En bref
. 5 UTH
. 180 ha en agriculture
biologique depuis 1997
. 468 000 l de lait
. 640 m² de poulailler
. 27 km de haies
. 95 ha de prairies
naturelles et
d’associations
. blé 16 ha, triticale/
pois 10 ha, orge/pois 3
ha, féverole 7 ha,
tournesol 8 ha, colza 6
ha, sarrasin 5 ha, orge
2 ha, sorgho 6 ha, maïs
15 ha, avoine/vesce/
trèfle incarnat 4 ha,
intercultures : mélange
céréalier 10 ha, colza
fourrager 5 ha,
moutarde/avoine 15-20
ha, colza/avoine/
trèfle incarnat 10 ha
. rotations 9/12 ans :
- culture : prairies 3-4
ans/blé/triticale/maïs/
féverole/blé/tournesol
-élevage : prairies 5-8
ans/céréales/maïs/
céréales.
Au GAEC Ursule, en Vendée, on utilise la biodiversité comme un véritable outil
de production. Pour protéger ses parcelles des maladies et des ravageurs,
Jacques Morineau, le responsable cultures du GAEC a mis en place un système
reposant sur la diversité des espèces et des variétés végétales.
Jacques cultive depuis environ 10 ans ses parcelles avec des associations de variétés et
d’espèces : mélanges céréaliers, associations prairiales.
Il veille à répartir au mieux ses cultures dans l’espace : aucune parcelle ne fait plus de 6 ha et
les parcelles proches ne sont jamais cultivées avec les mêmes espèces.
Tous les champs de l’exploitation sont entourés de haies (150 m/ha en moyenne).
Le cahier des charges de l’agriculture biologique interdit tout traitement chimique, ce qui
permet également de préserver la biodiversité. Aucun insecticide depuis 20 ans.
La culture en mélange de variétés ou d’espèces augmente naturellement la protection des
cultures, en utilisant les qualités de résistance de chaque plante.
La répartition en mosaïque des différentes cultures sur l’exploitation favorise le retour de la
biodiversité sauvage, notamment les insectes auxiliaires des cultures.
Les haies et la présence de prairies au milieu des cultures, contribuent à maintenir un milieu
riche en insectes auxiliaires et jouent le rôle de corridor écologique facilitant le déplacement de
la faune sauvage.
Les rotations longues (8/12 ans) et l’alternance cultures d’hiver/printemps participent à la lutte
contre les adventices, en limitant la spécialisation des prédateurs des cultures.
Insectes et acariens ne sont pas toujours les bienvenus dans les
champs ! Les ravageurs peuvent constituer une menace réelle pour
vos cultures. Heureusement, certaines petites bêtes sont, elles,
bien utiles pour limiter les dégâts des ravageurs. Voici quelques
auxiliaires très utiles pour vos parcelles :
Coccinelles : il existe plusieurs coccinelles (à 2, 7, 10, 14 points)
efficaces sur différents types de cultures. La plus connue, la
coccinelle à 7 points est principalement présente sur les cultures
céréalières, les légumineuses, le colza, le tournesol et consomme
des pucerons. C’est la larve qui est la plus redoutable avec une
consommation quotidienne pouvant atteindre 60 pucerons.
Carabes : ce sont des coléoptères qui vivent au sol et se
nourrissent de larves, de pucerons, de limaces et d’escargots. On
les retrouve sur les cultures légumières, céréalières, les
légumineuses, le maïs, le colza et le tournesol.
Hyménoptères : beaucoup d’hyménoptères auxiliaires sont des parasites. Les femelles pondent les œufs directement dans le
corps des pucerons, larves ou chenilles. La larve d’hyménoptère se développe alors au dépend du ravageur qui finit par mourir.
On les retrouve sur de nombreux types de cultures (arboriculture, céréaliculture, cultures sous serres…)
préserver ou améliorer la biodiversité à la ferme
BIODIVERSITE
ET PROTECTION DES CULTURES
Zoom
Les insectes auxiliaires des cultures
commentpourquoi
Intérêts
Actions en faveur de la biodiversité
Larve de coccinelle au travail
.............................................
