ÉPISTEMOLOGIE LICENCE
COURS N° 6
LES CINQ PARADIGMES DOMINANTS AU COURS DU XXÈME SIECLE.
PREALABLES
1) Notion de Paradigme.
Définition de Thomas Kuhn (1960) : « C’est une adhésion tacite à une conception de la réalité
capable d’orienter la recherche scientifique.»
Contexte intellectuel ; langage ; caractéristique dominante.
2) Schéma type (triangle)
I LES APPROCHES DUALISTES
Def. dualisme
A LE DUALISME CARTESIEN (1er paradigme)
1) Qu’est-ce que le dualisme cartésien ?
o La question de la réalité.
o L’âme et le corps.
o Principe très important : volonté de se gouverner soi-même
o La méthode et le projet de science universelle. Unité des science
o Cartésianisme.
o Irréductibilité du dualisme ?
2) Implication en terme de statut des acteurs de l’enseignement.
a- Le statut de l’élève : âme / corps
b- Objets, contenus, savoirs : dualisme théorie- pratique. Le geste et la morale.
c- L’enseignant : le maître.
d- Pédagogie du modèle.
e- Apprentissage : imitation
3) Conclusion
Modèle prédominant jusque dans les années 1950. Traces actuelles du dualisme cartésien.
B LE DUALISME NON CARTESIEN OU PRAGMATISME (2ème paradigme)
Principe opposé ; fonctionnement concomitant.
1) Qu’est-ce que le dualisme cartésien ?
a- Le dualisme non-cartésien est afférent au pragmatisme
b- James et le dualisme non-cartésien
c- Preuve scientifiques de cette conception de la réalité
2) Implication en terme de statut des acteurs de l’enseignement.
a- Le statut de l’élève : élève épistémique
b- Objets, contenus, savoirs : gestes, performances, techniques.
c- L’enseignant : instructeur
d- Pédagogie : logique technique, apprendre en faisant.
e- Apprentissage : essais et erreurs, répétition.
3) Conclusion
II LES APPROCHES MONISTES : LA PHENOMÉNOLOGIE (3ème paradigme)
1) Explicitation du paradigme phénoménologique
Hegel (1807) « la phénoménologie de l’esprit »
En France, années 60 : MERLEAU-PONTY (1945-1971).
a) il n’y a qu’une réalité : l’être dans sa relation au monde
b) perception, intention et signification caractérisent ce paradigme
2) Implication en terme de statut des acteurs de l’enseignement.
a) L’élève : être agissant
b) Pédagogie : pédagogie des situations
c) Objet, contenus, savoirs : le vécu (évolution)
d) Professeur : ?
e) Apprentissage: insight
3) Cautions scientifiques.
La psychologie de la forme.
Structure motrice / structure interne
4) Evolution des applications de ce paradigme
a) les propositions des années 60 (évolution du schéma de base de la
phénoménologie) : Leboulch. Psychocinétique ; Parlebas. Notion
de conduite motrice.
b) les propositions des années 70 ; Les apports de Piaget ; Précision
de l’objet, contenus, savoirs
Limites de ce paradigme (contexte des années 1980).
III PARADIGME DU TRAITEMENT DE L’INFORMATION (4ème paradigme)
1)Mots clés de ce nouveau paradigme.
a) Notion de système.
b) Notion d’information
c) Notion de rétroaction
2) Implication en terme de statut des acteurs de l’enseignement.
a) Elève : système de traitement de l’information.
b) Contenus, savoirs, objet : connaissances comme contenu de mémoire, efficience.
c) Apprentissage : mise en œuvre de plusieurs procédés.
d) Pédagogie : situation de résolution de problèmes
e) Professeur : enseignant (concepteur)
3)Orientations actuelles : les représentations, la dimension symbolique.
