permettra d’avancer sur la connaissance de la mémoire
humaine. « Mieux connaître les représentations sociales des maladies, les changements
psychologiques qui s’opèrent chez le malade, ou encore s’interroger sur les possibilités
d’améliorer la qualité de vie des personnes malades et des familles, y compris par des voies
qui ne reposent pas sur la pharmacothérapie, sont des questions essentielles. Il est
intéressant que le groupe B2V admette l’idée qu’il soit important aujourd’hui d’avancer dans
les connaissances fondamentales de la mémoire humaine. Et en même temps de donner
les moyens de faire émerger des pistes crédibles de compréhension des troubles de la
mémoire. Il est très étonnant et toujours inexpliqué de constater les différences qui existent
entre les individus... pourquoi deux personnes qui ont les mêmes lésions n’expriment pas
les mêmes déficits. Certains vont mourir sans exprimer vraiment la maladie et d’autres vont
les exprimer très vite. »
Des pistes de prévention existent :
"La piste de prévention la plus accessible est celle concernant les facteurs de risques
cardiovasculaire notamment l’hypertension artérielle. Il est important de faire comprendre à
la population âgée que détecter et traiter correctement une hypertension est non seulement
utile pour éviter une mort subite à 85 ans, mais aussi pour éviter cinq ans de dépendance
plus ou moins lourde liée à une démence en fin de vie.
La piste nutritionnelle est également prometteuse bien qu’elle n’ait pas fait l’objet d’une
évaluation convaincante. La consommation régulière de fruit, de légumes, de poissons
aurait un effet préventif. Nous avons récemment montré, dans le cadre de l’étude dite “Des
Trois Cités” que des sujets consommant ces aliments présentaient moins de risques de
développer la maladie d‘Alzheimer au cours des quatre ans après le recueil des données.
Cela étant d'autant plus avéré pour les personnes présentant un facteur de risque
génétique.
Les autres pistes de prévention sont axées sur la préservation des capacités cognitives de
réserve par une vie sociale et culturelle active et stimulante, l’exercice physique régulier et la
lutte contre la solitude et les troubles affectifs. Dans l’ensemble des mesures de prévention
qui pourraient être proposées ne sont pas très contraignantes et devraient être acceptées
sans
difficultés."
Une récente étude publiée portant sur les besoins formulés par les aidants des malades
atteints d’Alzheimer révèle leur nécessité d’information en priorité. Cette étude a été menée
sur deux ans dans une quarantaine de centres hospitaliers auprès de 650 familles.
Ses mots pour définir la mémoire……………………. La mémoire accapare 90% des
activités mentales
•
La mémoire vue par…le Professeur Robert Jaffard
C’est à partir de notre mémoire autobiographique que nous construisons notre
personnalité. Elle est notre identité. Nos « savoir faire », nos réponses conditionnées - notre
mémoire procédurale – ont de ce point de vue un caractère plus banal. Ils représentent
néanmoins, dans tout le règne animal, le moyen d’adapter le comportement aux contraintes
de l’environnement et même de survivre. Je pense en particulier au dispositif du cerveau –
auxquels les scientifiques au début n’ont pas cru parce que contraire à la théorie – qui
17
permet d’associer le goût d’un aliment au malaise ressenti
plusieurs heures plus tard. Je crois aussi que l’étude de la mémoire a commencé à devenir
plus intéressante, et même passionnante, lorsque, au-delà du béhaviorisme – où la
mémoire est
conçue comme « mécanique » - l’animal machine de Descartes appliqué à l’homme
notamment par John Watson – la mémoire a commencé à être étudiée comme une fonction
cognitive. Schématiquement, plus comme une production – nous construisons nos
souvenirs en rassemblant des événements du passé, certes, mais nous les façonnons par
nos schémas mentaux, nos connaissances, nos affects, nos croyances – que comme une
reproduction quasi parfaite de ce qui a été enregistré (ce qui est le cas pour certaines
formes de mémoire).
On s’est récemment rendu compte que ce qui pouvait apparaître comme une imperfection
(la mémoire reconstruite – subjective – fait des « erreurs » par rapport à la réalité objective)
est en fait un atout considérable car elle permet d’imaginer, de créer. L’activité cérébrale du
cerveau qui se souvient est très proche de celle du cerveau qui imagine. Dernier point parmi
bien d’autres, et c’est peut-être là – sûrement pour certains spécialistes – que se situe la
frontière entre l’homme et l’animal. Seul l’homme possèderait la capacité de voyager
mentalement dans son passé ce qui, pour Endel Tulving, est la seule exception à
l’écoulement irréversible du temps qui est la règle dans le monde physique qui nous
entoure, règle que nous sommes probablement les seuls à transgresser par la pensée.
