Appel à participation en tant que discutante ou discutant aux journées d’étude De la phénoménographie à l’anthropologie de l’existence : un programme en questions Marine Kneubühler & Maëlle Meigniez Les 29 et 30 septembre 2016 auront lieu à l’Université de Lausanne deux journées d’étude intitulées De la phénoménographie à l’anthropologie de l'existence: un programme en questions autour des travaux d’Albert Piette. La tenue de ces journées permettra de présenter et de discuter des interventions prenant appui sur les contributions d’un ouvrage collectif à paraître en septembre prochain aux éditions Petra Des instants et des jours. Observer et décrire l’existence qui questionne le programme piettien en le mettant à l’épreuve d’enquêtes rigoureuses prenant racine dans des projets individuels. Ces journées seront rythmées par plusieurs interventions et encadrées par une introduction d’Albert Piette et une conclusion de Yannis Papadaniel. Loin de vouloir centrer toute l’activité des journées autour de la présentation du livre, nous souhaiterions développer de véritables discussions autour des procédés méthodologiques, des analyses, des propositions et des critiques formulées par les intervenantes et l'intervenant. C’est pour cette raison que nous faisons un appel à participation pour trouver encore deux discutantes ou discutants pouvant provenir de n’importe quelle discipline des sciences humaines et sociales. Ils auront une vraie place au sein du programme. Concrètement, il s’agira de prendre en charge l’ouverture de la discussion de chaque intervention en proposant un commentaire argumenté et critique d’une dizaine de minutes, afin de questionner l’intervenant sur l’un ou l’autre point de son exposé et lancer les échanges avec le public. Les contributions du livre concernées seront bien entendu mises à la disposition des discutantes et discutants le plus tôt possible. Une version du livre leur sera offerte par les Éditions Petra spécialement pour l’événement. Les résumés des deux interventions pour lesquelles il nous manque des personnes figurent en dessous de cet appel. Si vous êtes intéressés à prendre part à ces journées d’étude de manière active, vous pouvez envoyer à [email protected] un petit paragraphe de vos motivations ainsi que la ou les interventions qui vous intéresse particulièrement pour la discussion si possible avant le 8 août. Nous aimerions pouvoir faire la part belle aux jeunes chercheuses et chercheurs, c’est pourquoi nous encourageons vivement les doctorantes et doctorants à participer à cet événement. Résumé du chapitre de Benoît Haug : Quel est le potentiel heuristique du concept musicologique de « contrepoint » dans l'observation, la modélisation et l'analyse de situations de coprésence ? Peut-on tracer une analogie entre d'une part des individus qui, aussi reliés qu'ils soient, se singularisent par leurs propres façons de “continuer” leurs existences ; d'autre part des mélodies qui, tout en se rejoignant dans une harmonie, gardent des conduites qui leur sont propres et qui invite à les écouter et les analyser en tant que telles ? Ce chapitre se propose de répondre à cette question à partir d'une description détaillée à l'extrême d'un événement d'une douzaine de secondes impliquant trois personnes réunies à une même fin – enregistrer une pièce musicale. L'analyse de cet événement procède en deux temps : l'un dédié aux modalités de la ré-émergence palpable – et surtout audible – du collectif formé par Zoé, Gauthier et Brigitte après un moment de silence partagé ; l'autre dédié à ce même événement tel qu'il est traversé par Zoé avec des enjeux qui lui sont propres. Ces deux fenêtres analytiques sont encadrées par une définition et réflexion autour du concept de contrepoint et de ses possibles apports dans le domaine anthropologique. Résumé du chapitre de Gwendoline Torterat : Dans ce chapitre, il s’agit de questionner le concept d’interaction tel qu’il a été déployé notamment dans une tradition interactionniste qui n’entend l’action que lorsqu’elle se trouve stratégiquement orientée et communément partagée. Son objectif consiste à spécifier un type d’interaction particulier, à savoir la rencontre, c’est-à-dire le fait, pour deux individus, de se trouver en contact pour la première fois dans un espace et un temps clairement balisé. La relation qui suppose ce contact est le pivot vers lequel l’analyse doit tendre pour nuancer les formes d’intensités qui la sous-tendent. En d’autres termes, la relation est cet espace continu qui à la fois nous sépare et nous lie plus ou moins à l’individu que nous rencontrons. Le propos repose précisément sur l’observation d’une rencontre brève entre deux individus qui ne se connaissent pas et qui se découvrent mutuellement pour la première fois : un archéologue et une collégienne. Pour répondre aux enjeux théoriques de cette démarche, une méthodologie adaptée et des outils nous proposant d’observer et de restituer autrement est développée. Cette recherche s’est appuyée sur une méthode combinatoire – appelée co-filmie – associant observation filmique et filature. Elle s’inspire des travaux de la psychologie cognitive, afin de caractériser les formes d’engagement individuel et leur propension à s’intensifier ou, au contraire à s’abstraire temporairement de la situation. Cela a conduit à un ensemble de graphiques situationnels détaillant cette relation entre deux individus. Indéterminables, fluctuantes et dotées d’une extrême fugacité, telles sont les caractéristiques observées. Tout l’enjeu est alors de spécifier encore davantage ces caractéristiques en proposant un appareil lexical propre aux modalités de la rencontre.