Certaines affections comme l’insuffisance pancréatique peuvent perturber la digestion des
graisses, particulièrement celles des acides gras à longue chaîne. Il en résulte une stéatorrhée
(diarrhée graisseuse, ou passage des graisses dans les selles). Les acides gras excrétés sont
liés à du calcium et le soustraient ainsi à l’assimilation. Cette affection, relativement rare,
perturbe également l’absorption du calcium du lait.
Affirmation 8
Le lait provoque des engorgements des voies respiratoires
Les faits
Les refroidissements et les affections chroniques des voies respiratoires supérieures sont
souvent imputées au lait dans les publications non scientifiques et les revues traitant
d’alimentation. C’est la capacité du lait à former une « peau » qui est mise en cause ; elle
«rendrait malade», les muqueuses étant comme recouvertes d’un film qui réduirait fortement
leurs fonctions. Des chercheurs australiens (Pinnock et al, 1990 ; Pinnock et Arney, 1993) ont
étudié l’hypothèse du mucus par la méthode randomisée en double aveugle. Ils ont utilisé le
lait de vache comme substance de test et le lait de soja comme substance de contrôle, c’est-
à-dire comme placebo. Les deux substances ont été rendues semblables au goût par des épi-
ces et des arômes de telle sorte qu’il n’était pas possible de les distinguer.
Les examens ont porté sur 14 symptômes indicateurs de l’effet "mucus". Après la consomma-
tion des boissons, on a trouvé une augmentation significative pour trois des critères - aussi
bien pour le lait que pour le soja. La sensation de viscosité sur la muqueuse bucco pharyn-
gienne est apparue pour les deux boissons et n’est pas spécifique au lait.
Au cours d’une autre expérience, les participants ont été infectés par un virus du rhume. Pen-
dant 10 jours, leur consommation de lait et de produits laitiers a été enregistrée et les symp-
tômes du rhume surveillés. Aucun lien significatif entre le lait ou les produits laitiers et les
sécrétions nasales ou d’autres symptômes des voies respiratoires n’a pu être mis en évidence.
Ces études ont permis d’écarter l’hypothèse du mucus dû au lait. La «sensation de mucus»
dans la gorge n’est pas une propriété spécifique du lait: elle est également provoquée par
d’autres denrées. L’affirmation selon laquelle le lait conduirait à aggraver les symptômes de
rhume et de refroidissement n’a pas non plus été confirmée.
Les refroidissements modifient temporairement le goût et les capteurs sensoriels de la bou-
che. Diverses denrées alimentaires, par exemple les jus de fruit ou le lait, peuvent déclencher
des sensations désagréables sur les muqueuses buccales. Les déclarer pour autant malsaines
ou pathogènes est absurde. En cas de maladie des voies respiratoires, il est important de rem-
placer, par d’autres de même valeur, les denrées qui provoquent des malaises - et non pas de
les interdire purement et simplement. Les produits laitiers offrent d’ailleurs un large