
MIP 11 - Mémoire de l’École Nationale de la Santé Publique - 2002 - 2 -
médecins libéraux, des ambulanciers et des associations humanitaires (notamment SAMU
social) ou de médecins (SOS Médecins).
Historiquement, après la seconde guerre mondiale, le Ministère de la Santé n’a pas voulu
prendre en charge le secours aux personnes qui a été transféré au Ministère de l’Intérieur et à
la DSC (Direction de la Sécurité Civile) qui supervise les pompiers. Les accidents se
multipliant, les pompiers étaient en première ligne ; c’est pourquoi ils ont créé en leur sein des
Services de Santé de Secours Médical (SSSM) qui avaient notamment dans leurs attributions
le sauvetage et la médicalisation des secours aux personnes.
Parallèlement, sont instaurées en 1955 les premières équipes mobiles de réanimation. Leurs
missions étaient initialement d’assurer les secours mobilisés aux accidentés de la route ainsi
que les transferts inter-hospitaliers. Dix ans plus tard un décret interministériel crée
officiellement les SMUR attachés aux hôpitaux. Les SAMU naissent en 1968 afin de
coordonner l’activité des SMUR.
Dès 1974, les médecins généralistes libéraux participent à l’activité de régulation médicale en
complément des praticiens hospitaliers de ces structures.
Une décision interministérielle de 1978 crée le 15, numéro national d’appel gratuit pour les
urgences médicales ; ce numéro vient en complément du 17 pour la police et du 18 pour les
pompiers. Par la suite, la loi du 6 janvier 1986 relative à l’aide médicale urgente a assis la
légitimité des SAMU en leur attribuant la régulation médicale. La circulaire du 18 septembre
1992 a, quant à elle, défini les domaines d’action et les relations entre les SDIS et les acteurs
hospitaliers. Une circulaire de 1996 plaide enfin pour que les collectivités locales soient
pleinement associées à l’élaboration de conventions opérationnelles entre pompiers et
SAMU : "leur association constituera un facteur important du dispositif en même temps qu’un
moyen privilégié d’information des populations".
Cette évolution historique montre que la place et les rapports entre les différents acteurs sont
complexes. En effet, bien que les textes déterminent précisément les missions de chaque
intervenant, ils paraissent inadaptés à la réalité du terrain. La méconnaissance du grand
public concernant l’utilisation des numéros d’appel d’urgence entraîne une multiplication
d’appels ne relevant pas toujours de "l’urgence vraie". Cet état de fait aggrave d’autant plus
les problèmes de coordination entre le 15 et le 18 déjà compromis par des corporatismes
persistants et des conflits de personnes au niveau local. Ajouté à cela, l’implication des
médecins libéraux diminue, conséquence de l’apparition de différents facteurs : une
valorisation économique peu favorable, l’évolution de la démographie médicale (numerus
clausus à réformer), le manque de formations sur le traitement des urgences, perte d’une
certaine qualité de vie (astreintes).