Mémoire et émotion :
L’intérêt pour l’étude des relations entre émotions et mémoire est, tout au moins en
neurosciences, relativement récent. D’abord par des études de pharmacologie, puis par les
premiers travaux d’imagerie cérébrale (le niveau d’activation de l’amygdale induit par un
éveil émotionnel lors de – ou juste après – l’encodage d’une information prédit de façon
impressionnante si elle sera retenue). Lorsque l’on passe d’un éveil émotionnel à un stress
l’effet devient délétère et peut entraîner un état de stress post-traumatique. La
représentation traumatique devient « inoubliable » - obsédante – mais, elle est focalisée sur
un élément simple alors que la scène - le contexte - a été oublié ou
« masqué ». Je
crois que, dans ce domaine, la question essentielle est de comprendre comment
l’apprentissage émotionnel lui-même, qui reste nécessaire, peut être régulé, contrôlé ou
simplement supprimé. L’intérêt pour cette question peut se mesurer à l’étendue des
recherches – en psychologie et neuroscience – portant sur les mécanismes qui soustendent l’extinction de la peur conditionnée.
Mémoire procédurale et conscience :
La mémoire procédurale (non déclarative), cette mémoire qui n’a pas besoin de prise de
conscience, cela signifie - t'il que nous agissons par moment sans conscience?
Oui, au moins dans certains cas. Mais il est indispensable de préciser ce que l’on doit, selon
moi, entendre par là et de ne pas rester prisonnier de la dichotomie radicale entre déclaratif
– conscient – et non déclaratif – non conscient – surtout si, en plus, on introduit
l’hippocampe, le néostriatum ou encore le cervelet pour asseoir le raisonnement. Quand je
fais du vélo, je suis conscient – au moins par moments !- de faire du vélo, mais je n’ai pas
besoin de la moindre représentation mentale des mouvements que j’effectue et qui me
permettent de rester en équilibre et d’avancer. Dans de nombreux apprentissages de cette
nature, cet automatisme – et donc le caractère « non conscient » de l’habileté maîtrisée n’intervient qu’après une phase où un contrôle conscient –exécutif – s’est exercé. On sait
d’ailleurs que l’entraînement purement mental accélère la maîtrise de nombreuses
habiletés motrices.
Il y a enfin une mémoire non déclarative différente de la mémoire procédurale. Elle est mise
en évidence par le phénomène d’amorçage perceptif où l’on démontre – je pense en
18
particulier aux travaux de l’équipe de Stanislas Dehaene que le cerveau garde la trace d’une perception sans que le sujet en ait conscience. Cette
trace modifie son comportement.
En savoir plus
> Revue Cerveau & Psycho de Juillet-Août 2008, dossier écrit par Robert Jaffard "De
l'intérêt de
mémoriser
> Extrait de la conférence qui s’est tenue à Arcachon, en octobre 2008, dans le cadre de
"Aquitaine Conférence in neuroscience /"La mémoire dans tous ses états".
> Etudes sur le geai buissonnier
Des résultats de ces expériences (équipe de N. Clayton), dans lesquelles ces oiseaux
cachent – et/ou recachent – de la nourriture dans différentes situations, les auteurs tirent les
conclusions suivantes. Tout d’abord, ces animaux « forment des souvenirs intégrés de
l’épisode » (quelle nourriture, quand et où l’ont-ils cachée et qui les observait), ce qui «
remplit les critères comportementaux de la mémoire épisodique » ; par ailleurs, ils adaptent
leur comportement à leurs besoins à venir, c’est-à-dire, possèdent des « éléments de
planification du futur ». Seule resterait ouverte la question de savoir s’ils « voyagent
mentalement dans leur passé et dans leur futur », aptitude qui, selon certains auteurs dont
Tulving, n’existerait que chez l’homme. Ensuite, Clayton et son équipe considèrent comme
une « possibilité fascinante » l’aptitude de ces animaux à « attribuer et à raisonner sur l’état
mental de leurs congénères [par] référence à leurs propres expériences » (la théorie de
l’esprit), ce qui suppose une capacité « d’introspection.
•
La mémoire vue par…le Professeur Jean-Gabriel GANASCIA
On pourrait stocker les 13 millions d'ouvrages du catalogue des livres et imprimés de la
bibliothèque de France sur un petit carré de 12 cm de côté. Un petit mouchoir de poche
dans sa pochette mais que faire de cette information ? Il faudra trouver les outils pour
circuler à l'intérieur et se les approprier. Il ne suffit pas de les avoir dans la poche, il faut les
avoir dans la tête, ou, au moins, savoir comment s'y retrouver. Cependant, cette capacité de
stockage d’informations ne s’apparente que de très loin à nos mémoires vivantes. Dès lors,
deux questions importantes se posent. Est-il possible de faire appel aux dispositifs
électroniques modernes, pour mieux comprendre ce que sont nos mémoires ? Ces
nouveaux dispositifs pourront-ils être employés pour soulager nos mémoires de l’effort
qu’elles ont dû faire dans le passé pour maîtriser les savoirs ?
Nos mémoires humaines modélisées
Bien qu’ayant reçu l'appellation de mémoire, les techniques de stockage d’information ne
sont pas des mémoires au sens usuel du terme. Il manque à celles-ci des processus d’oubli
et de réminiscence, à la racine de nos capacités d’abstraction, d’apprentissage et
d’imagination. Toutefois, des informaticiens ont fait appel aux techniques informatiques pour
développer des outils de modélisation des mémoires humaines. Les réseaux de neurones
formels ont ainsi donné naissance à des mémoires associatives.
