PHYSIQUE DES PARTICULES • Etude des constituants ultimes (?) de la matière • et des interactions entre ces constituants ≈ Physique des HAUTES ENERGIES Æ Accélérateurs • Petites distances ↔ grandes énergies λ ∝ 1 / E • Création de particules de masse élevée Ex : m (Z) ~ 100 m (proton) Mais • Phys. Particules ↔ Astrophysique Cosmologie • Expériences à basse énergie sensibles à des échanges de particules VIRTUELLES très massives (Δ E . Δ t = Ex : échange de Z entre e- et noyau h ) 1 Constantes physiques et unités c = 299 792 458 ms-1 ~ 3 108 ms-1 h/ ≡ e h 2 π ~ 1.05 10-34 J s ~ 6.58 10-22 MeV s ~ 1.6 10-19 C Unités habituelles E eV = 1.6 10-19 J keV 103 MeV 106 GeV 109 TeV 1012 L fm = 10-15 m (fermi ou femtometre) σ Section efficace = surface b = 10-28 m2 (barn) mb 10-3 μb 10-6 Ex : RP ~ 1 fm → σgéom. = πR2 ~ 30 mb nb 10-9 2 masse eV/c2 Ex : ( car E = mc2 ) me ≈ 0.5 MeV/c2 mp ≈ 938 MeV/c2 Unités naturelles h ~ 10-30 kg ~ 1.6 10-27 kg (dans les expressions théoriques) = c =1 ε 0 = 1 (permittivité électrique du vide) → mp = 938 MeV ≡ Energie au repos e = 4πε0 hc 2 α → → e 4π = 1 137 e2 = 0 .1 2 3 Ordres de grandeur des dimensions 4 k 5 I Rappel historique (~ 1900 → 1964) • 1897 J.J. Thomson rayons cathodiques = électrons qe ~1.6 10-19 C , me ~ 1 2000 mH • 1900 à 1932 : modèle du noyau atomique 1911 Rutherford : RN ~ 10-15 m << Ratome ~10-10 m 1913 Thomson : rayons canaux = protons 1932 Chadwick : neutron mn ≈ mp • En parallèle, étude des spectres atomiques → mécanique quantique : Force électromagnétique = échange de quanta E = hν et m = 0 : photon 6 • Uhlenbeck et Goudsmit : Séparation des niveaux atomiques sous l’effet de B due au SPIN de l’électron S e = 1 2 h → S z • De même, états nucléaires → • Polarisation du champ él.m. → (e ) = 1 2 ± h 1 h Sp = Sn = 2 S γ = 1 h • Théorème de Pauli 1940 Spin 1/2 entier ↔ statistique de Fermi-Dirac ↔ fermions Spin entier (ou 0) ↔ statistique de Bose-Einstein ↔ bosons 7 Statistique ≡ symétrie de la fonction d’onde d’un système de 2 particules identiques pour l’échange 1 ↔ 2 2 ψ 12 2 = ψ 21 ÞÆ ψ 12 = ψ 21 bosons Ψ sym. ψ 12 = - ψ 21 fermions Ψ antisym. Conséquences 1- Principe d’exclusion de Pauli 2 fermions identiques dans le même état → ψ symétrique → impossible 2- Corrélation moment angulaire - spin Système de 2 particules ( non relativistes) ψ = α ( x1 , x 2 ) . β ( spins ) α (r , θ , ϕ ) = χ (r ) Y m l (θ , ϕ ) 8 z 1 r θ ϕ x Y 2 y β (spins) m l (π Inversion 1 ↔ 2 revient à θ→π-θ ϕ→π+ϕ On montre que - θ , π + ϕ ) = ( - 1 )l Y m l (θ , ϕ ) → l pair : α symétrique impair antisym. Pour 2 spins 1/2 : 4 combinaisons β (1,1) = ψ1↑ . ψ↑2 β (1,0 ) 1 ⎡ ↑ ↓ = ψ1 ψ 2 + ψ↑2 ψ1↓ ⎤ ⎦ 2⎣ s=1 β = sym. β (1, −1) = ψ1↓ ψ↓2 1 ⎡ ↑ ↓ = ψ1 ψ 2 − ψ↑2 ψ1↓ ⎤ ⎦ 2⎣ s=0 β = antisym. ⇒ Pour 2 fermions de spin 1/2 identiques : β ( 0,0 ) l pair et s = 1 INTERDIT l impair et s = 0 INTERDIT 9 • 1928 Equation de Dirac Particule libre sans spin i k.r - ωt ψ=e Pour ( ) h = c =1 : k≡p (1) ω≡E Solution de l’équation de Klein - Gordon : ∂ 2 ∂ t ψ 2 = ∂ 2 ψ ∂ x 2 + ∂ ∂ 2 y ψ 2 + ∂ 2 ψ ∂ z 2 - m 2 ψ (2) (1) dans (2) → E2 = p2 + m2 (3) Dirac recherche pour ψ une équation ne contenant que des dérivées au premier ordre Le plus simple : ∂ψ ∂t ⎛ ∂ = ± ⎜ σx ∂x ⎝ + σy ∂ ∂y + σz ∂ ∂z ⎞ ⎟ ψ ⎠ (4) On retrouve (2) SI σ 2x = σ 2y = σ 2z = 1 σ x σ y + σ y σ x = 0, …yz et m = 0 10 → σ = matrices 2 x 2 de Pauli choix possible : ⎛ 0 1⎞ ⎛ 0 -i ⎞ ⎛1 0 ⎞ σx = ⎜ σy = ⎜ σz = ⎜ ⎟ ⎟ ⎟ ⎝1 0 ⎠ ⎝ i 0⎠ ⎝ 0 -1 ⎠ La solution de (4) (= équation de Weyl) = spineur à 2 composantes ⎛ ψ1 ⎞ ⎜ψ ⎟ ⎝ 2⎠ décrivant une particule de masse nulle et de spin 1/2 Terme de masse ? possible si ψ = spineur à 4 composantes Dans notations covariantes : xμ ≡ x , y , z , it Equation de Dirac ⎛ ∂ ⎜⎜ γ μ ∂x μ ⎝ ⎞ + m⎟ ψ = 0 ⎟ ⎠ (5) 11 En multipliant (5) par ⎛⎜ γ ν ∂ ∂x ⎝ ν ⎞ - m⎟ : ⎠ ⎛ ∂2 ⎜⎜ γ ν γ μ ∂x ν ∂x μ ⎝ ⎞ - m ⎟ ψ=0 ⎟ ⎠ 2 = équation de Klein - Gordon (2) sous forme covariante ⎛ ∂2 ⎜⎜ ⎝ ∂xµ ∂x μ ⎞ - m ⎟ ψ=0 ⎟ ⎠ 2 A CONDITION QUE : γ ν γ μ + γ μ γ ν = 2δμν Représentation habituelle γ γ 0 k = ⎡ ⎢⎣iσ k -iσ k ⎤ 0 ⎥⎦ 4 = ⎡ 1 ⎢⎣ 0 ⎛ ⎜ δμν ⎜ ⎝ =1 =0 ν=μ ⎞ ⎟ ν ≠ μ ⎟⎠ k = 1, 2, 3 0 ⎤ -1 ⎥⎦ (1 ≡ matrice unité 2 × 2) ≡ ⎛1 0 ⎞ ⎜ 0 1⎟ ⎝ ⎠ 12 Solutions de l’équation de Dirac 4 solutions ψ = u r eip x μ μ r = 1, 2 ≡ part. E, p , spin ± 1/ 2 ψ = vr e -ipμ x μ ≡ part. -E, -p ??? ou particule d’énergie E positive qui « remonte » le temps , ce qui est équivalent à une particule E, p de charge opposée ≡ ANTIPARTICULE même masse et spin ; charge et moment magnétique opposés 1932 Anderson : observation du positron e+ Depuis : A toute particule correspond une antiparticule 13 Première Observation du POSITRON (Anderson 1932) (en chambre de Wilson exposée au rayonnement cosmique) [avec champ magnétique] • Gaz sous pression saturé de vapeur d’eau • détente rapide → refroidissement du gaz → sursaturation → formation de goutelettes autour des ions ! 14 La force nucléaire La grosse question des années 30 (environ 250 isotopes connus en 1932) • Intensité - Energie de liaison B(A,Z) des noyaux, définie par M (A , Z ) = Z m p + (A - Z )m n - B (A , Z ) En 1ère approximation, B/A ≈ 8 MeV, soit ~ 106 fois l’énergie de liaison des électrons au noyau . - Différente de la force électromagnétique, qui est répulsive entre 2 protons et nulle entre p-n et n-n ( si particules élémentaires ) - Très différente de la force