IV LES PROBLEMATIQUES MARXISTES (Idéologie ou 5ème paradigme)
1) Deux grandes idées
Réalité : l’être social
Notion de conflit socio-cognitif
2) Implication en terme de statut des acteurs de l’enseignement.
a) Elève : être social
b) Objet, contenu, savoirs : pratiques sociales de référence, le sport
c) Professeur : organisateur (compétition, entraînement)
d) Apprentissage : compétition et conflit socio-cognitif
e) Pédagogie : reproduction compétition / entraînement
PREALABLES
1) Notion de Paradigme.
Définition de Thomas Kuhn (1960) : « C’est une adhésion tacite à une conception de la réalité
capable d’orienter la recherche scientifique.»
Contexte intellectuel ; langage ; caractéristique dominante.
Un paradigme suppose :
un contexte intellectuel : exemple le contexte intellectuel des Etats-Unis du début du
siècle c’est self made man. L’individu qui réussit est riche : c’est celui qui vaincu le milieu
et non pas celui qui a fait les plus brillantes études où les plus brillantes théories. La théorie
n’est rien, seule la pratique compte. C’est pour cela qu’on utilise la philosophie du
pragmatisme : Williams James.
un langage : il y a souvent eu des expériences scientifiques qui ont validé, ont donné une
couleur scientifique à des philosophies.
Exemple : dans les années 70, Thorndike. le béhaviorisme.
Une caractéristique dominante : la caractéristique importante, dominante dans le
béhaviorisme portait sur le fait que la psychologie ne portait que sur les comportements. Le
paradigme de la phénoménologie qui a véhiculé la psychologie de la forme, c’était
l’inverse. Le marxisme a fonctionné en privilégiant certains langages, certains concepts,
certains axes de recherche
De nos jours, on est massivement dans le paradigme du traitement de l’information. Il serait
en effet difficile aujourd’hui d’utiliser des concepts qui concernent l’apprentissage qui ne
fonctionne pas sur identification, perception, connaissance du résultat, rétroaction,
représentation.
2) Schéma type (triangle)
(Mettre schéma 1)
L’évolution de ces triangles ne s’est absolument pas faite de façon identique et linéaire. Il y a
des moment où on s’est aperçu que cela a bougé beaucoup dans le domaine de l’apprentissage
et pour certaines raisons, il y a des moments où on a progressé beaucoup plus dans le domaine
de la pédagogie.
1/ les approches dualistes
Le premier grand triangle qui marque le plus l’eps et même encore actuellement, qui a été
quasiment le plus déterminant : c’est celui des approches dualistes.
A LE DUALISME CARTÉSIEN(1er paradigme)
1) Qu’est-ce que le dualisme cartésien ?
o La question de la réalité.
Toutes les approches scientifiques ont des questionnements sous-jacents et souvent en
psychologie, les questionnements sous-jacents ont été posés d’abord par les philosophes.
Question de la réalité, de ce dont on est sûr.
Question posée par Aristote, ce que l’on voit c’est la réalité. Mise en doute de cette question :
il y a des réalités qu’on ne voit pas, il y a des réalités qu’on ne comprend pas donc ce n’est
pas la réalité des sens.
Finalement la seule question à laquelle il a pu répondre, la seule certitude de Descartes c’est
qu’il est en train de penser.
Pour lui, la seule certitude c’est la pensée : gogito ergo sum.
Ame théorie pensée = seule certitude
Corps pratique matière = domaine de l’incertitude
Si les seules certitudes que l’on tient ce sont celles de la pensée, cela veut donc dire que la
seule réalité existante c’est la réalité théorique. Le monde est tenu en ordre par mon esprit. Ce
dont je suis sûr, c’est ce que je peux exprimer au travers d’une théorie.
Exemple : la ligne droite, si je veux être sûr que c’est une ligne droite, il faut que je puisse la
mettre en équation. Il faut quelque chose qui dépasse l’homme et qui puisse se transmettre.
o L’âme et le corps.
