2 Origine et évolution du langage et de la parole

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Origine et évolution du langage et de la
parole
Didier Demolin
Université Libre de Bruxelles
& Laboratoire des sciences de la parole de l’Académie
Universitaire Wallonie-Bruxelles
Chaire Francqui, FUNDP, Namur, 18-02-2010.
L’évolution de la parole et du langage
Nous pouvons examiner l’évolution du langage à partir de
différents points de vue.
La perspective contemporaine est celle d’un réseau de
collaborations entre de nombreuses disciplines.
Ceci permet d’intégrer différents scénarios au sein d’une vision
plus large et plus consistante que ce qui fut proposé par le passé.
Quelques perspectives pour étudier l’évolution du
langage
1. Le langage dans la perspective de l’évolution biologique.
2. L’évolution de la parole et des sons de la parole. Comment a
émergé le langage parlé?
3. La transition vers le langage: les facteurs externes et les facteurs
internes.
4. L’évolution de la grammaire: comment la syntaxe et la
morphologie sont-elles apparues?
5. L’apprentissage et la diversité: comment les langues sont-elles
nées et comment elles ont divergé les unes des autres?
 L’évolution du langage requiert une évolution neurologique qui va
du système de communication des primates non humains aux
premiers hominidés (les australopithèques) et conduit à l’homme
moderne (homo sapiens sapiens)
 Cependant la parole influence la langage et par conséquent il est
important de connaître son origine et son évolution.
Dans l’état actuel de nos connaissances
•
Il n’est pas possible de décider quand nos ancêtres ont acquis la
parole et la faculté de langage au sens étroit (RLF) (cf. Hauser et
al., 2002 ).
– Le contrôle de l’articulation de la parole et la coordination du
conduit laryngo-vocal.
– Phonologie + syntaxe + sémantique
– Récursivité
•
Il n’est pas possible de savoir quelle langue ou quelles langues
furent acquises par nos ancêtres et si les langues qui sont parlées
aujourd’hui dérivent d’une origine commune.
Parmi les questions non résolues
• Pourquoi notre espèce est-elle la seule à posséder le langage et
la parole?
• Pourquoi le langage est-il comme il est?
• Quand et comment le langage est-il devenu ce qu’il est?
Qu’est-ce que la parole?
Moi
Lui
Gestes > traits acoustiques > catégorisation
[mbem] ‘entrer’
Son émis
Spectre de sortie
Fréquence
Filtre
Fonction de filtre
Conduit vocal
Fréquence
Flux d’air
Poumons
Source
Spectre de source
Vibration des cordes vocales
Fréquence
Voyelles et consonnes
Articulation, production et perception acoustique
F1
[u
tS imedZi b!
sk
e
tS]
IRM consonnes
F2
Prosodie
Ton, intonation > fréquence fondamentale (f0)
Durée et intensité
Ελλε ϖιενδρα?
Ο ελλε νε ϖιενδρα πασ?
Parole?
Source : vibration des cordes vocales et/ou des bruits émis dans le
conduit vocal.
Voyelles : Résonances produites par une configuration particulière
du conduit. La géométrie du conduit contribue au timbre de la
voyelle.
Consonnes : Bruits produits par des gestes d’occlusion ou de
constriction dans le conduit vocal.
Syllabes : Oscillations de la mandibule inférieure.
Prosodie : Modulations, contrôlées –et automatiques- de la hauteur,
de la durée et de l’intensité d’un son.
⇒ Systèmes phonologiques des langues humaines.
Evolution de la parole
Phylogenèse
 Paléontologie
Position du larynx, reconstruction du conduit vocal et de la
position de la base du crâne.
 Comparaison des primates actuels
Aspects de l’anatomie, de la physiologie et de l’acoustique des
vocalisations.
Ontogenèse
 Etapes du développement de la parole chez l’enfant.
 Parallélisme entre les espèces.