gravitationnelle Gm 2 p - n à r = 1 fm : r ≈ 10-30 eV ≈ 10-36 . B (Deutérium) 15 • Courte portée - négligeables entre 2 noyaux atomiques (r ≈ 10-8 cm) - Noyaux lourds : Pour d ≥ 2 fm, la force coulombienne répulsive entre p - p reprend le dessus → A-Z > Z pour les noyaux stables - premiers accélérateurs : étude de la diffusion pp, pn → forme approximative du potentiel V (r) Pour r ≥ 1 fm : Rép. avec 1 2 r (fm) V (r) ~ e -μr r 1 ≈ 1.4 fm μ Attr. 16 • Indépendance de charge p-p≈p-n≈n-n Remarque : si on néglige la force de Coulomb Deutérium = état lié p - n et il n’y a pas d’états liés p - p , n - n Pourquoi ? Réponse : Le Deutérium est un état l = 0 , S = 1 et cet état est interdit par le principe de Pauli pour les systèmes p – p et n - n → formalisme de l’isospin : nucléon ≡ ⎛ p ⎞ → I3 = 1/2 ⎜n⎟ ⎝ ⎠ → = -1/2 voir plus tard .... 17 Modèle de Yukawa (1935) Force électrique : Force sur Q2 = E ( r ) . Q 2 E Q1 r Q2 = quantique Q1 Q 2 r 2 1r Echange de quanta de quantité de mouvement q (= γ virtuel) Principe d’incertitude q . r ≈ h dq dq Pour chaque γ absorbé : F = dt = dr ⋅ c = hc r2 ⎛ ⎜t = ⎝ r⎞ ⎟ c⎠ Si on suppose que le nombre de γ émis et absorbés est proportionnel aux 2 charges, on retrouve F ∝ Q1Q 2 r Remarque : q 0 : r→∞ portée infinie Yukawa suggère, pour la force nucléaire, l’échange de quanta de masse m h h Δt ≈ ≤ ΔE mc 2 h → Portée R ≈ cΔt < mc 18 De façon plus précise : Particule échangée (si spin 0) 2 ∇ ψ - → potentiel statique U(r) 2 1 ∂ 2ψ c 2 g -r/R e 4πr avec = h 2 ψ (Klein - Gordon) ∇ U(r) = →U(r) = ∂t 2 m 2c2 m 2c 2 h R = 2 U(r) h mc g = constante de couplage de Yukawa = "charge nucléaire forte" On retrouve la forme du potentiel nucléaire observé (pour r ≥ 1 fm) → Prédiction du modèle : h ≈ 140 MeV/c2 Existence des mésons π m π ≈ c × 1.4 fm 19 1938 : rayonnement cosmique dans chambre de Wilson observation (au niveau du sol) de particules chargées, très pénétrantes, de masse ~ 100 MeV/c2 Mais taux d’interaction avec la matière << prédiction de Yukawa ? ? ? 1947 : Powell et al. Émulsion nucléaire exposée à haute altitude π± Ë m = 140 MeV/c2 μ± + ? Ë 106 MeV /c2 = muon (τ ~ 10-6 s) → τ ~ 10-8 s Remarque : Désintégration du π au repos : Parcours du μ = cste → 2 corps dans l’état final 1947 : Conversi et al. π0 → γ γ τ = 10-16 s 20 21 Remarques mπ0 π± ≡ anti π π0 ≡ = 134.97... MeV/c2 mμ- = mμ+ = 105.65... MeV/c2 ± • mπ+ = mπ- = 139.57... MeV/c2 π0 μ+ ≡ anti μ- • Qualitativement, un triplet π+ π0 π- "explique " l’indépendance de charge des forces nucléaires n p p π− p p n π0 π0 n p n p n n → Gros succès de la théorie de Yukawa mais ... ça va se compliquer ! Ce succès est un peu un coup de chance. • Le muon fut une totale surprise. Bien que mμ ~ 200 me, le muon se comporte comme un électron. Quel est son rôle ? 