Pensée Certitude Ame Théorie
Matière Incertitude Corps Pratique
La certitude c’est la théorie, la pensée, cela veut donc dire que l’on peut très bien faire
progresser la connaissance sans la matière.
o Principe très important : volonté de se gouverner soi-même
o La méthode et le projet de science universelle. Unité des science
Descartes a été nommé le père des systèmes philosophiques parce qu’il ne s’est pas contenté
de la philosophie, il ne s’est pas contenté de dire qu’il y a deux réalités, il a été jusqu’à dire
comment on pouvait constituer la connaissance, comment on pouvait avancer, acquérir des
certitudes. C’est lui, en ce sens, qui a fondé toute la démarche scientifique. Cette démarche
scientifique c’est ce qui est issu du discours de la méthode de Descartes. Il dit par exemple :
« il vaut mieux ne jamais chercher la vérité sur quelque objet que ce soit que le faire sans
méthode ». La méthode = rationalité, et cela veut dire j’ai raison. Quand j’ai raison, c’est moi
qui dispose de la théorie.
Comment accède-t-on à cette raison selon Descartes ?
1. ce qui se conçoit s’énonce clairement. C’est rappelé que si on n’est pas capable de
maîtriser un phénomène par la pensée on ne le maîtrise pas.
2. diviser en autant de parcelles qui existent dans le problème pour mieux les résoudre
(vers les conceptions analytiques). Là on retrouve tout l’esprit analytique : on divise
en tranches le problème et on va du plus simple au plus complexe.
3. conduire par ordre du plus simple au plus complexe. Il y a toute une stratégie
d’apprentissage derrière cela.
4. revue générale pour ne rien omettre.
Toute une démarche guidée par : la méthode, la logique, la rationalité
o Cartésianisme. Simplification et réductionisme.
Dans le domaine des sciences, mécanisme.
o Irréductibilité du dualisme ?
Remarque : certain des mots clés utilisés dans ces paradigmes nous permettre de reconnaître
des courants de pensée sous-jacents. Exemple en 1949 Seurin publie « vers une ep
méthodique ». Dans les I.O. de 1945, on retrouve constamment la référence au soucis d’une
méthode rationnelle du plus simple au plus complexe. Cela atteste du poids important du
dualisme cartésien à ce moment là.
implications en termes de statuts des acteurs de l’enseignement
Le statut de l’élève
Dans les I.O. de 1945, force est de constater que l’on s’adresse jamais à un élève comme une
entité mais de temps en temps à une âme et de temps en temps à un corps. Le dualisme
cartésien du corps c’est VARF (vitesse, adresse, résistance, force). Celui qui vient de courir
est quelqu’un qui a telle vitesse, telle taille, tel poids, on a une connaissance rationnelle de la
performance.
L’élève est réintroduit dans les I.O. de 1945 dans les références à la volonté, à créer la joie
chez l’enfant, l’état d’esprit du groupe.
Cela signifie que d’un côté on s’occupe de la machine à courir et de l’autre on se préoccupe
de l’âme, des valeurs morales.
Objets, contenus, savoirs
On a un dualisme complet théorie-pratique. D’un côté on va enseigner des comportements,
des pratiques, des gestes, ce que l’on voit.
De l’autre côté on va toucher l’individu sur un autres aspect : la morale.
D’un côté la morale, de l’autre le geste.
Concrètement c’est toute la critique que l’on a fait de la technique dans les années 60/70. On
apprend pas à Paul à acquérir de la vitesse mais on lui enseigne le départ en starting-blocks,
donc un certain nombre de gestes et on essaye de le conformer aux gestes justes. De l’autre
côté, il faudra veiller à sa bonne morale, celle des années 50/60.
L’enseignant
Celui qui enseigne c’est celui qui a la certitude, donc dans le dualisme cartésien on ne peut
enseigner que si on possède à la fois et le geste et la morale. Celui qui possède la vérité en
judo est appelé le maître. Ce maître on va le retrouver dans tout un tas d’institutions. Le
maître c’est celui qui sait donc qui a la connaissance mais qui aussi sait faire. Ce n’est pas
pour rien que ce modèle dualiste marquant encore beaucoup le modèle sportif, celui qui est le
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