PRAGE/DOC-KITv2-ES-7-01-02-2017
Comment communiquer et
annoncer un dommage associé
aux soins
L’annonce d’un dommage associé aux soins consiste avant tout à établir un espace de dialogue entre soignant
et patient, visant à maintenir ou restaurer une véritable relation de confiance. Elle s’inscrit également plus
largement et durablement dans une démarche d’amélioration des pratiques professionnelles, contribuant
ainsi au développement d’une culture de sécurité des soins. (Guide HAS : Annonce d’un dommage associé aux
soins).
1. Pourquoi est-ce important ?
Un dommage est la conséquence d’un événement indésirable dont l’origine peut être diverse : complication liée à la pathologie du patient,
aléa thérapeutique, dysfonctionnement ou erreur. Selon les cas, le dommage peut avoir des répercussions physiques, psychologiques, voire
sociales et matérielles. Annoncer un dommage consiste donc à prendre en considération le patient et à reconnaître sa souffrance, ce qui
contribue à le soulager, à l’apaiser, et par voie de conséquence, à apaiser une relation soignant-patient parfois mise à mal.
L’annonce d’un dommage constitue une étape indispensable dans la relation soignant-patient, permettant d’apporter une réponse aux
attentes exprimées par le patient. Cette annonce correspond non seulement à une obligation éthique et légale1, mais elle s’inscrit également
dans une démarche de gestion des risques visant à améliorer la qualité et la sécurité des soins, et contribue à rendre le patient acteur de sa
santé.
Lorsqu’un patient a subi un dommage associé aux soins, il revient aux professionnels de l’informer au plus vite, de préférence dans les 24
heures, sans excéder 15 jours après sa détection ou la demande expresse du patient (en application de l’article L. 1142-4 du Code de la santé
publique). Une communication rapide évitera d’accroître son angoisse, voire sa colère, et traduira l’attention et le souci qui lui sont portés tant
sur le plan physique que psychologique.
2. Pourquoi est-ce difficile ?
Expliquer au patient les « quoi ? », « pourquoi ? », « comment ? » et autres questions liées au dommage est un exercice difficile. Le manque de
formation, la difficulté à gérer ses propres émotions (culpabilité, sentiment d’échec, anxiété, etc.) et la crainte d’une éventuelle plainte font
que souvent les professionnels ne savent ni comment faire ni comment dire, et peuvent donc être découragés à l’idée d’initier une telle
démarche.
Pourtant, plusieurs études ont montré qu’une annonce bien menée suite à la survenue d’un dommage tend à répondre aux attentes du
patient, à renforcer sa confiance envers le soignant et à limiter une judiciarisation de l’événement. Annoncer un dommage place plus
largement le professionnel dans une démarche de questionnement quant à ses pratiques, puisqu’il sera incité à analyser les causes à l’origine
des événements indésirables, et le cas échéant à mettre en œuvre des actions pour améliorer la prise en charge des patients.
Le guide « Annonce d’un dommage associé aux soins » vise à accompagner les professionnels dans cette démarche empreinte de transparence
et d’humanité.
3. Les trois temps de l’annonce
L’annonce d’un dommage s’inscrit dans une démarche de gestion des risques, qui comprend le signalement des événements indésirables,
l’investigation systémique des causes, la mise en œuvre d’actions correctives lorsque des défaillances ont été révélées et le suivi de ces actions
correctives. Pour réussir cela, il est indispensable d’instaurer une culture de sécurité, elle-même bâtie notamment sur une vision pédagogique
et non punitive de l’erreur, une communication entre professionnels fondée sur la confiance et la transparence, etc.