22 La désintégration β 1896 : Becquerel : radioactivité naturelle ~1910 : 3 types α, ↓ He4 β, ↓ e γ ↓ γ • Spectres d'énergie des α et γ = spectres de raies A zX → A-4 z-2Y +α X* → X + γ Eα ≈ Minitial - Mfinal Eγ ≈ Minitial Mfinal de recul négligeable) (Energie • spectres β = spectres continus → non conservation de l’énergie ??? ou pertes d'énergie des e- dans la source, avant leur détection (Meitner 1922) ? non ! (1927 Ellis et Wooster : mesure de E déposée dans la source) 23 1930: Wolfgang Pauli dans une lettre à “Dear Radioactive Ladies and Gentlemen” en congrès à Tübingen »le 4 décembre “I have hit upon a desperate remedy to save the law of conservation of energy.” - la non conservation de l’énergie n’est qu’apparente - une partie de l’énergie donnée à un troisième corps, neutre - comme l’électron peut occasionnellement prendre toute l’énergie disponible: la masse de cette particule est petite → le neutrino ν A A z X → z+1Y - + e + "ν" En particulier : E e- + E ν = E X - E Y n → p e- "ν" τ ~ 900 s → 1er exemple d'un processus d'interaction FAIBLE 24 1956 F. Reines et C. Cowan : Le neutrino existe ! Réacteur nucléaire de Savannah River 25 1959 R. Davis Recherche infructueuse, auprès d’un réacteur, de la réaction : "ν "+ n → e + p - Æ Les neutrinos sont différents des antineutrinos. Par convention : ν +n→e + p − ν ≠ν ν + p→e +n + Les “ neutrinos” issus d’un réacteur sont des antineutrinos et on doit écrire, pour la désintégration β : n → p e − ν → On introduit le nombre leptonique L, conservé dans toute réaction L = 1 pour leptons e-, ν = -1 pour antileptons e+, ν = 0 pour hadrons et γ 26 1962 L. Lederman, M. Schwartz et J. Steinberger Premier faisceau de neutrinos à Brookhaven ( BNL), produits par : π+ → μ+ ν π- → μ- ν On observe : ν μ ≠ νe νμ + N → μ + X − νμ + N → / e +X − Nombres leptoniques Le et Lμ séparément conservés. ≡ 2 “saveurs” de leptons Il faut écrire, par exemple : + + μ → e νe νμ 27 Les interactions fortes Après 1945, rapide développement des techniques d’ accélération et de détection → La physique des Hautes Energies se sépare de la physique nucléaire Production de particules abondante et contrôlée -) ( • Faisceaux intenses : p , p , e ± , π ± , μ ± , ν , … • cibles diverses (H, D, Fe, ...) • énergies croissantes (de 1 à ~1000 GeV aujourd’hui) → Découverte de nombreux nouveaux HADRONS Quelques résultats • Nombre baryonique B • Résonances • Particules étranges • Isospin • Modèle des quarks 28 A) Conservation du nombre baryonique B observé pas observé + pn → ppπ → pn pp pn → n π →ppp π-p → n p p π-p → p