ARENE PACA ENERTECH
Introduction
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Enfin, les exigences des occupants ont changé. La notion de confort a beaucoup évolué
depuis cinquante ans. Elle est hautement subjective, de nombreux auteurs l’ont déjà démontré,
et elle est aussi extrêmement personnelle. De là à penser qu’elle est fortement sous influence de
la publicité, il n’y a qu’un pas que l’on serait tenté de franchir. On ne peut en effet nier que, à
l’image de tous les besoins qu’expriment les gens aujourd’hui, l’envie d’un certain confort soit
abondamment façonnée par les incessants messages publicitaires que reçoit le public. En clair,
on peut admettre aujourd’hui que le besoin de confort, et plus particulièrement celui de
climatisation, se crée comme se sont créés par l’intermédiaire de la publicité et des modes tant
d’autres besoins « de consommation » dans un passé récent.
Parmi les exigences qui ont évolué figure aussi l’augmentation de la rentabilité des
personnels travaillant dans des espaces climatisés. Cette exigence est souvent celle qui motive
l’installation de la climatisation dans les locaux. Elle correspond aussi à une évolution des
mentalités, et au même titre que toutes les autres, elle doit être considérée.
Tout ceci serait sans incidence, voire sans intérêt, si le développement rapide et massif
de la climatisation ne posait quelques problèmes délicats, surtout dans l’approche actuelle du
« développement durable ». Ces problèmes sont cruciaux dans les pays du bassin
méditerranéen comme la Tunisie, l’Algérie ou le Maroc, mais ils sont aussi importants dans le
sud de la France. L’attention est effectivement attirée par :
n les problèmes d’approvisionnement en électricité que pose la climatisation. Il s’agit à
la fois des volumes produits, mais peut être surtout des problèmes que posent les pointes
estivales qui se développent de plus en plus en prenant l’ascendant sur les pointes hivernales.
La question des pointes renvoie à la fois vers des problèmes de production mais aussi de
dimensionnement de réseau,
n la production d’électricité est source importante de nuisances environnementales.
Qu’elle soit produite par voie thermique classique (gaz, fioul, charbon) et génère de l’effet de
serre, ou par voie nucléaire en produisant des déchets radioactifs dont personne ne sait ce dont
on en fera demain, l’électricité est une des principales sources de nuisances environnementales
aujourd’hui. Qui plus est, le courant produit en heure de pointe est à la fois un des plus
polluants pour l’air (recours à des centrales thermiques classiques) et des plus chers.
Mais au titre des nuisances environnementales, la climatisation présente une
caractéristique supplémentaire : beaucoup de systèmes utilisent aujourd’hui la
« détente directe ». Il s’agit d’une technologie intéressante parce qu’elle améliore l’efficacité
des cycles de production de froid, mais elle possède un gros défaut, celui de multiplier les
volumes de fluide frigorigène en circulation. Au lieu d’être cantonné à l’appareil de production
de froid, le fluide frigorigène est véhiculé jusqu’aux émetteurs (ventilo-convecteurs) dans
lesquels il se détend. Cet important réseau de fluide frigorigène est soumis, comme tous les
réseaux, à des risques de fuite. Or, malgré les efforts consentis depuis plusieurs années pour
mettre en oeuvre de nouveaux fluides, il reste en service d’importantes quantités de fluide
contenant des CFC et dont le rôle dans la destruction de la couche d’ozone est patent.
n la climatisation c’est aussi une augmentation des coûts d’exploitation. Certes cette
augmentation est souvent minime du fait de la tarification estivale, mais elle ne peut être
ignorée.