 Deux modifications furent pré requises pour le développement de
la parole moderne:
(i) une modification de la morphologie du conduit vocal.
(ii) le développement de la capacité de l’imitation vocale.
 Pour ce qui se rapporte au premier aspect, il est étrange que les
primates les plus proches de nous sur l’échelle de l’évolution, les
bonobos, aient une capacité vocale peu comparable à la nôtre.
 Les données comparatives venant de primates non humains
aideront probablement à éclaircir la question des capacités vocales
des premiers hominidés.
 L’évolution de la parole est intimement associée aux mécanismes
de production des sons et la différence la plus évidente en ce qui
concerne la parole, entre les hommes et les autres mammifères,
concerne la conduit vocal humain.
 Le point central est le fait que l’anatomie du conduit vocal humain
est différente de celle des autres primates.
 Le larynx humain se situe beaucoup plus bas dans le cou que celui
des autres primates.
 Les hommes ne disposent pas de sacs vocaux.
 la parole humaine requiert un contrôle nerveux sophistiqué.
 La relation entre les aspects acoustiques et articulatoires de la parole
est bien mieux connue pour les hommes que pour les autres primates
vivants, dont les bonobos.
 Il vaut pourtant la peine d’évaluer les vocalisations d’espèces
comme les bonobos et les muriquis, à partir des principes acoustiques
qui sont déjà connus pour les hommes.
 Par exemple, en se basant sur la théorie source-filtre (Fant 1960), il
est possible d’évaluer la nature de la source des vocalisations et
d’inférer comment comment elle est filtrée par le conduit vocal.
Parole/langage
Comment pouvons-nous expliquer les procesus de catégorisation
des primitives de la parole (traits, gestes, phonèmes, éléments de
prosodie -syllabes, intonation-), et du langage (phrases, éléments
de sens)?
Qu’est-ce que la catégorisation?
Est-elle specifique au langage? Où dépend-elle d’une capacité
plus générale qui se manifeste d’une manière particulière pour la
parole et le langage?
Quelles sont et que sont les catégories?
⇒ interprétation, représentation.
Quelques différences entre primates non
humains et humains qui ont un rôle
important pour comprendre l’évolution de la
parole.
Les primates non humains
- ne produisent pas l’équivalent de voyelles,
- ne génèrent pas de consonnes et
- ont une fréquence fondamentale instable voire absente.
Dans ce cas la perception de la hauteur est interprétée à partir de
la composition du spectre acoustique.
Les vocalisations des primates non humains
Dans l’état actuel des connaissances sur la capacité à produire
des sons dans un conduit vocal non humain nous savons:
(1) Qu’il y a une source instable.
Ceci provoque: de la biphonation, des sous harmoniques, des sauts
de fréquence et du chaos déterministe.
La fréquence fondamentale (fo) est généralement plus élevée chez
les primates non humains comparativement aux primates humains.
(2) Cette source peut produire des vocalisations de forte intensité
grâce à la présence de sacs vocaux. (Lieberman, 1969, 1975, 1977, Schön
Ybarra 1995).
Spectrogramme et
signal acoustique
produit par un
Bonobo.
Larynx bonobo et larynx humain
La forme du thorax est différente
Homme
Chimpanzé
Ceci a une influence cruciale pour contrôler la respiration
pendant la production de la parole. La première modification
est décelable il y a environ 1.500.000 années
L’abaissement du larynx
Différence de prognathisme, de position du larynx, différence dans la
dimension verticale du conduit vocal et dans la longueur de la langue
sont des traits importants qui distinguent primates humains et non
humains dans l’anatomie du conduit vocal.