p - Par convention : B (p) = +1. La conservation de B implique : B (n) = 1 B (n, p) = -1 B (π + , π - , π 0 ) = 0 ± ± •Si B et L conservés : toujours possible de définir B (e , μ , ν, ν) = 0 Remarques •B conservé dans int. él. magn. B (γ) = 0 •B conservé dans les int. faibles n → p e + ν e Conservation absolue ? Pas si sûr -Big Bang : si Σ B initialement = 0, pourquoi ≠ 0 aujourd’hui ? - Si B pas conservé, le proton peut se désintégrer ? Exp.ment : τ (p) ≥ 1033 ans 29 B) Les résonances Exemple : diffusion élastique π+p → π+p On mesure la section efficace σ en fonction de l’énergie du π incident Rappel : σ = nombre de réactions par unité de flux par particule cible a + b → .... v nb = densité de cibles par unité de surface chacune de surface effective σ densité na → Flux par unité de temps par unité de surface φ = na . v Taux de réaction (par unité de surface) = nav nbσ → Taux par particule cible W=φσ 30 Bosses caractéristiques d'un phénomène de résonance. 31 Une résonance est caractérisée par • un spin J • une masse M ≡ ER = énergie totale dans S.C.M. au maximum du pic • une largeur Γ, liée au temps de vie τ Rappel : h = 6 10-22 MeV s h τ = Γ (cfr ΔE.Δt = h ) Γ = 60 MeV → τ ~ 10-23 s Pour h = c = 1, la fonction d’onde décrivant un état d’énergie ER et de temps de vie τ s’écrira : Ψ (t ) = Ψ (0)e − iE R t − t / 2τ − t ( iE R + Γ / 2 ) = Ψ (0)e * − t /τ On retrouve la loi de désintégration exponentielle : N (t ) = Ψ Ψ = N (0)e e L’amplitude en fonction de E sera donnée par la transformée de Fourier ∞ ∞ Φ ( E ) = ∫ Ψ (t )e dt = Ψ (0) ∫ e iEt 0 0 −t ( Γ / 2 + i ( E R − E )) K dt = ( E − E R ) − iΓ / 2 oú K = constante 32 La section efficace de formation de la résonance sera donnée par : 2 σ ( E ) ∝ Φ ( E )Φ ( E ) = σ max * Γ /4 2 2 ( E − ER ) + Γ / 4 Formule (non-relativiste) de Breit-Wigner Remarque : La forme relativiste est : 1. 0.5 σ ( E ) = σ max E Γ 2 2 ( s − E ) + Γ ER 2 2 R 2 2 R Oú s est le carré de l’énergie dans le S.C.M. 33 Remarques • Le canal élastique correspond à la situation : a + b Æ résonance X Æ a + b • Lorsque d’autres canaux (α, β,…) de désintégration sont possibles, on définit : - la probabilité de l’état final i, appelée rapport de branchement Bi - la largeur partielle du canal i : Γi = Bi Γ On a évidemment : Γ = Σi Γi = Γélastique + Γα + Γβ + … Pour une résonance formée par le canal i et se désintégrant selon le canal j : σ i → j = σ max Γi Γ j / 4 ( E − ER ) 2 + Γ 2 / 4 34 Exemples de résonances Système πN (= πp ou π n) Γ M Q Désint.ion πN πN ππN Systèmes de pions Exemple : π + N Æ N + π + π + π πΔ J = 3/2 J = 1/2 Δ (1232) N (1440) ~120 MeV ~350 MeV + ~ 50 autres ++, +, 0, +, 0 "Bosses" dans les distributions de masse invariante des π dans l'état final 2 M inv. ≡ Γ J=0 ⎛3 ⎞ 2 E p ( ) ∑ ∑ i⎟ i ⎜ ⎝1 ⎠ Q Modes 3π , γγ η (547) 1.2 keV* 0 ρ (770) 150 MeV +, -, 0 ω (782) 8 MeV 0 * voir + tard .... 