Sur un autre plan, un courant le l'intelligence artificielle, l’intelligence artificielle sémantique,
porte sur la représentation des connaissances en essayant de reconstituer une mémoire qui
ne soit pas un stockage d'information, mais qui essaie de reproduire les opérations
essentielles de la mémoire que sont l’oubli et la réminiscence, l'association spontanée des
choses perçues et des sensations.
En retour, de nombreux travaux de psychologie et de sémantique font appel à ces outils
pour mieux appréhender le fonctionnement de la mémoire.
19
La mémoire informatique, support de nos mémoires
humaines
Disponibles à tout moment, les supports électroniques de stockage d’information soulagent
nos mémoires d’un effort jugé de plus en plus insupportable. Les tablettes d’argile, les
rouleaux, le codex, l’imprimerie ont tour à tour fait évoluer les supports matériels de nos
mémoires ; il en est de même de l’électronique aujourd'hui, support plus rapide.
Devant un tel flux d'informations, des agents d’interfaces sont conçus afin de nous aider à
accéder à l’information souhaitée.
Néanmoins, si l’ampleur de toutes ces évolutions est incontestable, la nature des mutations
en cours est plus difficilement identifiable. Les dispositifs de stockage d'information offrent
des capacités inouïes d'accroissement des mémoires externes mais ils peuvent changer nos
mémoires internes.
Des travaux conduits au CNRS, en collaboration avec des historiens, des spécialistes du
domaine littéraire, des sociologues, des psychologues et des informaticiens devraient
permettre de mieux comprendre encore la mémoire dans sa globalité. À cet égard, il
convient de noter que d'anciennes " technologies intellectuelles ", telles que les arts de la
mémoire, sont à nouveau sollicitées par les informaticiens et servent de fondement aux
travaux actuels dans le domaine des interfaces homme-machine.
Pour exemple, prenons le fameux HTML, Hypertext Mark Up Language, du réseau internet.
Ce langage existe grâce aux recherches d’un philosophe Ted Nelson qui pour imiter et
soulager la mémoire, a imaginé que l'on pouvait ajouter des liens entre les parties de textes
pour circuler de l'une à l'autre et il a qualifié ce texte augmenté d'hypertexte. Aujourd'hui,
ces liens entre les parties du texte sont gérés par ordinateur et permettent d'accéder à
l'information d'une manière associative ou, tout au moins, d'une façon non linéaire et libre,
laissée au gré de l'utilisateur. La notion d'hypertexte est donc associée au web et à l'internet,
qui ont permis son développement, mais l'Encyclopédie de Diderot peut être vue comme un
des ancêtres de l'hypertexte contemporain. Et, il en va de même des commentaires et des
réseaux de renvois et d'annotations dans les traditions exégétiques de lecture des textes
sacrés.
Plus la mémoire numérique augmente, plus la taille des ordinateurs diminue.
400 000 volumes ouverts et en libre accès de la bibliothèque nationale dans une montre
bracelet et demain ?
•
La mémoire vue par … le Professeur Denis Peschanski
Comment peut-on penser la mémoire comme objet des sciences sociales sans prendre en
compte les dynamiques cérébrales ou cognitives ? Comment peut-on penser la mémoire
comme objet des sciences du vivant sans prendre en compte les dynamiques sociales
inscrites
dans
l’histoire
?
Ce qu’on imagine est alimenté par ce qui est passé. On utilise des
construire son avenir. Nous disposons dans notre cerveau d’un
mémoire et c’est le même appareil qui nous sert à imaginer. Les
dans la remémoration sont aussi activées quand on fait des
l’historien.
épisodes du passé pour
appareil à construire la
zones qui sont activées
projets. Cela interroge
Interaction entre mémoire individuelle et collective :
La compréhension de la dialectique entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, la
psyché et le social, passe par la recherche transdisciplinaire, en explorant les frontières de
la connaissance de différentes disciplines, ce qui permettra aussi de participer à la
compréhension des pathologies individuelles et sociales.
La nécessaire transdisciplinarité :
Mémoire et transdisciplinarité est une voie dans laquelle le Pr. Peschanski est déjà engagé
20
notamment en tant que responsable scientifique de
l’équipement d’excellence, nommé « Matrice », plateforme technologique visant à mieux
comprendre les interactions entre mémoire individuelle et mémoire collective. Ce ne sont
pas moins de 24 partenaires qui sont associés à ce programme rassemblant des
chercheurs aux disciplines les plus variées comme l’histoire, la philosophie, la sociologie, les
neurosciences, la psychologie, le droit, les études muséographiques et les « performance
studies ", mais aussi des institutions aussi diverses que des organismes (pres héSam,
CNRS, Paris 1, INA, France Télévisions), deux ministères, une dizaine de laboratoires, des
fondations et des mémoriaux.
