La modernisation imposée par ces défis ne sera simple ni à définir, ni à mettre
en œuvre. Pourtant il est urgent de s’atteler à cette tâche. Nous avons le devoir
collectif d’imaginer le Valais de demain, de simplifier les structures, de proposer
des solutions créatrices. Nous devons faire preuve d’une innovation d’un genre
nouveau, non technologique : de l’innovation institutionnelle.
« Tout s’écoule » écrivait au VIe siècle avant J.-C.en Héraclite d'Éphèse. Même
si le lit de la rivière demeure le même, l’eau qui s’y verse n’est jamais la même.
Le présocratique reconnaissant déjà que le monde est en perpétuel mouvement,
que ses mutations sont fréquentes et que l’Homme doit vivre en s’adaptant à ses
conséquences.
Nous vivons l’heure de l’accélération du changement. Le progrès technologique
d’une part et l’intégration des marchés et des sociétés d’autre part ont multiplié
les opportunités. Dans ce contexte de plus en plus en mouvant, l’adaptation est
devenue une condition incontournable pour le maintien et le développement de
notre qualité de vie.
Cette évolution n’est pas nouvelle. Il suffit de regarder notre canton pour s’en
convaincre. Les Valaisans, par leur ingénuité et leur créativité, ont réussi à
transformer une région de montagne dangereuse et inhospitalière en un joyau
brillant dans l’écrin des Alpes. Le combat d’hier, contre une nature hostile et avec
des moyens rudimentaires, invite au respect et à la modestie aujourd’hui.
Pourtant, entre volonté et adaptation, nos prédécesseurs ont réussi à
transformer les difficultés du terrain en autant d’opportunités – à l’exemple des
barrages ou des remontées mécaniques – ou de savoir-faire – comme en
témoigne l’excellence de notre sauvetage en montagne ou la précision de notre
industrie.
Notre situation actuelle est propice au changement. Nous disposons d’un stock
de capital important, sous la forme de voies de communication, d’installations
hydroélectriques ou de bâti. La majorité de la force de travail n’est ni trop jeune,
ni trop vieille ; elle est en pleine activité et continue à former l’épargne qui
financera les investissements de demain. La formation est de bonne qualité,
aussi bien dans les écoles que dans les apprentissages. Le savoir-faire valaisan
est reconnu.
Le développement harmonieux de l’économie compte parmi les missions
statutaires principales de la Chambre valaisanne de commerce et d’industrie. Un
environnement sain pour les entreprises profite à l’ensemble de la population. Un
tissu économique dynamique dégage les gains en productivité qui financent les
assurances sociales par exemple. Il crée les places de travail nécessaires à la
réalisation de chacun, lutte efficacement contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Il embrasse le progrès technologique et l’innovation, qui permettent de faire
mieux et plus avec toujours moins, offrant une solution évidente aux problèmes
environnementaux.
Le document que nous vous présentons n’est que le point de départ d’un
processus d’apprentissage. Cette radiographie que nous avons voulue la plus
exhaustive possible montre les forces et les faiblesses de l’économie valaisanne.
Elle illustre aussi par contraste les zones d’ombre qui existent encore dans notre
connaissance du tissu économique – comme par exemple le manque de
statistiques dans le domaine de l’énergie. Nous nous sommes en revanche
montrés avare en interprétations et en propositions de solutions. Notre intention
est plutôt d’ouvrir le débat à tous sur l’avenir économique de notre Canton.
Nous vous souhaitons une agréable lecture.