2π + ~ 70 autres π+ π− π0 35 C) Les particules étranges Déjà, certains événements "bizarres" dans le rayonnement cosmique p Ex : p + p → Λ0 + ... suivi de Λ0 →p πmΛ = 1115 MeV τΛ = 10-10 s p π− Etranges car • produites ~ comme des résonances → par interaction forte • τ > > τrésonance ~ 10-23 s → désintégration faible 36 Exemples Mésons Baryons M (MeV) τ (s) Modes K± 494 1.2 10-8 μν, π±π0, ... K 0s 498 0.8 10-10 π+π-, ... K0L 498 5.2 10-8 π+π- π0, ... Λ0 1115 2 10-10 π-p, π0n Σ+ 1189 0.8 10-10 π0p, π+n Σ0 1192 7 10-20 Λ0 γ Σ- 1197 1.5 10-10 nπ- Ξ0 1315 2.9 10-10 Λ0 π 0 Ξ- 1321 1.6 10-10 Λ0 π - + > 50 résonances (Kπ), (Λπ),(Σπ) ... à désintégration forte 37 Solution de l'énigme : On observe que les particules étranges sont produites par paires → il "suffit " d'introduire un nouveau nombre quantique S S ≠ 0 pour particules étranges = 0 pour autres étrangeté et de postuler que l’étrangeté totale de l’état initial - est conservée dans int. forte et électromagnétique - n'est pas conservée dans int. faible Ex: π+ n → Λ0 K+ + ... S=0= -1 +1 ΔS = 0 Λ0 → p π− -1 0 ΔS = 1 Attribution des valeurs de S : voir + loin 38 D) L’isospin Déjà, en 1932, (p, n) = nucléon Indépendance de charge des forces nucléaires →Formalisme identique à celui du spin 1 Spin 2 Sz = 1/ 2 Sz = −1/ 2 1 Isospin 2 I3 = 1/ 2 p I3 = −1/ 2 n De même : π- π0 π+ → Ιπ = 1 I3 –1 0 +1 Interêt ? On fait l’hypothèse que I et I3 sont conservés dans Int. FORTE et que celle-ci est invariante pour les rotations dans l’iso-espace 39 Exemple : Diffusion π – N I3 π+ p + 1 + 1/2 I3 π- n - 1 - 1/2 → π+ p (1) I3 = + 3/2 → I = 3/2 pur π- n (2) I3 = - 3/2 → σel. (π+ p) = σel. (π- n) ππ+ p n I3 = ± 1/2 → → π- p (3) → π0 n (4) → π+ n (5) → π0 (6) p mélanges quantiques d’états I= 1/2 et I = 3/2 40 Table de Clebsch – Gordan → coefficients du mélange π p = 1 3/ 2 3 2 − 1/ 2 3 π0 p = 2 3 '' + 1 3 '' π n = 2 3 '' 1 + 3 '' π+ n = 1 3 '' + 2 3 '' − 0 L’amplitude de transition, par exemple pour la réaction (4), s’écrira : 1 2 3 3 2 1 1 1 π nM π p = M − M 3 3 2 2 3 3 2 2 0 − Si, à une énergie donnée, la réaction est dominée par une résonance ( par exemple : πN → Δ (1236) I = 3/2 , πN → N (1525) I = 1/2 ), la section efficace sera proportionnelle au carré du terme dominant. 