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Les fondateurs de religions ne furent que des hommes. C‟est pourquoi
sur leur vie pèse l‟ombre du péché. Le Bouddha, de son vrai nom
Gautama, né au Népal en 500 avant Jésus-Christ, était le fils d‟un prince.
Il grandit dans la magnificence et une grande aisance. Un texte le fait
s‟exprimer ainsi : "J‟étais choyé, très choyé. Je m‟oignais avec du santal de
Bénarès ... Jour et nuit une ombrelle blanche était tenue au-dessus de
moi. J‟avais un palais d‟hiver, un palais d‟été, et un pour le temps de
pluie." Le Bouddha se maria déjà à 19 ans. Mais, en plus, il avait un
harem et les plus belles danseuses. Il mena une vie de volupté et de
licence.
Mais ayant atteint 29 ans, il sentit combien était creuse cette vie de
jouissance, de péché. Sans répudier sa femme et son fils, il les quitta
néanmoins, ainsi que son harem et ses danseuses. Il chercha alors le
chemin de la purification en pratiquant de douloureuses mortifications et
un jeûne rigoureux. Dans la septième année de son ascèse et de son
effort, alors qu‟une nuit il était sous un figuier, il obtint l‟illumination. A
partir de là, il porte le titre de Bouddha, signifiant l‟"illuminé".
Le péché existe aussi de façon notoire dans la vie de Mahomet, cet
homme originaire du désert arabique, fils de patents simples et pauvres.
Elle est chargée de grands manquements sexuels, même à l‟époque où il
était occupé à fonder l‟Islam. Ses adeptes eux-mêmes lui ont fait à ce
sujet de sérieuses remontrances.
Il en va tout autrement de Jésus. Chez lui, il n‟y a somme toute aucune
lutte en vue de la purification, comme chez le Bouddha. Jésus-Christ est
resté pur de toute souillure du péché. Il lance un défi même à ses
ennemis, les scribes et les pharisiens, en leur demandant : "Qui de vous me
convaincra de péché ?" (Jean 8.46). Aucun ne le pouvait, bien que
constamment ils épluchassent et observassent soupçonneusement sa vie.
Ils étaient obligés de se taire.
Représentons-nous clairement la situation : Il n‟a jamais proféré un seul
mensonge ou une parole méchante. Jamais l‟égoïsme, l‟injustice, la
jalousie, l‟impureté n‟ont entaché sa vie. Pourtant il rencontrait tout cela
à chaque pas dans ses relations avec les hommes. Et il les aimait quand
même. Ce n‟est pas par hasard si, en raison de la singularité de Jésus, il y
a aussi, entre Lui d‟une part, et de l‟autre Mahomet, le Bouddha et
l‟hindouisme, la différence de nature présentée dans la thèse suivante :