Pour le Pr Peschanski, l’observatoire participera aussi comme interface entre grand public et
scientifiques par un dialogue permettant de montrer au grand public les avancées de la
recherche et en même temps de faire en sorte que les chercheurs soient à l'écoute de ce
qui se passe dans la société.”
•
La mémoire vue par … Bernard STIEGLER :
« C'est sur ce chemin de la mémoire que j'ai retrouvé la technique : il m'est apparu plus tard
que la technique était le cœur même de cette question de la mémoire » B.Stiegler,
Philosopher par accident. Entretiens avec Elie During, Galilée 2004.
Après plus de trente ans passés à étudier la question de la mémoire, la philosophie de
Bernard Stiegler est souvent décrite comme étant une pensée de la technique. Pourtant
c'est une manière de voir un peu trop parcellaire. Il cherche plutôt à reconsidérer les enjeux
même de la pensée. Et pour ce faire, il lui a fallu prendre en ligne de compte la méfiance
farouche
des
philosophes
à
l'égard
de
la
technique.
Chez Platon on trouve déjà la peur que l'écriture puisse diminuer nos mémoires. A partir de
lui, les philosophes vont souvent se prononcer contre la technique, ce que Bernard Stiegler
nomme un refoulement de la question technologique. Bernard Stiegler affirme qu'il faut avoir
une conception essentiellement et originairement technique de la mémoire humaine. L'outil
est un prolongement du corps, la bipédie se traduit par la possibilité fonctionnelle de
fabriquer des outils. Il rappelle que l'hominisation, c'est à dire l'évolution historique qui fait
biologiquement de nous des hommes, est un processus qui voit s'extérioriser les techniques
du vivant dans des organes techniques inorganiques (artificiels).
« La mémoire humaine est indissociable de la technique »
A partir de la distinction entre caractère acquis et transmission, on peut scinder la mémoire
des êtres en deux différentes parties : la première, une mémoire de l'espèce, qui est
transmissible, et dite génétique, qui passe de génération en génération, et de l'autre côté, la
seconde mémoire, dite épigénétique, et qui est celle, nerveuse, de l'individu. Pour Bernard
Stiegler il existe une troisième forme de mémoire, qui est issue de la possibilité que la
technique nous offre de transmettre la mémoire d'un individu à toute l'espèce.
La rétention tertiaire, un développement particulier de Bernard Stiegler.
“Husserl distingue les rétentions primaires qui relèvent de la mémoire immédiate — la
dernière phrase que je viens de prononcer par exemple et qui va vous permettre de
comprendre la suivante — et les rétentions secondaires que compose la mémoire
personnelle, et en fonction desquelles je vais sélectionner les rétentions primaires — voilà
pourquoi si vous demandez à trente étudiants de résumer le cours que vous venez de
donner, vous aurez trente réponses différentes. Or il y a une troisième mémoire formée par
les objets techniques : la langue que l'on parle, l'architecture des villes, un silex taillé à partir
duquel il est possible de reconstituer les gestes employés pour le tailler... Car c'est le milieu
technique qui constitue notre mémoire. »
21
Par rapport aux technologies numériques, avec lesquelles il travaille beaucoup à l’institut de
recherche et d’innovation du centre Pompidou son constat est contrasté. D'un côté il
présente un grand optimisme, mais aussi une certaine forme de méfiance, vis-à-vis de la
solitude croissante que ces techniques créent. Ces formes de mémoire qui apparaissent
depuis peu changent progressivement notre capacité à l'anamnèse.
B – Petite histoire et quelques métaphores de la mémoire
La mémoire fait-elle partie de nos corps ? Pour l'individu moderne la question paraît
de prime abord un peu absurde. Pour nous, la mémoire est dans notre cerveau, et
tout le monde s'y accorde. Pourtant il n'en a pas toujours été ainsi.
•
Apprendre par cœur
Nous parlions avant, à la suite d'Aristote, du cœur comme lieu de passage de la mémoire.
Cette idée est restée longtemps ancrée dans les consciences, et l'on en a gardé
l'expression « apprendre par cœur », qui est encore utilisée dans de nombreuses langues
en dehors du français, comme par exemple l'anglais « learn by heart » ou l'arabe « #$%&$' ()
*+# ,-. ». Mais le cœur n'était pas le lieu même de la mémoire, c'était juste un passage. La
mémoire n'était pas physique, elle était métaphysique.
Un certain Ménon a mis Socrate face à un paradoxe que nous n'avons toujours pas
résolu. Imaginons que nous trouvions une vérité. Si jamais nous reconnaissons cette vérité
comme étant vraie, c'est que nous savions déjà qu'elle l'était, donc nous ne la découvrons
pas... Ce paradoxe, Socrate va le contourner d'une manière habile. Il déclare qu'à chaque
fois que nous découvrons une vérité, nous la reconnaissons car nous la connaissions dans
une vie antérieure. La mémoire existe hors de nous et notre âme s'en souvient lors de ses
voyages de corps en corps que l'on nomme la métempsychose (réincarnation). Il est
intéressant de voir que ce concept de la métempsychose chez les grecs qui fondent la
philosophie de l'Occident, est partagé par de nombreuses cultures et religions.
