Une dissociation de l’achat des aides auditives et des prestations : une solution ?
La dissociation distingue le prix des aides auditives de celui des prestations comprenant les
adaptations, le suivi, l’entretien et les réparations.
Une éventuelle dissociation ne garantit en rien une baisse globale et significative du coût de
l’appareillage.
Néanmoins, elle serait susceptible d’engendrer une disparité du traitement d’un patient à l’autre.
Certains patients se retrouvant avec l’appareil mais sans adaptation et/ou suivi, d’autres profitants
des compétences meilleures au plus haut tarif.
Notons qu’une aide auditive sans adaptation est semblable à une coquille vide.
En effet, seuls des rendez-vous réguliers et les qualités du professionnel, tant techniques que
déontologiques, permettent d’atteindre les performances optimales pour le patient.
Les audioprothésistes : Une pénurie de professionnels ?
Le nombre de professionnels, entre 2000 et 2010 a augmenté de +71,4%.
!
Cette augmentation du nombre de professionnels anticipe la nécessité de prendre en charge, dans
les meilleures conditions, les "babyboomers" arrivant à un âge où les troubles auditifs commencent
à se faire sentir.
Tandis que la France dénombre 3100 audioprothésistes pour une population de 67 millions de
personnes l’Allemagne en compte 4850 pour une population de 81 millions, soit 1750 de plus qu’en
France.!
L’UFC - Que Choisir demande d’augmenter le nombre d’audioprothésistes à 7150, soit 3900
audioprothésistes supplémentaires, ce qui reviendrait à doubler le nombre actuel.
Cette demande est démesurée par rapport aux besoins.
Serait-il donc nécessaire de disposer de 7150 audioprothésistes, soit 47% de plus qu’en Allemagne
pour une population inférieure de 16 millions ?
La faute au numerus clausus limitant le nombre d’étudiants formés ?
Le Numerus Clausus a été instauré à la rentrée 2015 avec 199 nouveaux entrants, hors doublants,
autorisés en école d’audioprothèse de France.
L’instauration du Numerus Clausus ne ferme pas plus les portes aux étudiants que précédemment
puisqu’il permet l’entrée d’autant d’étudiants qu’en 2014.
Il est possible d’estimer à 3,4% par an le nombre de départs à la retraite en audioprothèse. Ceci
représente, sur une population de 3100 audioprothésistes, 106 personnes.
Après concertations des ARS et du Ministère, le numerus clausus fixé à 199 permet donc de
combler le nombre d’audioprothésistes retraités mais également d’augmenter le nombre
d’audioprothésistes au fur et à mesure des années.
Par ailleurs, la réévaluation du Numerus Clausus est réalisable chaque année et ce dernier sera
étudié en fonction des besoins de la population malentendante.
Nous souhaitons cependant, avant toute discussion sur le Numerus Clausus, une refonte de la
formation.
Les troubles auditifs : un enjeu de Santé Publique