Le Gaec Ursule
En savoir +
Les auxiliaires entomophages –
Reconnaissance, Méthodes
d’observations, Intérêts
agronomiques
Reboulet Jean-Noël
ACTA, Paris, 1999, 136 p.
La démarche
Jacques cultive la biodiversité depuis une
dizaine d’années. Quitte à utiliser un
trieur pour séparer les grains après la
récolte, il a multiplié les combinaisons
d’espèces et de variétés sur ses parcelles.
Les champs profitent alors des qualités de
chaque plante.
Un maximum de diversité génétique dans
le champ
« Chaque plante possède ses propres
caractéristiques. En les associant, on
augmente la diversité génétique dans la
parcelle, et on profite de toutes leurs
qualités » explique Jacques. Ainsi, dans
son mélange céréalier (avoine, triticale,
blé, pois, féverole), il cultive au minimum
deux variétés différentes par espèce.
Jacques ajoute : « cette grande diversité
génétique nous est utile pour trois raisons :
-la différence de précocité entre espèces
qui permet de faire face à certains aléas
climatiques. Par exemple, après un gros
coup de chaleur, certaines espèces s’en
tireront mieux que d’autres et la parcelle
ne sera pas entièrement perdue.
-les résistances aux maladies qui varient
d’une espèce à une autre et même d’une
variété à l’autre. Une grande diversité
génétique dans le champ freinera la
propagation d’une maladie à l’intérieur de
la parcelle.
-les valeurs technologiques (taux de
protéine…) qui diffèrent selon les espèces
et les variétés. Cela permet de choisir les
espèces et les variétés en fonction de leur
destination (vente, alimentation...) ».
Tous les avantages que Jacques décrit pour
les cultures sont également applicables
pour les prairies temporaires semées avec
des associations de trèfle violet, ray grass
hybride, luzerne, dactyle, lotier.
Bien répartir ses cultures
« Associer des variétés et des espèces,
c’est intéressant, mais il est aussi très
important d’avoir une bonne répartition
spatiales de ses cultures » explique
Jacques. Sur l’exploitation, aucune culture
n’est cultivée sur des parcelles de plus de
6 ha. « Si c’est le cas, il faut veiller à
placer un corridor écologique pour la
faune, bande enherbée par exemple, au
milieu de la parcelle » précise-t-il. Sur un
îlot, Jacques s’arrange pour que toutes les
cultures soient représentées et pour que
deux parcelles voisines ne soient jamais
cultivées avec les mêmes espèces. Toutes
les parcelles sont séparées par des haies
qui augmentent l’effet mosaïque des
milieux. « Cette mosaïque empêche une
propagation rapide et trop lointaine des
problèmes sanitaires » conclut Jacques.
Autre atout de la répartition de ses
cultures, les coccinelles sont revenues. En
masse ! « La répartition spatiale des
cultures permet aux coccinelles de suivre
les pucerons qu’elles consomment. Ils
apparaissent sur les différentes cultures à
différents moments : d’abord sur la
luzerne, puis sur la vesce et l’avoine, la
féverole, sur le triticale et le mélange
céréalier, le blé et enfin sur le tournesol
et le maïs avant de passer l’hiver dans les
prairies ou les haies. De cette façon, elles
nettoient toutes les cultures ! » Le GAEC
profite ainsi d’une protection des cultures
efficace et gratuite. « Il y a 3 ans nous
avons été envahis de pucerons. Les voisins
traitaient énormément. Chez nous, il y
avait jusqu’à 15 coccinelles/m² ! ».
Jacques souligne enfin l’importance de
maintenir des rotations longues et
d’alterner les cultures d’hiver et de
printemps, notamment pour mieux lutter
contre les adventices. Un programme de
lutte complet !
Diversifier pour mieux protéger
.............................................
Rédaction et mise en forme par
David Falaise, Catherine Le Rohellec,
J-Marie Lusson et Bertrand Meda
(Rad)
Impression par Imprimerie Le Galliard,
35510 Cesson-Sévigné.
Réseau Agriculture Durable
CS 37725 - 35577 Cesson-Sévigné
Tél 02 99 77 39 25
www.agriculture-durable.org
www.civam.org
Cette publication a reçu le soutien financier des organismes suivants :
Mélange trèfle incarnat, pois,
vesce
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