Les difficultés inhérentes au manteau
Il s'avère cependant difficile d'appliquer les lois théoriques simples au système
complexe terrestre. Tout d'abord, les conditions aux limites du manteau sont très
différentes suivant que l'on se trouve sous un continent ou un océan. Par ailleurs, les
propriétés physiques du manteau (par exemple la viscosité) varient fortement avec la
profondeur. Il existe de plus des transitions à l'intérieur du manteau dont l'influence
sur la convection est encore mal connue : par exemple, à 670 km de profondeur, les
roches du manteau subissent une réorganisation, marquant la séparation entre le
manteau "supérieur" et le manteau " inférieur ".
Enfin, les roches du manteau contiennent des éléments radioactifs, entraînant un
chauffage interne, qui n'est pas homogène sur tout le manteau.
La dynamique convective du manteau est donc très compliquée, et les
géophysiciens s'appuient sur différentes observations géochimiques et géophysiques
pour parvenir à une modélisation satisfaisante.
Les Observations
Tectonique de plaques et points chauds
La dynamique du manteau constitue le moteur de la tectonique des plaques, et est
donc à l'origine des séismes et d'une grande partie du volcanisme. En suivant le
modèle physique simple de la convection, les dorsales océaniques correspondent à
la montée de matériel chaud, et les zones de subduction à la descente de matériel
froid, formant ainsi dans le manteau un certain nombre de cellules de convection.
Cette vision simple est toutefois insuffisante. En effet, certains volcans (comme ceux
de Hawaii ou le Piton de la Fournaise à la Réunion) apparaissent au milieu des
plaques, indépendamment de toute structure tectonique. Ces points chauds sont
interprétés comme la trace en surface de panaches convectifs provenant des
profondeurs du manteau. Un second type de structure convective vient donc se
superposer aux grandes cellules mises en évidence par la tectonique des plaques.