Pendant de très longs siècles, l’homme a considéré que la mémoire existait hors de
lui, dans le « Ciel des idées » pour les platoniciens, dans le monde de l'âme pour les
religions monothéistes, dans l'Âkâsha pour les Jaïnistes, dans le monde du Bardö pour les
tibétains, ou dans le feu sacré des zoroastriens du Moyen Orient.
Depuis nous avons fait de nombreuses découvertes scientifiques. Le séquençage du
génome humain marque une étape importante pour comprendre les mécanismes du
développement de l’homme, sa physiologie et son histoire évolutive. Le génome est un lieu
où des informations moléculaires essentielles sont conservées. Notre corps serait détenteur
d’une mémoire des gènes de nos ascendants. Progressivement, grâce à l'observation et aux
études des effets produits par les lésions cérébrales, nous avons pu localiser en grande
partie les fonctionnements complexes de la mémoire dans le cerveau, et avancer
considérablement sur le chemin de nouvelles connaissances comme par exemple la
neuropsychologie...
Alors à quoi ressemble cette mémoire ? Depuis que nous connaissons la plasticité
cérébrale, nous savons que la mémoire est mouvante, non pas seulement au niveau du
ressenti, mais au niveau physiologique également. Peut-être est-ce pour cette raison que
l'homme a toujours décrit la mémoire avec des métaphores différentes au cours de
l'évolution, et selon les cultures. Il existe une infinité de mémoires. Pas seulement parce qu'il
existe différentes formes de souvenirs mais parce que précisément la mémoire est
construite à partir d’une séquence en trois étapes l’encodage, le stockage et la restitution. Et
que chacun d’entre nous, devant un même paysage, face à un même évènement, écoutant
22
une même symphonie ou visionnant une même vidéo,
restituera des impressions –souvenirs- différents. La mémoire réinterprète.
•
Supports et métaphores de mémoire
Chaque époque, selon sa technique, a développé des métaphores différentes pour
considérer son cerveau où sont inscrites des informations.
L'évolution de l'art des sépultures au cours du paléolithique moyen venait déjà d'une volonté
de signifier le souvenir et de l'agencer dans l'espace. Cette conservation de la mémoire
prend des formes différentes selon les cultures : que ce soit les traditions de la
thanatopraxie des embaumeurs égyptiens, ou les cranes d'ancêtres sur-modelés
polynésiens, ou la prédilection européenne pour le marbre pour signifier la mémoire qui se
grave et dure longtemps, chaque culture humaine a commencé à exprimer sa mémoire par
le respect de ses morts... C'est d'ailleurs en s'inspirant de l'observation de sa fameuse
collection de crânes surmodelés, que le docteur Henri Gastaut a considérablement fait
avancer les progrès de l'électro-encéphalographie.
La mémoire comme des tablettes de cires
A l'époque de Socrate, on utilise pour écrire des tablettes de cire, que l'on peut ensuite
effacer en chauffant la cire, pour y inscrire encore d'autres choses. Ces tablettes étaient
complexes à fabriquer, et certaines étaient plus pratiques et efficaces que d'autres.
Rapidement, Socrate se mit à comparer la mémoire des différents hommes aux différentes
qualités de ces tablettes, sorte de cire dans laquelle se « gravait » plus ou moins bien les
souvenirs. A partir de la découverte de l'imprimerie, on a considéré que la mémoire
ressemblait plutôt à un livre, et donc qu'elle « imprimait » les événements. On a commencé
à dire de l'âme qu'elle était ou non « impressionnable ». Une fois que nous avons inventé la
photographie, nous avons commencé à dire des personnes avec de bonnes capacités,
qu'elles avaient une mémoire « photographique ».
Il semble ensuite que les métaphores que nous avons élaborées pour concevoir nos
mémoires aient évolué selon les outils que l'on avait à notre disposition. Mais on est en droit
de se demander si ce n'est pas en sens inverse, à cause de notre constitution que nous
inventons les outils. Par exemple Armand Giet nous apprend à propos du boulier (l’abacus)
que :
« Cet instrument était utilisé par des peuples très largement séparés comme les
Étrusques, les Grecs, les Égyptiens, les Indiens, les Chinois et les Mexicains et l'on peut
penser qu'il a été inventé indépendamment dans ces différents endroits. »
A l'époque des Grecs antiques, l'art de la mnémotechnique, tel qu'il a été analysé par
Frances Yates, montre qu'il était coutume d'élaborer des Palais de Mémoire, que l'on
peuplait de scènes plus ou moins morbides et frappantes, qui aidaient les apprentis rhéteurs
à se souvenir des choses importantes. Plus tard toujours dans le registre de l'architecture,
nous avons commencé à utiliser, à la suite de Robert Fludd, la métaphore du théâtre. C'est
une idée qui plaisait beaucoup à la renaissance, période si riche en arts. On commença
aussi à parler du labyrinthe de la mémoire, s'inspirant de ceux que les bâtisseurs de
cathédrale mettaient en place. Puis au XVIIeme siècle, avec la découverte de l'horlogerie, et
des automates, on se mit à considérer la mémoire comme une mécanique, avec ses
rouages et ses automatismes.
