Dossiers Thématiques / Arts de l'espace / La synagogue de Bordeaux
Janvier 2015
La synagogue de Bordeaux
La synagogue
Synagogues monumentales
La France à l'époque de l'émancipation
Les Juifs de Bordeaux
La première synagogue rue Causserouge
Incendie de la synagogue
Reconstruction de la synagogue de Bordeaux
Le consistoire et la synagogue de Bordeaux
Pour en savoir plus
Le mot synagogue, du grec sunagōgē, est un terme signifiant : lieu de réunion. Il est
la traduction du mot Bet ha-Knesset qui signifie la maison d'assemblée. C'est le lieu
où les fidèles se réunissent pour l'étude et la prière.
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La synagogue
Après la destruction du Temple de Jérusalem par Nabuchodonosor II, les exilés fondent
des maisons de prière. Il est écrit dans le livre d'Ezéchiel 11,16 « Ainsi parle le Seigneur
Dieu : Oui, je les ai éloignés parmi les nations et je les ai dispersés dans les pays et je leur ai été
un sanctuaire quelque temps dans les pays où ils sont venus. » Le mot sanctuaire a couramment
été utilisé pour désigner la synagogue.
Le Talmud de Jérusalem, dans le traité Méguila 3. 1, 73d, parle de 480 synagogues détruites
à Jérusalem à l'époque de la destruction du second Temple, par Titus, en l'an 70.
Les historiens admettent qu'à partir du 1er siècle la synagogue est une institution bien établie.
C'est en Galilée, où une partie de la population de Judée s'était réfugiée après la destruction
du second Temple, que fut retrouvé le plus grand nombre de synagogues. Parmi les plus
connues celles de : Gamla, Bar Am, Huqoq, Migdal…
Sunagōgē correspond au mot Hébreu Bet ha-Knesset et évoque un lieu d'assemblée. Après
la destruction du Temple, le rôle de la synagogue dans la vie juive devient central. Sa fonction
est double : la prière et l'étude. En construisant une synagogue, les communautés en exil
répondent à l'injonction divine citée dans le livre de l'Exode
« Qu'ils me construisent un sanctuaire, et je résiderai au milieu d'eux ». Exode 25, 8
A la synagogue on retrouve certains rites du Temple alors que d'autres ont été interdits
pour retenir la distinction entre les deux institutions. Le culte de l'ancien Israël reposait sur
les sacrifices et un rituel fait pour le Temple. Lorsque la synagogue naît, la prière remplace
le sacrifice.
Le plan le plus courant des premières synagogues est le plan basilical qui se caractérise par
une grande nef bordée de chaque côté par une allée. Des bancs courent sur les murs intérieurs.
Ces premières synagogues sont orientées vers Jérusalem. La seule condition nécessaire pour
réciter les prières des offices est le minyan, c'est-à-dire la réunion de 10 hommes.
Rappel :
Le premier Temple est construit par le roi Salomon en 990 avant l'ère chrétienne.
Il est détruit en 586 avant l'ère chrétienne par Nabuchodonosor II.
La population de Jérusalem est emmenée en captivité en Babylonie.
70 ans plus tard, le second Temple est reconstruit en 515 avant l'ère chrétienne sous
l'impulsion d'Ezra.
Il est agrandi par Hérode.
Il est détruit par l'empereur romain Titus en l'an 70.
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Synagogues monumentales
Au 19e siècle, la synagogue subit des transformations. D'appartement ou de pièce aménagée en
salle de prière, chez des particuliers, elle devient un édifice important. L'idée est que si le
judaïsme devient une religion reconnue, il doit avoir un lieu de prière digne de ce nom capable,
tout comme l'Eglise ou le Temple, d'accueillir un grand nombre de fidèles.
La Constitution de 1793 reconnaît et garantit le libre exercice des cultes. Jusqu’à présent
les israélites subvenaient seuls aux besoins de leurs communautés grâce à une organisation
interne de bienfaisance. Napoléon Ier va organiser le culte israélite.
Ainsi, à partir du 11 décembre 1808, l'organisation des synagogues consistoriales est réglée par
un décret. Il est décidé de la construction de 13 synagogues en France, établies à Paris,
Strasbourg, Wintzenheim, Mayence, Metz, Nancy, Trèves, Coblence, Crefeld, Bordeaux,
Marseille, Turin et Casale. Chacune est attachée à un consistoire.
A la chute de l'Empire les synagogues consistoriales rhénanes de Mayence, Trèves, Coblence
et Creveld, ainsi que les synagogues italiennes de Casale et de Turin, furent supprimées.
