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La méthodologie des CST développée par l’Organisation Mondiale du Tourisme est indispensable
pour obtenir des données de mesure précise de l’impact du tourisme. A coté de l’analyse en termes
de Compte Satellite du Tourisme, il est possible d’établir une évaluation des impacts attendus du
tourisme en calculant les effets multiplicateurs du tourisme.
Le concept de CST est fondé sur les principes de la comptabilité nationale qui représentent un
cadre intégré de statistiques permettant la mesure de la production nationale d’un pays à partir de
la contribution de chaque secteur de l’activité économique. Le Compte Satellite du Tourisme est
élaboré en prolongeant le système de comptabilité nationale afin de pouvoir estimer l’importance
économique spécifique du tourisme. Le CST est basé sur les tableaux « Entrées - Sorties » qui
mesurent l’activité des producteurs et des acheteurs de biens et de services dans les différentes
branches et industries.
Le CST permet, ainsi, de déterminer une évaluation de la consommation touristique, de la
production touristique et d’estimer la valeur ajoutée du tourisme dans l’économie d’un pays.
Le lien entre le CST et les effets indirects doit, ainsi, être établi à partir du tableau de synthèse le
plus important du CST qui est le tableau VI des « Recommandations sur le cadre conceptuel du
Compte Satellite du Tourisme (CST), 2008 ». S’il ne permet pas de calculer immédiatement les
effets indirects, il comporte les deux rubriques nécessaires à leurs évaluations :
• Les consommations Intermédiaires déjà réparties selon les branches impactées
• Les salaires versés
De ce fait, le CST du fait de sa conception constitue une étape nécessaire pour mesurer les
effets indirects et induits du tourisme avec les Consommations Intermédiaires et les salaires issus
de la production touristique. Ces deux résultats prévus par le CST doivent être utilisés via des ratios
et/ou un Tableau d’Echange Interbranches, pour générer une nouvelle « vague » de PIB, d’emplois,
de recettes fiscales et d’exportations.
Cependant, il convient de remarquer que le CST mesure uniquement le PIB direct, par opposition
au PIB indirect. Le PIB indirect intègre les effets économiques indirects de l’activité touristique (par
exemple la fabrication des produits de toilette destinés aux hôtels). Or, ces effets indirects peuvent
être très importants, ils dépassent le cadre strict du CST qui est axé sur le PIB découlant de la
production de biens et de services consommés directement par les touristes. Les effets indirects
peuvent être calculés à partir de modèles d’impact économique fondés sur l’utilisation du CST.
Le CST permet d’évaluer également l’emploi lié au tourisme. Dans ce cas, l’emploi généré par le
tourisme comprend uniquement les emplois directement attribuables au tourisme. Ainsi, pour le
secteur des services de restauration, seuls les emplois directement reliés au tourisme sont
dénombrés dans le CST comme des emplois créés par le tourisme ou attribuables au tourisme. En
revanche, les emplois générés par l’agriculture pour la production destinée aux activités touristiques
de restauration (emplois indirects) ne sont pas inclus.
Ainsi, le CST regroupe à la fois la consommation et la production touristiques. Il permet
d’évaluer la proportion de l’activité proprement touristique (issue des déplacements
touristiques) des branches caractéristiques du secteur touristique. Dédié et construit
principalement pour l’évaluation de l’effet économique direct, soit le PIB touristique, il ne
s’attache pas au calcul des effets indirects. Néanmoins il comporte les rubriques
nécessaires à leur évaluation, telles qu’elles ressortent du schéma général de présentation
des différents impacts économiques avec les Consommations Intermédiaires (déjà réparties
selon les branches impactées) et les salaires.
Ainsi le CST dans sa conception initiale comporte les éléments essentiels de base pour
mesurer les effets indirects et induits du tourisme en reconstituant la branche tourisme.