41 On obtient, dans ce cas, les relations suivantes entre les sections efficaces Réaction Kσ (I = 3/2) K’σ (I = ½) 1 2 3 4 5 6 1 1 1/9 2/9 1/9 2/9 0 0 4/9 2/9 4/9 2/9 Ces relations sont bien vérifiées expérimentalement I et S des particules étranges Λ0 I=0 S = -1 (par convention) Σ-0+ I=1 S = SΛ = -1 Ex : Σ0 → Λ0 γ S conservé dans int. él. magn. 42 π- p → Σ− K+ → I3 (K+) = + 1/2 S (K+) = 1 → Λ 0 K0 → I3 (K0) = - 1/2 S (K0) = 1 → Σ + Κ− ⇒ I3 (K-) = - 1/2 S (K- ) = - 1 → π− p K+ K- → Κ− ≡ Κ+ De même I3 (K0) = +1/2 Observation de Ξ− et Ξ0 Ex : K- p → Ξ− K+ Charge unité e Q = B+S + I3 2 S (K0) = - 1 B = 1, I = 1/2 ⇒ S (Ξ−) = - 2 Gell – Mann et Nishijima (1955) → int. faible : Si ΔS ≠ 0, alors ΔI3 ≠ 0 int. él. mag. : clairement pas invariante pour rotation d’isospin mais I3 conservé car ΔS = 0 Interprétation physique ? Patience ... 43 RESUME de la situation ( ~1966) S = 0 (p, n, Δ ...) chargés (e-, µ-) FERMIONS = BARYONS + LEPTONS (s = 1/2, 3/2, ...) B ≠ 0 S ≠ 0 (Λ, Σ, Ξ Δ∗ ...) neutres (νe, νµ) HADRONS S = 0 (π, η, ω, ρ ...) BOSONS = MESONS (s = 0, 1, ...) B=0 S ≠ 0 (K, K∗ ...) + PHOTON γ = médiateur des forces él. magn. + ANTIPARTICULES : inversion de Q, B, S, I3, L π- ≡ π + π+ ≡ π− π0 ≡ π 0 η ω … Note : 44 RESUME (II) Int. FORTE Intensité 1 - entre les hadrons - courte portée ~ 1 fm Echange de ? π selon Yukawa - τ ~ 10-23 s , σ ~ 10 mb - conservation de S, I, I3 Int. EL. MAGN. - entre part. chargées (ou composées de part. chargées ...) - portée infinie Echange de γ (mγ = 0) ~10-2 - τ ~ 10-16 s , σ ~ 0.1 mb - conservation de S, I3 Int. FAIBLE ~10-10 (basse énergie) - entre toutes les particules (sauf γ) mais négligeable si une autre interaction est permise - très courte portée (contact ?) - τ ~ 10-8 s , σ ≤ 10-9 mb - pas de conservation de S, I3 Conservé dans toutes les intions : Gravitation : négligeable (I ~ 10-36) Etot, Ptot, Q J, J3 (ou Jz) B, L, Le, Lµ (?) 45 E) La structure des hadrons Prolifération des états Régularités dans leurs nombres quantiques MODELE DES QUARKS • 3 "saveurs" ⇒ états composés ? 1964 Gell-Mann et Zweig u d s (up) (down) (strange) + 3 antiquarks u, d, s • Spin = 1/2 • Baryon = q q q → B (q) = 1/3, B (q) = - 1/3 • Méson = q q • Autres nombres quantiques u, d, s : inverser I3, S, Q I3 S Q= u 1/2 1/2 d 1/2 - 1/2 s 0 0 0 0 -1 2/3 - 1/3 - 1/3 I B+S 2 + I3 46 Exemple 1 : octet des baryons de spin 1/2 S n S 0 Σ- Σ0 -1 Σ+ Λ -2 Ξ- uud udd P 1 I3 = dds uds uus 1 -1 dss Ξ0 M 940 I3 uss 1115 (Λ) 1193 (Σ) 1318 Remarques • En réalité, c’est plus compliqué. Ici, ψ doit être symétrique pour échange des spins et des saveurs entre 2 quarks (Proton)↑ = (u u d)↑ 1 2 1 2 1 2 1 2 3 = (u↑ d↓ - u↓ d↑ - d↑ u↓ + d↓ u↑) u↑ + permutations cycliques → 12 termes • Σ0 (I = 1) = comb. symétrique de u d s pour u↔d • Λ0 (I = 0) = comb. antisymétrique de u d s pour u↔d • On a MΛ – MN ~ 177 MeV MΞ − MΛ ~ 203 MeV → En première approximation : m (s) ~ m (u, d) + 180 MeV 47 Exemple 2 : Baryons de spin 3/2 S - Δ Σ 0 -1 Ξ- -1 -2 ddd ++ + 0 + 0 1 Ξ0 I3 = S ddu dds duu uuu d us uus I3 dss Ω− -3 uss sss ⇒ PREDIT et découvert en 1964 M 1232 1384 1533 1672 Remarques • Ces 10 états sont les seules combinaisons complètement symétriques pour l’échange des saveurs entre 2 quarks Ex : Δ++ = u↑ u↑ u↑ trivial 1 Δ0 = d d u = (d↑ d↑ u↑ + u↑ d↑ d↑ + d↑ u↑ d↑) 3 • Séparation en masse Σ − Δ Ξ − Σ Ω − Ξ 152 149 139 MeV ≠ séparation dans l’octet → forces entre quarks dépendent des spins 48 Exemple 3 : Mésons de spin 0 (↑↓) I 1 I3 1 -1 0 S Combi. ud −du (dd - uu) / 2 Méson π+ ππ0 1 us ds K+ K0 us ds KK0 0 M ~ 140 1/2 1/2 -1/2 1/2 -1/2 1/2 -1 0 0 0 (dd + uu − 2ss ) / 6 η ~ 550 0 0 0 ( dd + uu + ss ) / 3 η’ ~ 960 ~ 500 49 Conclusions (provisoires…) Nombreux succès du modèle statique des quarks : • une place pour chaque hadron observé • pas d’état observé incompatible avec le modèle (Ex : B = 1, S = +1 ou B = 0, ⏐S ⏐ > 1 ...) • compréhension qualitative des spins Etats de masses moins élevées = états de moment orbital l =0 entre les quarks Ex : π+ = u↑ d↓ → spin π = 0 •compréhension très qualitative des masses mu ~ md ms ~ md + 170 MeV mais énergies de liaison importantes et non calculables •Interprétation simple des lois de conservation B # q-# q S # s-# s ⇒ L’INTERACTION FORTE I3 # u-# u ne change pas la saveur des quarks # d-# d : Int. forte indépendante de la saveur et Indép.ce de charge dans NN, πN (= symétrie d’isospin) mu ≈ md MAIS ... 50 2 problèmes 1. Pas de quark libre observé ! • Collisions à haute énergie (accélérateurs, rayonnement cosmique) Recherche de particules de charge 1/3 ou 2/3 (+ ou -) (ionisation, spectromètre magnétique, ...) Flux < 10-11 . flux (part. ″normales″) • Dans la matière Nombreuses expériences (météorites, sédiments, roches lunaires, ...) La plupart : lévitation magnétique (cfr. Q (e) par Millikan) Emotion en 1977 : Q = 1/3 sur microsphères de Niobium, mais jamais confirmé ! → → ρ (quark) < 10-20 ρ (nucléon) Les quarks sont CONFINES dans les hadrons (sauf à très hautes énergies ? ) 51 2. Principe de Pauli ? Pas 2 fermions identiques dans le même état. Or, par exemple, Δ++ ≡ u↑ u↑ u↑ → 3 u dans même état l = 0 J= 3/2, I = 3/2 → introduction ad hoc d’un nouveau degré de liberté : LA COULEUR • q : 3 couleurs • q : 3 anticouleurs Rouge Bleu R B Vert V Les hadrons sont ″blancs″ soit mélange égal de R, soit combinaison B, V (baryons) RR, BB, VV (mésons) Ex : Δ++ = uR↑ uB↑ uV↑ → Pauli est satisfait Depuis : - nombreuses évidences expérimentales - base de la ChromoDynamique Quantique (QCD) = théorie de l’interaction forte par échange de couleurs entre les quarks. 52