Gorille (jeune)
Chimpanzé
Homme
Forme du palais dur
Chimpanzé (2/1)
Homo sapiens sapiens (1/1)
Contrôle proprioceptif de la langue et du palais
Fondamental pour le contrôle de 90% des consonnes et des voyelles
> Mouvements transversaux d’ajustement de la constriction
Relation entre la largeur et la longueur du palais dur
sur des fossiles des 3.500.000 dernières années
(Au niveau de la troisième molaire)
Topographie des muscles de la langue
Homme
Chimpanzé
Connexions entre les noyaux corticaux et les muscles vocaux
Phylogenèse
Paléontologie
Australopithecus afarensis A.L 200-1
Homo (new species) A.L 666-1
Johansson 1998
Flexion basicranienne
Au plus grand est l’angle entre
les points de la ligne
(A/B/C/D/E), au plus grande
est la flexion basicranienne
La flexion plus petite des
autres hominidés suggère
qu’ils ne pouvaient pas
produire l’éventail des sons
que
l’homme
moderne
produit.
Structure de l’oreille interne
Comme tous les hominidés à partir de l’homo Ergaster, les
néanderthaliens avaient les canaux semi-circulaires antérieurs et
postérieurs plus larges que ceux des singes.
Ils avaient aussi le canal postérieur dans une position plus basse.
Ces différences pourraient indiquer que les néanderthaliens
étaient moins agiles et qu’ils couraient moins (Spor et al. 2003).
Une question qui peut être résolue:
Reconstruire la forme du conduit vocal de nos ancêtres
Si nous supposons que nos ancêtres contrôlaient leur
larynx et le conduit vocal de la même manière que les
hommes modernes:
• La géométrie de leur conduit conduit vocal permettraitelle de produire les structures sonores universelles des
langues qui sont parlées aujourd’hui?
L’objectif
A partir d’un crâne avec la
mandibule et les vertèbres
cervicales:
•
Localiser l’os hyoïde
•
Reconstruire un modèle de
conduit vocal d’une manière
plausible en usant de données
et d’un modèle articulatoire.
•
Quantifier les capacités
acoustiques du conduit vocal
reconstruit.
Amud
Fossiles paléolitiques
des dernières 10-30 kannées
Australopithecus africanus Sts5 (2.5–3 Ma
BP)
Sterkfontein, South Africa
adulte
LHI = 0.41
Broom, R., Robinson, T. (1947)
Labskull
Glabella-Opisthocranion : 146,5 mm
Basion-Bregma
: 102
Mandibule
reconstruite
mm
:
Vertèbres cervicales: reconstruites
à partir de WT15000
Conduit vocal
Dist. Palatale
: 101 mm
Hauteur pharyngale :
42 mm
La Ferrassie 1 (50-60 ky BP)
Homme adulte
Dordogne, France
Capitan, R., Peyrony, D. (1909), Heim, J.L. (1976)
LHI = 0.72
Labskull
Glabella-Opisthocranion: 207,5
mm
Basion-Bregma
mm
: 135
Vertèbres cervicales: reconstruites
Mandibule
: originale
Conduit vocal
Dist. palatale
: 112 mm
Hauteur pharyngale
:
Cro-Magnon1(23-27 ky BP)
84 mm
Eyzies-de-Tayac , France
Homme adulte
Lartet, L. (1868)
LHI = 0.90
Labskull
Glabella-Opisthocranion
:
202 mm
Basion-Bregma
:
133 mm
Vertèbre cervicale: reconstruite
Mandibule
: originale
Conduit vocal
Dist. Palatale : 87 mm
Hauteur pharyngale
: 78 mm
Chimpanzé 1
Conduit vocal
Adulte
Hayama, S., Honda, K.
LHI = 1.03
LHI = 0.50
Neanderthal: position probable de l’os hyoïde
La Ferrassie
Granat, J., Peyre, É. (2004) Biométrie Humaine et Anthropologie 22, 3-4, 141-163.
Les reconstructions de la forme du conduit vocal et de
l’appareil phonatoire souffrent de quelques grands défauts:
Il est impossible d’avoir une idée de la source que
produisaient les différents hominidés (stable ou instable?).