Désormais les synagogues faisant partie du consistoire étaient celles de Paris,
Strasbourg, Wintzenheim, Metz, Nancy, Bordeaux et Marseille.
Synagogue de Notre-Dame de
Nazareth, Paris
Synagogue de Strasbourg
Synagogue de Wintzenheim
Synagogue de Mayence
Synagogue de Metz
Synagogue de Nancy
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Synagogue de Trèves
Synagogue de Coblence
Synagogue de Creveld (ou
Crefeld)
Synagogue de Bordeaux
Synagogue de Marseille
Synagogue de Turin
Synagogue de Casale Monferrato
A Bordeaux, l'instauration d'une grande synagogue va avoir pour conséquence la disparition
de petites synagogues ayant chacune un rite bien particulier. Parmi elles, les synagogues
des Avignonnais, des Gradis, des Peixotto, des Lévy, des Francia, des Allemands, de la Hebera,
de Vaez. Leur mobilier est rassemblé pour être réutilisé dans la nouvelle synagogue.
La plupart des grands rabbins pensent que la majesté des synagogues ajoute à la dignité du
culte. Des mutations importantes ont lieu. On n'oriente plus forcément la synagogue vers
Jérusalem comme le prescrit le Talmud. On introduit des orgues. Des enfants de
chœur accompagnent les chants de la synagogue. Le Chamach arbore tricorne et chaîne, comme
le bedeau de l'époque. On supprime la vente aux enchères des Mitsvot qui fait trop de bruit.
Les autorités rabbiniques, qui souhaitent que la prière soit célébrée dans l'ordre et
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l'harmonie, acceptent avec gratitude que le gouvernement subventionne le fonctionnement
de la synagogue.
Il existe une opposition traditionnelle en France entre les Juifs du Midi et les Juifs de l'Est.
Les premiers, ayant de par leur situation financière toujours bénéficié de meilleures
conditions, s'opposent à ceux de l'Est dont les conditions, de vie pauvre, accompagnées
de maltraitance poussent à se méfier des nouveautés que le régime propose. Il en résulte que
les deux communautés seront perçues différemment.
La France à l'époque de l'émancipation
La Révolution française ouvre les portes du ghetto. Les Juifs peuvent habiter où ils le désirent.
C'est la période de l'émancipation. Désormais, on ne parle pas de « Juif » mais de « Français
israélite ».
En 1789, l'abbé Grégoire demande à ses collègues de se pencher sur le sort des communautés
juives de France. Leur cause est défendue par Stanislas de Clermont-Tonnerre (militaire et
homme politique), par Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau (auteur et homme politique),
par Adrien Duport (député à l'Assemblée nationale) et par Antoine Barnave (homme politique).
A la suite de ces séances, il est voté une reconnaissance des droits de citoyenneté des israélites
du Midi.
Napoléon Ier va réorganiser le culte, non par sympathie pour la religion, mais parce qu’il sait que
le désordre religieux est un facteur de désordre social. Il convoque en 1806, à Paris, une
assemblée de 111 notables représentatifs de la communauté juive désignés par les préfets.
La question posée est la suivante : « Comment faire des Juifs des citoyens utiles à la France… et
de concilier leurs croyances avec les devoirs des Français… ».
Cette assemblée regroupe les deux tendances du judaïsme en France :
les partisans de la réforme, représentés par les Juifs du Sud conduits par le
bordelais Abraham Furtado,
les traditionalistes, représentés par les Juifs de l'Est conduits par le rabbin de
Strasbourg David Sintzheim.
Elle a pour but de démontrer la volonté d’intégration des Juifs. Au terme de longs débats qui
voient s’affronter une tendance « moderniste » qui accepte le mariage civil, l’obligation de
défendre la patrie, le rejet de l’usure et les professions « utiles », et une tendance « rabbinique »
qui s’oppose, pour des raisons religieuses, à tout mariage entre Juifs et chrétiens, la
tendance moderniste l’emporte. Ce que souhaitait Napoléon Ier.
L’assemblée accepte, également, les divisions territoriales en consistoires, administrés par
des rabbins et des laïcs, et un consistoire central établi à Paris. Dès lors, le judaïsme est
considéré comme une religion reconnue.
Après ces consultations, le Conseil d'État promulgue plusieurs décrets (mars 1808) : l’un
sur l’organisation en consistoire de 2,000 personnes, l’autre sur le règlement intérieur
des consistoires; le troisième institue des mesures répressives : pas de possibilités
de remplacement militaire pendant dix ans, et l’institution d’une patente annuelle particulière.
Les Juifs ont, aussi, l’obligation de faire enregistrer leurs noms de famille à l’état civil.
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