RESULTATS
Il n’y a aucune différence significative entre les
groupes A et B pour chacun des critères étudiés pris
séparément (Tableau 2).
Il n’y a aucune différence entre les 2 groupes en terme
de complications. Une complication est rapportée dans
le groupe A (un cas de dysfonctionnement de la SVTU)
et une dans le groupe B (un cas de fistule urétrale). Sur
les 14 réponses obtenues à partir des 17 questionnaires
adressés aux parents des enfants du groupe A, 13
parents se sont déclarés satisfaits de la prise en charge
ambulatoire. Les parents de l’enfant pour qui un dys-
fonctionnement de la SVTU est rapporté se sont décla-
rés mécontents en raison d’une dysurie importante due
à un déplacement de la sonde, qui a dû être retirée à J 2.
DISCUSSION
Dans le traitement des hypospadias antérieurs, quelle
que soit la technique employée, certains auteurs propo-
sent l’absence de tout drainage [1, 5, 8, 9, 12, 14, 17].
D’autres, dont nous sommes, y restent fidèles [3, 4, 6,
7, 9, 10, 14, 15, 17, 18] estimant que le contact entre les
sutures et le mélange urines et selles peut favoriser les
désunions des sutures. Pour GROBBELAAR [11] le type,
la durée et la taille du cathéter de dérivation urinaire
n’influencent pas significativement les suites opéra-
toires.
L’étude présentée n’a pas pour but de justifier l’emploi
d’un drainage vésical trans-urétral dans la cure des
hypospadias antérieurs, mais elle évalue la chirurgie
ambulatoire avec un drainage «entre 2 couches» en la
comparant à l’attitude classique, c’est à dire l’hospita-
lisation traditionnelle le temps du drainage par une
SVTU reliée à un collecteur.
Les avantages de la chirurgie ambulatoire sur l’hospita-
lisation traditionnelle pour la psychologie de l’enfant,
la préservation des infections nosocomiales et la réduc-
tion des coûts de santé publique ne sont plus à prouver
[16]. Plusieurs auteurs ont déjà proposé une prise en
charge ambulatoire des cures d’hypospadias antérieurs
avec drainage urinaire mais sans étude comparative de
la morbidité avec l’hospitalisation traditionnelle [3, 15,
17]. Notre attitude a été de rendre compatible le drai-
nage urinaire par une SVTU avec la chirurgie ambula-
toire en utilisant une technique qui permet d’éviter le
contact entre les sutures et le mélange urines et selles.
Concernant le sondage entre 2 couches, notre expérien-
ce diffère de celle de BURBIGE qui le trouve encombrant
et inefficace [5]. Il est possible que le caractère absor-
bant et occlusif du pansement que nous utilisons soit à
l’origine de cette différence d’opinion. En fait, la réus-
site de cette attitude et la satisfaction des parents dépen-
dent en grande partie de la qualité des informations qui
leur sont données avant et le jour de l’intervention et de
l’organisation de l’hôpital de jour.
Enfin, concernant les 5 enfants n’ayant pas eu de geste
associé sur le prépuce au moment de la cure de l’hypo-
spadias, 2 enfants ont eu une posthectomie ultérieure.
CONCLUSION
Chez l’enfant, le traitement d’un hypospadias antérieur
avec une SVTU n’entraîne pas plus de complications
lorsqu’il est effectué en hôpital de jour avec une sonde
drainant les urines entre deux couches que lorsqu’il est
réalisé en hospitalisation traditionnelle avec une sonde
reliée à un collecteur d’urines. De ce fait, chez l’enfant
un drainage urinaire par une SVTU n’est pas une
contre-indication à la chirurgie ambulatoire dans la
cure de l’hypospadias antérieur.
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