Nous n’avons aucune information permettant de savoir si la
géométrie du conduit vocal des hominidés était déformée
pendant leurs vocalisations.
Il n’est pas possible de connaître la nature du contrôle
qu’avaient les hominidés sur les vocalisations qu’ils
produisaient.
MAIS…
Les progrès anatomiques et comportementaux observés chez
l’homo Ergaster impliquent qu’il aurait aussi été le premier à
posséder un langage rudimentaire.
Trois points liés à des régions anatomiques permettent
d’affirmer ceci:
-Le configuration et la dimension du cerveau
- La configuration des régions de Broca et de Wernicke qui sont
détectables sur les moulages endocraniaux.
Ces deux régions sont liées au contrôle moteur de la parole.
La région de Broca semble avoir été absente ou relativement
peu développée chez les australopithèques et beaucoup plus
développée chez l’homo habilis et l’homo Ergaster.
Ceci revient à dire qu’un certain degré d’évolution de la parole
pourrait avoir été impliqué.
Comparaison entre les primates actuels
Différences dans la source > contrôle de la fo.
Structure des vocalisations > grammaire?
Biphonation (Muriquis Brachyteles hypoxanthus )
fo go
2fo 2go
Les deux cordes vocales vibrent à des fréquences différentes
Sous harmoniques (Muriquis)
Contribution des fausses cordes vocales
Sauts de fréquence (Muriquis)
Changement de mode vibratoire
Chaos déterministe (Muriquis)
Les deux cordes vocales vibrent sans régularité.
Instabilité de la source vocale?
Sacs vocaux chez les chimpanzés
Nishimura et al. (2007)
Analyse histologique des cordes vocales chez les bonobos
Larynx de Bonobo (femelle)
Fausses cordes
vocales
Ventricule (vers les sacs vocaux)
Cartillage
thyroïde
Cordes vocales
Structure histologique des cordes vocales humaines
Fausses cordes vocales
Ventricule → sacs vocaux
Epithelium
Espace de Reinke
Cône elastique
Muscle vocal
Cils
Epithelium
Conduit vocal
Larynx
Sacs vocaux
Poumons
Ps - Athmosphérique
Fausses cordes vocales
Sacs vocaux Ps2/M2 ++
Cordes vocales
Poumons Ps1/M1 +
Le contrôle de la fréquence fondamentale (fo).
L’évolution du système respiratoire suggère un contrôle plus
important chez les hominidés tardifs, ce qui est probablement en
relation avec les vocalisations et la parole. (Hewitt & MacLarnon 1989).
La pression sous glottique (Ps) et l’intensité sont directement
corrélées tant chez les primates non humains que chez les humains.
Les primates non humains peuvent moduler la fo, mais il n’existe
pas de preuves qu’ils le font indépendamment de l’intensité.
Source de la parole
Voyelle [a] avec une fréquence fondamentale (fo) de 111 Hz
 L’homme moderne peut contrôler la fo indépendamment de
l’intensité.
Le principal effet de la Ps sur la fo est une élévation de la ligne de
base.
Mon poupon montre ses bonbons et ses
ponpons
Mon poupon montre ses bonbons et ses ponpons
Lorsque les vocalisations des primates sont observées et
comparées, le contrôle de la fo que l’on observe chez les
hommes modernes paraît être une spécialisation qui s’est
produite pendant l’évolution.
Cette spécilisation implique une co-évolution de l’anatomie du
conduit vocal, du larynx et du système qui contrôle les
vocalisations (qui se passe en grande partie dans les noyaux
corticaux chez les primates).
Ce point est très important parce qu’il existe une relation étroite
entre l’intonation –les mouvements de la fo dans le temps-, la
syntaxe, la sémantique et la pragmatique dans les langues
humaines.
Muriquis
Espèce menacée de disparition < 2200 individus.
Groupes jusqu’à 35 individus, se nourissent de feuilles, fruits…
Peu agressifs, relation égalitaire entre mâles et femelles.
