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Description
Ce cours veut rendre compte de la construction de la différenciation et de la hiérarchisation
sexuelles observable dans tous les types de sociétés.
Le cours s'appuiera sur les données de l'anthropologie symbolique et de l'anthropologie sociale et
accordera une importance particulière à la présentation des concepts de sexe/genre et de valence
différentielle des sexes tels qu'ils sont utilisés en anthropologie pour expliquer le caractère
universel de la prééminence masculine. L'analyse critique des données ethnologiques illustrera la
diversité culturelle des définitions de masculin, de féminin et des rapports entre les hommes et les
femmes. Enfin, les mécanismes de déconstruction et reconstruction du genre seront analysés à
partir de l'étude des changements sociaux qui se vivent actuellement dans les pays postcoloniaux.
Orientation
Prenant le parti de l’humanitude, l’anthropologie se donnait la tâche de l’étudier et de la
circonscrire. Il s’agissait de comprendre la reproduction symbolique des êtres de langage, de leurs
rites et croyances, en somme : de leur culture.
En se consacrant aux sociétés de culture (par opposition aux société façonnées par une
histoire et des institutions réfléchies, ce qu’étudiait la sociologie), l’anthropologie étudiait l’autre
(ethnologie). Elle l’a fait non sans un certain colonialisme et par conséquent, en étant également
androcentriste. Par conséquent, tout en cherchant à mettre en évidence l’universalité du genre et
les différents modes d’arraisonnement des femmes (et des hommes), nous aurons à critiquer
l’anthropologie elle-même.
Nous n’éviterons pas l’écueil des explorations exotiques. Pour rendre justice à la
reconnaissance de l’altérité, ces explorations permettront de pointer du doigt les grands objets du
symbolique et elles devront révéler la richesse de la diversité des cultures.
L’idéal serait néanmoins de questionner ces mêmes objets, au même niveau culturel et
normatif, dans notre propre civilisation pour comprendre, notamment, comment nos propres
cultures reproduisent aussi, sous ce mode, les oppressions.
Transversalement, l’approche anthropologique nous permettra de creuser inlassablement la
question de la division sociale des sexes et de la reproduction des genres. Elle ouvre alors la porte
à cette grande question : les femmes ont-elles toujours été dominées ?, i.e. la question de
l’universalité du patriarcat et du pouvoir masculin. L’étude du symbolique et de la reproduction
culturelle normative des êtres humains permet-elle d’élucider, en partie, la question du
consentement à la domination ?
Objectifs :
À l’aide de la perspective anthropologique et de ses outils :
Se familiariser avec la construction socio-culturelle des genres ;
Interroger les pratiques sociales (culturelles, sexuelles, politiques, économiques et
religieuses) afin de saisir, de manière critique, les modes de production et de reproduction
des inégalités, des hiérarchies et de la domination patriarcale.
Enseignement :
L’enseignement s’effectuera essentiellement sous forme magistrale. La participation des