Une métaphore importante et surprenante est apparue peu après à la Royal Society of
Science, en Grande Bretagne, grâce à un chercheur nommé Hooke. Il observa pour la
première fois ce que l'on nommait la pierre de Bologne, qui n'était autre que du phosphore. Il
considéra que la mémoire pouvait être un phénomène entièrement physique, qui retienne
les événements comme le phosphore retient la lumière qui lui permet de luire dans le noir.
Cette métaphore d'une grande beauté fut très mal accueillie à l'époque car elle entrait tout à
23
fait en contradiction avec l'origine métaphysique de la
mémoire. Plus tard à partir de la révolution industrielle, quelqu'un comme Jung se mit à
concevoir l'inconscient comme une usine, et de nos jours les scientifiques analysent de plus
en plus le cerveau en utilisant la métaphore de l'ordinateur, considérant que nous
reconfigurons nos souvenirs, nous les mettons à jour, les partageons, etc.
Les médias en parlent beaucoup ces temps-ci, nos outils (smart-phones, tablettes
numériques, etc) ont une influence sur nos habitudes neuronales. Les métaphores sont
aussi des outils. Les découvertes contemporaines en neuro-psychologie, tendent à prouver
que l'usage d'un langage
métaphorique a un effet bénéfique sur le cerveau : au niveau neurologique il fonctionne sur
un système de double codage, à la fois visuel et verbal, il constitue un vrai facteur
d'éducation chez les enfants, ou chez l'adulte de maturation cognitive, comme l'ont montré
les neuropsychologues Winner et Gardner dans leur étude de 19771. Les métaphores que
nous utilisons pour décrire la mémoire sont donc très importantes. Ces métaphores
participent activement de l'élaboration des nouvelles technologies et de nouvelles théories
de la mémoire. La miniaturisation constante de la surface nécessaire pour enregistrer la
mémoire, a de plus en plus de liens avec la biologie. En ce moment par exemple l'école
polytechnique fédérale de Lausanne, encadre des recherches sur des nano-bio-chips
(puces) utiles dans le cadre du bio-monitoring2. Ou encore au Japon, dans le département
des nanotechnologies du NIMS de Tsukuba, on a développé une synapse artificielle, à
l'échelle atomique. Cela risque très certainement de révolutionner l'intelligence artificielle,
mais donnera, par cet effet miroir surprenant, de nouvelles occasions de mieux penser la
mémoire humaine. Il est intéressant de remarquer qu'au même moment IBM met en place
son projet nommé SyNAPSE, ou Systems of Neuromorphic Adaptive Pastic Electronics, un
programme qui pose les bases de ce qu'ils envisagent comme la prochaine grande
évolution, le cognitive computing.
1
- La compréhension de la métaphore chez les patients atteints de lésion cérébrale, 1977
2 - Cristina Boero, Sandro Carrara and Giovanni De Micheli, Sensitivity Enhancement by Carbon Nanotubes: Applications to
Stem Cell Cultures Monitoring, in press in the proceedings of IEEE/PRIME 2009, 5th Conference on PhD Research in
Microelectronics and Electronics, Cork, Ireland
24
C - Petit lexique actuel nécessaire pour mieux comprendre la
mémoire
Fonctions cognitives
Fonctions intellectuelles qui se divisent en quatre classes: 1-les fonctions réceptives
permettant l'acquisition, le traitement, la classification et l'intégration de l'information; 2-la
mémoire et l'apprentissage permettant le stockage et le rappel de l'information; 3-la pensée
ou le raisonnement concernant l'organisation et la réorganisation mentales de l'information;
4-les fonctions expressives permettant la communication ou l'action.
Mnésique : qui se rapporte à la mémoire
Cultuel : adjectif signifiant relatif à la culture religieuse, au(x) culte(s).
La plasticité cérébrale
C’est la capacité du cerveau à remodeler les branchements entre ses neurones par
formation ou disparition de synapses. Elle est à la base du processus de mémoire et
d’apprentissage, mais intervient également parfois pour compenser les effets de lésions
cérébrales en aménageant de nouveaux réseaux. Ces modifications locales de la structure
du cerveau dépendent de l’environnement et lui permettent de s’y adapter.
La réserve cognitive
La maladie d’Alzheimer concernerait 80% des cas de démence observés dans les pays
industrialisés. En France un chiffre officiel parle de 860 000 cas. C’est le vieillissement qui
semble être le facteur principal. Une contre-attaque entrevue serait l’élaboration de
mécanismes compensatoires, notamment le renforcement de ce que l’on appelle « la
réserve cognitive » qui permet une approche plus dynamique, interactive et positive du
travail de mémoire.
Cette réserve dépend du niveau d’éducation, de l’entraînement cognitif rationnel et du mode
de vie. Elle serait susceptible de retarder significativement l’apparition des signes cliniques
de la maladie d’Alzheimer.