P.E.Carlos Botelho
Grammaire?
G = <V, Σ, S, P>
où
V = symboles non terminaux
Σ = symboles terminaux
S = symbole initial
P = règles de réécriture
Muriquis (brachyteles hypochantus)
r
t
t
t
t
t
t
t
t
t
r
Enoncés et prosodie (intensité/fréquence durée, rythme)
Énoncé généré par une grammaire ‘context-free’
AnBn où A= r et B = t
r
t
r
t
r
r
r
r
t
t
t
t
Enoncé généré par une grammaire ‘context sensitive’
t
t
p
t
p
t
p p
t p p p t pppp
G
Les quatre classes de grammaires définissent chacune un type
de récursivité:
- grammaires à états finis
- grammaires context-free
- grammaires sensibles au contexte
- grammaires de structure syntagmatique.
Seule la dernière semble être spécifique à l’homme. Le fait de
retrouver certaines formes de grammaire chez d’autres
espèces –dont des primates- signifie que cette propriété est un
produit de l’évolution de la communication animale.
Quelle est la contribution d’autres espèces pour
comprendre l’origine et l’évolution du langage
humain?
Oiseaux et baleines
Oiseaux
(Hausberger)
Beaucoup de signaux sont fixés et liés à une fonction
particulière, ils ne requièrent donc pas d’apprentissage.
Pour d’autres, il y a des signaux vocaux flexibles qui sont
acquis par l’expérience, en particulier sociale.
Ceci est le cas pour les mammifères marins (dauphins et
cétacés), d’autres mammifères (éléphants et chauve souris) et
des oiseaux chanteurs.
Cette notion de flexibilité sépare, jusqu’à présent, la
communication des primates humains et non humains.
Hommes, cétacés et oiseaux chanteurs partagent la capacité à
construire leur communication vocale au cours du
développement, sous la pression des influences sociales.
Le chant est porteur de l’identité de l’émetteur, il permet de
défendre le territoire, d’attirer un partenaire et d’assurer la
cohésion sociale.
Perroquet Alex
- Imite la voix de l’homme et est ouvert à l’apprentissage.
- Répond vocalement et de façon appropriée à des questions
comme la matière, la couleur, la forme et la taille d’un objet
- Apprentissage du son mais aussi du contexte.
Dans l’apprentissage, seules les interactions avec les adultes
permettent un développement normal.
Thorpe et Nottebohm
Marler : Notion de période critique et celle de ‘template’
- Période critique de 10 à 50 jours
- Template : modèle auditif inné qui permet au jeune de
sélectionner les chants de ses congénères et de rejeter
celui des autres espèces
Apprentissage se fait en deux étapes: la mémorisation interne et
une étape motrice.
2 catégories d’oiseaux:
Ceux qui apprennent au cours d’une période limitée et ceux qui
maintiennent la capacité de modifier leur chant tout au long de
leur vie.
Baleines
Les baleines modifient progressivement leurs chants au cours du
temps, d’une manière qui suggère que les individus copient des
éléments qu’ils entendent chez d’autres.
Bien que les propriétés des chants individuels dans les chants
sont assez variables dans le temps, la distribution globale de
certains traits acoustiques dans le répertoire apparaît stable.
Ceci suggère que des contraintes propres à l’espèce agissent sur
les traits temporels des chants, pour déterminer la forme du
chant, tandis que la variabilité permet aux baleines de s’adapter
de manière très flexible aux éléments de nouveaux chants.
Ontogenèse
Architecteure des os
pour 9 phases
ontongénétiques
2
3
8
4
21 points de référence
parmi les 87 des données
de Fenart (2003) Biométrie
1
6
9
5
7
11
10
Humaine et Anthropologie 21,
231-284.
