3 ÉDITORIAL
L'année qui s'achève cet automne a donné
de multiples exemples de l'implication des
militants socialistes. La campagne pour
l'augmentation du salaire minimum a pris
un essor fulgurant par rapport à l'an passé
et le débat s'est plus d'une fois transporté à
l'Assemblée nationale et au gouvernement.
Les liens avec les groupes de pression,
communautaires, politiques et syndicaux,
se sont raffermis et l'on peut prévoir un
automne chaud sur le sujet du 15$/h.
On ne peut passer à côté de la campagne à
l'investiture du parti démocrate de l'autre
côté de la frontière : un socialiste aurait pu
briguer la présidentielle ?! Malgré l'échec
de la campagne de Bernie Sanders et le
fait qu'il a trahi sa base en appuyant
Clinton, on a pu voir un regain d'intérêt
pour le socialisme. Socialist Alternative US
a d'ailleurs tenté de former un mouvement
autour de la base de Bernie Sanders afin de
mobiliser la grogne anti-establishment.
Malgré son échec, ce travail politique mené
par des socialistes a tenté
de pousser Bernie Sanders
en dehors du parti
démocrate et de constituer
les premières bases d'un
parti du 99%. Ces
événements ne manqueront
pas d'alimenter les rangs
des socialistes et pourraient
constituer une première étape
à la formation d'une véritable
force révolutionnaire aux
États-Unis.
Dans le mouvement syndical on a pu voir
un reflux provoqué par l'affaissement de la
mobilisation des membres
syndiqués du secteur public.
Alors qu'en novembre on
voyait l'établissement d'un
rapport de force monstre
contre le gouvernement, les
directions syndicales ont
appuyé sur le frein, craignant
perdre le contrôle sur leurs
syndicats locaux. Dans ce
numéro, un militant socialiste
du front commun nous dresse
un premier bilan de cette trahison
(Directions syndicales et
travailleurs-euses, même combat?)
ayant mené à une entente à
rabais.
Les différents articles de nos
camarades viennent aussi
apporter un important outillage
théorique en remettant en cause le
discours dominant, notamment sur
les conditions des cols bleus de
Montréal (Les cols bleus des
municipalités, des gras durs?),
sur le capitalisme comme stade
ultime (Mythes sur le
capitalisme) et sur le droit
libéral (Petite critique du droit
bourgeois).
Les questions de stratégies sont
aussi relevées dans une analyse
de la lutte anti-embourgeoisement
à Montréal. Il est important
d'apporter une perspective socialiste aux
pratiques en cours.
Et la suite ? Le travail de formation de
militants socialistes est une tâche longue
et ardue. Étudiant-es Socialistes se veut le
premier outil pour les militants
progressistes et socialistes à l'UQAM.
Construire une organisation combative et
implantée dans les milieux passe par
l'implication des membres de ces mêmes
milieux. C'est pourquoi nous vous
invitons à vous informer sur notre comité
et de la manière dont vous pouvez
apporter vos projets et expériences. Sur
cet appel à la mobilisation, je vous
souhaite une bonne lecture et une bonne
rentrée.
DES SOCIALISTES