La notion de réserve cognitive a été proposée pour rendre compte des différences
interindividuelles observées dans l’effet clinique des lésions cérébrales. L’hypothèse de la
réserve postule que certaines caractéristiques individuelles sont associées à une plus
grande réserve cérébrale et permettent de résister aux conséquences nocives des
changements cérébraux accompagnant le vieillissement normal, aux lésions cérébrales
abruptes ou aux lésions progressives causées par les maladies neurodégénératives. Des
différences individuelles dans le style de vie, la scolarité, les centres d’intérêts, et des
différences d’ordre génétique, comme le fonctionnement intellectuel, ont été associées à la
réserve et ont donc été fréquemment utilisées comme des mesures de réserve.
(source : Béatrice Desgranges , CNRS , Editions Le Pommier , Francis Eustache, INSERM ,
Les Chemins de la mémoire , Neuroscience)
25
Contact presse : Agence REVOLUTIONR
Camille DIEUDONNE - 01 47 10 08 30 - [email protected]
Paris, le 22 avril 2013
2 ème édition du Prix B2V Solidarité Autonomie Seniors :
L’enjeu de la Mémoire dans le « Bien Vieillir ».
Appel à candidature.
Dans le cadre de l’Observatoire B2V des Mémoires, B2V a choisi de
placer la 2 ème édition de son prix « B2V Solidarité Autonomie Seniors »
sous le signe de la Mémoire. Un prix destiné à récompenser et à valoriser
les actions innovantes participant à la préservation de la mémoire
individuelle et à la transmission de la mémoire collective, toutes deux
étroitement liées à la condition des seniors et à leur épanouissement
psychique et social.
Préserver la mémoire individuelle, c’est agir contre l’altération des capacités cognitives et mnésiques
des seniors au moyen de pratiques d’apprentissage stimulantes et d’ateliers créatifs favorisant
l’échange. Une façon concrète de contribuer à leur maintien effectif dans notre société.
Transmettre la mémoire collective, c’est consolider les liens intergénérationnels en privilégiant les
initiatives permettant aux différentes générations d’échanger concrètement entre elles autour des
pratiques actuelles et anciennes. C’est repousser ainsi la disparition des traces du passé face à
l’accélération des changements environnementaux et technologiques de notre époque.
Les participants : tout organisme à but non lucratif (association ou organisme public) exerçant son
activité sur le territoire français porteur d’une initiative s’inscrivant dans l’une ou l’autre de ces deux
thématiques.
Les prix : outre la dotation financière, les actions primées seront également valorisées par une
communication. 1er prix : 25 000 €, 2ème prix : 15 000 €, 3ème prix : 10 000 €.
INFORMATIONS PRATIQUES
Dossier
de
candidature
à
télécharger
sur
le
site
www.observatoireb2vdesmemoires.com.
Date limite de remise des dossiers : 31 mai 2013 à adresser à la fois :
1) Par voie postale : B2V
Prix B2V Solidarité Autonomie Seniors
6 rue Emile Reynaud
75926 PARIS CEDEX 19
www.b2v.fr
ou
sur
2) Par courriel : [email protected]
A propos de B2V :
B2V est un groupe paritaire de protection sociale multi-professionnel au service des entreprises de
l’Assurance, de l’Enseignement privé et de nombreux autres secteurs d’activité. B2V exerce dans trois
pôles d’activité principaux : la retraite, la prévoyance et la santé. B2V gère la protection sociale de
30 000 entreprises et 960 000 actifs et retraités. B2V est un organisme privé à but non lucratif, qui
ne fait aucun bénéfice et ne rétribue aucun actionnaire.
www.observatoireb2vdesmemoires.com
Facebook (Observatoire-B2V-des-Memoires) et Twitter (@ObsB2Vmemoires)
Paris, le 19 Septembre 2013
COMMUNIQUE DE PRESSE
B2V récompense deux étudiants de la Sorbonne
Le 18 septembre 2013, le Groupe de protection sociale B2V, a décerné, pour la deuxième année
consécutive, le Prix B2V du meilleur mémoire à deux étudiants du Master Droit de la Protection
Sociale d’Entreprise (Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne) pour leur sujet relatif au droit
communautaire de l’assurance chômage. Cette cérémonie s’est déroulée lors de la remise des
diplômes de la promotion 2012-2013, à Paris. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat
engagé avec l’université depuis la création, en 2010, du Master Droit de la Protection Sociale
d’Entreprise. Il illustre la volonté de B2V de soutenir la formation des jeunes dans le domaine de la
protection sociale, ainsi que leur intégration dans le monde professionnel.
Le Master 2 professionnel en apprentissage « Droit de la Protection Sociale d‘Entreprise» dispensé
par l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est une formation bac+5 préparant directement à la vie
professionnelle dans un domaine du droit qui connaît une importance grandissante dans la vie
économique : celui des mécanismes de couverture des risques sociaux pour les salariés et dirigeants
d’entreprise. Cet enseignement est à la croisée de plusieurs disciplines spécialisées telles que : le
droit du travail, le droit de la Sécurité sociale, le droit des assurances, le droit de la mutualité et le
droit fiscal.