12
21
14
13
16
17
15
20
18
19
22
1. Vertex, 2. Bregma, 3. Glabella, 4. Nasion, 5. Orbitale, 6. Center of sella turcica, 7. Porion, 8. Lambda
9. Opisthocranion, 10. Anterior nasal spine, 11. Post. nasal spine, 12. Basion, 13. Mastoid process,14. Opisthion
15. Inion, 16. Prosthion, 17. Infradentale18. Pogonion, 19. Mentum, 20. Gonion
21. Upper part of the mandible condyle, 22. Hyoid bone, 5‑7.Frankfort plane
Trajectoires ontogenétiques :
foetus-nouveau
né-adulte
I
Données de Fenart (2003)
F
E
GH
2
1
D
A:
B:
C:
D:
E:
F:
G:
H:
I:
C
fetus 5 m
fetus 7 m
0 y nouveau né
3
1 y
4
2 y
4 y
8 y 6 m
5
14 y
10
adulte
B
8
A
9
6
11
7
21
15
12
16
14
13
17
20
18
19
22
1. Vertex, 2. Bregma, 3. Glabella, 4. Nasion
5. Orbitale, 6. Center of sella turcica
7. Porion, 8. Lambda, 9. Opisthocranion
10. Anterior nasal spine, 11. Post. nasal spine 12.
Basion, 13. Mastoid process, 14. Opisthion 15.
Inion, 16. Prosthion, 17. Infradental
18. Pogonion, 19. Mentum, 20. Gonion
21. Upper part of the mandible condyle
22. Hyoid bone
Boë et al. (2006) 7th ISSP International Speech Seminar on Speech Production, 75-82.
Trajectoires ontogenétiques :
foetus-nouveau
né-adulte
I
Données de Fenart (2003)
F
E
GH
2
1
D
A:
B:
C:
D:
E:
F:
G:
H:
I:
C
fetus 4 m
fetus 7 m
0 y nouveau né
3
1 y
4
2 y
4 y
8 y 6 m
5
14 y
10
adulte
B
8
A
9
6
11
7
21
15
12
16
14
13
17
1. Vertex, 2. Bregma, 3. Glabella, 4. Nasion
5. Orbitale, 6. Center of sella turcica
7. Porion, 8. Lambda, 9. Opisthocranion
10. Anterior nasal spine, 11. Post. nasal spine 12.
Basion, 13. Mastoid process, 14. Opisthion 15.
Inion, 16. Prosthion, 17. Infradental
18. Pogonion, 19. Mentum, 20. Gonion
21. Upper part of the mandible condyle
22. Hyoid bone
20
18
19
22
Boë et al. (2006) 7th ISSP International Speech Seminar on Speech Production, 75-82.
Trajectoires ontogenétiques :
foetus-nouveau
né-adulte
I
F
E
Données de Fenart (2003)
GH
2
1
D
A:
B:
C:
D:
E:
F:
G:
H:
I:
C
fetus 4 m
fetus 7 m
0 y nouveau né
3
1 y
4
2 y
4 y
8 y 6 m
5
14 y
10
adulte
B
8
A
9
6
11
7
21
15
12
16
14
13
17
20
18
19
22
1. Vertex, 2. Bregma, 3. Glabella, 4. Nasion
5. Orbitale, 6. Center of sella turcica
7. Porion, 8. Lambda, 9. Opisthocranion
10. Anterior nasal spine, 11. Post. nasal spine 12.
Basion, 13. Mastoid process, 14. Opisthion 15.
Inion, 16. Prosthion, 17. Infradental
18. Pogonion, 19. Mentum, 20. Gonion
21. Upper part of the mandible condyle
22. Hyoid bone
Boë et al. (2006) 7th ISSP International Speech Seminar on Speech Production, 75-82.
Différence dans le degré de croissance entre le
clavarium et la mandibule
Adulte
4 ans
1 an
Nouveau
né
Nouveau né
1 an
4 ans
Plan vestibulaire
Adulte
Fenart, R. (2003) Biométrie Humaine et Anthropologie 21, 231-284.
