60
spatiale très réaliste. La représentation de l’isotope 13 du carbone a nécessité l’intégration dans le modèle
biogéochimique PISCES. La simulation de contrôle sur le climat actuel indique que la distribution grande
échelle du traceur est globalement en accord avec les observations issues des sédiments marins. Cependant les
teneurs de ∂13C sont toutefois trop fortes dans l’océan Austral, ce qui semble indiquer une ventilation trop
importante du modèle dans cette région.
• Les isotopes du Néodyme : Apportés par les marges continentales, plus ou moins enrichies en isotopes du
Nd, ils permettent de suivre des circulations régionales qui pourraient être enregistrées dans les sédiments via les
cristaux de barytine. Les mesures effectuées dans le cadre du PNEDC ont permis de mieux appréhender les
échange aux frontières du bassin Nord Atlantique (Lacan et Jeandel, 2004). Une étude dans la région du
throughflow indonésien est encours. Enfin, la modélisation du Nd dans OPA/ORCA2 a été entreprise.
Les méthodologies spécifiques utilisées et développées
La compréhension de la dynamique à grande échelle de l’océan nécessite tout un ensemble de
méthodologies imbriquées. Leur mise en place n’est possible que grâce à l’accès et l’offre accrue des : i) moyens
à la mer : Utilisation des bateaux (IPEV, IFREMER, ressources INSU et internationales), ii) bases de données
ARGO-CORIOLIS et satellitaires, iii) centres de calcul (IDRIS, IFREMER, CEA, …). Il est à noter que ces
derniers centres sont malheureusement sous-développés, par rapport à ceux japonais ou américains, limitant
fortement le champ des simulations et les résolutions utilisées.
4.2.3 Quelques ouvertures pour une éventuelle prospective
En 2001, les forces et les faiblesses étaient résumées par “Une des richesses de notre communauté est
certainement de pouvoir rassembler des compétences diverses sur une même thématique; une faiblesse est que la
mulitplicité des compétences a entraîné une multiplicté des outils et qu'il n'est pas facile de passer d'une logique
de brillantes idées à une structuration en projet.” Pour l’étude de la dynamique de l’océan global, cet écueil a été
évité avec une structuration de plus en plus forte de la communauté nationale autour d’OPA, de son
développement et de sa validation tant par des observations physiques que géochimiques.
Toutefois, les différents projets portant sur l’analyse des variabilités restent en decà des annonces
effectuées dans les diverses propositions intitiales. Cela concerne en particulier la variabilité australe
(modulation de l’ACC et de l’ACW) ainsi que leurs impacts sur la THC et les possibilités d’évolution
irréversible, ainsi que la variabilité intra- à inter-décennale. Il est clair que le sujet est ardu: le modèle OPA
restant lourd à tourner sur les centres de calcul français tandis que les modèles analytiques ou de complexité
intermédiaire sont encore balbutiants ou encore non appliqués à l’océan réel.
Un point particulièrement souligné par certains projets est que le PNEDC donne un cadre à des réunions
annuelles des chercheurs français sur une même thématique. Cette dimension intégratrice doit être renforcée;
outre l’élaboration de réelles collaborations à terme entre les équipes, elle doit agir comme un creuset pour les
étudiants et jeunes chercheurs.
L’outil OPA, outil intégrateur pour l’ensemble des études océaniques, est aussi une brique essentielle pour
la mise en place de la modélisation du "Système Terre" grâce aux divers couplages effectués avec les modèles
atmosphériques et les composantes biogéochimiques. Cette dimension critique pour comprendre la réaction du
Système Terre au changement global est abordée dans la suite de cette partie.
4.3 Le climat global et le Système Terre
La modélisation du climat global, et les premières réalisations dans le domaine de la modélisation du
"Système Terre", sont très influencées par le contexte national, hérité d’une longue histoire, et les récents
développements au plan européen. On doit à ce titre citer :
- l’existence de deux groupes de modélisation de l’atmosphère, regroupés d’une part à l’IPSL autour du
modèle du LMD, et d’autre part à Toulouse autour du modèle ARPEGE-Climat de Météo-France ;
- le regroupement général qui s’est opéré autour du modèle OPA pour la modélisation de l’océan ;