Le partenariat avec le Groupe B2V se concrétise par un certain nombre d’événements, avec
notamment, un séminaire de formation en collaboration avec un cabinet d’avocats et l’accueil
annuel d’un étudiant, juriste apprenti, au sein du département juridique de B2V. Il est le fruit d’une
réflexion menée en interne. En 2010, B2V cherchait des juristes spécialisés dans le domaine de la
protection sociale. Dans le même temps, le Groupe cherchait comment participer et contribuer
efficacement à la formation des jeunes pour faciliter leur entrée dans le monde du travail.
Favoriser l’insertion des jeunes dans le monde professionnel, notamment par le biais de
l’apprentissage, est une démarche qui s’inscrit dans la politique des ressources humaines du Groupe
B2V. Recrutés avec attention, les apprentis en immersion dans l’entreprise, sont accompagnés,
intégrés au même titre que les salariés. Ils bénéficient, par exemple, d’un parcours d’intégration qui
leur permet d’acquérir une vision concrète du Groupe, de ses métiers, de sa stratégie.
L’apprentissage est un partage d’expérience qui permet, à B2V de bénéficier de compétences
pointues et à l’étudiant de se confronter à la pratique en entreprise et de valoriser ses acquis.
A propos de B2V
B2V est un groupe de protection sociale qui exerce trois pôles d’activité principaux : la retraite, la
prévoyance et la santé. Il gère 2 Mds € d’encaissements annuels, pour 960 000 participants (actifs et
retraités) et 30 000 entreprises.
Leader dans la branche de l’assurance, B2V assure la protection sociale de tous les salariés et
retraités de ce secteur d’activité.
Groupe professionnel de référence de l’enseignement privé, il gère la retraite de plus d’un tiers des
enseignants et de la moitié des personnels non enseignants.
B2V est également très présent dans le domaine interprofessionnel au service de petites, comme de
grandes entreprises.
B2V propose des activités sociales adaptées à l’ensemble de ses clients.
Contacts presse B2V :
Nathalia Baltzinger – Tél : 01 72 98 33 15 - 06 64 34 51 91 - [email protected]
Sandra Carpentier - Tél : 01 72 98 33 01 - [email protected]
Paris, le 16 Décembre 2013 PRESERVER ET TRANSMETTRE LES MEMOIRES Prix B2V Solidarité Autonomie Seniors Dans le cadre de l’Observatoire B2V des Mémoires, B2V a choisi de placer la 2ème édition de son prix « B2V Solidarité Autonomie Seniors » sous le signe de la Mémoire. Cette 2ème édition récompense et valorise les actions et projets innovants. Ce prix illustre l’engagement de B2V auprès des acteurs de terrain qui apportent des réponses aux problématiques liées à l’avancée de l’âge. Les thèmes retenus pour cette année sont la préservation de la mémoire individuelle et la transmission de la mémoire collective. Le 19 Novembre a eu lieu la remise de 3 prix pour un montant global de 50 000€ : 1er PRIX B2V : « L’outil en main », la transmission du savoir Cette association a pour vocation de transmettre le savoir-­‐faire et les valeurs des métiers manuels artisanaux à des enfants par l’intermédiaire de personnes retraitées. Ces ateliers permettent aux bénévoles retraités de retrouver une utilité sociale à travers la transmission de leurs savoirs à des enfants. Le projet primé : « L’outil en main 2015 » consiste à développer l’association sur tout le territoire. 2ème PRIX B2V : « Radio Clapas », le lien radiophonique entre les générations Cette radio associative locale montpelliéraine a pour mission la communication sociale de proximité. Elle regroupe 40 associations locales qui s’expriment ponctuellement à l’antenne. Sa particularité est de permettre à des jeunes de concevoir des émissions sur différents thèmes comme la prévention santé, la solidarité ou la citoyenneté. C’est la seule radio à avoir obtenu le label PIJ (Point Information Jeunesse). Le projet primé : « Mots croisés : Juniors et Seniors sur la même longueur d’onde » propose des émissions radios sur le mode de vie des personnes âgées quand elles étaient jeunes en les comparant avec l’enfance d’aujourd’hui ; dans le but de créer des liens intergénérationnels. 3ème PRIX B2V : « AGEVIE », comment était la vie au début du 20ème siècle ? Cette association tourangelle gère les services et établissements pour personnes âgées. Elle implique un ancien foyer logement transformé en EHPAD. Leur projet primé : « Ma commune quand j’avais 10 ans » consiste à organiser 2 spectacles intergénérationnels unissant personnes âgées et enfants de la commune pour montrer comment elles vivaient il y a plus de 60 ans. Cette initiative a pour but de créer des liens entre les habitants de tous âges. Contact presse : Blandine Roquelet ou Alexandra Zulian [email protected] ou 01.47.10.08.30 Le site Internet observatoireB2Vdesmemoires.fr La page Facebook Observatoire-­‐B2V-­‐des-­‐Mémoires Le compte Twitter @obsB2VMemoires 
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