Ontogenèse chez l’homme moderne
18 premiers mois
- Extraction d’un modèle de la structure phonétique et prosodique
de la langue maternelle.
- Mots avec arbitraire du signe (son-sens)
- Modes de production appropriés pour la langue maternelle et
son environnement
Sensibilité des bébés
- Discriminations fines (contrastes phonétiques)
- Prosodie
- ‘Turn talking’ (parole alternée): empreinte génétique?
- Environnement
Sélection des caratéristiques phonétiques et
prosodiques de la langue maternelle
- 6 mois : perception de voyelles modifiées par les voyelles des
adultes (5 voyelles et mouvements dans la bouche)
- 7 mois: syllabes (phonotactique de la langue)
- 7 mois : frontières de phrases (de la langue maternelle)
- Perte de la discrimination des contrastes d’autres langues
- Sensibilité aux distributions statistiques (stimuli les plus fréquents)
Production?
- 7 mois : syllabes > babillage
- 10 mois : distribution adulte (espace F1/F2)
- CVCV ou VCV> différences entre de babillage entre
différentes langues et par conséquent influence de la culture.
- Premiers mots > sont prosodiques et fonctionnement comme
‘gestalt’ ou comme formes approximatives
- Reconnaissance et mémorisation que les schémas phonétiques
et linguistiques sont différents
- Combinaison d’unités de sens
Etapes de l’acquisition du langage (Kuhl)
- Les enfants traitent les unités de base de la parole, ce qui leur
permet d’acquérir des unités d’ordre plus élevé créées par leurs
combinaisons.
- Le processus de développement n’est pas une sélection dans
laquelle des options innées sont sélectionnées sur base de
l’expérience.
- Il s’agit plutôt d’un processus d’apprentissage perceptuel, qui
commence avec l’exposition à la langue, pendant lequel les
enfants détectent des patrons, exploitent des propriétés
statistiques et sont altérés par l’expérience perceptuelle.
- L’imitation vocale relie la perception et la production de la
parole très tôt et les informations motrices, auditives et visuelles
sont co enregistrées pour les catégories de la parole.
- Les adultes qui s’adressent à des enfants modifient
inconsciemment leur parole pour s’aligner sur leurs stratégies
d’apprentissage, ce qui est l’instrument de support pour la
relation initiale des enfants avec la parole.
- La période critique de l’apprentissage, n’est pas seulement
influencée par le temps, mais aussi par l’implication
neurologique qui est induite par l’expérience.
En résumé ...
Evolution de la parole et du langage
Parole
Source
Filtre
Perception
Instable > stable
Section quasi uniforme > géométrie variable
Co évolution avec la production (≠ gammes de
fréquence sont produites et perçues entre les
différents primates)
Système de contrôle // au développement du cerveau.
Développement des régions qui assurent la relation entre action
et perception et le contrôle (les neurones miroirs).
Langage
Evolution de la forme des grammaires et de la récursion
Développement de la mémoire, de la catégorisation, de la
symbolisation et des niveaux de représentation, liés au sens et
au contexte.
L’apprentissage est aussi lié au contexte social.
Un faisceau de preuves peut être avancé pour rendre
compte de l’évolution des capacités linguistiques :
- l’évolution de l’anatomie de l’appareil phonatoire,
- la diachronie des langues,
- l’évolution de la taille du cerveau et
- la base génétique du langage.
C’est vrai? Je peux
connaître votre
descendance?
Monsieur Darwin m’a dit
que nous étions cousins!
Merci à :
Luciana Storto, Nathalie Vallée, Sergio Hassid, Stéphane
Louryan, Louis-Jean Boë, Fabio Souza, Fransisco Mendes,
César Ades, Linda Van Elsaker, Thierry Metens, Nelson
Karitiana, Jean-Marie Hombert et le projet Eurocores
OMLL, Museo de historia natural de Taubaté,
Laurence Mettewie & Hans Van de Velde
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